Vues chrétiennes sur l'avortement et l'euthanasie
3. Relativisme dans la vie de l'être humain
Type : Dossier
Thème : Santé & Psychologie
Source : Aimer & Servir
Réf./Date source : 142
Publié sur Lueur le
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Le relativisme dans le domaine de l'éthique affirme que les concepts de vérité et de mensonge absolus ne veulent rien dire. A la place, nous devons choisir un code moral de vie. Et si aucun des codes existants hérités de la religion ou de la culture ne correspond à notre goût, nous pouvons en créer ou en inventer un qui nous convienne.
Un écrivain britannique a décrit l'intérêt porté au relativisme comme moyen pour la société de se libérer de l'abri sécurisant des croyances religieuses traditionnelles concernant le vrai et le faux. C'est comme si nous étions tous ensemble dans un petit bateau navigant sur des eaux inconnues. Nous ne savons quelle direction suivre et regardons avec nostalgie le port sécurisant des certitudes religieuses traditionnelles laissé derrière nous, mais il n'y a aucun moyen de faire marche arrière. Il nous faut, par conséquent, trouver un nouveau système de navigation dans l'océan inconnu.
Ce qui paraît nouveau c'est que ces trois forces que sont la technologie, la consommation et le relativisme composent un mélange tonique.
La consommation déclare : « Je veux... » Le relativisme éthique répond : « Pourquoi pas... ? »
La technologie renchérit : « Nous pouvons le faire pour vous, mais il vous en coûtera... »
Un exemple récent en est l'annonce, au Royaume-Uni, d'un nouveau site Internet permettant aux couples de lesbiennes d'obtenir des échantillons de sperme provenant de donneurs anonymes. Le but est de permettre aux femmes qui ont l'intention de devenir mères de s'inséminer toutes seules sans aucun contact avec un homme. Le nom du site web est « man not included.com » (homme non compris.com).
Autre exemple : la tendance au don et à la sélection de gamètes considérés comme une solution technologique au contrôle de la reproduction. Aux USA, de nombreux sites Internet commerciaux ont été créés pour permettre aux futurs parents de choisir les donneurs d'oeufs et de sperme selon leur origine ethnique, leurs caractéristiques physiques, leur réussite scolaire, etc. « Je veux »... « Pourquoi pas ? »... « Nous pouvons le faire pour vous. »...
L'un des aspects les plus inquiétants est le recours croissant à des tests génétiques élaborés et à l'imagerie prénatale pour filtrer et sélectionner les foetus. Le but est d'offrir des choix éclairés aux femmes et à leurs partenaires susceptibles d'avoir un enfant atteint de maladie génétique. Remarquez l'accent mis sur le choix parental - c'est la pierre de touche incontestée de la médecine prénatale et de l'humanisme libéral - le droit au choix personnel dans toutes les questions liées à la reproduction et au fait d'être parent.
Il y a, cependant, beaucoup de documents explicites sur les conséquences de la pratique très répandue du dépistage prénatal. Le résultat du dépistage foetal est que de nombreuses mères se retiennent d'établir une relation avec leur foetus tant que les tests ne révèlent pas que le bébé est en bonne santé. La grossesse reste expérimentale certaines femmes ne disent à personne qu'elles sont enceintes tant que les résultats du test ne révèlent pas que tout va bien, parfois même à vingt semaines de grossesse, voire plus.
Ainsi, la technologie a pour effet d'encourager une mère à prendre ses distances vis-à-vis de l'enfant qu'elle porte. Plusieurs études ont montré que, quand l'avortement est réalisé pour cause d'anomalie foetale, il est associé à une incidence élevée de dépression des deux parents. Ces derniers culpabilisent devant la responsabilité de devoir décider, devant la perte de leur amour-propre à cause de la conception d'un foetus anormal. Mais une fois que vous êtes informés que l'enfant que vous portez a une anomalie congénitale, comment réagissez-vous ? Ressentez-vous comme un devoir social d'entreprendre un avortement, comme certains philosophes l'ont soutenu ?
Que signifie être responsable ? Malheureusement, il semble que la connaissance à l'image de Dieu conduise à une responsabilité à l'image de Dieu.
Les tests prénataux semblent faire miroiter la certitude que mon enfant ne sera pas handicapé. Mais en pratique, c'est une illusion. Aucune forme de technologie ne peut éliminer le risque d'une maladie ou d'un handicap. Il n'y a aucune drogue technologique contre les inquiétudes d'un parent.
Plusieurs personnes handicapées voient de plus en plus le dépistage prénatal comme une forme de discrimination. La majorité des personnes « normales » dans la société peut représenter une sorte de discrimination envers la minorité porteuse de maladies congénitales. Le dépistage prénatal et l'avortement ne constituent pas la prévention du handicap, mais l'élimination des individus handicapés. Un sociologue handicapé, non-chrétien, a écrit : « Les interventions prénatales matérialisent les préjudices sociaux envers les handicapés. Elles n'élargissent pas nos choix de reproduction. Elles les restreignent. »
Comme le disait C.S Lewis : « Le pouvoir de l'homme sur la nature semble se transformer en autorité de certains hommes sur d'autres hommes. »
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