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Luc 10:17-37 (Annotée Neuchâtel)

   17 Or les soixante et dix revinrent avec joie, disant : Seigneur, les démons mêmes se soumettent à nous en ton nom. 18 Et il leur dit : je voyais Satan tomber du ciel comme un éclair. 19 Voici, je vous ai donné le pouvoir de marcher sur les serpents et sur les scorpions, et sur toute la puissance de l'ennemi ; et rien ne vous nuira. 20 Toutefois ne vous réjouissez pas de ce que les esprits se soumettent à vous ; mais réjouissez-vous de ce que vos noms sont inscrits dans les cieux. 21 En cette heure même, il tressaillit de joie en son esprit, et dit : Je te loue, Père, Seigneur du ciel et de la terre, de ce que tu as caché ces choses aux sages et aux intelligents, et de ce que tu les as révélées aux enfants ; oui, Père, parce que tel a été ton bon plaisir. 22 Et se tournant vers ses disciples, il dit : Toutes choses m'ont été remises par mon Père ; et nul ne connaît qui est le Fils, sinon le Père ; ni qui est le Père, sinon le Fils, et celui à qui le Fils le veut révéler. 23 Et se tournant vers ses disciples, il leur dit en particulier : Heureux les yeux qui voient ce que vous voyez ! 24 Car je vous dis que beaucoup de prophètes et de rois ont désiré de voir ce que vous voyez, et ne l'ont point vu ; et d'entendre ce que vous entendez, et ne l'ont point entendu.
   25 Et voici, un certain légiste se leva, le mettant à l'épreuve et disant : Maître, que dois-je faire pour hériter la vie éternelle ? 26 Et il lui dit : Qu'est-il écrit dans la loi ? Comment lis-tu ? 27 Et lui, répondant, dit : Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton coeur, de toute ton âme, de toute ta force, et de toute ta pensée ; et ton prochain comme toi-même. 28 Et il lui dit : Tu as bien répondu ; fais cela et tu vivras. 29 Mais lui, voulant se justifier lui-même, dit à Jésus : Et qui est mon prochain ? 30 Mais Jésus, reprenant, dit : Un homme descendait de Jérusalem à Jéricho, et il tomba entre les mains de brigands, qui, l'ayant dépouillé de ses vêtements et couvert de blessures, s'en allèrent, le laissant à demi mort. 31 Or, il se rencontra qu'un sacrificateur descendait par ce chemin-là, et l'ayant vu, il passa outre. 32 Et de même aussi un Lévite, étant venu dans cet endroit et le voyant, passa outre. 33 Mais un Samaritain qui voyageait, arriva près de lui, et le voyant, il fut touché de compassion. 34 Et s'approchant, il banda ses plaies en y versant de l'huile et du vin. Et l'ayant mis sur sa propre monture, il le mena dans une hôtellerie, et prit soin de lui. 35 Et le lendemain, tirant deux deniers, il les donna à l'hôtelier, et lui dit : Aie soin de lui, et tout ce que tu dépenseras de plus, je te le rendrai à mon retour. 36 Lequel de ces trois te semble avoir été le prochain de celui qui était tombé parmi les brigands ? 37 Et il dit : C'est celui qui a exercé la miséricorde envers lui. Mais Jésus lui dit : Va, et toi fais de même.

Références croisées

10:17 Lc 10:1, Lc 10:9, Lc 9:1, Rm 16:20
Réciproques : Ex 24:1, Nb 11:16, Mc 1:27, Mc 3:27, Mc 6:7, Mc 6:13, Mc 6:30, Mc 16:17, Lc 4:36, Lc 9:10, Lc 9:40, Jn 12:31, Jn 14:12, Ac 8:7, Ac 16:18
10:18 Jn 12:31, Jn 16:11, He 2:14, 1Jn 3:8, Ap 9:1, Ap 12:7-9, Ap 20:2
Réciproques : Ex 8:18, Nb 23:23, 1S 5:3, Es 14:12, Lm 2:1, Am 9:2, Jn 4:48, Col 2:15, 1Tm 3:6, 2P 2:4, Ap 8:10, Ap 12:9
10:19 Ps 91:13, Es 11:8, Ez 2:6, Mc 16:18, Ac 28:5, Rm 16:20, Lc 21:17-18, Rm 8:31-39, He 13:5-6, Ap 11:5
Réciproques : Gn 3:15, Ex 4:4, Ex 7:10, Nb 23:23, 2Ch 10:11, Es 26:6, Mt 10:1, Lc 9:1, Lc 11:12, Lc 15:24, Ac 1:8, 2Tm 1:7, He 6:4, Ap 9:3
10:20 Mt 7:22-23, Mt 10:1, Mt 26:24, Mt 27:5, 1Co 13:2-3, Ex 32:32, Ps 69:28, Es 4:3, Dn 12:1, Ph 4:3, He 12:23, Ap 3:5, Ap 13:8, Ap 20:12, Ap 20:15, Ap 21:27
Réciproques : Nb 3:40, Nb 24:2, Ps 87:6, Pr 22:1, Ec 7:1, Jr 17:13, Ez 13:9, Jon 4:6, Rm 12:12, 1Th 5:16, He 6:4, Jc 1:9, 1P 1:6
10:21 Lc 15:5, Lc 15:9, Es 53:11, Es 62:5, So 3:17, Mt 11:25-26, Jn 11:41, Jn 17:24-26, Ps 24:1, Es 66:1, Jb 5:12-14, Es 29:14, 1Co 1:9-26, 1Co 2:6-8, 1Co 3:18-20, 2Co 4:3, Col 2:2-3, Ps 8:2, Ps 25:14, Es 29:18-19, Es 35:8, Mt 13:11-16, Mt 16:17, Mt 21:16, Mc 10:15, 1Co 1:27-29, 1Co 2:6-7, 1P 2:1-2, Ep 1:5, Ep 1:11
Réciproques : Gn 14:19, 2S 7:21, Jb 28:23, Jb 37:24, Ps 16:9, Es 54:13, Dn 2:23, Za 12:7, Mc 4:11, Mc 11:33, Lc 4:25, Lc 8:10, Lc 12:32, Jn 8:19, Jn 10:15, Jn 17:6, Ac 17:24, Rm 1:14, Rm 9:16, 1Co 1:21, 1Co 1:26, 1Co 2:10, 1Co 12:18, Ga 1:15, Ph 3:8, Col 1:19, 2Tm 1:9, He 13:15, Ap 11:17
10:22 Mt 11:27, Mt 28:18, Jn 3:35, Jn 5:22-27, Jn 13:3, Jn 17:2, Jn 17:10, 1Co 15:24, Ep 1:21, Ph 2:9-11, He 2:8, Jn 1:18, Jn 6:44-46, Jn 10:15, Jn 17:5, Jn 17:26, 2Co 4:6, 1Jn 5:20, 2Jn 1:9
Réciproques : Jb 28:23, Jb 37:23, Ps 16:9, Pr 2:5, Pr 30:4, Es 40:13, Es 54:13, Jr 9:24, Dn 7:14, Dn 8:13, Os 2:20, Mt 16:17, Mt 23:39, Mc 11:33, Jn 3:11, Jn 5:20, Jn 6:46, Jn 7:28, Jn 8:19, Jn 8:55, Jn 14:7, Jn 16:3, Jn 16:15, Jn 17:6, Jn 17:25, Ph 3:8, Col 2:2, 2P 1:2, 2P 1:17, 1Jn 2:1, 1Jn 2:13, 1Jn 2:23, 1Jn 4:6, Ap 19:12
10:23 Mt 13:16-17
Réciproques : Ct 8:1, Ml 1:5, Mt 16:17, Mt 23:39, Mc 10:32, Lc 4:21, Lc 7:28, Jn 15:15, Rm 16:25, Ga 3:23, He 11:39
10:24 Jn 8:56, He 11:13, He 11:39, 1P 1:10-11
Réciproques : Ct 8:1, Es 29:14, Jr 33:14, Ml 1:5, Mt 13:16, Mt 13:17, Mt 16:17, Lc 4:21, Lc 7:28, Rm 16:25, Ga 3:23, Ep 3:5
10:25 Lc 7:30, Lc 11:45-46, Mt 22:35, Lc 18:18, Mt 19:16, Ac 16:30-31, Ga 3:18
Réciproques : Mi 6:6, Ml 4:4, Mt 16:1, Mt 22:18, Mc 8:11, Mc 10:3, Lc 12:17, Jn 5:39, Jn 6:28, Jn 8:6, Ac 13:39, Rm 2:13, Rm 7:9, Ga 2:16, Ga 3:12, Ph 3:9, Tt 3:13, 1P 3:9
10:26 Es 8:20, Rm 3:19, Rm 4:14-16, Rm 10:5, Ga 3:12-13, Ga 3:21, Ga 3:22
Réciproques : Ne 13:1, Es 58:7, Mt 9:13, Mt 12:3, Mt 19:4, Mt 19:17, Mc 2:25, Mc 10:19, Lc 18:20, Rm 2:23
10:27 Dt 6:5, Dt 10:12, Dt 30:6, Mt 22:37-40, Mc 12:30-31, Mc 12:33, Mc 12:34, He 8:10, Lv 19:18, Mt 19:19, Rm 13:9, Ga 5:13, Jc 2:8, 1Jn 3:18
Réciproques : 2Ch 34:31, Ps 9:1, Ez 18:9, Mt 5:43, Mt 22:39, Mc 12:29, Rm 7:10, Rm 10:5, 1Co 13:13, Ga 5:14, Tt 3:5
10:28 Lc 7:43, Mc 12:34, Lv 18:5, Ne 9:29, Ez 20:11, Ez 20:13, Ez 20:21, Mt 19:17, Rm 3:19, Rm 10:4, Ga 3:12
Réciproques : Dt 6:25, Dt 10:19, Pr 19:16, Jr 1:12, Mt 22:39, Jn 13:13, Ac 13:39, Rm 2:17, Rm 10:5
10:29 Lc 16:15, Lc 18:9-11, Lv 19:34, Jb 32:2, Rm 4:2, Rm 10:3, Ga 3:11, Jc 2:24, Lc 10:36, Mt 5:43-44
Réciproques : Gn 3:12, Ex 32:24, Dt 6:25, Dt 22:4, 1S 15:15, 1S 15:20, 2S 20:20, 2R 6:23, Jb 9:20, Ps 36:2, Es 43:26, Jr 2:23, Os 12:8, Jon 4:2, Ml 1:2, Ml 1:6, Ml 2:9, Mt 22:39, Mt 25:44, Mc 10:20, Lc 18:14
10:30 Ps 88:4, Jr 51:52, Lm 2:12, Ez 30:24
Réciproques : Js 18:21, Pr 27:10, Jr 30:13, Jr 38:7, Ac 28:2
10:31 Rt 2:3, 2S 1:6, Ec 9:11, Jr 5:31, Os 5:1, Os 6:9, Ml 1:10, Jb 6:14-21, Ps 38:10-11, Ps 69:20, Ps 142:4, Pr 21:13, Pr 24:11-12, Jc 2:13-16, 1Jn 3:16-18
Réciproques : Dt 22:1, 1S 6:9, Mc 11:13
10:32 Ps 109:25, Pr 27:10, Ac 18:17, 2Tm 3:2
Réciproques : Dt 22:1, Ps 38:11, Pr 24:11, Lc 17:16, Ac 16:28
10:33 Lc 9:52-53, Lc 17:16-18, Pr 27:10, Jr 38:7-13, Jr 39:16-18, Jn 4:9, Jn 8:48, Lc 7:13, Ex 2:6, 1R 8:50, Mt 18:33
Réciproques : Pr 25:21, Ac 16:33, 1P 3:8
10:34 Lc 10:34, Ex 23:4-5, Pr 24:17-18, Pr 25:21-22, Mt 5:43-45, Rm 12:20, 1Th 5:15, Ps 147:3, Es 1:5-6, Mc 14:8, Lc 2:7, Gn 42:27, Ex 4:24
Réciproques : Ac 16:33, Ac 23:24
10:35 Mt 20:2, Rm 16:23, Lc 14:13, Pr 19:17
10:36 Lc 7:42, Mt 17:25, Mt 21:28-31, Mt 22:42, Lc 10:29
Réciproques : 1S 30:11, Mc 12:31
10:37 Pr 14:21, Os 6:6, Mi 6:8, Mt 20:28, Mt 23:23, 2Co 8:9, Ep 3:18-19, Ep 5:2, He 2:9-15, Ap 1:5, Lc 6:32-36, Jn 13:15-17, 1P 2:21, 1Jn 3:16-18, 1Jn 3:23, 1Jn 3:24, 1Jn 4:10-11
Réciproques : 1S 30:11, Mc 12:31, 1Jn 4:21

Notes de la Bible Annotée Neuchâtel

A savoir : les notes ne font PAS partie du texte biblique. Plus d'informations
Luc 10
  • 10.17 Or les soixante et dix revinrent avec joie, disant : Seigneur, les démons mêmes se soumettent à nous en ton nom. 17 à 24 Le retour des soixante et dix.
    Entre l'envoi des disciples et leur retour, il dut s'écouler un assez long temps, la nature de leur mission l'exigeait. Jésus du reste les suivait lui-même de lieu en lieu pour compléter l'œuvre commencée par eux. (verset 1)
    Luc passe par-dessus cet intervalle, afin de rapporter immédiatement ce qu'il avait à dire de cette mission. Il ne nous apprend pas même où les disciples se retrouvèrent réunis autour du Maître.
    Ce qui lui importe, c'est de faire connaître les résultats de leur œuvre. Ils en sont pénétrés d'une joie qu'ils expriment naïvement. Non seulement leur prédication avait été bien reçue, et ils avaient pu guérir des malades, (verset 9) mais les démons mêmes avaient obéi à leur voix, bien que Jésus ne leur eût pas donné, comme aux douze, d'ordre ni de promesses quant à ces cas particulièrement difficiles. (Luc 9.1)
    De là leur joyeuse surprise. Ils se gardent, toutefois, de s'attribuer cette puissance, et ils se hâtent d'ajouter : en ton nom.
    Il ne faudrait pas conclure de leurs paroles qu'ils considéraient l'expulsion des démons comme la partie essentielle de leur œuvre.
  • 10.18 Et il leur dit : je voyais Satan tomber du ciel comme un éclair. La joie des disciples s'est communiquée au cœur du Maître ; tout le discours qui suit la respire. (verset 21)
    Tandis qu'ils lui font part du pouvoir qu'ils exerçaient sur les démons, Jésus leur donne à connaître la déchéance du prince des démons ; il la voyait en esprit (grec contemplait), comme une réalité, résultat glorieux de son œuvre sur la terre.
    Ces mots : tomber du ciel, ne signifient point que Jésus attribuât à Satan le ciel pour demeure, mais on peut retrouver ici l'idée de Paul que les démons habitent des régions supérieures à la terre ; (Ephésiens 2.2 ; 6.12) ou, mieux encore, on peut prendre cette expression dans un sens figuré : Jésus voyait Satan précipité des hauteurs de sa domination et de son orgueil. Et telle est la rapidité de cette chute, que Jésus la compare à un éclair qui resplendit un instant pour s'éteindre dans les ténèbres.
    Mais quand est-ce que Jésus voyait cette victoire sur le démon ? Ce verbe à l'imparfait, aussi bien que le contexte, reporte naturellement la pensée sur la période dont les disciples rendent compte à Jésus ; la chute de Satan que Jésus contemplait, avait lieu simultanément avec l'action des disciples qui attaquaient son règne ténébreux. Les premières victoires qu'ils remportaient étaient des gages de la victoire complète.
    - En effet, cette mystérieuse déclaration du Sauveur est prophétique autant qu'actuelle. Elle s'est virtuellement accomplie par la mort et la résurrection de Jésus-Christ ; (Jean 12.33) elle s'accomplit réellement en toute âme qui échappe à la puissance des ténèbres, pour se réfugier dans le règne du Sauveur ; (Actes 26.18) elle s'accomplira définitivement un jour par la destruction de Satan et de son règne. (Apocalypse 12.9 ; 20.2,3)
    D'autres interprètes (Meyer) rapportent ce verbe : Je voyais, au moment où Jésus chargeait les soixante-dix disciples de leur mission et leur donnait ses ordres. (verset 1 et suivants)
    D'autres pensent que, dans ces paroles, Jésus fait allusion à sa victoire sur Satan, lors de la tentation au désert.
    D'après d'autres encore, il rappellerait que Satan a été précipité du ciel après sa première révolte contre Dieu.
    Ces vues, surtout les deux dernières, sont absolument étrangères au contexte.
  • 10.19 Voici, je vous ai donné le pouvoir de marcher sur les serpents et sur les scorpions, et sur toute la puissance de l'ennemi ; et rien ne vous nuira. Voici ; Jésus met par ce mot de la solennité dans sa déclaration et fait naître l'attente de quelque chose de nouveau. Le texte reçu avec A, D, majuscules porte : Je vous donne le pouvoir ; la variante de Sin., B, C, ici adoptée, je vous ai donné (en grec, le parfait, exprimant un fait accompli et permanent), est préférable, car évidemment Jésus leur avait déjà donné ce pouvoir dont ils venaient de faire l'expérience, mais il leur révèle que c'est un pouvoir beaucoup plus étendu qu'ils ne le soupçonnaient.
    En effet, marcher sur des êtres malfaisants, comme des serpents ou des scorpions, (comparez Psaumes 91.13) c'est être victorieux des dangers de toute sorte que présentent la nature, (Actes 27.22 ; 28.3) l'inimitié des hommes (Actes 12.6 et suivants) et les tentations morales, (1Corinthiens 10.13 ; 2Corinthiens 12.7) ces dernières surtout, puisque Jésus y comprend toute la puissance de l'ennemi.
    Cet ennemi n'est autre que Satan, dont il vient de parler. Jésus résume cette magnifique dispensation de ses dons dans ces derniers mots : rien ne vous nuira.
  • 10.20 Toutefois ne vous réjouissez pas de ce que les esprits se soumettent à vous ; mais réjouissez-vous de ce que vos noms sont inscrits dans les cieux. La joie des disciples est certainement légitime, mais Jésus ne veut pas qu'ils s'y arrêtent, parce qu'elle peut être pleine de danger pour leur humilité et que les succès qui la nourrissent laissent subsister une redoutable question relative à leur destinée éternelle. (Matthieu 7.22,23 ; 1Corinthiens 9.27)
    Il n'y a pour le serviteur de Dieu qu'une joie à laquelle il puisse se livrer sans arrière-pensée, c'est la joie d'être sauvé par grâce. Il ne faut donc pas ajouter avec le texte reçu : réjouissez-vous plutôt.
    L'assurance du salut est ici exprimée par une image familière aux Ecritures et empruntée à l'usage d'inscrire dans un livre les noms des citoyens d'une ville. (Exode 32.32,33 ; Psaumes 69.29 ; Esaïe 4.3 ; Philippiens 4.3 ; Apocalypse 21.27)
  • 10.21 En cette heure même, il tressaillit de joie en son esprit, et dit : Je te loue, Père, Seigneur du ciel et de la terre, de ce que tu as caché ces choses aux sages et aux intelligents, et de ce que tu les as révélées aux enfants ; oui, Père, parce que tel a été ton bon plaisir. Voir, sur les belles et profondes paroles du Sauveur qui suivent, Matthieu 11.25-27, notes.
    En cette même heure,...ces mots lient intimement les paroles de Jésus qui vont suivre à celles qui précédent, et indiquent la cause de ce tressaillement de joie qu'il éprouve. Il n'y a donc pas de doute que la place assignée par Luc à cette effusion de l'âme du Sauveur ne soit la vraie.
    Matthieu (Matthieu 11.28) la fait suivre par la touchante invitation adressée aux âmes "fatiguées et chargées."
    Bien que Jésus n'ait approuvé la joie de ses disciples qu'avec une sage réserve, (verset 20, note) il s'y associe pleinement ; mais sa joie à lui a des motifs infiniment plus élevés, parce que son regard pénètre jusqu'au fond ces premiers succès de son règne et les triomphes dont ils seront suivis.
    Tandis que l'Evangile nous fait fréquemment connaître les tristesses et les larmes du Sauveur, c'est ici à peu près le seul endroit où il nous parle de sa joie et même de son allégresse (sens du terme original).
    - Une variante dit : Il tressaillit de joie en l'Esprit-Saint c'est-à-dire que ce serait l'Esprit de Dieu qui aurait inspiré à Jésus ce vif mouvement de joie.
    Malgré l'autorité de Tischendorf et d'autres critiques, qui se fondent sur Sin., B, C, D, l'Itala et la syr., il est probable que la leçon du texte reçu doit être préférée. Elle signifie que c'est dans l'intimité profonde de son être spirituel que Jésus éprouva cette sainte joie.
    Grec : bon plaisir devant toi, en ta présence, c'est-à-dire à ton jugement, selon ta sagesse et ta miséricorde. (Matthieu 11.26, note.)
  • 10.22 Et se tournant vers ses disciples, il dit : Toutes choses m'ont été remises par mon Père ; et nul ne connaît qui est le Fils, sinon le Père ; ni qui est le Père, sinon le Fils, et celui à qui le Fils le veut révéler. Ces mots : et se tournant vers ses disciples, manquent dans Sin., B, D, Itala ; mais ils sont confirmés par A, C, majuscules, versions, et Tischendorf les maintient.
    Plusieurs critiques modernes, dont M. Godet, les suppriment. On pourrait être tenté, en effet, de croire que cette phrase a été transcrite ici du verset 23 par une inadvertance de copiste, d'autant plus qu'elle paraît faire double emploi avec celle-là. Mais, dans ce cas, on y aurait aussi ajouté : en particulier ; et ce qui parait décisif pour le maintien de ces mots, qui manquent dans Matthieu, c'est que Jésus n'adresse pas les paroles du verset 22 à Dieu son Père ; elles ne peuvent être qu'une révélation faite aux disciples sur les rapports ineffables entre le Fils et le Père.
    Voir Matthieu 11.27, notes.
    Luc emploie le verbe simple : nul ne connaît, tandis que Matthieu a un verbe composé qui signifie connaître à fond ; mais en revanche il précise l'objet de cette connaissance par la tournure : qui est le Fils,...qui est le Père.
  • 10.24 Car je vous dis que beaucoup de prophètes et de rois ont désiré de voir ce que vous voyez, et ne l'ont point vu ; et d'entendre ce que vous entendez, et ne l'ont point entendu. Voir, sur ces paroles, Matthieu 13.16,17, notes.
    Dans le premier évangile, Jésus les adresse à ses disciples qui avaient le bonheur d'entendre et de comprendre les instructions qu'il leur donnait par ses paraboles, tandis que pour d'autres elles restaient une lettre fermée.
    Ici, il veut leur faire sentir combien ils sont heureux d'être les témoins de ce moment le plus éclatant de son ministère et d'y prendre eux-mêmes une part active. Aussi leur adresse-t-il ces paroles en particulier et comme à voix basse, parce qu'eux seuls devaient les recueillir dans leur cœur.
    Aux prophètes qui, d'après Matthieu, avaient soupiré après ces révélations évangéliques, Luc ajoute : beaucoup de rois. Ainsi un David, qui les entrevoyait par l'esprit de prophétie, un Salomon, un Ezéchias et d'autres princes pieux, qui avaient gouverné le peuple de Dieu selon sa parole.
  • 10.25 Et voici, un certain légiste se leva, le mettant à l'épreuve et disant : Maître, que dois-je faire pour hériter la vie éternelle ? La parabole du Samaritain. Marthe et Marie.
    25 à 37 Entretien de Jésus avec un docteur de la loi.
    Luc n'indique point le lieu de l'entretien qui va suivre. Il désigne fréquemment par le terme de légistes les hommes qui sont appelés ailleurs scribes ou docteurs de la loi. (Voir Matthieu 23.2, note.)
    Peut-être celui-ci avait-il à la fois l'intention de s'instruire et celle de voir si Jésus répondrait d'une manière orthodoxe à sa question. S'il avait été un adversaire déclaré de la vérité, il est peu probable que Jésus eût prolongé l'entretien.
    - Plusieurs interprètes identifient ce trait avec celui qui se lit dans Matthieu 22.35 et suivants et Marc, Marc 12.28 et suivants, parce que dans l'un et dans l'autre est cité le sommaire de la loi, le grand commandement de l'amour. Mais n'est-il pas naturel qu'une telle citation reparût dans plusieurs de ces discussions sur la vie religieuse, dont l'amour de Dieu est le centre ?
    Tout le reste de l'entretien rapporté ici par Luc diffère de celui que nous trouvons dans Matthieu : l'époque, le lieu, la question du légiste et la belle parabole qui nous explique ce qu'est l'amour du prochain. Il n'est donc pas possible d'identifier les récits de Matthieu et de Marc avec celui de Luc.
    Grec : Quoi ayant fait hériterai-je ?...Cette question est inspirée par l'idée de la propre justice. (Matthieu 19.16, note.)
    "C'est comme s'il disait : Que ferai-je pour voir le soleil de justice ? Pour le voir, il ne s'agit pas de faire, mais d'ouvrir les yeux. (verset 23) Mais Jésus répond à cette question par fais (versets 28,37) comme à l'expression de vie éternelle par tu vivras." (verset 28) Bengel.
  • 10.26 Et il lui dit : Qu'est-il écrit dans la loi ? Comment lis-tu ? Ces deux questions sont à peu près équivalentes. La première porte sur le contenu de la loi, la seconde a trait à la forme, aux termes dans lesquels ce contenu est exprimé.
  • 10.27 Et lui, répondant, dit : Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme, de toute ta force, et de toute ta pensée ; et ton prochain comme toi-même. Voir, sur cette citation, Matthieu 22.37,38, notes et Marc 12.30.
    Il était assez naturel que le scribe, interrogé sur ce qui faisait l'essence de la loi, aussi bien que de la vie religieuse et morale, citât ce grand commandement de l'amour de Dieu, qu'il emprunte à Deutéronome 6.5 ; car les Israélites devaient réciter matin et soir ces paroles, et les scribes les portaient inscrites sur les phylactères. (Matthieu 23.5 note.)
    Quant au second commandement concernant l'amour du prochain, il est emprunté à Lévitique 19.18, et l'on peut se demander si ce légiste a eu de lui-même assez de sagesse pour le joindre aussitôt au premier, ou si Jésus l'a amené à faire ce rapprochement. (Comparer Matthieu 22.37-39)
    - Le texte reçu, après avoir dit : de tout ton cœur, conserve la même préposition devant les trois mots qui suivent ; mais une variante de Sin., B, adoptée par Tischendorf, la remplace par la préposition dans ou par.
    Sur quoi M. Godet fait cette remarque très juste : "La vie morale sort du cœur et se produit au dehors dans ou par les trois formes d'activité indiquées. Ainsi l'élan vers Dieu part du cœur, puis il se réalise par le sentiment qui se nourrit de cet être suprême par la communion personnelle avec lui et par tout ce qui peut servir à l'entretenir, par la volonté qui se consacre énergiquement à l'accomplissement de sa volonté et par l'intelligence qui recherche les traces de ses perfections dans toutes ses œuvres."
  • 10.28 Et il lui dit : Tu as bien répondu ; fais cela et tu vivras. Tu vivras, c'est-à-dire tu auras actuellement en toi cette vie éternelle dont tu t'enquiers.
    Mais en lui disant : fais cela, Jésus, qui connaissait la parfaite impossibilité où est l'homme naturel d'aimer ainsi Dieu et le prochain de toutes les puissances de son être, ne voulait que renvoyer le questionneur à sa propre conscience, après l'avoir renvoyé à la loi. (Comparer Matthieu 19.17, 2e note.)
    S'il s'appliquait sérieusement à la pratiquer, il reconnaîtrait bientôt, avec une douloureuse humiliation, son incapacité, et il recourrait à la grâce qui crée l'amour dans le cœur.
    Aussi Bengel remarque-t-il avec finesse, sur ce mot fais cela : "Jésus tente à bon droit et de la bonne manière celui qui l'avait tenté à tort" (verset 25)
  • 10.29 Mais lui, voulant se justifier lui-même, dit à Jésus : Et qui est mon prochain ? Voulant se justifier lui-même. Mais qui donc l'accusait ? Sa propre conscience, rendant témoignage au dedans de lui que jamais il n'avait aimé de cette manière ni Dieu ni son prochain.
    Il faut donc bien se garder de traduire avec Ostervald : voulant paraître juste, ou de penser qu'il voulait se justifier d'avoir fait une question oiseuse.
    Non, il se sent repris dans son intérieur, et s'il avait été sincère, il aurait demandé à Jésus : Comment puis-je aimer ainsi ? Au lieu de cela, il se jette dans une question théologique, débattue alors parmi ses pareils : Qui est mon prochain ? Par là il persistait dans son intention d'éprouver Jésus ; car si le Sauveur avait répondu : Tout homme, le légiste aurait montré qu'il était en contradiction avec la doctrine des scribes et des pharisiens, qui ne considéraient comme leur prochain que les Juifs, à l'exclusion des étrangers.
    A cette question toute nouvelle, très différente de la première, (verset 25) Jésus répond par l'admirable parabole qui va suivre.
  • 10.30 Mais Jésus, reprenant, dit : Un homme descendait de Jérusalem à Jéricho, et il tomba entre les mains de brigands, qui, l'ayant dépouillé de ses vêtements et couvert de blessures, s'en allèrent, le laissant à demi mort. Le chemin de Jérusalem à Jéricho, long d'environ sept lieues, traverse une région montagneuse et solitaire, où Jérôme nous apprend que de son temps des brigands arabes attaquaient fréquemment les voyageurs. Il n'en est pas autrement aujourd'hui. (Voir le Voyage en Terre-Sainte de M. F. Bovet, 7e édit., p. 242 et suivants)
    Le sort du malheureux qui tomba entre les mains de ces malfaiteurs est dépeint en trois mots, de la manière la plus tragique, dépouillé de ses vêtements, couvert de blessures, à demi mort.
    Quelle dureté de cœur ne faudrait-il pas pour le voir avec indifférence !
  • 10.32 Et de même aussi un Lévite, étant venu dans cet endroit et le voyant, passa outre. Jésus fait passer à dessein un sacrificateur et un Lévite, deux hommes qui, par leurs lumières comme par leurs fonctions sacrées, auraient dû être les premiers à accomplir la loi de la charité.
    - Ce mot, choisi intentionnellement : il passa outre, pourrait se traduire plus littéralement par : il passa du côté opposé, ne voulut pas même s'approcher du malheureux.
  • 10.33 Mais un Samaritain qui voyageait, arriva près de lui, et le voyant, il fut touché de compassion. Un Samaritain ! un homme méprisé et haï de tout Juif !
    Il pouvait voir dans le malheureux blessé, non seulement un étranger, un indifférent, mais un ennemi : il ne l'a pas plus tôt aperçu dans sa misère, qu'il en est touché de compassion (grec ému dans ses entrailles).
    Jésus ne perd aucune occasion de réagir contre les préjugés qui divisaient les Juifs et les Samaritains. (Luc 9.55 ; 17.16 ; Jean 4.5 et suivants)
  • 10.34 Et s'approchant, il banda ses plaies en y versant de l'huile et du vin. Et l'ayant mis sur sa propre monture, il le mena dans une hôtellerie, et prit soin de lui. Un mélange d'huile d'olives et de vin est un remède fréquemment employé en Orient pour purifier et adoucir les plaies.
  • 10.35 Et le lendemain, tirant deux deniers, il les donna à l'hôtelier, et lui dit : Aie soin de lui, et tout ce que tu dépenseras de plus, je te le rendrai à mon retour. Le texte reçu, avec A, C et les majuscules, après le lendemain, porte : en sortant ; ce dernier mot ne se trouve pas dans Sin., B, D : il a été ajouté pour rendre la situation plus claire.
    - Deux deniers, un peu moins de deux francs pouvaient, en ce temps-là, couvrir la dépense d'un homme pendant deux jours, au terme desquels le Samaritain pensait être de retour, revenant de Jérusalem où il se rendait probablement.
    - Il faut considérer dans leur ensemble les traits de ce tableau touchant, peint avec une extrême délicatesse. A peine le voyageur a vu le malheureux blessé, qu'il en est ému de compassion ; il s'approche, il bande de ses propres mains ses plaies sanglantes, il y verse le remède, il place cet homme à demi mort sur sa propre monture, et lui, il marche à ses côtés, s'attarde, en méprisant le danger, dans ce chemin mal famé, jusqu'à ce qu'il ait atteint une hôtellerie ; là encore, il soigne son malade, passe la nuit auprès de lui, se charge de sa dépense et ne le quitte le lendemain qu'en le recommandant à la sollicitude de l'hôte et en s'engageant à défrayer ce dernier de toutes ses avances.
    L'œuvre de la charité est véritablement complète. Si cet étranger était son frère ou son ami, le Samaritain n'aurait rien pu faire de plus.
  • 10.36 Lequel de ces trois te semble avoir été le prochain de celui qui était tombé parmi les brigands ? Le scribe avait posé cette question froidement spéculative : Qui est mon prochain ? Jésus retourne la question : Qui a été le prochain ? de sorte que le scribe devait se demander : Le suis-je moi ? l'auraisje été, à la place du Samaritain ?
  • 10.37 Et il dit : C'est celui qui a exercé la miséricorde envers lui. Mais Jésus lui dit : Va, et toi fais de même. Le docteur de la loi évite de prononcer avec éloge le nom abhorré du Samaritain ; mais sa conscience l'oblige à reconnaître que celui qui a exercé cette touchante miséricorde envers ce pauvre Juif blessé s'est comporté comme son prochain.
    Et s'il n'étouffe pas cette voix de sa conscience, il arrivera à la conclusion qu'un Samaritain même est son prochain à lui, docteur de la loi. Il saura alors qui est son prochain.
    Toutefois, le savoir n'est rien, c'est pourquoi Jésus le congédie avec ce mot : Va, et toi fais de même.
    Il faut remarquer que le Sauveur n'ajoute pas, comme au verset 28 : et tu vivras.