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Matthieu 27:9-10
(Annotée Neuchâtel)
9 Alors s'accomplit ce qui avait été dit par Jérémie le prophète : Et ils ont pris les trente pièces d'argent, le prix de celui qui a été évalué et qu'ils ont évalué de la part des fils d'Israël ; 10 et ils les ont données pour le champ du potier, comme le Seigneur me l'avait ordonné.

Références croisées

27:9 Mt 1:22, Mt 2:5, Mt 2:15, Mt 13:35, Mt 21:4, Za 11:12-13, Mt 26:15, Ex 21:32, Lv 27:2-7
Réciproques : Gn 37:28, Lv 27:4, Es 53:3, Mt 27:24
27:10 Réciproques : Lv 27:4, Es 53:3

Notes de la Bible Annotée Neuchâtel

A savoir : les notes ne font PAS partie du texte biblique. Plus d'informations
Matthieu 27
  • 27.9 Alors s'accomplit ce qui avait été dit par Jérémie le prophète : Et ils ont pris les trente pièces d'argent, le prix de celui qui a été évalué et qu'ils ont évalué de la part des fils d'Israël ; La citation qui suit ne se trouve point dans Jérémie, mais dans Zacharie 11.12,13.
    Quelques minuscules ont corrigé cette faute en mettant le nom de Zacharie ; d'autres portent simplement : le prophète ; mais le nom de Jérémie est indubitablement authentique. Pour aplanir la difficulté, on a eu recours à diverses hypothèses sans valeur.
    Il faut y voir une inadvertance, à laquelle un passage de Jérémie (Jérémie 18.2) pouvait facilement donner lieu.
    "Je confesse que je ne sais comment le nom de Jérémie s'est ici rencontré, et ne m'en tourmente pas fort. Certes la chose montre d'elle-même qu'on s'est abusé en mettant le nom de Jérémie pour Zacharie ; car en Jérémie, on ne trouve point ce propos, ni chose qui en approche" Calvin.
  • 27.10 et ils les ont données pour le champ du potier, comme le Seigneur me l'avait ordonné. Zacharie 11.12,13, très librement traduit et appliqué. Le prophète qui paissait ses brebis, c'est-à-dire son peuple, au nom de l'Eternel, est sur le point de les abandonner à cause de leurs rebellions.
    Alors il ajoute : "Et je leur dis : Si vous le trouvez bon, donnez-moi mon salaire, sinon laissez-le. Et ils me pesèrent mon salaire, trente pièces d'argent. Et l'Eternel me dit : Jette-le au potier, ce prix magnifique (ironie) auquel j'ai été évalué par eux ! Et je pris les trente pièces d'argent et je les jetai dans la maison de l'Eternel au potier." Trente pièces d'argent étaient le prix payé pour le plus pauvre esclave ; de là ce mépris d'une telle évaluation que l'Eternel considère comme appliquée à lui-même parce que le prophète agissait en son nom. En effet, jeter cet argent au potier pour son travail de peu de valeur, c'était montrer combien ce salaire était peu digne du prophète.
    Enfin ces mots "dans la maison de l'Eternel" supposent que le potier travaillait dans quelque dépendance du temple pour la réparer ou pour y faire des ustensiles destinés au service des prêtres.
    Il faut remarquer encore que ce mot de potier est le seul qui rende le terme original d'après sa racine, et que c'est par une pure imagination philologique empruntée aux rabbins que plusieurs commentateurs modernes prétendent le traduire par le mot de trésor.
    - Voici maintenant ce que notre évangéliste tire de ce passage : il en fait une application symbolique au Sauveur, qui a été évalué à trente pièces d'argent de la part des fils d'Israël, c'est-à-dire des sacrificateurs. Ce sont eux-mêmes qui ont pris, ou repris, cette valeur, et qui l'ont donnée pour le champ du potier.
    Enfin les derniers mots, comme le Seigneur m'avait ordonné, doivent, dans la pensée de Matthieu, rendre ceux du prophète et l'Eternel me dit. On sent, à chaque mot de cette citation, l'indignation contenue de l'évangéliste, mieux fondée encore que le mépris du prophète pour les trente pièces d'argent auxquelles on avait évalué son travail.