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Matthieu 17:9-27 (Annotée Neuchâtel)

   9 Et comme ils descendaient de la montagne, Jésus leur commanda, disant : Ne parlez à personne de cette vision, jusqu'à ce que le fils de l'homme soit ressuscité d'entre les morts. 10 Et les disciples l'interrogèrent, disant : Pourquoi donc les scribes disent-ils qu'il faut qu'Elie vienne premièrement ? 11 Et il répondit : Il est vrai qu'Elie doit venir et rétablir toutes choses. 12 Mais je vous dis qu'Elie est déjà venu, et ils ne l'ont point reconnu, mais ils lui ont fait tout ce qu'ils ont voulu. C'est de même aussi que le fils de l'homme doit souffrir de leur part. 13 Les disciples comprirent alors que c'était de Jean-Baptiste qu'il leur parlait.
   14 Et lorsqu'ils furent arrivés près de la foule, un homme s'approcha de lui et se jeta à genoux devant lui, 15 disant : Seigneur, aie pitié de mon fils, parce qu'il est lunatique, et il est bien malade ; car il tombe souvent dans le feu et souvent dans l'eau. 16 Et je l'ai amené à tes disciples ; et ils n'ont pu le guérir. 17 Et Jésus répondant, dit : O génération incrédule et perverse ! jusques à quand serai-je avec vous ? jusques à quand vous supporterai-je ? Amenez-le-moi ici. 18 Et Jésus le réprimanda, et le démon sortit de lui ; et dès cette heure-là l'enfant fut guéri. 19 Alors les disciples s'approchèrent de Jésus en particulier, et lui dirent : Pourquoi n'avons-nous pas pu le chasser ? 20 Et il leur dit : A cause de votre peu de foi. Car, en vérité, je vous dis que si vous avez de la foi comme un grain de sénevé, vous direz à cette montagne : Transporte-toi d'ici là, et elle se transportera, et rien ne vous sera impossible. 21 Mais cette sorte de démons ne sort que par la prière et par le jeûne.
   22 Or, comme ils se trouvaient ensemble dans la Galilée, Jésus leur dit : Le fils de l'homme doit être livré entre les mains des hommes ; 23 et ils le feront mourir ; et le troisième jour il ressuscitera. Et ils furent fort attristés.
   24 Or, comme ils arrivaient à Capernaüm, ceux qui percevaient les deux drachmes s'approchèrent de Pierre, et lui dirent : Votre Maître ne paie-t-il pas les deux drachmes ? 25 Il dit : Oui. Et quand il fut entré dans la maison, Jésus le prévint, disant : Que t'en semble, Simon ? les rois de la terre, de qui prennent-ils des tributs ou des impôts ? de leurs fils, ou des étrangers ? 26 Pierre lui dit : Des étrangers. Jésus lui répondit : Les fils en sont donc exempts. 27 Mais afin que nous ne les scandalisions point, va à la mer, jette un hameçon, et prends le premier poisson qui montera ; et quand tu lui auras ouvert la bouche, tu trouveras un statère ; prends-le, et le leur donne pour moi et pour toi.

Références croisées

17:9 Mt 16:20, Mc 8:30, Mc 9:9-10, Lc 8:56, Lc 9:21-22, Mt 17:23, Mt 16:21, Lc 18:33-34, Lc 24:46-47
Réciproques : Es 1:1, Ez 1:1, Mt 8:4, Mt 9:30, Mt 12:16, Mt 28:6, Mc 5:43, Lc 9:36
17:10 Mt 17:3-4, Mt 11:14, Mt 27:47-49, Ml 4:5-6, Mc 9:11, Jn 1:21, Jn 1:25
Réciproques : Ml 3:1, Mc 6:15, Lc 9:8, Ap 20:4
17:11 Ml 4:6, Lc 1:16-17, Lc 3:3-14, Ac 3:21
Réciproques : Mc 6:15, Mc 9:2, Mc 9:11, Mc 15:35, Lc 20:4
17:12 Mt 11:9-15, Mt 21:23-25, Mt 21:32, Mc 9:12-13, Mc 11:30-32, Lc 7:33, Jn 1:11, Jn 5:32-36, Ac 13:24-28, Mt 11:2, Mt 14:3-10, Mc 6:14-28, Lc 3:19-20, Ac 7:52, Mt 16:21, Es 53:3-12, Lc 9:21-25, Ac 2:23, Ac 3:14-15, Ac 4:10
Réciproques : Mt 3:1, Mt 14:10, Mt 21:25, Lc 1:17, Lc 9:22, Lc 20:4, Ac 3:21
17:13 Mt 11:14
Réciproques : Mt 3:1, Mt 11:9, Mt 21:25, Mc 9:13
17:14 Mc 9:14-29, Lc 9:37-43, Mc 1:40, Mc 10:17, Ac 10:25-26
Réciproques : Mt 9:18, Lc 9:33, Jn 4:46
17:15 Mt 15:22, Mc 5:22-23, Mc 9:22, Lc 9:38-42, Jn 4:46-47, Mt 4:24, Mc 9:17-18, Mc 9:20-22, Mt 8:31-32, Jb 1:10-19, Jb 2:7, Mc 5:4-5
Réciproques : Mt 9:27, Lc 6:18
17:16 Mt 17:19-20, 2R 4:29-31, Lc 9:40, Ac 3:16, Ac 19:15-16
Réciproques : Jg 16:20, 2R 4:31, Mc 9:18
17:17 Mt 6:30, Mt 8:26, Mt 13:58, Mt 16:8, Mc 9:19, Mc 16:14, Lc 9:41, Lc 24:25, Jn 20:27, He 3:16-19, Ex 10:3, Ex 16:28, Nb 14:11, Nb 14:27, Ps 95:10, Pr 1:22, Pr 6:9, Jr 4:14, Ac 13:18
Réciproques : Nb 20:12, Dt 32:5, Dt 32:20, Js 7:7, Ps 62:3, Ps 82:2, Es 49:4, Mt 12:41, Mt 17:20, Mt 17:26, Lc 12:28, Ac 2:40, Ac 9:39, Ph 2:15, 2Th 3:2, He 5:12
17:18 Mt 12:22, Mc 1:34, Mc 5:8, Mc 9:25-27, Lc 4:35-36, Lc 4:41, Lc 8:29, Lc 9:42, Ac 16:18, Ac 19:13-15, Mt 9:22, Mt 15:28, Jn 4:52-53
Réciproques : Mt 4:24
17:19 Mc 4:10, Mc 9:28
Réciproques : Jg 1:19, Jb 22:30, Ps 106:34, Mt 17:16, Mt 24:3, Mc 9:18, Ac 3:16, 1Co 12:9, 2Co 6:13
17:20 Mt 17:17, Mt 14:30-31, He 3:19, Mt 21:21, Mc 11:23, Lc 17:6, 1Co 12:9, 1Co 13:2, Mt 13:31, Mc 4:31, Mc 9:23, Lc 1:37, Lc 18:27
Réciproques : Nb 20:12, Js 7:7, Jg 1:19, Jg 16:20, Jb 22:30, Mt 5:18, Mt 8:13, Mt 14:29, Mt 17:16, Mc 5:36, Mc 9:28, Mc 16:14, Lc 8:25, Lc 9:40, Lc 12:28, Lc 13:19, Ac 3:16, Jc 5:15
17:21 Mt 12:45, 1R 17:20-21, Dn 9:3, Mc 9:29, Ac 13:2-3, Ac 14:23, 1Co 7:5, 2Co 11:27, Ep 6:18
Réciproques : Lc 9:40, Lc 17:6, Jc 5:15
17:22 Mt 16:21, Mt 20:17-18, Mc 8:31, Mc 9:30-31, Mc 10:33-34, Lc 9:22, Lc 9:44, Lc 18:31-34, Lc 24:6-7, Lc 24:26, Lc 24:46, Mt 24:10, Mt 26:16, Mt 26:46, Ac 7:52, 1Co 11:23
Réciproques : Mt 26:2, Lc 17:25, Lc 24:44, Jn 18:4
17:23 Ps 22:15, Ps 22:22-31, Es 53:7, Es 53:10-12, Dn 9:26, Za 13:7, Ps 16:10, Jn 2:19, Ac 2:23-31, 1Co 15:3-4, Jn 16:6, Jn 16:20-22
Réciproques : Gn 22:4, Mt 12:40, Mt 16:21, Mt 17:9, Mt 20:18, Mt 27:63, Mt 28:6, Mc 10:33, Lc 9:44, Lc 17:25, Lc 18:31, Lc 24:6, Lc 24:44, Jn 18:4
17:24 Mc 9:33, Ex 30:13, Ex 38:26
Réciproques : 2Ch 24:9, Ne 10:32, Mt 4:13, Mt 11:23, Mt 26:17, Lc 9:50, Rm 13:6
17:25 Mt 3:15, Mt 22:21, Rm 13:6-7, 1S 17:25
Réciproques : Dt 15:3, Esd 4:13, Mt 8:14, Mt 21:28, Mt 26:17, Mc 12:14, Mc 12:17, Lc 10:36, 1Th 4:15
17:26 Mt 17:17
Réciproques : Dt 15:3, 1S 17:25, Lc 9:50, Lc 16:8, 1Th 5:22
17:27 Mt 15:12-14, Rm 14:21, Rm 15:1-3, 1Co 8:9, 1Co 8:13, 1Co 9:19-22, 1Co 10:32-33, 2Co 6:3, 1Th 5:22, Tt 2:7-8, Gn 1:28, 1R 17:4, Ps 8:8, Jon 1:17, Jon 2:10, He 2:7-8, 2Co 8:9, Jc 2:5
Réciproques : Ec 10:19, Ha 1:15, Lc 5:4, Lc 20:25, Lc 23:2

Notes de la Bible Annotée Neuchâtel

A savoir : les notes ne font PAS partie du texte biblique. Plus d'informations
Matthieu 17
  • 17.9 Et comme ils descendaient de la montagne, Jésus leur commanda, disant : Ne parlez à personne de cette vision, jusqu'à ce que le fils de l'homme soit ressuscité d'entre les morts. Le mot de vision ne veut point dire que la scène qui précède n'eut eu lieu que dans l'esprit des disciples ; le terme original signifie ce qui a été vu, (Actes 7.31) et c'est ainsi que Luc (Luc 9.36) rend la même pensée.
    - Mais quelle pouvait être la raison de la défense de Jésus aux disciples ?
    La plus simple, parmi toutes celles qu'on a cherchées, c'est que le récit qui précède, répété dans le peuple, n'aurait point été compris et aurait pu donner lieu à de fausses interprétations. Jésus lui-même n'avait admis que ses trois disciples les plus intelligents à être témoins de cette scène. Il en sera autrement quand il sera ressuscité, glorifié, et que l'Esprit aura été répandu sur l'Eglise.
    - Cette défense de Jésus, rapportée par les deux premiers évangélistes, donne à la scène de la transfiguration un caractère éminemment historique. Il ne s'agit ici ni d'un mythe, ni d'un rêve, ni d'une vision fantastique ; nous nous trouvons en présence d'un fait sur lequel Jésus veut que ses disciples gardent le silence, mais qu'ils raconteront plus tard.
  • 17.10 Et les disciples l'interrogèrent, disant : Pourquoi donc les scribes disent-ils qu'il faut qu'Elie vienne premièrement ? Qu'est-ce qui occasionne cette question des disciples ?
    La particule donc lui donne le sens d'une objection faite à la défense qui précède.
    La prophétie (Malachie 4.5,6) qui annonçait une seconde mission d'Elie avant l'apparition du Messie (premièrement) était, à cette époque, l'objet de l'attention universelle ; les scribes fondaient sur elle leurs descriptions de l'avènement du Messie, ainsi que le rappellent ici les disciples.
    Jésus lui-même l'avait citée au peuple en montrant l'accomplissement dans la personne de Jean-Baptiste :, (Matthieu 11.14) ce que les disciples ne paraissent pas avoir compris. (verset 13)
    Or, sur la montagne de la transfiguration, cet Elie est un moment apparu à leurs yeux, et, non seulement il a disparu, au lieu de rester pour remplir sa mission, mais Jésus leur défend même de dire qu'ils l'ont vu !
    Comment donc concilier cette apparition fugitive et surtout la défense de Jésus avec la prophétie ? Tels semblent être l'origine et le sens de la question.
    Suivant Weiss, l'accent est sur premièrement.
    Les disciples ont reconnu en Jésus le Messie ; ils constatent avec étonnement que l'apparition d'Elie a eu lieu après et non avant la venue du Messie. L'une et l'autre objection peuvent avoir provoqué la question des disciples.
  • 17.12 Mais je vous dis qu'Elie est déjà venu, et ils ne l'ont point reconnu, mais ils lui ont fait tout ce qu'ils ont voulu. C'est de même aussi que le fils de l'homme doit souffrir de leur part. Il est vrai, d'après l'Ecriture, qu'Elie (grec) vient (le texte reçu répète ici premièrement, ce qui n'est ni authentique, ni conforme à la pensée de Jésus). Même il est déjà venu (en Jean-Baptiste), et, au lieu de le reconnaître, ils l'ont traité selon leur mauvais vouloir.
    - Jusqu'ici tout est simple et clair. Mais que signifient ces mots : il rétablira toutes choses (le futur, au point de vue de la prophétie) ?
    Ce rétablissement, qui aux yeux des scribes était la restauration de leur théocratie, et qui en réalité devait être une création spirituelle, est l'œuvre du Messie lui-même, semble-t-il, et non du précurseur.
    Toutefois Jésus pouvait bien avoir en vue les effets de la prédication de Jean-Baptiste, la repentance, le changement des dispositions du peuple, dans le sens où l'ange avait dit de Jean : "Il ramènera les cœurs des pères vers les enfants et les rebelles à la sagesse des justes." (Luc 1.17, 2e note.) Cette parole est une citation de Malachie 4.6 conforme à l'hébreu.
    Au lieu de : Il ramènera (convertira) les cœurs, les Septante ont traduit : il rétablira les cœurs des pères vers les enfants. On admet que la parole prêtée par l'évangéliste à Jésus : il rétablira toutes choses est une généralisation de l'expression du prophète.
    Le sort de Jean-Baptiste présage le sort qui est réservé au fils de l'homme. Puisqu'ils n'ont point reconnu Jean et que celui-ci n'a pu remplir sa mission auprès d'eux, le fils de l'homme devra souffrir de leur part. C'est la grande épreuve à laquelle les disciples ont à se préparer désormais, après avoir joui du repos et de la gloire sur la montagne.
  • 17.16 Et je l'ai amené à tes disciples ; et ils n'ont pu le guérir. 14 à 23 Jésus redescendu dans la plaine guérit un lunatique. Nouvelle prédiction de ses souffrances.
    Quel émouvant contraste entre la gloire de la montagne et cette scène de douleur ! C'est le ciel et la terre.
    Ce contraste, Raphaël l'a admirablement reproduit dans son tableau de la transfiguration.
    Les trois premiers évangiles le font vivement ressortir en suivant le même ordre dans leurs récits. Marc (Marc 9.14-29) peint avec le plus grand détail et de la manière la plus vivante le misérable état de ce jeune malade et la douleur de son père. (Voir les notes.)
    Les symptômes mentionnés dans les trois évangiles (il tombe souvent, "il écume," Marc) semblent indiquer que le jeune homme était épileptique. De plus, le père avait cru remarquer que les phases de la lune exerçaient une influence sur la maladie de son fils (lunatique).
    On comprend que les disciples n'eussent pu guérir une maladie aussi invétérée, dont le jeune homme était affligé dès son enfance. (Marc 9.21) Cela n'avait fait qu'augmenter les angoisses du père.
  • 17.17 Et Jésus répondant, dit : O génération incrédule et perverse ! jusques à quand serai-je avec vous ? jusques à quand vous supporterai-je ? Amenez-le-moi ici. Ces paroles de Jésus sont l'expression d'une profonde tristesse. Il sent plus vivement que personne le contraste douloureux qu'il y a entre la gloire bienheureuse de la montagne et ces scènes de misère et de douleur. Sa tendre sympathie en souffre, et il soupire après la délivrance.
    Mais en même temps il pense à son peuple et à ses disciples, qui bientôt seront privés de sa présence et de son appui : jusqu'à quand serai-je avec vous, vous supporterai-je ? Le temps approche où vous serez seuls.
    Enfin, ses paroles expriment un reproche sévère, adressé à qui ? Au père, disent les uns, parce qu'il veut un miracle (comparez Jean 4.48) ; aux disciples, pensent les autres, parce qu'ils n'ont pu guérir le malade ; d'autres enfin admettent que Jésus a en vue tout ce peuple qui l'entoure, cette génération, (Matthieu 11.16 ; 12.39) qui allait se montrer toujours plus incrédule et perverse à son égard. Cette dernière interprétation est seule conforme aux termes et à la situation.
    - Et, malgré tout, Jésus, sûr de sa puissance et ému de charité, ajoute brusquement : Amenez-le-moi ici !
  • 17.18 Et Jésus le réprimanda, et le démon sortit de lui ; et dès cette heure-là l'enfant fut guéri. Le réprimanda, pourrait se rapporter soit au malade, soit au démon.
    D'après Marc et Luc, c'est à ce dernier que s'adresse la parole puissante du Sauveur.
    - Le malade fut à l'instant guéri de sa maladie et délivré du pouvoir démoniaque qui s'y était ajouté.
  • 17.20 Et il leur dit : A cause de votre peu de foi. Car, en vérité, je vous dis que si vous avez de la foi comme un grain de sénevé, vous direz à cette montagne : Transporte-toi d'ici là, et elle se transportera, et rien ne vous sera impossible. Le texte reçu porte : votre incrédulité, avec un grand nombre de manuscrits.
    Mais, fondé sur les deux plus anciens et sur le témoignage de plusieurs versions et de plusieurs Pères, Tischendorf défend avec force le terme peu de foi.
    Le grain de sénevé est pris comme image à cause de sa petitesse, (Matthieu 13.31,32) et signifie ici le moindre degré de foi.
    D'autre part, une montagne est l'image du plus grand obstacle, de la plus insurmontable difficulté. (Matthieu 21.21 ; 1Corinthiens 13.2)
    Si le sens propre est une hyperbole, le sens figuré est la simple réalité. Ce qui nous parait impossible, la foi l'accomplit, parce qu'en nous mettant en communion avec Dieu par le Sauveur, elle nous rend en quelque mesure participants de sa puissance.
  • 17.21 Mais cette sorte de démons ne sort que par la prière et par le jeûne. Grec : cette espèce, à quoi il faut suppléer de démons ou d'esprits, que Jésus ne nomme pas.
    Par là plusieurs Pères ont entendu tous les démons en général, tandis que les interprètes modernes admettent qu'il s'agit d'une sorte d'esprits plus difficiles à chasser.
    - Le jeûne peut donner à la prière plus de ferveur ; et l'un et l'autre fortifient la foi qui avait manqué aux disciples. (verset 20)
    - Tischendorf, se fondant sur Sin., B, des versions et sur d'autres témoignages, omet ce verset 21 tout entier. Mais il l'admet dans Marc, (Marc 9.29) en retranchant toutefois les mots et le jeûne.
  • 17.23 et ils le feront mourir ; et le troisième jour il ressuscitera. Et ils furent fort attristés. Les trois synoptiques ont ici cette nouvelle prédiction des souffrances, de la mort et de la résurrection de Jésus, à la suite de la guérison du démoniaque. (Comparer Matthieu 16.21)
    Jésus voulait que ni sa glorification sur la montagne, (verset 1 et suivants) ni sa puissance manifestée par de grandes guérisons ne fissent illusion à ses disciples sur l'issue de sa vie.
    - Ils sont fort attristés, donc, ils ont cette fois compris quelque chose de ces paroles, mais ils arrêtent leurs pensées sur la mort, sans pénétrer jusqu'à la résurrection.
  • 17.24 Or, comme ils arrivaient à Capernaüm, ceux qui percevaient les deux drachmes s'approchèrent de Pierre, et lui dirent : Votre Maître ne paie-t-il pas les deux drachmes ? 24 à 27 Jésus paie le tribut
    Depuis l'époque de l'exil, tous les hommes en Israël devaient payer une contribution de deux drachmes (grec didrachme) pour les frais du culte dans le temple.
    La drachme valait un peu moins d'un franc. (Comparer Exode 30.13 ; 2Chroniques 24.6 ; Néhémie 10.32)
    La question des percepteurs de l'impôt semble supposer chez eux la pensée que Jésus prétendait en être exempt, en sa qualité de Messie. Peut-être cette question était-elle motivée simplement par le fait que Jésus était en retard pour payer cet impôt. On percevait celui-ci au mois d'Adar (commencement de mars).
    La réponse de Pierre prouve que Jésus avait l'habitude de s'acquitter de ces obligations légales.
  • 17.25 Il dit : Oui. Et quand il fut entré dans la maison, Jésus le prévint, disant : Que t'en semble, Simon ? les rois de la terre, de qui prennent-ils des tributs ou des impôts ? de leurs fils, ou des étrangers ? Prévint Pierre par sa question, sans lui laisser le temps de raconter son entretien avec les percepteurs de l'impôt.
  • 17.26 Pierre lui dit : Des étrangers. Jésus lui répondit : Les fils en sont donc exempts. Etrangers à leur famille, par opposition à leurs fils. Ils prennent le tribut de leurs sujets.
    Conclusion : Moi, le Fils de Dieu, je ne saurais être tenu par la loi à payer un impôt destiné à sa maison. "Il y a ici un plus grand que le temple !"
    Et Jésus associe même son disciple à ce privilège (les fils). Pierre aussi est fils du Père, par adoption.
    "Ceux qui tiennent à Jésus partagent le droit de Jésus." Bengel.
    Mais Jésus qui sait qu'il ne serait pas compris et donnerait du scandale, se désiste humblement et charitablement de son droit et paie le tribut.
  • 17.27 Mais afin que nous ne les scandalisions point, va à la mer, jette un hameçon, et prends le premier poisson qui montera ; et quand tu lui auras ouvert la bouche, tu trouveras un statère ; prends-le, et le leur donne pour moi et pour toi. "Dans l'acte même de soumission éclate la majesté de Jésus." Bengel.
    Le statère valait précisément quatre drachmes, qui suffisaient pour Jésus et pour Pierre.
    - C'est ici assurément un récit très difficile à comprendre, un miracle qui ne porte pas les mêmes caractères que ceux que Jésus accomplit d'ordinaire.
    Et d'abord, en quoi consiste-t-il ? Non dans une action par laquelle Jésus aurait produit le statère dans la bouche du poisson, mais dans la science divine qui savait qu'il s'y trouvait. Or, ce n'est pas là ce qui arrête la critique, celle du moins qui voit en Jésus le Fils de Dieu, le Roi de la nature.
    Mais elle objecte que ce miracle est inutile, vu la facilité de se procurer d'une autre manière, à Capernaüm, cette petite valeur de quatre drachmes. Elle objecte ensuite que jamais Jésus n'a fait de miracles pour lui-même. (Comparer Matthieu 4.3,4)
    Elle fait observer enfin que l'exécution de l'ordre donné à Pierre, c'est-à-dire le fait même de cette pêche miraculeuse n'est point raconté. D'où elle a conclu que les paroles de Jésus ont été défigurées par une tradition que Matthieu rapporte seul ; que celle-ci aurait, par exemple, transformé en un fait historique ce qui était primitivement une parabole par laquelle Jésus voulait enseigner aux siens le devoir de payer les impôts.
    Inutile de citer les puériles tentatives d'interprétation rationnelle, comme celle qui prétend que Pierre devait vendre ce poisson et en donner le prix aux percepteurs.
    L'exégèse n'a pas à discuter ces hypothèses, mais à s'en tenir simplement aux données du récit, dont le sens est clair. Ce récit renferme pour la piété de précieuses leçons : la pauvreté de Jésus, qui ne possède pas quatre drachmes, l'humilité avec laquelle il renonce à son droit divin pour remplir un si pale devoir de citoyen, sa charité, qui évite de heurter des préjugés ; sa grandeur divine, à laquelle tout dans la nature doit servir.