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Marc 14:1-31
(Annotée Neuchâtel)
   1 Or la fête de Pâque et des pains sans levain devait avoir lieu dans deux jours ; et les principaux sacrificateurs et les scribes cherchaient comment ils pourraient se saisir de lui par ruse et le faire mourir ; 2 car ils disaient : Que ce ne soit pas pendant la fête, de peur qu'il n'y ait du tumulte parmi le peuple.
   3 Et comme il était à Béthanie, dans la maison de Simon le lépreux, pendant qu'il était à table, une femme vint, ayant un vase d'albâtre plein d'un parfum de nard pur de grand prix ; et ayant brisé le vase d'albâtre, elle le lui répandit sur la tête. 4 Mais quelques-uns exprimaient entre eux leur indignation. Pourquoi cette perte du parfum a-t-elle été faite ? 5 Car ce parfum pouvait être vendu plus de trois cents deniers, et être donné aux pauvres. Et ils murmuraient contre elle. 6 Mais Jésus dit : Laissez-la, pourquoi lui faites-vous de la peine ? c'est une bonne oeuvre qu'elle a faite à mon égard ; 7 car vous avez toujours les pauvres avec vous, et quand vous voulez, vous pouvez leur faire du bien ; mais moi, vous ne m'avez pas toujours. 8 Ce qu'elle a pu, elle l'a fait ; elle a par avance embaumé mon corps pour la sépulture. 9 Mais en vérité, je vous le dis, en quelque endroit que l'Evangile soit prêché, dans le monde entier, ce qu'elle a fait sera aussi raconté en mémoire d'elle.
   10 Et Judas Iscariot l'un des douze, s'en alla vers les principaux sacrificateurs, pour le leur livrer. 11 Eux, l'ayant entendu, en eurent de la joie, et ils promirent de lui donner de l'argent. Et il cherchait comment il pourrait le livrer en une occasion favorable.
   12 Et le premier jour des pains sans levain, quand on immolait la Pâque, ses disciples lui disent : Où veux-tu que nous allions faire des préparatifs pour que tu manges la Pâque ? 13 Et il envoie deux de ses disciples et leur dit : Allez dans la ville, et vous rencontrerez un homme portant une cruche d'eau ; suivez-le ; 14 et en quelque lieu qu'il entre, dites au maître de la maison : Le Maître dit : Où est mon logis où je mangerai la Pâque avec mes disciples ? 15 Et lui-même vous montrera une grande chambre haute, meublée, toute prête ; et là vous ferez les préparatifs pour nous. 16 Et les disciples partirent, et ils vinrent dans la ville et trouvèrent les choses comme il le leur avait dit ; et ils préparèrent la Pâque.
   17 Et quand le soir fut venu, il arrive avec les douze. 18 Et comme ils étaient à table et qu'ils mangeaient, Jésus dit : En vérité, je vous dis que l'un de vous, qui mange avec moi, me livrera. 19 Ils commencèrent à s'attrister, et à lui dire l'un après l'autre : Est-ce moi ? 20 Mais il répondit : C'est l'un des douze, qui trempe avec moi dans le plat. 21 Quant au fils de l'homme, il s'en va, selon qu'il est écrit de lui ; mais malheur à cet homme par qui le fils de l'homme est livré ! Il eût été bon pour cet homme-là qu'il ne fût pas né.
   22 Et comme ils mangeaient, ayant pris du pain et prononcé une bénédiction, il le rompit et le leur donna, et dit : Prenez, ceci est mon corps. 23 Et ayant pris une coupe et rendu grâces, il la leur donna, et ils en burent tous. 24 Et il leur dit : Ceci est mon sang, le sang de l'alliance, lequel est répandu pour plusieurs. 25 En vérité, je vous dis que je ne boirai plus du produit de la vigne, jusqu'à ce jour où je le boirai nouveau dans le royaume de Dieu. 26 Et après qu'ils eurent chanté les cantiques, ils sortirent pour aller à la montagne des Oliviers.
   27 Et Jésus leur dit : Tous, vous trouverez une occasion de chute ; car il est écrit : Je frapperai le berger, et les brebis seront dispersées. 28 Mais après que je serai ressuscité, je vous précéderai en Galilée. 29 Mais Pierre lui dit : Quand même tous trouveraient une occasion de chute, non pas moi. 30 Et Jésus lui dit : En vérité je te dis que toi, aujourd'hui, cette nuit même, avant que le coq ait chanté deux fois, tu me renieras trois fois. 31 Mais lui, il parlait avec abondance : Quand il me faudrait mourir avec toi, je ne te renierai point. Et tous disaient la même chose.

Références croisées

14:1 Mt 6:2, Lc 22:1-2, Jn 11:53-57, Jn 13:1, Ex 12:6-20, Lv 23:5-7, Nb 28:16-25, Dt 16:1-8, Ps 2:1-5, Jn 11:47, Ac 4:25-28, Ps 52:3, Ps 62:4, Ps 62:9, Ps 64:2-6, Mt 26:4
Réciproques : Gn 37:18, Ex 34:18, Lv 2:6, 1S 23:23, Os 6:9, Mt 14:5, Mt 26:2, Mc 11:18, Mc 11:27, Lc 19:47, Ac 4:27
14:2 Pr 19:21, Pr 21:30, Lm 3:27, Mt 26:5, Mc 11:18, Mc 11:32, Lc 20:6, Jn 7:40, Jn 12:19
Réciproques : Mt 14:5, Mt 26:2, Lc 22:1, Lc 22:6, Jn 13:1, Ac 4:27, Ac 21:31
14:3 Mt 26:6-7, Jn 11:2, Jn 12:1-3, Ct 4:13-14, Ct 5:5, Lc 7:37-38
Réciproques : Ps 106:31, Mt 25:17, Mc 16:1, Lc 7:36, Jn 12:2, Jn 12:3
14:4 Ec 4:4, Mt 26:8-9, Jn 12:4-5, Ec 5:4-8, Ml 1:12-13
14:5 Mt 18:28, Jn 6:7, Jn 12:5-6, Jn 13:29, Ep 4:28, Ex 16:7-8, Dt 1:27, Ps 106:25, Mt 20:11, Lc 15:2, Jn 6:43, 1Co 10:10, Ph 2:14, Jud 1:16
Réciproques : Ml 1:13, Mt 26:9, Lc 3:11
14:6 Jb 42:7-8, Es 54:17, 2Co 10:18, Mt 26:10, Jn 10:32-33, Ac 9:36, 2Co 9:8, Ep 2:10, Col 1:10, 2Th 2:17, 1Tm 5:10, 1Tm 6:18, 2Tm 2:21, 2Tm 3:17, Tt 2:7, Tt 2:14, Tt 3:8, Tt 3:14, He 10:24, He 13:21, 1P 2:12
Réciproques : 2R 4:27, Pr 19:22, Ct 8:1, Lc 22:56, Jn 12:7
14:7 Dt 15:11, Mt 25:35-45, Mt 26:11, Jn 12:7-8, 2Co 9:13-14, Phm 1:7, Jc 2:14-16, 1Jn 3:16-19, Jn 13:33, Jn 16:5, Jn 16:28, Jn 17:11, Ac 3:21
Réciproques : Lv 25:35, Lv 27:8, Ps 41:1, Ps 112:9, Pr 3:9, Pr 31:20, Pr 31:31, Mt 10:42, 2Co 8:4, 2Co 8:12, Jc 2:15, 1P 3:11
14:8 1Ch 28:2-3, 1Ch 29:1-17, 2Ch 31:20-21, 2Ch 34:19-33, Ps 110:3, 2Co 8:1-3, 2Co 8:12, Mc 15:42-47, Mc 16:1, Lc 23:53-56, Lc 24:1-3, Jn 12:7, Jn 19:32-42
Réciproques : Gn 50:2, 2Ch 6:8, 2Ch 34:29, Pr 3:9, Ml 1:14, Mt 10:42, Mt 25:23, Mt 26:12, Mc 12:44, Lc 10:34, Lc 21:3, Ac 3:6, Ac 9:39, Rm 1:15, 1Co 16:2, 2Co 8:3
14:9 Mc 16:15, Mt 26:12-13, Nb 31:54, Ps 112:6-9, Za 6:14
Réciproques : Ex 39:7, Pr 10:7, Mt 5:18, Mt 25:23, Mc 14:18, Lc 2:1, Lc 21:3, Ap 3:10
14:10 Mt 26:14-16, Lc 22:3-6, Jn 13:2, Jn 13:30, Ps 41:9, Ps 55:12-14, Mt 10:4, Jn 6:70, Jn 13:2
Réciproques : 1S 23:23, Est 5:14, Pr 3:9, Pr 17:23, Za 11:12, Mt 27:3, Mc 14:41, Lc 22:4, Lc 22:47, Rm 1:32
14:11 Os 7:3, Lc 22:5, 1R 21:20, 2R 5:26, Pr 1:10-16, Pr 28:21-22, Mt 26:15, 1Tm 6:10, 2P 2:14-15, Jud 1:11, Lc 22:5-6
Réciproques : 1S 23:23, Est 5:14, Pr 17:23, Za 11:12, Mt 26:16, Mt 27:3, Lc 22:3, Lc 22:4, Rm 1:32, 2Th 2:12
14:12 Ex 12:6, Ex 12:8, Ex 12:18, Ex 13:3, Lv 23:5-6, Nb 28:16-18, Dt 16:1-4, Mt 26:17, Lc 22:7, 1Co 5:7-8, Mt 3:15, Lc 22:8-9, Ga 4:4
Réciproques : Ex 12:21, Ex 23:15, Nb 9:2, Dt 16:2, Mt 26:5, Lc 22:1, Jn 2:7
14:13 Mc 11:2-3, Mt 8:9, Mt 26:18-19, Lc 19:30-33, Lc 22:10-13, Jn 2:5, Jn 15:14, He 4:13, He 5:9
Réciproques : Ex 4:14, 1S 9:15, Jr 32:7, Mt 21:2, Mc 11:1, Lc 22:8, Ac 8:27
14:14 Mc 10:17, Mc 11:3, Jn 11:28, Jn 13:13, Ap 3:20
14:15 2Ch 6:30, Ps 110:3, Pr 16:1, Pr 21:1-2, Jn 2:24-25, Jn 21:17, 2Tm 2:19, He 4:13, Ac 1:13, Ac 20:8
Réciproques : Mc 11:3, Ac 9:37
14:16 Lc 22:13, Lc 22:35, Jn 16:4
Réciproques : 1S 10:9, Ez 12:7
14:17 Mt 26:20, Lc 22:14
Réciproques : Lc 22:56
14:18 Mt 26:21, Mc 14:9, Mc 14:25, Mc 3:28, Mc 6:11, Mc 8:12, Mc 9:1, Mc 9:41, Mc 10:15, Mc 10:29, Mt 5:18, Mt 6:2, Mt 6:5, Mt 6:16, Lc 4:24, Lc 11:51, Jn 1:51, Jn 3:3, Jn 3:5, Jn 3:11, Jn 5:19, Jn 5:24, Jn 5:25, Jn 6:26, Jn 6:32, Jn 6:47, Jn 13:38, Jn 21:18, Ps 41:9, Ps 55:13-14, Jn 6:70, Jn 13:21
Réciproques : Mc 14:41, Lc 22:3, Lc 22:21
14:19 Mt 26:22, Lc 22:21-23, Jn 13:22
Réciproques : Lc 22:23, Jn 13:26
14:20 Mc 14:43, Mt 26:47, Lc 22:47, Jn 6:71, Mt 26:23, Jn 13:26
Réciproques : 2Ch 18:22, Dn 11:26, Mt 26:22, Jn 13:18
14:21 Mc 14:49, Gn 3:15, Ps 22:1-31, Ps 69:1-36, Es 52:14, Es 53:1-12, Dn 9:24, Dn 9:26, Za 13:7, Mt 26:24, Mt 26:54, Mt 26:56, Lc 22:22, Lc 24:26-27, Lc 24:44, Jn 19:28, Jn 19:36, Jn 19:37, Ac 2:23, Ac 4:27, Ac 13:27-29, Ps 55:15, Ps 109:6-20, Mt 18:7, Mt 27:3-5, Ac 1:16-20, Ac 1:25, Mt 18:6-7, Mt 26:24-25
Réciproques : 1R 14:6, 2Ch 18:22, Rm 9:19
14:22 Mt 26:26-29, Lc 22:19-20, 1Co 10:16-17, 1Co 11:23-29, Mc 6:41, Lc 24:30, Jn 6:23, Jn 6:48-58, Ex 12:11, Dn 7:24, Mt 13:38-39, Lc 8:9, Lc 15:26, Lc 18:36, Jn 7:36, Jn 10:6, Ac 10:17, Ap 1:20, Ap 5:6, Ap 5:8, Ap 11:4, Ap 17:12, Ap 17:18, Ap 19:8, Mc 14:24, Gn 41:26, Za 5:7, Lc 22:20, 1Co 10:4, Ga 4:25
Réciproques : Ex 39:7, Mt 14:19, Mc 14:23
14:23 Mc 14:22, Lc 22:17, Rm 14:6, 1Co 10:16, Mt 26:27
Réciproques : Ps 104:15, Mt 14:19, Lc 22:18
14:24 Ex 24:8, Za 9:11, Jn 6:53, 1Co 10:16, 1Co 11:25, He 9:15-23, He 13:20-21, Mc 10:45, Ap 5:8-10, Ap 7:9-17
Réciproques : Lv 17:11, Jg 16:16, 2S 23:17, 1Ch 11:19, Jr 31:31, Mt 20:28, Mt 26:27, Mt 26:28, Mc 14:22, 2Co 3:6, Ep 1:7, He 7:22, He 8:8, He 12:24, 1Jn 5:6
14:25 Ps 104:15, Mt 26:29, Lc 22:16-18, Lc 22:29, Lc 22:30, Jl 3:18, Am 9:13-14, Za 9:17
Réciproques : Nb 6:20, Mt 5:18, Mc 14:18, Mc 15:23, Lc 9:27
14:26 Ps 47:6-7, Ac 16:25, 1Co 14:15, Ep 5:18-20, Col 3:16, Jc 5:13, Ap 5:9, Mt 26:30, Lc 22:39, Jg 18:1-4
Réciproques : Ps 81:2, Ps 113:1, Lc 19:37
14:27 Mt 26:31, Lc 22:31-32, Jn 16:1, Jn 16:32, 2Tm 4:16, Za 13:7
Réciproques : Pr 28:26, Mt 26:5, Mc 14:50, Jn 13:37
14:28 Mc 16:7, Mt 16:21, Mt 26:32, Mt 28:7, Mt 28:10, Mt 28:16, Jn 21:1, 1Co 15:4-6
Réciproques : Mt 26:31
14:29 Mt 26:33-35, Lc 22:33-34, Jn 13:36-38, Jn 21:15
Réciproques : Mc 14:37, Mc 14:54, Mc 14:68, Lc 17:34
14:30 Gn 1:5, Gn 1:8, Gn 1:13, Gn 1:19, Gn 1:23, Mc 14:66-72, Mt 26:69-75, Lc 22:54-62, Jn 18:17, Jn 18:25-27, 1Co 10:12
Réciproques : Mt 5:18, Mt 10:33, Mt 26:34, Mt 26:74, Mc 14:68, Mc 14:72, Lc 22:34, Jn 13:38, Jn 18:10, Jn 18:27
14:31 2R 8:13, Jb 40:4-5, Ps 30:6, Pr 16:18, Pr 18:24, Pr 29:23, Jr 10:23, Jr 17:9, Ex 19:8, Dt 5:27-29
Réciproques : 1R 11:22, Ps 118:5, Mt 14:28, Mt 26:34, Mc 10:39, Lc 22:33

Notes de la Bible Annotée Neuchâtel

A savoir : les notes ne font PAS partie du texte biblique. Plus d'informations
Marc 14
  • 14.1 Or la fête de Pâque et des pains sans levain devait avoir lieu dans deux jours ; et les principaux sacrificateurs et les scribes cherchaient comment ils pourraient se saisir de lui par ruse et le faire mourir ; Chapitre 14. Les adieux de Jésus aux siens.
    1 à 11 Le repas de Béthanie.
    Voir, sur cette introduction à l'histoire de la Passion, Matthieu 26.1-5, notes ; Luc 22.1-6.
    Grec : la Pâque et les pains sans levain, deux termes pour exprimer la même chose, c'est-àdire la plus grande fête religieuse des Juifs, célébrée en mémoire de leur délivrance de la captivité égyptienne.
    Matthieu ne la désigne que par le mot de Pâque dont le sens, en hébreu, rappelait aux Israélites que l'ange exterminateur passa devant leur porte, teinte du sang d'un agneau, dans la nuit terrible du dernier jugement de Dieu sur l'Egypte.
    Marc joint à ce mot celui de les pains sans levain, qui était aussi devenu une appellation usuelle de la fête, parce qu'on ne faisait usage que de ces pains pendant les sept jours que durait la fête, du 14 au 21 nisan. (Exode 12.15-20 ; Lévitique 23.5,6)
    - Dans Matthieu, c'est Jésus qui annonce solennellement à ses disciples l'approche de cette Pâque, où "le fils de l'homme est livré pour être crucifié," tandis que Marc et Luc se bornent à constater que ce moment tragique était proche.
    Il n'y a pas de doute que la relation de Matthieu ne soit conforme aux faits. Il convenait à "l'Agneau de Dieu qui ôte les péchés du monde" de dire clairement aux siens qu'il allait au-devant de ses souffrances et de sa mort, avec une parfaite connaissance de tout ce qui l'attendait, et, par conséquent, avec la pleine liberté et le saint dévouement de l'amour.
    C'est à ce point de vue que l'histoire de la Passion nous apparaît dans toute sa vérité et sa grandeur divines. Aussi voudrait-on inscrire en tête des pages qui suivent ces paroles de l'Eternel : "Déchausse les souliers de tes pieds, car le lieu où tu es arrêté est une terre sainte." (Exode 3.5)
    Ce car, que le texte reçu remplace par un mais, explique pourquoi les sacrificateurs et les scribes devaient chercher comment ils pourraient le saisir, et pourquoi ils devaient y mettre de la ruse : c'est qu'ils craignaient que, si leur dessein s'exécutait pendant la fête, il n'y eût du tumulte parmi le peuple, dans lequel Jésus avait des adhérents en grand nombre.
    Ils voulaient donc que ce fût avant ou après la fête ; mais leurs desseins aveugles furent confondus par Dieu qui voulait substituer la Pâque chrétienne à la Pâque des Hébreux. Il se servit pour cela de l'instrument le plus indigne, Judas Iscariot. (verset 10)
  • 14.3 Et comme il était à Béthanie, dans la maison de Simon le lépreux, pendant qu'il était à table, une femme vint, ayant un vase d'albâtre plein d'un parfum de nard pur de grand prix ; et ayant brisé le vase d'albâtre, elle le lui répandit sur la tête. Voir, sur ce récit, Matthieu 26.6-13, notes, et comparez Jean 12.1-8.
    Ici encore, Marc a conservé divers traits significatifs qui lui sont propres. Comme Jean, il qualifie par un adjectif très peu usité le nard de grand prix que Marie va répandre sur la tête du Sauveur.
    C'est le terme que nous traduisons par pur, et qui en grec signifie proprement fidèle, digne de confiance, ou encore authentique, non falsifié. Les deux narrateurs cherchent à exprimer par ce mot la qualité exquise de ce parfum, qui en faisait le grand prix.
    Marc seul a conservé ce détail qui rend la scène si pittoresque : Marie brise l'albâtre qui contenait le parfum précieux, c'est-àdire qu'elle rompt de sa main le col allongé et fin du vase antique, dont elle ne voulait rien conserver, mais le consacrer tout entier à Celui à qui elle témoignait ainsi sa vénération et son amour.
    - Le mot grec nard désigne à la fois le parfum précieux et la plante qui le produit, et qui est originaire des Indes.
  • 14.4 Mais quelques-uns exprimaient entre eux leur indignation. Pourquoi cette perte du parfum a-t-elle été faite ? Le texte reçu porte (grec) : quelques-uns étaient s'indignant entre eux et disant.
    Les mots soulignés, empruntés à Matthieu, ne sont pas authentiques.
  • 14.5 Car ce parfum pouvait être vendu plus de trois cents deniers, et être donné aux pauvres. Et ils murmuraient contre elle. Voir Matthieu 26.8,9, notes.
    Ce qui est ici propre à Marc, c'est d'abord (selon le vrai texte) le mot deux fois répété : ce parfum ; répétition qui nous fait, pour ainsi dire, entendre les murmures que quelques-uns des disciples échangeaient entre eux, à l'instigation de Judas. (Jean 12.4)
    Ensuite Marc se rencontre encore avec Jean dans l'indication du prix auquel on aurait pu vendre le parfum : trois cents deniers (environ 270 fr.).
    Judas ne craint pas d'estimer en chiffres l'amour de Marie, et, à ses yeux, il ne vaut pas trois cents deniers. Judas n'est pas le seul qui se montre positif jusqu'à ce point-là.
    Grec : ils se fâchaient, s'irritaient contre elle, et sans doute lui adressaient des reproches.
  • 14.9 Mais en vérité, je vous le dis, en quelque endroit que l'Evangile soit prêché, dans le monde entier, ce qu'elle a fait sera aussi raconté en mémoire d'elle. Voir Matthieu 26.10-12, notes.
    Dans cette belle et touchante apologie que le Seigneur condescend à faire de l'action de Marie, il y a plusieurs traits importants qui appartiennent à Marc seul.
    Et d'abord, ces mots : (verset 7) quand vous voulez, vous pouvez leur faire du bien.
    Comme Matthieu se contente de mentionner les pauvres qui seront toujours là, on a vu, dans la réflexion ajoutée par Marc, une phrase superflue et qui trahit une tradition postérieure. Sans doute, à des hommes très intelligents, il suffisait pour repousser la réclamation de Judas en faveur des pauvres, de dire : "Ces pauvres, vous les aurez toujours ;" mais comme Jésus parlait à ses disciples qui n'entendaient pas les choses à demi-mot, l'application directe qu'il leur fait de sa pensée n'était point inutile.
    - Ensuite, c'est Marc seul qui a conservé cette parole : Ce qu'elle a pu, elle l'a fait.
    C'est le plus grand et le plus beau témoignage d'approbation que Jésus puisse donner. Peu d'hommes l'ont mérité. Dans les circonstances tragiques où cette pauvre femme agissait, elle eût sacrifié avec joie sa vie pour sauver la vie de Jésus, et pour amener à ses pieds tous ceux qui ne savaient pas encore l'aimer. Rien de tout cela n'étant en son pouvoir, elle a fait au moins le sacrifice de ce qu'elle avait de plus précieux pour lui témoigner devant tous sa vénération et son amour.
    - C'est Marc enfin qui exprime d'une manière plus précise (verset 8) la pensée pleine de finesse et de profondeur qui se trouve aussi dans Matthieu : grec elle a anticipe de parfumer mon corps pour la sépulture.
    Ces paroles ne sauraient être, comme on l'a trop généralement admis, une simple interprétation bienveillante de l'action de Marie. Marie avait recueilli de tous les signes qu'elle observait, et en particulier des prédictions de Jésus sur sa mort, le pressentiment douloureux qu'elle le voyait à Béthanie pour la dernière fois peut-être ; et elle lui rendait, vivant, l'honneur qu'elle aurait voulu lui rendre après sa mort.
    - Il faut remarquer encore le contraste qu'il y a entre les paroles attristées du verset 8 et la déclaration triomphante du verset 9. La pensée de Marie s'arrête sur la mort et la sépulture de son Sauveur, et Jésus le constate. Mais, ajoute-t-il, en portant son regard sur les profondeurs de l'avenir, en tout endroit, dans le monde entier, le vase de parfum de cette humble femme répandra sa bonne odeur par la prédication et la lecture de l'Evangile.
    Le texte reçu efface ce contraste en omettant la particule mais. Ce même texte reproduit ici à tort l'expression de Mathieu : cet Evangile.
    - Cette parole pleine d'assurance confirme la prophétie précédente. (Marc 13.10)
  • 14.11 Eux, l'ayant entendu, en eurent de la joie, et ils promirent de lui donner de l'argent. Et il cherchait comment il pourrait le livrer en une occasion favorable. Voir Matthieu 26.14-16 notes.
    Tous les évangélistes, en parlant de Judas, s'accordent dans cette observation, qu'il était l'un des douze.
    Ce souvenir parait être resté brûlant dans leurs cœurs.
    - D'après Matthieu, Judas aurait reçu immédiatement le prix de sa trahison, trente pièces d'argent. Marc et Luc se bornent à dire qu'on lui en fit la promesse, et attirent toute l'attention sur l'horrible joie des principaux sacrificateurs, à l'ouïe de la proposition du malheureux disciple. Judas et ces ministres de la religion se reverront bientôt, et ce moment suprême mettra au jour le dernier degré de l'endurcissement dans des hommes qui se disaient les conducteurs du peuple. (Matthieu 27.3,4)
  • 14.12 Et le premier jour des pains sans levain, quand on immolait la Pâque, ses disciples lui disent : Où veux-tu que nous allions faire des préparatifs pour que tu manges la Pâque ? 12 à 26 Le repas de la Pâque.
    Comparer Matthieu 26.17-30 ; Luc 22.7-23.
    Voir, sur les données relatives au jour de la Pâque, Matthieu 26.2,17, notes ; Luc 22.7, note.
    Marc désigne ici ce jour par deux expressions très précises. Le premier jour des pains sans levain, et quand on immolait la Pâque, termes sous lesquels aucun Israélite ne pouvait comprendre autre chose que le 14 du mois de nisan, fixé par toutes les prescriptions de la loi, et par l'usage invariable des Israélites.
    Luc (Luc 22.7) est encore plus explicite : "Le jour des pains sans levain dans lequel il fallait immoler la Pâque."
    Les synoptiques sont unanimes à placer le dernier repas de Jésus avec ses disciples au jour fixé par les prescriptions de la loi pour manger l'agneau pascal. (Exode 12.6 ; Lévitique 23.5 ; Nombres 9.2,3 ; 28.16 ; Josué 5.10)
    Quant à la différence qu'on trouve à ce sujet entre les trois premiers évangiles et le quatrième, voir Jean 13.1, note.
  • 14.15 Et lui-même vous montrera une grande chambre haute, meublée, toute prête ; et là vous ferez les préparatifs pour nous. Selon Matthieu, (Matthieu 26.18, notes) Jésus envoie ses disciples directement vers le maître de la maison où il désirait célébrer la Pâque.
    Les récits de Marc et de Luc sont plus explicites. D'abord, ils rapportent que Jésus désigna pour cette mission deux disciples, dont Luc (Luc 22.7) a même conservé les noms ; c'étaient Pierre et Jean. D'après eux encore, Jésus prédit aux deux disciples qu'ils rencontreront un homme portant une cruche d'eau, qui les conduira à la maison désignée. On a voulu voir dans ce détail un élément miraculeux inutile, qui trahirait l'origine postérieure de notre récit.
    Il est possible que Jésus, par une science surnaturelle, connût d'avance cette circonstance. Cela n'aurait rien d'étonnant de sa part. Ne voyait-il pas de loin l'ânon attaché à Bethphagé, (Marc 11.2) et Nathanaël sous son figuier ? (Jean 1.49 ; comparez Marc 2.25)
    Mais il se pourrait aussi qu'il se fût entendu avec le maître de maison, déjà informé de ses intentions (voir ci-dessous), pour que celui-ci envoyât, à une heure fixée, son serviteur puiser de l'eau.
    D'autre part, il faut ne s'être jamais rendu compte de la situation, pour trouver inutiles les précautions que prend Jésus, et le mystère dont il entoure cette mission des deux disciples.
    Déjà les chefs du peuple ont décrété sa mort. ; (Jean 11.47-54) il ne pouvait plus entrer à Jérusalem sans le plus grand danger et pourtant il lui importait d'y célébrer la Pâque, de là ces précautions destinées surtout à dérober à Judas la connaissance du lieu où l'on allait se réunir ; de là aussi le choix des deux disciples les plus sûrs, Pierre et Jean. (Luc 22.8)
    - Les disciples doivent demander au maître de la maison (selon le vrai texte) : "Où est mon logis où je mangerai la Pâque ?" Ce petit mot seul suffirait à confirmer la supposition toute naturelle que ce maître de maison était un ami du Sauveur, et que, d'avance, Jésus était convenu avec lui de ce qu'il lui fait maintenant demander.
  • 14.18 Et comme ils étaient à table et qu'ils mangeaient, Jésus dit : En vérité, je vous dis que l'un de vous, qui mange avec moi, me livrera. Voir Matthieu 26.21, note.
    - Ces mots : qui mange avec moi, ne sont point encore destinés, comme ceux du verset 20, à désigner Judas, mais font ressortir la grandeur du crime de ce disciple et la profonde douleur que sa trahison causait à Jésus. (Jean 13.18)
  • 14.19 Ils commencèrent à s'attrister, et à lui dire l'un après l'autre : Est-ce moi ? Matthieu 26.22, note.
    Le texte reçu avec A, D, la plupart des majuscules, ajoute, après : "Est-ce moi ?" ces mots et un autre : Estce moi ? qui manquent dans Sin., B, C. Ils peuvent être une réminiscence de Matthieu 26.25.
  • 14.20 Mais il répondit : C'est l'un des douze, qui trempe avec moi dans le plat. Matthieu 26.23, note.
    Les mots : qui trempe avec moi dans le plat désignent le traître comme l'un des convives, mais ne signifient pas qu'au moment même Judas plongeait son pain dans le plat, car, après la terrible révélation que Jésus venait de faire et qui remplit d'angoisse tous les disciples, il y eut sûrement une interruption dans le repas.
    D'après Jean 13.26 et Matthieu 26.25 la désignation de Judas fut plus précise, cependant ses condisciples ne se rendirent pas compte de la trahison qu'il allait consommer. (Jean 13.28,29)
  • 14.21 Quant au fils de l'homme, il s'en va, selon qu'il est écrit de lui ; mais malheur à cet homme par qui le fils de l'homme est livré ! Il eût été bon pour cet homme-là qu'il ne fût pas né. Voir sur ces paroles Matthieu 26.24 note.
  • 14.22 Et comme ils mangeaient, ayant pris du pain et prononcé une bénédiction, il le rompit et le leur donna, et dit : Prenez, ceci est mon corps. Voir, sur les paroles de l'institution de la cène, Matthieu 26.26-29, notes.
    Le texte reçu porte ici : "Prenez, mangez."
    Ce dernier mot, authentique dans Matthieu, ne l'est pas dans Marc ; mais il est tout à fait conforme à la nature des choses d'admettre que Jésus l'a prononcé.
  • 14.23 Et ayant pris une coupe et rendu grâces, il la leur donna, et ils en burent tous. Ils en burent tous. Ce mot dans Marc remplace et complète l'ordre donné par Jésus-Christ, selon Matthieu : Buvez-en tous.
    Ces paroles, tout en nous révélant l'universalité et la richesse de la grâce de Dieu en Jésus-Christ, ont aussi une réelle importance historique, en présence de l'audacieux mépris de cet ordre, dont une si grande partie de l'Eglise chrétienne se rend coupable.
  • 14.24 Et il leur dit : Ceci est mon sang, le sang de l'alliance, lequel est répandu pour plusieurs. Ici, comme dans Matthieu, les mots : grec Ceci est mon sang de l'alliance, sont bien le vrai texte.
    Le texte reçu avec A et des majuscules porte : "mon sang de la nouvelle alliance." Expression importée du texte de Luc.
    - Ce mot de Marc : répandu pour plusieurs (grec vrai texte, en faveur ou à la place de plusieurs), a au fond la même signification que celui de Matthieu, qui ajoute : "pour la rémission des péchés ;" car, sans cette immense grâce de Dieu, sans le pardon des péchés, dont la mort de Jésus-Christ nous a ouvert la source, nul ne saurait dire dans quel sens son sang a été répandu en notre faveur.
  • 14.25 En vérité, je vous dis que je ne boirai plus du produit de la vigne, jusqu'à ce jour où je le boirai nouveau dans le royaume de Dieu. voir Matthieu 26.29 note.
  • 14.26 Et après qu'ils eurent chanté les cantiques, ils sortirent pour aller à la montagne des Oliviers. voir Matthieu 26.30 notes.
  • 14.27 Et Jésus leur dit : Tous, vous trouverez une occasion de chute ; car il est écrit : Je frapperai le berger, et les brebis seront dispersées. Gethsémanée.
    27 à 52 Entretien sur le chemin. L'agonie de Jésus. L'arrestation.
    Grec : Vous serez scandalisés. Le texte reçu ajoute : en moi, cette nuit.
    Ce dernier mot est authentique au verset 30.
  • 14.28 Mais après que je serai ressuscité, je vous précéderai en Galilée. Voir, sur cette double prédiction, Matthieu 26.31,32 notes.
  • 14.30 Et Jésus lui dit : En vérité je te dis que toi, aujourd'hui, cette nuit même, avant que le coq ait chanté deux fois, tu me renieras trois fois. Pierre a dit : Quand même tous, non pas moi, et le Seigneur lui répond : toi (omis à tort par le texte reçu), aujourd'hui, cette nuit même, avant que le coq ait chanté, et tout cela précédé de la solennelle affirmation : En vérité, je te dis !
    - Les quatre évangélistes sont unanimes dans cette prédiction que Pierre reniera trois fois son Maître avant que le coq ait chanté, mais Marc seul ajoute : "chanté deux fois." (Comparer versets 68,72)
    Ce trait montre que le triple reniement de Pierre a pris un certain temps. C'est ce que confirme le récit de Luc. (Luc 22.59)
  • 14.31 Mais lui, il parlait avec abondance : Quand il me faudrait mourir avec toi, je ne te renierai point. Et tous disaient la même chose. Tel est le sens de la variante de Sin., B, C, D : lui (Pierre), parlait vivement, ou abondamment, ou excessivement, c'est-à-dire avec une extrême vivacité, avec la passion d'un homme ardent, qui se sentait froissé dans son orgueil par la prédiction du Sauveur.
    Le texte reçu a : il disait encore plus expressément.
    Le Seigneur avait dit : (verset 27) Tous vous serez scandalisés. Et tous, entraînés par la présomption de Pierre, démentent la parole du Maître. (Voir, sur ce dialogue entre Jésus et son disciple, Matthieu 26.32-35, notes.)