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Marc 9:14-40
(Annotée Neuchâtel)
   14 Et étant venus vers les disciples, ils virent une grande foule autour d'eux et des scribes qui discutaient avec eux. 15 Et aussitôt toute la foule, l'ayant vu, fut saisie d'étonnement, et accourant, ils le saluaient. 16 Et il leur demanda : De quoi disputez-vous avec eux ? 17 Et un homme de la foule lui répondit : Maître, je t'ai amené mon fils, qui a un esprit muet ; 18 et partout où il le saisit, il le jette par terre ; et il écume, et grince les dents, et devient tout raide. Et j'ai prié tes disciples de le chasser, mais ils n'ont pu. 19 Mais Jésus répondant, leur dit : génération incrédule ! jusqu'à quand serai-je avec vous ? Jusqu'à quand vous supporterai-je ? Amenez-le-moi. 20 Et ils le lui amenèrent, et aussitôt qu'il vit Jésus, l'esprit l'agita avec violence, et étant tombé par terre, il se roulait en écumant. 21 Et Jésus interrogea son père : Combien y a-t-il de temps que cela lui arrive ? Et il dit : Depuis son enfance ; 22 et souvent il l'a jeté et dans le feu et dans l'eau, pour le faire périr ; mais si tu peux quelque chose, secours-nous, par compassion pour nous. 23 Mais Jésus lui dit : Quant au si tu peux, toutes choses sont possibles pour celui qui croit. 24 Aussitôt le père de l'enfant s'écriant, dit : Je crois, viens au secours de mon incrédulité ! 25 Mais Jésus voyant accourir la foule, reprit sévèrement l'esprit impur, en lui disant : Esprit muet et sourd, moi je te l'ordonne, sors de lui et ne rentre plus en lui. 26 Et ayant jeté un cri, et agité l'enfant avec violence, il sortit. Et l'enfant devint comme mort ; de sorte que la plupart disaient : Il est mort. 27 Mais Jésus, l'ayant pris par la main, le releva ; et il se tint debout. 28 Et lorsqu'il fut entré dans une maison, ses disciples lui demandaient en particulier : Pourquoi, nous, n'avons-nous pas pu le chasser ? 29 Et il leur dit : Cette espèce de démon ne peut sortir en aucune manière, si ce n'est par la prière et par le jeûne.
   30 Et étant partis de là, ils traversaient la Galilée ; et il ne voulait pas que personne le sût ; 31 car il instruisait ses disciples, et il leur disait : Le fils de l'homme est livré entre les mains des hommes, et ils le mettront à mort ; et, quand il aura été mis à mort, il ressuscitera après trois jours. 32 Mais eux ne comprenaient point cette parole, et ils craignaient de l'interroger.
   33 Et ils vinrent à Capernaüm. Et quand il fut dans la maison, il leur demanda : De quoi discouriez-vous ensemble en chemin ? 34 Et ils se taisaient ; car entre eux ils avaient discuté, en chemin, lequel était le plus grand. 35 Et s'étant assis, il appela les douze et leur dit : Si quelqu'un veut être le premier, il sera le dernier de tous, et le serviteur de tous. 36 Et ayant pris un petit enfant, il le plaça au milieu d'eux, et l'ayant pris dans ses bras, il leur dit : 37 Quiconque recevra l'un de ces petits enfants en mon nom, me reçoit ; et quiconque me reçoit, ce n'est pas moi qu'il reçoit, mais Celui qui m'a envoyé.
   38 Jean lui dit : Maître, nous avons vu quelqu'un qui chassait des démons en ton nom, et qui ne nous suit pas ; et nous l'en avons empêché, parce qu'il ne nous suivait pas, 39 Mais Jésus dit : Ne l'en empêchez point ; car il n'y a personne qui fasse un miracle en mon nom, et qui puisse aussitôt après parler mal de moi. 40 En effet, qui n'est pas contre nous est pour nous.

Références croisées

9:14 Mt 17:14-21, Lc 9:37, Mc 2:6, Mc 11:28, Mc 12:14, Lc 11:53-54, He 12:3
Réciproques : Mt 9:11, Ac 17:18
9:15 Mc 9:2-3, Ex 34:30
Réciproques : Dn 7:28
9:16 Mc 8:11, Lc 5:30-32
9:17 Mc 5:23, Mc 7:26, Mc 10:13, Mt 17:15, Lc 9:38, Jn 4:47, Mc 9:25, Mt 12:22, Lc 11:14
Réciproques : Es 35:6, Mt 9:32, Mt 15:22, Mc 7:25, Phm 1:10
9:18 Mc 9:26, Mt 15:22, Lc 9:39, Mc 9:20, Jud 1:13, Jb 16:9, Ps 112:10, Mt 8:12, Ac 7:54, Mc 9:28-29, Mc 11:23, 2R 4:29-31, Mt 17:16, Mt 17:19-21, Lc 9:40
Réciproques : Jb 18:4, Mt 17:15, Mc 5:3, Lc 8:43
9:19 Mc 16:14, Nb 14:11, Nb 14:22, Nb 14:27, Nb 32:13-14, Dt 32:20, Ps 78:6-8, Ps 78:22, Ps 106:21-25, Mt 17:17, Lc 9:41, Lc 24:25, Jn 12:27, Jn 20:27, He 3:10-12
Réciproques : Gn 19:19, Ex 16:28, 2R 4:31, Es 40:28, Mt 6:30, Mt 11:20, Mc 8:12, Mc 8:21, Mc 16:11, Lc 1:20, Jn 11:33, Jn 14:5, Jn 14:9, Ac 18:14, Ep 4:2, He 5:12
9:20 Mc 9:18, Mc 9:26, Mc 1:26, Mc 5:3-5, Jb 1:10-12, Jb 2:6-8, Lc 4:35, Lc 8:29, Lc 9:42, Jn 8:44, 1P 5:8
Réciproques : Mt 17:15, Lc 9:39
9:21 Mc 5:25, Jb 5:7, Jb 14:1, Ps 51:5, Lc 8:43, Lc 13:16, Jn 5:5-6, Jn 9:1, Jn 9:20, Jn 9:21, Ac 3:2, Ac 4:22, Ac 9:33, Ac 14:8
Réciproques : Mc 5:23, Lc 13:11
9:22 Mc 1:40-42, Mt 8:2, Mt 8:8, Mt 8:9, Mt 9:28, Mt 14:31, Mc 5:19, Mt 15:22-28, Mt 20:34, Lc 7:13
Réciproques : 1R 18:28, Mt 9:27, Mt 14:14, Mt 15:25, Mt 15:32, Mt 17:15, Mc 5:23, Mc 8:2, Lc 5:12, Lc 8:43, Lc 17:13
9:23 Mc 11:23, 2Ch 20:20, Mt 17:20, Mt 21:21-22, Lc 17:6, Jn 4:48-50, Jn 11:40, Ac 14:9, He 11:6
Réciproques : Nb 11:13, Dn 6:23, Mt 8:13, Mt 9:28, Mt 14:29, Mt 15:28, Mc 1:40, Mc 5:36, Mc 6:5, Mc 11:22, Lc 7:10, Lc 8:50, Jn 4:50, Jn 11:22, Jn 11:26, Rm 4:19
9:24 2S 16:12, 2R 20:5, Ps 39:12, Ps 126:5, Jr 14:17, Lc 7:38, Lc 7:44, Ac 10:19, Ac 10:31, 2Co 2:4, 2Tm 1:4, He 5:7, He 12:17, Lc 17:5, Ep 2:8, Ph 1:29, 2Th 1:3, 2Th 1:11, He 12:2
Réciproques : Ps 77:10, Ps 119:40, Ps 119:173, Mt 9:28, Mt 15:25, Mt 15:28, Jn 4:50, Ac 14:9, Rm 4:19
9:25 Mc 1:25-27, Mc 5:7-8, Za 3:2, Mt 17:18, Lc 4:35, Lc 4:41, Lc 9:42, Jud 1:9, Es 35:5-6, Mt 9:32-33, Mt 12:22, Lc 11:14, Lc 8:29, Ac 16:18
Réciproques : Ps 44:4, Mt 8:3, Mt 8:16, Mt 11:5, Mc 1:23, Mc 4:39, Mc 9:17, Mc 10:17, Lc 11:24, Ac 9:40
9:26 Mc 9:18, Mc 9:20, Mc 1:26, Ex 5:23, Ap 12:12
Réciproques : Es 35:5, Mc 5:8, Lc 4:35, Lc 9:39, Lc 9:42, Ac 8:7, Ac 16:18, Ac 20:9
9:27 Mc 1:31, Mc 1:41, Mc 5:41, Mc 8:23, Es 41:13, Ac 3:7, Ac 9:41
Réciproques : Mt 9:25, Lc 8:54, Lc 9:42, Ac 23:19
9:28 Mc 4:10, Mc 4:34, Mt 13:10, Mt 13:36, Mt 15:15, Mt 17:19-20
Réciproques : 2R 20:10, Mc 9:18, Mc 10:10
9:29 Mt 12:45, Lc 11:26, 1R 17:20-22, 2R 4:33-34, Mt 17:21, Ac 9:40-41, 2Co 12:8, Ep 6:18, Jc 5:15, Dn 9:3, Ac 14:23, 1Co 9:27, 2Co 6:5, 2Co 11:27
Réciproques : 2R 20:10, Mc 9:18
9:30 Mt 27:22-23, Mc 6:31-32
Réciproques : Mt 17:22, Mc 9:9
9:31 Mc 9:12, Mc 8:31, Mt 16:21, Mt 20:18-19, Mt 20:28, Mt 21:38-39, Mt 26:2, Lc 9:44, Lc 18:31-33, Lc 24:26, Lc 24:44-46, Jn 2:19, Jn 3:14, Jn 10:18, Ac 2:23-24, Ac 4:27-28, 2Tm 2:12
Réciproques : Mt 17:22, Mc 9:9, Mc 10:33, Mc 14:41, Lc 9:22, Lc 17:25, Lc 24:6, Jn 20:9, 1Co 15:4
9:32 Mc 9:10, Lc 2:50, Lc 9:45, Lc 18:34, Lc 24:45, Mc 7:18, Mc 8:17-18, Mc 8:33, Mc 16:14, Jn 4:27, Jn 16:19
Réciproques : Mt 15:16, Mt 16:21, Mc 8:31, Lc 24:6, Jn 16:17, Jn 20:9, Jn 21:12, Ac 7:25
9:33 Mt 17:24, Mc 2:8, Ps 139:1-4, Jn 2:25, Jn 21:17, He 4:13, Ap 2:23
Réciproques : Mt 18:1, Mt 20:27, Mc 10:10, Mc 10:41, Mc 14:40, Lc 9:46, Jn 6:43, Jn 16:19, Ph 2:14
9:34 Mt 18:1-5, Mt 20:21-24, Lc 9:46-48, Lc 22:24-30, Rm 12:10, Ph 2:3-7, 1P 5:3, 3Jn 1:9
Réciproques : Mc 3:4, Mc 14:40, Jn 16:19, Ph 2:14
9:35 Mc 10:42-45, Pr 13:10, Jr 45:5, Mt 20:25-28, Lc 14:10-11, Lc 18:14, Jc 4:6
Réciproques : Mt 20:26, Mc 10:43
9:36 Mc 10:16, Mt 18:2, Mt 19:14-15
Réciproques : Lc 2:28
9:37 Mt 10:40-42, Mt 18:3-5, Mt 18:10, Mt 25:40, Lc 9:48, Lc 10:16, Jn 5:23, Jn 10:30, Jn 12:44-45, Jn 14:21-23, 1Th 4:8
Réciproques : Mt 10:14, Mt 18:2, Mt 18:5, Lc 9:5, Jn 13:20, Jn 17:3, Rm 15:7, 3Jn 1:9
9:38 Nb 11:26-29, Lc 9:49-50, Lc 11:19
Réciproques : Nb 11:28, Mt 12:27, Mc 10:13, Ac 19:13, Ph 1:18
9:39 Mc 10:13-14, Mt 13:28-29, Ph 1:18, Mt 7:22-23, Ac 19:13-16, 1Co 9:27, 1Co 13:1-2, 1Co 12:3
Réciproques : Nb 11:28, Ps 109:20, Mt 12:27, 2Co 13:8
9:40 Mt 12:30, Lc 11:23

Notes de la Bible Annotée Neuchâtel

A savoir : les notes ne font PAS partie du texte biblique. Plus d'informations
Marc 9
  • 9.14 Et étant venus vers les disciples, ils virent une grande foule autour d'eux et des scribes qui discutaient avec eux. 14 à 29 Guérison d'un esprit démoniaque.
    Voir, sur ce récit, Matthieu 17.14-21, notes et comparer : Luc 9.37-43.
    Marc raconte cette guérison d'une manière beaucoup plus complète que les deux autres évangélistes.
    Il débute par une introduction, qui rend la scène bien présente, (versets 14-17) et qui lui appartient exclusivement. Jésus et les trois témoins de sa transfiguration, étant redescendus de la montagne, trouvèrent les autres disciples, qui étaient restés dans la plaine, entourés d'une grande foule et de scribes qui étaient entrés en discussion avec eux.
    Le sujet de cette discussion, dont Jésus s'informe, (verset 16) n'est pas douteux. Il s'agissait de l'impuissance des disciples à guérir le malade qu'on leur avait amené. (verset 18) Sans doute les scribes s'appuyaient sur ce fait pour nier le pouvoir de guérir, non seulement dans les disciples, mais aussi dans le Maître.
  • 9.15 Et aussitôt toute la foule, l'ayant vu, fut saisie d'étonnement, et accourant, ils le saluaient. Jésus arrive vers la foule au moment où elle écoutait la discussion. A sa vue, nous dit Marc, elle fut saisie d'étonnement.
    Pour quelle cause ? Les uns ont pensé que cet étonnement était causé par le majestueux éclat qui restait empreint sur la physionomie du Sauveur à la suite de sa transfiguration.
    D'autres, que la foule, impressionnée par les objections des scribes, partageait leurs négations et s'était associée aux railleries dont ils accablaient les disciples, et que la soudaine apparition du Seigneur la remplit d'étonnement et de crainte ; car le mot grec a aussi ce sens. Mais, dans ce cas, cette foule seraitelle accourue avec empressement auprès de lui pour le saluer ?
    D'autres enfin ne voient dans le sentiment attribué à la foule que la joyeuse surprise causée par l'arrivée de Jésus, au moment précis où ses pauvres disciples étaient battus par les raisonnements des scribes. Aucune de ces suppositions n'est fondée dans le texte, mais la dernière parait la plus naturelle.
  • 9.16 Et il leur demanda : De quoi disputez-vous avec eux ? Il leur demanda : A qui ? aux scribes ? aux disciples ? à la foule ?
    Ces trois opinions ont été soutenues ; la première a même été introduite dans le texte reçu, bien que ce soit la moins probable ; la troisième est invraisemblable, car la foule ne discutait pas.
    Le plus naturel est donc d'admettre que la question s'adressait aux disciples et que les mots avec eux désignent les scribes.
  • 9.17 Et un homme de la foule lui répondit : Maître, je t'ai amené mon fils, qui a un esprit muet ; Un (homme) de la foule ; par cette tournure l'évangéliste rend vivante la scène. Cet homme est le père de l'enfant malade, comme il ressort de ses paroles. Dans l'angoisse et l'impatience de son cœur, il n'attend pas qu'un autre réponde à la question de Jésus, mais se hâte de lui exposer sa peine.
    Son fils, qu'il a amené à Jésus, a un esprit muet ; c'est-à-dire que son mutisme est attribué au démon dont il est possédé. Le mutisme était un symptôme fréquent de possession. (Comparer Luc 11.14, où le démon et le malade sont qualifiés successivement de muet.)
    (Voir aussi sur les démoniaques Matthieu 8.28, note.)
    Tous les symptômes indiqués font conclure que la maladie de cet enfant était l'épilepsie.
    - Ces mots : partout où il le saisit montrent que, dans l'opinion du père, l'action démoniaque n'était pas continuelle, mais se manifestait, en certains moments, par des paroxysmes.
    Voir sur la cause de cette impuissance, verset 29, et surtout Matthieu 17.19-21.
  • 9.19 Mais Jésus répondant, leur dit : génération incrédule ! jusqu'à quand serai-je avec vous ? Jusqu'à quand vous supporterai-je ? Amenez-le-moi. Voir Matthieu 17.17 note.
  • 9.20 Et ils le lui amenèrent, et aussitôt qu'il vit Jésus, l'esprit l'agita avec violence, et étant tombé par terre, il se roulait en écumant. Ce nouveau paroxysme du mal parait occasionné par la présence même du Seigneur : aussitôt qu'il vit Jésus. (Comparer Marc 5.6,7)
  • 9.21 Et Jésus interrogea son père : Combien y a-t-il de temps que cela lui arrive ? Et il dit : Depuis son enfance ; Tout cet entretien, (versets 21-24) ainsi que la plupart des détails qui suivent, ont été conservés par Marc seul.
    - Jésus entre en conversation avec ce pauvre père, afin de lui inspirer du courage et de développer en lui la foi, qui était la condition de la guérison de son enfant. Sa question nous prouve aussi qu'il lui importait de savoir depuis quand durait cette maladie.
    La réponse du père fait ressortir l'extrême difficulté de la guérison.
  • 9.22 et souvent il l'a jeté et dans le feu et dans l'eau, pour le faire périr ; mais si tu peux quelque chose, secours-nous, par compassion pour nous. L'épileptique tombait là où il se trouvait au moment de l'accès, soit dans le feu, soit dans l'eau ; et son père, qui ne voit dans toute cette maladie que l'action du démon, attribue à ce dernier l'intention de le faire périr.
    Cet homme avait eu assez de foi pour amener son fils au Sauveur (verset 17) et pour espérer la guérison de son enfant.
    Mais l'impuissance des disciples (verset 18) et le redoublement du mal sous les yeux mêmes de Jésus (verset 20) avaient presque éteint ce faible lumignon : Si tu peux quelque chose, dit-il ; de là la réponse de Jésus (verset 23) et la confession du père. (verset 24) Il ne laisse pas cependant d'implorer le secours et la compassion du Sauveur, et ce sera assez pour sa délivrance. Voir une prière tout autre dans Matthieu 8.2.
  • 9.23 Mais Jésus lui dit : Quant au si tu peux, toutes choses sont possibles pour celui qui croit. Le texte reçu dit, selon la version littérale de Lausanne : "Le si tu peux, c'est de croire ;" ou, selon nos versions ordinaires qui suppriment l'article : "Si tu peux croire."
    Ce dernier mot, quoique dans A, D, les majuscules récents, est rejeté par la plupart des critiques.
    Jésus à la parole dubitative du père oppose une affirmation propre à affermir la foi la plus faible : Quant au si tu peux, toutes choses sont possibles à celui qui croit.
    "La foi de l'homme devient pour ainsi dire l'organe de la toute-puissance divine, soit pour recevoir, soit même pour agir." Bengel.
  • 9.24 Aussitôt le père de l'enfant s'écriant, dit : Je crois, viens au secours de mon incrédulité ! Texte reçu : "Et aussitôt le père de l'enfant, s'écriant avec larmes, disait : Je crois, Seigneur, viens au secours de mon incrédulité."
    Les mots soulignés sont inauthentiques.
    - Les paroles de ce père affligé sont d'une profonde vérité psychologique et morale. Il sent le reproche que Jésus vient de lui adresser en lui renvoyant son : si tu peux, il en est confus, humilié ; il déclare qu'il croit, et pourtant il confesse son incrédulité ; paralysé par elle, il implore le secours du Sauveur, afin d'obtenir de lui la foi véritable.
    C'est un combat douloureux qui se livre dans les profondeurs de son âme entre une foi trop faible et le doute qu'il ne peut surmonter. La violence de la lutte se trahit par ces termes : ayant crié, il disait.
    C'est l'émotion profonde de cette âme qu'on a voulu exprimer par la variante qui se trouve dans un grand nombre de manuscrits et de versions : il disait avec larmes. Une telle prière ne pouvait pas ne pas être exaucée par Jésus.
  • 9.25 Mais Jésus voyant accourir la foule, reprit sévèrement l'esprit impur, en lui disant : Esprit muet et sourd, moi je te l'ordonne, sors de lui et ne rentre plus en lui. Jésus, voyant la foule accourir toujours plus nombreuse, se hâte d'accomplir le miracle, afin de ne pas donner un aliment à sa vaine curiosité.
    Tout est solennel dans les paroles qu'il prononce.
    D'abord il désigne l'esprit par les infirmités qui se manifestaient dans l'enfant : Esprit muet et sourd. (Comparer verset 17, note.)
    Puis il dit, par une allusion évidente à l'impuissance de ses disciples : moi, je t'ordonne, termes d'une énergie intentionnelle, que la plupart de nos versions affaiblissent.
    Enfin, après avoir commandé au démon de sortir de l'enfant, il lui interdit de rentrer en lui, comme cela avait eu lieu jusqu'ici par intervalles. (verset 18, note.)
  • 9.27 Mais Jésus, l'ayant pris par la main, le releva ; et il se tint debout. Tous ces détails dénotent une lutte terrible entre l'esprit impur et la puissance du Sauveur. Jésus reste victorieux et ne quitte l'enfant qu'après l'avoir délivré et guéri.
  • 9.29 Et il leur dit : Cette espèce de démon ne peut sortir en aucune manière, si ce n'est par la prière et par le jeûne. Voir Matthieu 17.21, note.
    Tischendorf omet : et par le jeûne, mais sur l'autorité du Sin. et de B seulement.
    Tous les autres majuscules et les versions les ont.
    Tregelles les conserve dans le texte ; Westcott et Hort en marge.
    - Jésus considère la prière et le jeûne comme un moyen de fortifier la foi qui avait manqué aux disciples, ainsi qu'il le leur déclare positivement dans sa réponse à leur question. (Matthieu 17.20)
  • 9.30 Et étant partis de là, ils traversaient la Galilée ; et il ne voulait pas que personne le sût ; 30 à 50 Retour en Galilée. Jésus enseigne ses disciples.
    Etant partis de là, c'est-à-dire de la contrée de Césarée de Philippe. (Marc 8.27)
    D'autres interprètes, serrant de plus près le texte, traduisent : "étant sortis de là...," de la maison dans laquelle il s'était retiré avec ses disciples. (verset 28)
    - La raison pour laquelle Jésus ne voulait pas attirer l'attention sur lui dans la Galilée est indiquée ici par l'évangéliste (car).
    Il voulait se réserver un temps de retraite avec ses disciples, afin de leur donner ses instructions, d'abord sur sa fin prochaine, (verset 31) puis sur divers sujets d'une grande importance. (verset 33 et suivants)
  • 9.31 car il instruisait ses disciples, et il leur disait : Le fils de l'homme est livré entre les mains des hommes, et ils le mettront à mort ; et, quand il aura été mis à mort, il ressuscitera après trois jours. Voir Matthieu 17.22,23, note.
    Il faut remarquer ce verbe au présent : est livré qui indique que la catastrophe est imminente ; et aussi le caractère tragique de ces termes : (grec) ils le tueront ; et, après qu'il aura été tué, il ressuscitera.
    Le texte reçu, avec A et les majuscules plus récents porte : le troisième jour, leçon qui parait empruntée aux passages parallèles.
  • 9.32 Mais eux ne comprenaient point cette parole, et ils craignaient de l'interroger. Sans comprendre cette prédiction, ils y pressentaient pourtant quelque chose de douloureux ; car Matthieu (Matthieu 17.23) dit "qu'ils en furent fort attristés ;" et c'est précisément pourquoi ils craignaient de l'interroger.
  • 9.34 Et ils se taisaient ; car entre eux ils avaient discuté, en chemin, lequel était le plus grand. Voir Matthieu 18.1 et suivants notes, et comparez Luc 9.46 et suivants
    Dans le premier évangile, ce sont les disciples eux-mêmes qui viennent poser au Maître la question : "Qui est le plus grand ?"
    Luc raconte simplement qu'une discussion avait eu lieu entre eux et que Jésus, le sachant, plaça un enfant au milieu d'eux ; selon Marc, il s'informe d'abord du sujet de leur entretien et l'évangéliste fait observer que les disciples se taisaient, parce qu'ils étaient confus en sa présence d'avoir agité une question qui trahissait leur ambition.
  • 9.35 Et s'étant assis, il appela les douze et leur dit : Si quelqu'un veut être le premier, il sera le dernier de tous, et le serviteur de tous. Il y a quelque chose de solennel dans la manière dont Jésus se prépare à parler. (Marc 4.1 ; Matthieu 5.1)
    Comparer Matthieu 20.26-28, notes.
    Jésus ne dit pas : que celui qui veut être le premier soit le dernier et le serviteur de tous, mais : il le sera ; il ne donne pas un conseil sur la manière d'atteindre la véritable grandeur ; il montre l'abaissement qui est la conséquence inévitable de l'orgueil, selon ce principe éternel du royaume de Dieu : "Quiconque s'élève sera abaissé." Il ne prédit point seulement un jugement à venir, mais il énonce un fait actuel : l'orgueil est un abaissement, l'humilité est une grandeur.
    - Marc seul introduit ici cette sentence de Jésus-Christ avant de citer l'exemple du petit enfant, (verset 36) auquel Matthieu et Luc passent immédiatement.
  • 9.36 Et ayant pris un petit enfant, il le plaça au milieu d'eux, et l'ayant pris dans ses bras, il leur dit : Marc seul a conservé ce trait touchant (comparer Marc 10.16) par lequel Jésus, en témoignant à cet enfant sa tendresse, montrait en même temps combien il le plaçait haut dans son estime.
  • 9.37 Quiconque recevra l'un de ces petits enfants en mon nom, me reçoit ; et quiconque me reçoit, ce n'est pas moi qu'il reçoit, mais Celui qui m'a envoyé. Voir Matthieu 18.5, note et Marc 10.40 note.
    Jésus, en déclarant que celui qui le reçoit, reçoit Dieu lui-même, exprime une pensée qui se retrouve souvent dans l'évangile de Jean, par exemple dans cette parole : "Moi et le Père sommes un." (Comparer Luc 9.48 ; 10.16 ; Jean 13.20)
    - Dans le passage parallèle de Matthieu (Matthieu 18.3,4) Jésus donne, à l'occasion du petit enfant qu'il présente comme modèle, une autre instruction non moins importante.
  • 9.38 Jean lui dit : Maître, nous avons vu quelqu'un qui chassait des démons en ton nom, et qui ne nous suit pas ; et nous l'en avons empêché, parce qu'il ne nous suivait pas, Marc introduit ici (versets 38,39) un incident qui n'est pas dans Matthieu, mais que Luc (Luc 9.49,50) rapporte à la suite du discours qui nous occupe.
    Les deux évangélistes établissent même une relation étroite entre l'instruction précédente et la confession de Jean. Luc dit : "Jean, répondant, dit..." et Marc, d'après le texte reçu et la plupart des documents, porte : répondit. Sin., B remplacent ce verbe par dit.
    Pour expliquer cette expression, on admet généralement que Jésus en parlant de recevoir en son nom l'un de ces petits, a fait naître chez Jean un scrupule concernant un homme qui chassait les démons au nom de Jésus.
    Mais cet homme, ajoute Jean, ne nous suit pas, il fait son œuvre à part, et nous l'en avons empêché (ou suivant une var. qui a l'imparfait : nous l'empêchions), uniquement par le motif qu'il ne nous suivait pas.
    Ce mot répété montre que c'était là la grande objection du disciple contre l'activité de cet homme. Cette erreur a été commise par les chrétiens, plus fréquemment qu'aucune autre et le plus souvent dans des circonstances où elle était beaucoup moins excusable.
    Les mots qui ne nous suit pas manquent dans Sin., B, C.
    - D, l'Itala et la vulgate omettent par contre la phrase : parce qu'il ne nous suivant pas ; il faut la maintenir, mais en lisant suivait (.Sin., B) et non suit.
  • 9.39 Mais Jésus dit : Ne l'en empêchez point ; car il n'y a personne qui fasse un miracle en mon nom, et qui puisse aussitôt après parler mal de moi. Parler mal de moi, c'est-à-dire devenir mon adversaire. (Comme par exemple Marc 3.22 ; comparez 1Corinthiens 12.3)
    Jésus admet que l'homme dont il s'agit a fait un miracle (grec une puissance), un acte de puissance, qu'il l'a fait en son nom, en mettant sa confiance en lui et en Dieu, d'où il conclut que ce premier degré de foi et de zèle pour le bien le conduira plus loin, l'amènera jusqu'à lui, et que, par conséquent, il faut bien se garder de l'empêcher.
    Jésus nous montre ce qu'est la "charité qui espère tout," et nous apprend à respecter le moindre germe de foi et de vie religieuse, même en ceux qui n'ont pas adopté les habitudes religieuses des chrétiens et ne se sont pas joints à l'Eglise.
    Nous voyons aussi par cet exemple que l'influence de Jésus s'exerçait bien au delà du cercle de ses disciples et de ses adhérents immédiats.
  • 9.40 En effet, qui n'est pas contre nous est pour nous. Jésus démontre (en effet) l'impossibilité psychologique énoncée au verset précédent, par cette affirmation : Celui qui n'est pas contre nous est pour nous.
    Cet homme n'est pas contre Jésus et ses disciples, puisqu'il chasse des démons au nom de Jésus ; il incline vers Jésus et a commencé à se rapprocher de lui ; il se rattachera bientôt tout à fait à lui, puisqu'on ne peut demeurer neutre en présence du Sauveur. Que les disciples se gardent d'arrêter ce bon mouvement par leur intervention précipitée et intolérante !
    Dans une circonstance différente, Jésus avait prononcé une parole qui semble le contraire de celle-ci, mais qui exprime l'autre face de la même vérité : Celui qui n'est pas avec moi est contre moi. (Matthieu 12.30. note.)
    Jésus émet cette affirmation à l'occasion des exorcistes juifs, qui en apparence, travaillaient à la même œuvre que lui : combattre Satan. Mais comme ils le faisaient dans un esprit tout différent du sien, cette divergence intime devait les amener à une hostilité déclarée.
    "Les deux paroles qui semblent se contredire sont donc également vraies, parce qu'elles s'appliquent à deux situations opposées. Autant il est vrai qu'un homme sympathique à notre cause, lors même qu'extérieurement il est parmi nos adversaires, doit être traité par nous en futur collaborateur, autant il est vrai qu'un homme appartenant extérieurement au même camp que nous, mais travaillant dans un esprit opposé au nôtre, doit être considéré comme un réel adversaire." Godet.
    Quelques manuscrits (A, D, les majuscules les plus récents) ont : contre vous...pour vous. Cette leçon paraît conformée à Luc 9.50. La plupart des critiques la rejettent sur l'autorité de Sin., B, C, etc.