Exode 19:1-2
(Annotée Neuchâtel)
1
Ce fut le premier jour du troisième mois après leur sortie du pays d'Egypte que les fils d'Israël arrivèrent au désert de Sinaï.
2
Et ils partirent de Réphidim, arrivèrent au désert de Sinaï et campèrent dans le désert. Israël y campa en face de la montagne,
Références croisées
19:1 Ex 12:2, Ex 12:6, Lv 23:16-18, Ex 16:1, Nb 33:15Réciproques : Ex 3:12, Ex 3:18, Lv 25:1, Nb 1:1, Nb 10:11, Nb 10:12, Dt 1:6, Ac 7:30, Ac 7:36, Ac 7:53
19:2 Ex 17:1, Ex 17:8, Ex 3:1, Ex 3:12, Ex 18:5, Ac 7:30, Ac 7:38, Ga 4:24
Réciproques : Nb 10:12, Nb 33:14, Nb 33:15, Dt 1:6, Dt 11:29
Notes de la Bible Annotée Neuchâtel
A savoir : les notes ne font PAS partie du texte biblique. Plus d'informationsExode 19
- 19.1 1à 3 L'arrivée au pied du Sinaï
Pour comprendre les versets 1 et 2, il n'est pas nécessaire d'admettre que la visite de Jéthro a été racontée au chapitre 18 par anticipation et que le récit reprend ici au point où le chapitre 17 l'avait laissé. Ce verset 1 est placé en tête pour indiquer la date d'un événement aussi important que celui de l'arrivée à Sinaï et comme une sorte de titre pour tout le récit qui va suivre.
Le texte hébreu indique par l'emploi du prétérit bahou, littéralement furent arrivés, qu'ici commence une nouvelle partie. Il ne faut donc pas traduire au verset 2 : Puis ils partirent... mais : Et (en effet) ils partirent... et campèrent...
Ces mots sont ajoutés pour indiquer les deux termes de cette dernière étape que franchit le peuple en ce jour décisif.
Le premier jour du troisième mois. L'hébreu dit littéralement : Au troisième mois... en ce jour-là. Le mot qui signifie mois signifie aussi et primitivement le premier du mois (proprement la nouvelle lune), et l'auteur ajoute en ce jour-là afin d'indiquer qu'il parle ici du premier jour du mois et non du mois tout entier. Notre mot de nouvel-an pour désigner le premier jour de l'année n'est pas sans analogie avec l'expression hébraïque. Il n'est donc pas nécessaire de supposer qu'un adjectif de nombre, désignant le quantième du mois où l'événement a eu lieu, ait disparu du texte.
Il y avait en ce jour-là six semaines qu'Israël était parti de Ramsès (12.6,31,37
) et quinze jours qu'il était arrivé au désert de Sin (16.4
). - 19.2 Le désert de Sinaï, où campèrent les Israélites, ne peut être que la plaine, appelée aujourd'hui le Wadi er-Rahah, qui s'étend au pied nord du massif du Sinaï : elle va du nord-ouest au sud-est, s'élargissant de plus en plus, jusqu'au pied de la haute paroi verticale où commence la montagne du Sinaï. C'est la seule d'entre les vallées qui entourent ce massif central de la péninsule, où ait pu camper un peuple aussi nombreux que l'était alors Israël. Elle a une longueur de 3 kilomètres, environ 40 minutes de marche, et une largeur variant d'un demi à 1 kilomètre; au sud, elle se prolonge dans le Wadi el-Ledscha, à l'ouest du Sinaï; à l'est, elle communique par le Wadi ed-Deir avec le grand Wadi es-Scheik (voir carte).
La montagne du Sinaï a deux sommets : l'un au nord, paroi granitique se dressant à pic, au-dessus de la plaine d'er-Rahah, et couronnée d'une crête à trois dents qui domine la plaine d'une hauteur de 1994 mètres au-dessus de la mer; il se nomme Ras-Sussafeh; l'autre, appartenant au même massif et situé à 4 kilomètres plus au sud, est beaucoup plus élevé (2244 mètres au-dessus de la mer); il se nomme encore aujourd'hui Djébel-Mousa (montagne de Moïse). Rien de plus imposant que ce sommet aux formes hardies avec ses roches granitiques et basaltiques. C'est le vrai centre de la péninsule; c'est de ses flancs que partent dans tous les sens les vallées qui déversent les eaux dans les deux golfes occidental et oriental de la mer Rouge.
D'après plusieurs voyageurs modernes, c'est sur le premier de ces sommets que doit avoir eu lieu la promulgation de la loi; car, comme il domine immédiatement le Wadi er-Rahah, on l'aperçoit de tous les points de cette vallée. Mais c'est cette circonstance même qui nous empêche d'admettre que la loi ait été donnée sur ce sommet-là : dans ce cas, en effet, Moïse n'aurait pas dû (et même n'aurait pas pu) faire sortir le peuple du camp pour le conduire au-devant de Dieu (verset 17) en l'amenant au bas de la montagne (ibidem); car le camp occupait certainement la plaine entière au pied de la montagne. Il faut donc admettre que le sommet sur lequel l'Eternel descendit et sur lequel Moïse monta (verset 20) était le sommet méridional, le Djébel-Mousa proprement dit (voir à verset 17).
Quelques savants ont supposé que le récit désignait sous le nom de Sinaï le magnifique mont Serbal, qui est situé à quarante kilomètres au nord-ouest, et domine le Wadi Feyran. Mais depuis quelques explorations plus récentes, en particulier celles qu'ont faites des ingénieurs anglais en 1869, cette hypothèse est abandonnée. Nous avons nous-mêmes été conduits à admettre que le peuple n'avait point passé par le Wadi Feyran. Puis ce wadi n'est point une vaste plaine où aurait pu camper un si grand peuple; si fertile qu'il soit, dit un voyageur, ce n'est pourtant qu'un étroit vallon de palmiers, une gorge resserrée qui ne saurait contenir une grande multitude. Enfin la contrée du Sinaï convient beaucoup mieux à tous égards que celle du Serbal à l'habitation d'un grand peuple pendant toute une année, à cause de sa richesse extraordinaire en sources et en puits, en palmiers et en pâturages. Quant à la tradition locale, elle est plutôt en faveur du Djébel-Mousa; la tradition qui lui a substitué le Serbal date seulement du cinquième siècle, où une nombreuse population chrétienne habitait le Wadi Feyran.
La montagne : celle qui avait été appelée3.1
montagne de Dieu, sans doute par anticipation, en raison des scènes qui vont suivre. Plusieurs ont supposé que cette montagne imposante était dès longtemps consacrée à quelque culte local.