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Genèse 1:9-13
(Annotée Neuchâtel)
   9 Et Dieu dit : Que les eaux de dessous les cieux s'amoncellent en un seul lieu et que le sec paraisse. Et cela fut. 10 Et Dieu appela le sec terre et il appela l'amas des eaux mers ; et Dieu vit que cela était bon. 11 Et Dieu dit : Que la terre fasse pousser du gazon, des herbes portant semence, des arbres à fruits produisant, selon leur espèce, du fruit ayant en soi sa semence, sur la terre. Et cela fut. 12 Et la terre fit sortir des plantes, des herbes portant semence selon leur espèce et des arbres produisant selon leur espèce du fruit ayant en soi sa semence ; et Dieu vit que cela était bon. 13 Et il y eut un soir et il y eut un matin ; ce fut le troisième jour.

Références croisées

1:9 Jb 26:7, Jb 26:10, Jb 38:8-11, Ps 24:1-2, Ps 33:7, Ps 95:5, Ps 104:3, Ps 104:5-9, Ps 136:5-6, Pr 8:28-29, Ec 1:7, Jr 5:22, Jon 1:9, 2P 3:5, Ap 10:6
Réciproques : Gn 1:7, Jb 36:30, Jb 38:10, Pr 3:20, Jon 2:10, Lc 5:13, Lc 8:25
1:10 Gn 1:4, Dt 32:4, Ps 104:31
Réciproques : Gn 1:8, Gn 2:1, Ex 7:19, Nb 20:29, Jb 38:10, Ps 24:2, Ps 33:7, Ps 95:5, Pr 8:29, Es 42:5, Lc 8:25
1:11 Gn 2:5, Jb 28:5, Ps 104:14-17, Ps 147:8, Mt 6:30, He 6:7, Gn 1:29, Gn 2:9, Gn 2:16, Ps 1:3, Jr 17:8, Mt 3:10, Mt 7:16-20, Mc 4:28, Lc 6:43-44, Jc 3:12
Réciproques : Gn 1:7, Ps 50:12, Ps 104:24, Jon 2:10, 1Co 15:38, 2Co 9:10
1:12 Es 61:11, Mc 4:28, Es 55:10-11, Mt 13:24-26, Lc 6:44, 2Co 9:10, Ga 6:7
Réciproques : Gn 1:4, Gn 2:5, Jb 28:5, Ps 50:12, Ps 104:14, Ps 104:24, 1Co 2:16, 1Co 15:38
1:13 Réciproques : Gn 1:5, Gn 1:8, Gn 1:31, Mc 14:30

Notes de la Bible Annotée Neuchâtel

A savoir : les notes ne font PAS partie du texte biblique. Plus d'informations
Genèse 1
  • 1.9 9-13. Le troisième jour.
    9-10. Le premier jour a donné naissance à la lumière vivifiante par la séparation de la lumière et des ténèbres, le second à l'atmosphère respirable par la séparation des eaux d'en-haut et des eaux d'en-bas; dans le troisième nous voyons apparaître le sol habitable par la séparation de l'eau d'avec la terre. Le récit suppose que celle-ci existait déjà et que l'eau, en se retirant, la laisse apparaître. Le psalmiste (Psaumes 104.6-8) développe les intuitions renfermées dans cette expression abrégée.
    En un seul lieu : l'Océan, qui forme sur la surface du globe une étendue continue. Que le sec paraisse, littéralement : soit vu.
  • 1.10 Et Dieu appela. Encore ici ce nom donné de Dieu implique que la limite entre les deux éléments ainsi signalés ne sera point supprimée, comme le dit poétiquement l'auteur du livre de Job 38.8-11 : Quand je dis à la mer : Tu viendras jusqu'ici et tu n'iras pas au-delà.
    Etait bon. Les versets suivants, qui décrivent la création des plantes, montrent immédiatement à quoi devait servir ce sol nouvellement apparu.
  • 1.11 11-13 La formation des continents remplit la première partie du troisième jour; la création des plantes, qui les revêtent comme une parure, en remplit la seconde moitié. C'est ici le point culminant de la première partie de la semaine créatrice : c'était à ce résultat que tendaient les œuvres précédentes, car la force organique est au-dessus de la matière brute.
    11. L'apparition de ce premier être organisé est attribuée à la puissance divine, Dieu dit, mais aussi à la terre, dont Dieu se sert pour produire cet être nouveau, que la terre fasse pousser. Dieu montre ainsi qu'il a doué la nature d'une force qui lui appartient désormais en propre, et qui est comme l'avant-coureur de la liberté chez l'homme.
    L'expression employée implique aussi que les plantes ne sont pas apparues toutes formées, mais ont passé de l'état de germes à celui de plantes développées. Les végétaux créés sont divisés en trois classes :
    1. le gazon, désché, l'herbe des prairies
    2. les herbes, ésev, spécialement les légumes et les céréales
    3. les arbres
    La première est simplement nommée; la seconde est caractérisée par les mots : portant semence; la troisième est désignée comme portant fruit, et renfermant semence.
    L'auteur parle évidemment des plantes telles qu'elles apparaissent au premier regard, sans se préoccuper de les classer scientifiquement; de là vient qu'il ne parle pas de semence dans la première catégorie. Cette première classe sert de nourriture aux animaux, la seconde en partie aux animaux (verset 30), en partie à l'homme (verset 29), et la troisième plus spécialement à l'homme (verset 29).
    Portant semence, produisant du fruit. Encore ici nous voyons la créature douée d'une force qui lui appartiendra en propre : Dieu crée les plantes capables de se reproduire par elles-mêmes.
  • 1.12 Selon leur espèce. Ces mots ne sont appliqués qu'à la seconde et à la troisième catégorie de plantes, sans doute parce que l'herbe des prairies ne forme qu'une seule masse dans laquelle la différence des espèces ne frappe pas au premier coup d'œil.
    L'auteur, en parlant d'espèces, part de l'état de choses qu'il a sous les yeux, cet état de choses a pour caractère la fixité des espèces avec leurs formes plus ou moins invariables et héréditaires. Si même on admettait que cette multitude de types sont provenus d'une cellule unique, il faudrait toujours reconnaître que cette cellule possédait la prédisposition à, se développer en types permanents et tels que nous les contemplons actuellement dans la nature, et par conséquent que cet état de choses exprime la volonté primitive du Créateur.
    Il va sans dire qu'en s'exprimant comme il le fait, l'auteur ne parle pas de toutes les espèces que la science botanique a cru pourvoir désigner de ce nom; des types primitifs peu nombreux ont pu se multiplier indéfiniment.
    Que cela était bon. C'est la seconde fois que Dieu prononce ce jugement dans cette troisième journée : le sol cultivable était bon en tant que base de tout travail humain et en tant que condition nécessaire de l'existence des plantes; les plantes sont bonnes en tant que condition de toute vie animale : ce sont en effet les plantes qui tirent du sol les matières inorganiques et les transforment en matières organiques, seule forme sous laquelle elles puissent servir à l'entretien de la vie animale.
    Le règne végétal possède en outre des vertus de toutes sortes pour guérir, vêtir, réjouir l'homme. Il renferme sans doute aussi des plantes vénéneuses, mais elles ont également leur utilité.
    Dieu ne donne pas de noms aux plantes, ni même à la plante, comme plus tard il ne donne de noms ni aux astres ni aux animaux; il laisse aux hommes le soin de le faire, ne désignant lui-même par un nom que les principes constitutifs du monde (versets, 5, 8 et 10).
  • 1.13 Ce tableau du troisième jour, qui présente la création végétale comme antérieure à toute création animale, paraît être en désaccord avec les découvertes scientifiques, qui prouvent que l'animalité a existé dans le sein des mers antérieurement à toute végétation terrestre. Mais le récit de la création ne fait ressortir que les traits les plus saillants du développement de la terre, qui ont acheminé, comme des jalons, l'apparition de l'homme.
    En parlant des plantes, l'auteur ne fait que mentionner ici leur riche et puissante apparition sur la terre; or, il est certain qu'un immense développement de végétation a eu lieu dans les premiers âges du globe; nous en possédons la preuve dans les formations de houille qui se trouvent dans les profondeurs de la terre. Il n'y a donc pas contradiction entre le grand fait que l'auteur signale comme ayant formé la clôture de la première moitié du travail créateur et ce que la science actuelle peut constater. Mais ce qui est bien remarquable, c'est que l'auteur place ici ce développement végétal primitif avant le jour où selon lui, le soleil a commencé à éclairer la terre. Il savait pourtant, aussi bien que nous par l'expérience journalière combien l'action du soleil est nécessaire pour la croissance des plantes. Il faut qu'il se soit représenté la lumière du premier jour comme pouvant remplacer dans ce but celle du soleil, et nos connaissances actuelles ne démentent point cette idée, car il est établi qu'il y a d'autres lumières que celle du soleil, la lumière électrique par exemple, qui suffisent à faire croître la plante.
    Il faut remarquer aussi que la végétation colossale des terrains houillers n'a point encore ces vives couleurs qui ne peuvent procéder que de la lumière solaire. Comme l'a dit un savant, en contemplant cette végétation on reconnaît que le grand peintre de la nature n'avait point encore promené ses pinceaux sur notre terre.