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Genèse 2:8-17 (Annotée Neuchâtel)

   8 Et l'Eternel Dieu planta un arbre en Eden, à l'orient, et il mit là l'homme qu'il avait formé. 9 Et l'Eternel Dieu fit pousser du sol tout arbre agréable à voir et bon à manger, et l'arbre de vie au milieu du jardin et l'arbre de la connaissance du bien et du mal. 10 Et un fleuve sortait d'Eden pour arroser le jardin, et de là il se partageait et devenait quatre fleuves. 11 Le nom de l'un est Pischon ; c'est celui qui entoure toute la terre de Havila où est l'or 12 Et l'or de cette terre-là est bon ; c'est là qu'est le bdellium et la pierre de Schoham. 13 Et le nom du second fleuve est Guihon ; c'est celui qui entoure toute la terre de Cusch. 14 Et le nom du troisième fleuve est Hiddékel, qui coule à l'orient d'Assur. Et le quatrième fleuve est l'Euphrate. 15 Et l'Eternel Dieu prit l'homme et le plaça dans le jardin d'Eden pour le cultiver et pour le garder.
   16 Et l'Eternel Dieu donna à l'homme cet ordre : Tu mangeras librement de tout arbre du jardin ; 17 mais de l'arbre de la connaissance du bien et du mal, tu n'en mangeras pas, car au jour où tu en mangeras, tu mourras certainement.

Références croisées

2:8 Gn 13:10, Ez 28:13, Ez 31:8-9, Jl 2:3, Gn 3:24, Gn 4:16, 2R 19:12, Ez 27:23, Ez 31:16, Ez 31:18, Gn 2:15
Réciproques : Nb 24:6, Ec 2:5, Es 37:12, Es 51:3, Ez 36:35
2:9 Ez 31:8-9, Ez 31:16, Ez 31:18, Gn 3:22, Pr 3:18, Pr 11:30, Ez 47:12, Jn 6:48, Ap 2:7, Ap 22:2, Ap 22:14, Gn 2:17, Gn 3:3, Gn 3:22, Dt 6:25, Es 44:25, Es 47:10, 1Co 8:1
Réciproques : Gn 1:11, Gn 2:16, Gn 13:10, Ps 104:14, Ec 2:5, Ct 6:11, Es 51:3, Ez 36:35, Ez 47:7, Mc 4:28
2:10 Ps 46:4, Ap 22:1
Réciproques : Gn 13:10, Ps 137:1, Ez 47:7
2:11 Gn 10:7, Gn 10:29, Gn 25:18, 1S 15:7
Réciproques : 1Ch 1:23, Jb 28:1, Ez 28:13
2:12 Nb 11:7, Ex 28:20, Ex 39:13, Jb 28:16, Ez 28:13
Réciproques : Ex 28:9, 1Ch 29:2
2:13 Gn 10:6, Es 11:11
Réciproques : 2R 17:30, Es 37:9
2:14 Dn 10:4, Gn 10:11, Gn 10:22, Gn 25:18, Gn 15:18, Dt 1:7, Dt 11:24, Ap 9:14
Réciproques : Gn 31:21, 1Ch 5:9, Es 23:13, Ez 23:23
2:15 Gn 2:2, Jb 31:33, Gn 2:8, Ps 128:2, Ep 4:28
Réciproques : Gn 2:19, Gn 5:2, Jn 18:1
2:16 1S 15:22, Gn 2:9, Gn 3:1-2, 1Tm 4:4, 1Tm 6:17
Réciproques : Gn 1:11, Gn 1:29, Gn 3:3, Gn 3:17
2:17 Gn 2:9, Gn 3:1-3, Gn 3:11, Gn 3:17, Gn 3:19, Gn 3:3-4, Gn 3:19, Gn 20:7, Nb 26:65, Dt 27:26, 1S 14:39, 1S 14:44, 1S 20:31, 1S 22:16, 1R 2:37, 1R 2:42, Jr 26:8, Ez 3:18-20, Ez 18:4, Ez 18:13, Ez 18:32, Ez 33:8, Ez 33:14, Rm 1:32, Rm 5:12-21, Rm 6:16, Rm 6:23, Rm 7:10-13, Rm 8:2, 1Co 15:22, 1Co 15:56, Ga 3:10, Ep 2:1-6, Ep 5:14, Col 2:13, 1Tm 5:6, Jc 1:15, 1Jn 5:16, Ap 2:11, Ap 20:6, Ap 20:14, Ap 21:8
Réciproques : Gn 3:5, Dt 29:19, Jg 3:2, 2R 1:4, 2R 8:10, Ps 115:12, Os 13:1

Notes de la Bible Annotée Neuchâtel

A savoir : les notes ne font PAS partie du texte biblique. Plus d'informations
Genèse 2
  • 2.8 8-14. Le paradis.
    La position du premier homme, dénué du secours de parents humains, rendait nécessaire l'existence d'un milieu approprié à sa faiblesse et à son inexpérience. Dieu y pourvoit en plantant un jardin propre à subvenir à ses premiers besoins.
    Il en est du terme de planter comme de ceux de former, de souffler, qui expriment sous une forme figurée des actions divines incompréhensibles pour nous.
    Un jardin. Le mot hébreu gan désigne un endroit entouré d'une clôture; il se retrouve dans toutes les langues sémitiques pour désigner les jardins et le parc environnant un palais.
    Les LXX l'ont traduit par un mot grec, paradeisos d'où est venu notre mot paradis; ce mot est la reproduction du mot persan païri-daéza, qui signifie un lieu protégé par un rempart. Ce mot a passé dans la langue hébraïque postérieure sous la forme de pardés.
    En Eden. La préposition en prouve qu'Eden désigne toute la contrée au sein de laquelle se trouvait le jardin. Comme nom commun, ce mot signifie délices. Est-ce ce nom commun qui, en raison de son sens, est devenu le nom propre du pays où était situé le paradis, ou bien est-ce le nom propre de ce pays, emprunté primitivement à une langue autre que l'hébreu, qui a pris dans celle-ci le sens de délices?
    On peut invoquer en faveur de cette seconde opinion le fait qu'il existe dans la langue assyro-babylonienne un mot tout semblable, édin ou édinou qui signifie plaine. Le nom d'Eden se retrouve ailleurs, mais avec d'autres voyelles. Comparez Esaïe 37.12; Ezéchiel 27.23; Amos 1.5, notes.
    A l'orient. On pourrait appliquer cette expression au rapport du jardin à la contrée d'Eden, dans la partie orientale de laquelle il aurait été situé mais il est plus naturel de l'expliquer par le point de vue du rédacteur, pour qui Eden et le jardin étaient situés bien loin à l'orient.
    Remarquons que, tandis que la plupart des autres peuples anciens se prétendent autochtones et placent l'origine de la race humaine sur leur propre territoire, les Hébreux se représentent le siège primitif de l'humanité dans une contrée autre que celle qu'ils habitent. Ce fait nous prouve l'ancienneté et la pureté des traditions sur lesquelles repose notre récit.
    Il mit là l'homme. Ces mots nous donnent l'idée de la sollicitude paternelle de Dieu envers l'homme, sa créature faible et privilégiée.
  • 2.9 Dieu pourvoit aux besoins et même aux jouissances de l'homme encore enfant.
    L'arbre de vie. On voit plus tard que c'était l'arbre dont les fruits devaient préserver l'homme de la dissolution à laquelle était naturellement exposé son corps formé de la poussière.
    Est-ce là un simple symbole, destiné à représenter la puissance vivifiante de Dieu qui devait transformer le corps terrestre de l'homme en corps spirituel et immortel, ou bien devons-nous supposer que cette action vivifiante était réellement attachée à l'usage du fruit de cet arbre? Voir à 3.22.
    Au milieu du jardin. Cette position centrale paraît correspondre à l'importance de cet arbre.
    La tradition de l'arbre de vie se retrouve chez tous les peuples de l'Orient. Chez les Hindous, il est situé au sommet d'une montagne et produit le soma, fruit dont se nourrissent les dieux et qui donne la vie aux hommes; c'est comme un intermédiaire entre le ciel et la terre.
    Les traditions iraniennes parlent de même d'un arbre dont les rameaux écrasés fournissent le breuvage qu'on offrait en libation aux dieux et que l'on identifiait avec le breuvage céleste de vie et d'immortalité.
    Chez les Assyriens et les Babyloniens, l'image de cet arbre se rencontre très fréquemment; il est probable que c'était primitivement un pin ou un cyprès; tantôt il est représenté comme gardé par des génies protecteurs (figure 1); tantôt des prêtres se tiennent de chaque côté dans l'attitude de l'adoration; quelquefois, comme sur le sceau du roi Sanchérib (figure 2), ce sont (probablement) le roi et la reine qui se tiennent de chaque côté de l'arbre, prêts à cueillir ses fruits.
    Ce qui prouve son identité avec l'arbre de vie, c'est que ce symbole se trouve souvent représenté sur des tombeaux chaldéens.
    L'arbre de la connaissance. Il ressort de 3.3 que cet arbre était voisin du précédent.
    Il ne faudrait pas croire que son fruit fût un poison qui devait causer la mort; car la connaissance du bien était attachée à cet arbre aussi bien que celle du mal, et, dans l'intuition du récit, la mort provient bien plutôt de la privation de l'arbre de vie.
    Nous pensons donc que ce nom lui est donné en raison de l'effet qui devait nécessairement résulter de la défense faite à l'égard de son fruit. Si l'homme obéissait, il apprenait à connaître le bien par expérience et le mal par la vue du danger auquel il avait échappé, de même que du haut d'une cime on mesure la profondeur de l'abîme où l'on aurait pu tomber; s'il désobéissait au contraire, il apprenait à connaître le mal par expérience et le bien comme un bonheur perdu, ainsi que du fond de l'abîme on mesure du regard la hauteur de la cime à laquelle on devait parvenir.
    L'arbre de la connaissance ne se retrouve nulle part dans les traditions des peuples anciens, sauf peut-être dans une figure babylonienne qui représente un homme et une femme assis de chaque côté d'un arbre. Ils tendent la main vers ses fruits et un serpent se tient debout sur sa queue derrière la femme. Cependant ce peut n'être là que l'une des nombreuses représentations de l'arbre de vie; et le serpent pourrait être l'emblème d'une divinité, comme le capricorne qui, sur le sceau de Sanchérib, se tient derrière la reine. (figure 3)
  • 2.10 Un fleuve sortait d'Eden. Comme il ne pleuvait pas sur la terre où était situé le jardin, une irrigation était nécessaire elle était due à un fleuve qui sortait d'Eden et entrait dans le jardin, pour lequel il était ce que le Nil est pour l'Egypte.
    De là il se partageait et devenait... Le sens naturel de ces mots est que le fleuve, après avoir traversé le jardin, se divisait en quatre branches qui allaient arroser les contrées désignées ensuite.
    Quatre fleuves, littéralement quatre têtes. Nous croyons que cette expression ne peut désigner que quatre branches dans lesquelles se partageait le fleuve principal. C'est dans ce sens qu'est appliqué le mot tête dans les inscriptions assyriennes, où le mot resch-nari (en hébreu, rosch-nahar, tête du fleuve) désigne le point où un canal se sépare du fleuve qui l'alimente.
    On a essayé d'appliquer ce nom à quatre rivières ou affluents qui auraient formé le fleuve avant son entrée dans le paradis et d'entendre l'expression : sortait d'Eden, dans ce sens : sortait de la partie d'Eden située au-dessous du paradis pour entrer dans la mer. C'est faire violence aux termes du texte.
  • 2.11 Pischon. Ce nom de fleuve, qu'on ne retrouve nulle part ailleurs, ni dans la Bible, ni chez les peuples anciens, est un mot hébreu signifiant : celui qui coule largement. L'expression : qui entoure le pays, peut signifier simplement : qui embrasse l'un de ses côtés. Comparez Deutéronome 11.4
    Havila. Ce nom, dont la signification étymologique est pays des sables ou des dunes, désigne proprement dans la Bible l'un des fils de Joktan, descendant de Sem (Genèse 10.29). Or, on sait que les Joktanides étaient l'une des trois grandes souches de la race arabe (Kéturiens, Ismaélites et Joktanides). C'est donc en Arabie qu'il faut chercher le pays habité par cette tribu.
    Ce résultat est confirmé par Genèse 25.18 et 1Samuel 15.17, textes d'après lesquels Havila ne peut guère être que la contrée de l'Arabie voisine du golfe Persique et de la Mésopotamie, et à laquelle convient le sens étymologique de ce nom.
    Il est aussi parlé Genèse 10.7 d'un Havila habité par des Cuschites, descendants de Cham. Comme les tribus cuschites mentionnées dans ce passage se trouvent presque toutes sur la côte arabique du golfe Persique, il est probable que les deux Havila ne sont qu'un seul et même pays où s'étaient mélangées les deux races.
    L'or. L'article signifie que c'était de ce pays que les Israélites tiraient ordinairement leur or, et cette circonstance confirme l'application du nom de Havila à la contrée d'Arabie voisine du golfe Persique et par conséquent du pays d'Ophir, d'où Salomon tirait ce métal.
    Pour le rapprochement de Havila et d'Ophir, voir Genèse 10.29, et pour l'or d'Ophir, 1Rois 9.28; 10.11; 22.49, etc.
  • 2.12 L'or de cette terre-là est bon. On sait par plusieurs passages que l'or d'Ophir était préféré à tout autre : Job 28.16; Psaumes 45.10; Esaïe 13.12.
    Le bdellium. L'historien Josèphe entend par là une gomme résineuse, odoriférante et très précieuse, qui est appelée en grec bdolkos et qui se trouvait, d'après Pline, en Arabie, en Inde, en Médie et en Babylonie. C'est le sens aujourd'hui généralement admis.
    Cependant comme, d'a près Exode 16.14, la manne était de couleur blanche et que, Nombres 11.7 elle est comparée au bdellium qui, d'après Pline, doit avoir été de couleur brune, plusieurs savants ont pensé qu'il s'agissait plutôt des perles, qu'on pêche dans le golfe Persique.
    Pierre de schoham. Pierre précieuse; selon les uns le béryl, de couleur verte; selon les autres, la pierre d'onyx, espèce d'agate présentant des couches de diverses couleurs. On a retrouvé dans les inscriptions assyriennes un mot analogue, samou ou samtou, qui désigne une pierre précieuse probablement d un brun clair portée comme ornement par les rois.
    C'était sur deux pierres de schoham posées sur les épaules du grand sacrificateur qu'étaient écrits les noms des douze tribus d'Israël.
  • 2.13 Guihon. Ce nom, qui vient d'un mot hébreu signifiant jaillir, répond au nom arabe Dschaihoun, que les Arabes et les Persans appliquent à plusieurs fleuves, par exemple au Gange (Inde), à l'Oxus (Turkestan), au Pirame (Cilicie); les LXX l'appliquent au Nil dans la traduction de Jérémie 2.18. Une source près de Jérusalem portait aussi ce nom (1Rois 1.33; 2Chroniques 32.30).
    La terre de Cusch. Ce nom s'applique le plus ordinairement dans l'Ancien Testament à l'Abyssinie et à la Nubie, que traverse le Nil avant de descendre en Egypte. Mais il parait qu'originairement le peuple des Cuschites habitait les contrées au nord du golfe Persique.
    Nous avons déjà rappelé le fait que les noms de la plupart des fils de Cusch mentionnés Genèse 10.7 se retrouvent sur la côte arabique de ce golfe. Nous savons également que Nemrod, le fondateur de l'empire babylonien, était fils de Cusch (Genèse 10.8).
    Ces données scripturaires sont confirmées par les inscriptions babyloniennes, qui donnent le nom de Caschou à l'une des tribus primitives de la Babylonie et finissent par l'étendre à toute la population. C'est bien probablement de ce nom qu'est venu le mot hébreu Casdim (Chaldéens) qui désigne les habitants de la Mésopotamie méridionale.
  • 2.14 Hiddékel. Ce nom est le même que le nom assyrien Diglat ou Hidiglat (flèche), qui dans cette langue désigne le Tigre. Il est ainsi nommé à cause de la rapidité de son cours. Ce fleuve est encore mentionné Daniel 10.4. Il prend sa source dans les montagnes d'Arménie, traverse du Nord au Sud la Mésopotamie septentrionale, se rapproche beaucoup de l'Euphrate au-dessus de Babylone et enfin se confond avec lui peu avant son embouchure dans le golfe Persique; leur cours commun jusqu'à la mer se nomme Schat-el-Arab.
    A l'orient d'Assur. Il semble au premier abord que cette détermination n'est pas exacte, puisque l'Assyrie s'étendait sur les deux rives du Tigre. Mais il est probable que primitivement le pays qui portait ce nom ne s'étendait pas au-delà du Tigre, car la ville d'Assur, l'ancienne capitale, était située sur la rive occidentale du fleuve.
    L'Euphrate le plus grand fleuve de l'Asie occidentale, venant, comme le Tigre, de l'Arménie; il arrose toute la Mésopotamie et se jette, réuni au Tigre, dans le golfe Persique. Son nom est en hébreu Phrath; en assyrien-babylonien Purat, c'est-à-dire le fleuve; en persan Ufratu; de là est venu notre mot Euphrate. Aucun détail n'est donné sur ce dernier fleuve, parce qu'il était suffisamment connu des Hébreux.
    Sur la situation du paradis, voir l'appendice II, à la fin du chapitre.
  • 2.15 15-17.L'homme dans le paradis.
    15. Ce verset se rattache directement au verset 8, dont il développe les derniers mots.
    L'Eternel Dieu prit l'homme. C'est ici à proprement parler le commencement de l'histoire de l'humanité.
    Pour le cultiver. Dès l'abord l'homme est appelé au travail, car le travail est la condition de tout développement, et Dieu veut pour l'homme le progrès. Mais ce travail ne devait rien avoir de servile; c'était celui du jardinier au milieu de ses plantations.
    Pour le garder. On a pensé que cela signifiait: pour le préserver des bêtes féroces; mais quelle arme Adam aurait-il eue contre elles, et comment aurait-il gardé le jardin de tous les côtés à la fois? Il s'agit donc de le garder contre un ennemi d'une toute autre nature, qui aspire à s'en rendre maître et qui ne tardera pas à paraître.
    Cette première tâche d'Adam, qui ne se rapportait qu'au jardin, laisse entrevoir celle de l'humanité à l'égard de la terre entière; faire du monde un Eden, et de cet Eden le théâtre du règne de Dieu, voilà la tâche qu'Adam était appelé à inaugurer.
  • 2.16 Cet ordre. Ce terme est en relation intime avec la tâche de garder le jardin que Dieu vient de donner à l'homme : à la séduction dont il sera bientôt l'objet, il devra opposer, comme un bouclier, l'ordre divin.
    Tu mangeras librement. Nous traduisons ainsi la forme hébraïque. qui consiste dans le redoublement de la notion verbale.
    Dans le premier récit (1.29), Dieu avait déjà assigné à l'homme comme nourriture les légumes, les céréales et les fruits de tous les arbres. S'il répète ici l'autorisation de manger les fruits des arbres, c'est pour préparer la restriction renfermée dans les mots suivants.
    Le but de cette parole n'est donc pas d'indiquer à l'homme tout ce qui pourra servir a sa nourriture, et c'est à tort qu'on y a vu une contradiction avec 1.29.
  • 2.17 Tu n'en mangeras pas. Cette défense est le premier acte de l'éducation morale de l'humanité. Si l'homme eût été laissé à son instinct comme les animaux, il fût devenu comme eux l'esclave du penchant. Sa volonté ne pouvait être affranchie de la domination des appétits sensuels que par un ordre qui le forçât à se replier sur lui-même et à dominer l'inclination naturelle. C'était donc à la domination de lui-même, c'est-à-dire à la véritable liberté, que Dieu voulait commencer à l'élever en lui intimant cette défense.
    Remarquons la nature élémentaire et en quelque sorte enfantine de ce premier commandement; il était parfaitement approprié à l'état de l'homme en ce moment de son existence. Chacun ne se souvient-il pas que sa première tentation et peut-être son premier péché. comme enfant, se sont produits a l'occasion d'une jouissance de cette nature?
    Tu mourras certainement. Sur ce mot certainement, même observation que sur le librement du verset 16 : il y a simplement en hébreu le redoublement de la forme verbale.
    L'homme n'avait pas été créé immortel (3.19), mais il aurait dû être préservé de la mort par la jouissance des fruits de l'arbre de vie; il eût par là obtenu la transmutation de son corps terrestre en corps glorifié.
    Au lieu de cela, le péché le séparera de Dieu et de ses moyens de grâce, et il tombera sous la puissance de dissolution inhérente à sa nature terrienne.
    Au jour où. Ce procédé de dissolution commencera au jour même où le péché aura séparé l'homme de son Dieu. Sa vie ne sera plus que celle d'un mourant.