Dépendances relationnelles et troubles de la personnalité
6. Les bénéfices du changement

Il y a un prix à payer pour expérimenter les bienfaits de la libération de nos dépendances relationnelles. Ils n'apparaissent pas forcément immédiatement mais, dans le travail sur soi pour se dégager de ce qui nous aliène et grâce aux méthodes psychothérapiques vues plus haut, se dégage un certain nombre de bénéfices que le dépendant relationnel en thérapie peut expérimenter.

Pêle-mêle, voici quelques-uns d'entre eux qui constituent les ingrédients fondamentaux de l'accès à une pleine autonomie et à une satisfaction de nos besoins, la plus réaliste est la moins aliénante.

• Perte des désirs excessifs régis par des règles rigides, héritées de l'enfance et qui nous gouvernent sur les moyens de satisfaire notre besoin d'approbation et de sécurité : « Il faut que tout le monde m'aime » ; « Il faut que tout le monde me comprenne » ; « Il faut que tout le monde prenne soin de moi » ; « Il ne faut surtout pas que l'on me critique » ; « Il ne faut surtout pas que l'on me rejette » ; « Il ne faut surtout pas que l'on me mette à part » ; « Il ne faut surtout pas que l'on me laisse seul » ;
• Changement de notre mode de pensée « addictogène » censé nous protéger de nos blessures émotionnelles ;
• Instauration de nouvelles croyances, plus humaines, plus réalistes, sur la manière de satisfaire nos besoins de sécurité et d'amour ;
• Acceptation de soi : avec ses limites et ses manques, utiliser le passé en vivant pleinement dans le présent et en construisant l'avenir ;
• Vision de soi plus réaliste restituée, ni trop basse (mésestime de soi), ni trop haute (toute-puissance) ;
• Utilisation de la réalité telle qu'elle est pour progresser ;
• Plus grande confiance en soi ;
• Acceptation d'avoir une valeur personnelle, d'être unique, digne d'intérêt et d'amour, quel que soit le regard des autres et leur appréciation ;
• Affronter l'existence de la solitude et de la mort (qui font partie de la vie) pour vivre d'une façon plus sereine.

Au plan émotionnel :

• Reprise du contrôle sur l'anxiété excessive d'être abandonné, rejeté, impuissant face à la vie ;
• Reprise du contrôle sur les sentiments dépressifs, eu égard à des abandons réels ou imaginés ;
• Plus grande acceptation et tolérance aux frustrations inhérentes à la vie ;
• Acceptation que l'on ne peut pas toujours éviter la souffrance, mais qu'elle fait partie intégrante de notre condition humaine et qu'elle peut être utilisée comme levier de changement et de croissance psychospirituelle.

Au plan relationnel :

• Mieux se dégager et se défendre des relations toxiques et coûteuses, générées par les prédateurs de dépendances relationnelles, en se faisant respecter ;
• Considérer l'autre, non comme une prothèse existentielle, mais comme un partenaire de relation saine et respectueuse que l'on peut solliciter au besoin de façon adéquate et ponctuelle en respectant la liberté de choix et de décision de l'un et de l'autre.

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