Luc 18:1-17
(Annotée Neuchâtel)
1
Or, pour montrer qu'ils devaient toujours prier et ne pas se décourager, il leur disait aussi une parabole,
2
en ces termes : Il y avait, dans une ville, un certain juge qui ne craignait point Dieu et qui n'avait d'égard pour personne.
3
Et il y avait une veuve dans cette ville-là ; et elle venait vers lui, en disant : Fais-moi justice de ma partie adverse.
4
Et pendant longtemps, il ne le voulait point. Mais après cela il dit en lui-même : Quand même je ne crains point Dieu, et que je n'ai d'égard pour personne,
5
néanmoins, parce que cette veuve m'importune, je lui ferai justice, de peur qu'elle ne vienne à la fin me rompre la tête.
6
Or le Seigneur dit : Ecoutez ce que dit le juge injuste !
7
Et Dieu ne fera-t-il pas justice à ses élus, qui crient à lui jour et nuit, et n'est-il pas rempli de longanimité à leur égard ?
8
Je vous dis qu'il leur fera justice promptement. Seulement, le fils de l'homme, quand il viendra, trouvera-t-il la foi sur la terre ?
9 Or il dit aussi, à quelques-uns qui se persuadaient eux-mêmes qu'ils étaient justes, et qui méprisaient les autres, cette parabole : 10 Deux hommes montèrent au temple pour prier ; l'un était pharisien, et l'autre péager. 11 Le pharisien, se tenant debout, priait ainsi en lui-même : Dieu ! je te rends grâces de ce que je ne suis pas comme le reste des hommes, qui sont ravisseurs, injustes, adultères, ou même comme ce péager ! 12 Je jeûne deux fois la semaine ; je donne la dîme de tout ce que j'acquiers. 13 Mais le péager, se tenant à distance, n'osait pas même lever les yeux au ciel ; mais il se frappait la poitrine, en disant : Dieu ! sois apaisé envers moi, qui suis pécheur ! 14 Je vous le dis : celui-ci descendit justifié dans sa maison, plutôt que celui-là ; car quiconque s'élève sera abaissé ; et quiconque s'abaisse sera élevé.
15 Or on lui amenait même les petits enfants, afin qu'il les touchât ; ce que les disciples voyant, ils les reprenaient. 16 Mais Jésus les appela à lui, disant : Laissez venir à moi les petits enfants et ne les empêchez point ; car le royaume de Dieu est à ceux qui leur ressemblent. 17 En vérité, je vous dis que celui qui ne recevra pas le royaume de Dieu comme un petit enfant, n'y entrera point.
9 Or il dit aussi, à quelques-uns qui se persuadaient eux-mêmes qu'ils étaient justes, et qui méprisaient les autres, cette parabole : 10 Deux hommes montèrent au temple pour prier ; l'un était pharisien, et l'autre péager. 11 Le pharisien, se tenant debout, priait ainsi en lui-même : Dieu ! je te rends grâces de ce que je ne suis pas comme le reste des hommes, qui sont ravisseurs, injustes, adultères, ou même comme ce péager ! 12 Je jeûne deux fois la semaine ; je donne la dîme de tout ce que j'acquiers. 13 Mais le péager, se tenant à distance, n'osait pas même lever les yeux au ciel ; mais il se frappait la poitrine, en disant : Dieu ! sois apaisé envers moi, qui suis pécheur ! 14 Je vous le dis : celui-ci descendit justifié dans sa maison, plutôt que celui-là ; car quiconque s'élève sera abaissé ; et quiconque s'abaisse sera élevé.
15 Or on lui amenait même les petits enfants, afin qu'il les touchât ; ce que les disciples voyant, ils les reprenaient. 16 Mais Jésus les appela à lui, disant : Laissez venir à moi les petits enfants et ne les empêchez point ; car le royaume de Dieu est à ceux qui leur ressemblent. 17 En vérité, je vous dis que celui qui ne recevra pas le royaume de Dieu comme un petit enfant, n'y entrera point.
Références croisées
18:1 Lc 11:5-8, Lc 21:36, Gn 32:9-12, Gn 32:24-26, Jb 27:8-10, Ps 55:16-17, Ps 65:2, Ps 86:3, Ps 102:17, Ps 142:5-7, Jr 29:12, Rm 12:12, Ep 6:18, Ph 4:6, Col 4:2, Col 4:12, 1Th 5:17, Ps 27:13, Jon 2:7, Ga 6:9, He 12:3-5Réciproques : Gn 18:27, Gn 18:31, Gn 32:26, Ex 17:11, Dt 9:14, 1S 1:12, 1R 8:28, 1R 18:43, 2R 6:33, 2Ch 6:19, Jb 15:4, Jb 27:10, Ps 27:4, Ps 80:4, Ps 116:2, Ps 123:2, Es 40:31, Es 62:6, Dn 6:20, Jl 1:19, Mt 6:5, Mt 7:7, Mt 15:25, Mt 20:31, Mt 26:44, Mc 10:48, Mc 11:24, Mc 14:39, Lc 11:8, Lc 11:10, Lc 18:39, Ac 1:14, Ac 10:2, Ac 12:5, Rm 1:9, 2Th 3:13, 1Tm 5:5, Jc 5:16, Ap 2:3, Ap 13:10
18:2 Lc 18:4, Ex 18:21-22, 2Ch 19:3-9, Jb 29:7-17, Ps 8:1-4, Jr 22:16-17, Ez 22:6-8, Mi 3:1-3, Rm 3:14-18, Pr 29:7, Es 33:8
Réciproques : Gn 42:18, Ne 5:15, Ps 68:5, Pr 19:28, Es 1:23, Ac 24:10, 1Tm 6:19
18:3 Dt 27:19, 2S 14:5-24, Jb 22:9, Jb 29:13, Es 1:17, Es 1:21-23, Jr 5:28, Lc 18:7-8, Rm 13:3-4
Réciproques : 2S 14:4, 2R 6:26, 2R 8:3, Jb 35:9, Ps 94:7, Jr 21:12, Ac 25:15
18:4 Lc 12:17, Lc 16:3, He 4:12-13
Réciproques : Gn 42:18, Ex 18:21, Jg 14:17, Ps 73:9, Ps 94:7, Lc 7:39, Lc 12:18, Lc 18:2, Ph 3:19
18:5 Lc 11:8, Jg 16:16, 2S 13:24-27, Lc 18:39, Mt 15:23, Mc 10:47-48
Réciproques : Jg 14:17, Ne 6:4, Ps 63:8
18:6 Réciproques : Lc 12:18, Lc 16:8
18:7 Lc 11:13, Mt 7:11, 1S 24:12-15, 1S 26:10-11, Ps 9:8, Ps 10:15-18, Ps 54:1-7, Jr 20:11-13, 2Th 1:6, Ap 6:10, Ap 18:20, Lc 2:37, Ps 88:1, 1Th 3:10, 1Tm 5:5, 2Tm 1:3, Ap 7:15, Ps 13:1-2, Ha 2:3, He 10:35-37
Réciproques : Ex 22:23, Dt 32:35, Js 10:13, 2S 4:8, 2S 18:31, 1R 8:28, 1R 18:43, 2R 9:7, 2R 13:24, Ne 1:6, Ne 5:1, Est 8:13, Jb 1:5, Ps 1:2, Ps 6:3, Ps 9:12, Ps 10:18, Ps 22:2, Ps 25:5, Ps 86:3, Es 5:7, Es 34:8, Es 40:27, Es 42:14, Es 60:22, Jr 15:15, Jl 1:19, Jl 3:4, Mc 13:27, Lc 18:3, Ac 9:11, Rm 8:33, Ph 4:6, Col 3:12, 1Th 2:9, Jc 5:4, 1P 1:2, 2P 3:9
18:8 Ps 46:5, Ps 143:7-9, 2P 2:3, 2P 3:8-9, Mt 24:9-13, Mt 24:24, 1Th 5:1-3, He 10:23-26, Jc 5:1-8
Réciproques : Dt 32:20, Dt 32:35, 2S 4:8, 2S 18:31, 2R 9:7, Ps 9:12, Ps 10:18, Ps 31:2, Pr 20:6, Es 40:27, Jr 15:15, Ha 2:3, Mt 10:23, Mt 16:28, Mt 25:5, Lc 17:26, Lc 18:3, 2Th 3:2, He 10:37, Jc 5:7, Ap 6:10, Ap 18:20
18:9 Lc 10:29, Lc 15:29, Lc 16:15, Pr 30:12, Es 65:5, Es 66:5, Jn 9:28, Jn 9:34, Rm 7:9, Rm 9:31-32, Rm 10:3, Ph 3:4-6, Lc 18:11, Lc 7:39, Lc 15:2, Lc 15:30, Lc 19:7, Jn 7:47-49, Jn 8:48, Ac 22:21, Rm 14:10
Réciproques : Lv 13:32, Dt 25:3, 1S 15:30, Jb 22:29, Pr 11:12, Pr 14:21, Pr 16:2, Ct 8:1, Es 43:26, Es 58:3, Ez 33:13, Mt 9:14, Lc 15:7, Rm 3:9, Rm 3:27, Rm 11:18, Rm 12:12, Rm 14:3, 1Co 4:10, 2Co 1:9, Ga 3:10
18:10 Lc 1:9-10, Lc 19:46, 1R 8:30, Ac 3:1, Lc 7:29-30, Mt 21:31-32, Ac 23:6-8, Ac 26:5, Ph 3:5
Réciproques : Pr 25:14, Mt 5:20, Mt 6:5, Lc 5:32, Jn 9:34, 2Co 10:18
18:11 Ps 134:1, Ps 135:2, Mt 6:5, Mc 11:25, Es 1:15, Es 58:2, Jr 2:28, Jr 2:35, Ez 33:31, Mi 3:11, 1Co 4:7-8, 1Co 15:9-10, 1Tm 1:12-16, Ap 3:17, Lc 20:47, Es 65:5, Mt 3:7-10, Mt 19:18-20, Ga 3:10, Ph 3:6, Jc 2:9-12
Réciproques : 1S 15:13, 1S 15:20, Ps 51:17, Ps 123:3, Pr 12:15, Pr 13:7, Pr 20:6, Pr 21:2, Pr 26:12, Pr 30:12, Ez 16:56, Ez 22:12, Mt 7:3, Mt 9:12, Mt 18:17, Mt 19:20, Mt 20:12, Mc 2:16, Mc 10:20, Mc 10:31, Lc 1:53, Lc 5:30, Lc 15:29, Lc 15:30, Lc 16:15, Lc 18:9, Lc 18:21, Jn 4:23, Ac 10:28, Rm 2:23, Rm 7:14, Rm 12:3, 1Co 5:11, 2Co 10:12, Ga 6:3, Ga 6:4
18:12 Lc 17:10, Nb 23:4, 1S 15:13, 2R 10:16, Es 1:15, Es 58:2-3, Za 7:5-6, Mt 6:1, Mt 6:5, Mt 6:16, Mt 9:14, Mt 15:7-9, Rm 3:27, Rm 10:1-3, 1Co 1:29, Ga 1:14, Ep 2:9, 1Tm 4:8, Lc 11:42, Lv 27:30-33, Nb 18:24, Ml 3:8, Mt 23:23-24
Réciproques : Gn 14:20, Dt 12:6, Pr 21:2, Ec 7:16, Mt 19:20, Mt 20:12, Mc 2:18, Mc 10:20, Lc 5:33, Lc 15:29, Lc 18:21, Ap 3:17
18:13 Lc 5:8, Lc 7:6-7, Lc 17:12, Esd 9:6, Jb 42:6, Ps 40:12, Es 6:5, Ez 16:63, Dn 9:7-9, Ac 2:37, Lc 23:48, Jr 31:18-19, 2Co 7:11, Ps 25:7, Ps 25:11, Ps 41:4, Ps 51:1-3, Ps 86:15-16, Ps 119:41, Ps 130:3-4, Ps 130:7, Dn 9:5, Dn 9:9-11, Dn 9:18-19, He 4:16, He 8:12, Lc 15:18-21, Lc 23:40-43, 2Ch 33:12-13, 2Ch 33:19, 2Ch 33:23, Ps 106:6, Es 1:18, Es 64:5-6, Mt 9:13, Rm 5:8, Rm 5:20, Rm 5:21, 1Tm 1:15, 1Jn 1:8-10
Réciproques : Gn 19:16, Ex 33:10, Jb 33:27, Jb 40:4, Ps 10:17, Ps 116:4, Ps 119:124, Ps 123:1, Pr 16:19, Es 66:2, Lm 1:20, Lm 3:29, Ez 20:43, Ez 36:31, Dn 4:34, Dn 9:15, Os 14:2, Mi 6:8, Mt 5:46, Mt 15:22, Mt 15:27, Mt 19:30, Lc 3:12, Lc 7:37, Lc 23:42, Jn 4:10, Jn 11:41, Jn 17:1, 2Co 7:10, 1Tm 1:16
18:14 Lc 5:24-25, Lc 7:47-50, 1S 1:18, Ec 9:7, Lc 10:29, Lc 16:15, Jb 9:20, Jb 25:4, Ps 143:2, Es 45:25, Es 53:11, Rm 3:20, Rm 4:5, Rm 5:1, Rm 8:33, Ga 2:16, Jc 2:21-25, Lc 1:52, Lc 14:11, Ex 18:11, Jb 22:29, Jb 40:9-13, Ps 138:6, Pr 3:34, Pr 15:33, Pr 16:18-19, Pr 18:12, Pr 29:23, Es 2:11-17, Es 57:15, Dn 4:37, Ha 2:4, Mt 5:3, Mt 23:12, Jc 4:6, Jc 4:10, 1P 5:5-6
Réciproques : Lv 26:41, Dt 8:2, 1R 1:5, 2Ch 12:6, 2Ch 30:11, 2Ch 33:12, Jb 40:11, Ps 10:17, Ps 18:27, Ps 40:12, Ps 101:5, Ps 119:21, Pr 11:2, Pr 21:4, Pr 25:7, Es 40:4, Es 66:2, Jr 13:9, Lm 1:20, Dn 5:20, Mt 19:30, Mt 20:26, Mc 9:35, Mc 10:43, Jn 4:10, Jn 9:41, Ac 13:39, Rm 2:13, Rm 11:20, 1Co 6:11, Ph 2:3, 1Tm 1:16
18:15 1S 1:24, Mt 19:13-15, Mc 10:13-16, Lc 9:49-50, Lc 9:54
Réciproques : 1S 1:25, 2Ch 33:12, Mc 10:14, Lc 18:39
18:16 Gn 47:10-14, Gn 21:4, Dt 29:11, Dt 31:12, 2Ch 20:13, Jr 32:39, Ac 2:39, 1Co 7:14, Mt 18:3-4, 1Co 14:20, 1P 2:2
Réciproques : 1S 1:25, Ec 12:1, Mt 19:14, Mc 10:13, Mc 10:14
18:17 Ps 131:1-2, Mc 10:15, 1P 1:14
Réciproques : Mt 5:18, Mt 5:20, Mt 18:3, Mt 19:14, Jn 9:34, 1Co 3:18
Notes de la Bible Annotée Neuchâtel
A savoir : les notes ne font PAS partie du texte biblique. Plus d'informationsLuc 18
- 18.1 Or, pour montrer qu'ils devaient toujours prier et ne pas se décourager, il leur disait aussi une parabole, Chapitre 18.
1 à 8 La parabole du juge inique. - 18.2 en ces termes : Il y avait, dans une ville, un certain juge qui ne craignait point Dieu et qui n'avait d'égard pour personne. En ces termes, grec disant.
Cette parabole se trouve dans un rapport intime avec le discours prophétique qui précède. C'est ce que Luc indique par l'expression qui lui est familière : Il leur disait aussi.
De plus la nécessité de la prière, de la prière persévérante et sans découragement, résulte des dangers qui environneront l'Eglise et chaque âme individuelle dans le dernier combat qui précédera l'avènement du Sauveur.
La position des chrétiens dans le monde leur fait du reste éprouver en tout temps ce pressant besoin de la prière ; sans elle chacun d'eux serait semblable à cette pauvre veuve, opprimée et destituée de toute protection. (verset 3
) - 18.3 Et il y avait une veuve dans cette ville-là ; et elle venait vers lui, en disant : Fais-moi justice de ma partie adverse. Ainsi, d'une part, un juge qui n'a aucune crainte de Dieu et aucun égard pour aucun homme, qui, par conséquent, sera sans conscience et sans cœur dans ses procédés ; d'autre part, une pauvre veuve affligée dans ses affections les plus intimes, et, en outre, opprimée par sa partie adverse, tels sont les personnages en présence.
Ce que la veuve demande, ayant le droit de l'attendre d'un juge, ce n'est pas une vengeance, comme le disent nos anciennes versions et même celle de Lausanne, mais (grec) sa délivrance par la justice. (Il en est de même auxversets 7,8
)
Et l'évangéliste, en mettant le verbe à l'imparfait : elle venait à lui, indique qu'elle avait réitéré souvent et longtemps sa prière. (verset 4
) Ce fut là le moyen de sa délivrance. (verset 5
) - 18.5 néanmoins, parce que cette veuve m'importune, je lui ferai justice, de peur qu'elle ne vienne à la fin me rompre la tête. Grec : me frapper sous les yeux.
Ce mot se retrouve une seule fois encore dans le Nouveau Testament, (1Corinthiens 9.27
) dans le sens général de traiter rudement. Les interprètes modernes prennent le mot au propre et supposent que le juge exprime ironiquement la crainte qu'elle ne finisse par se livrer à des voies de fait.
Il est pourtant plus naturel de l'entendre au figuré : me tourmenter, me rompre la tête.
On peut traduire aussi : qu'elle ne vienne jusqu'à la fin.
Le motif égoïste invoqué par le juge est bien en harmonie avec son cynisme : il avoue n'avoir ni crainte de Dieu, ni égard pour personne. - 18.7 Et Dieu ne fera-t-il pas justice à ses élus, qui crient à lui jour et nuit, et n'est-il pas rempli de longanimité à leur égard ? Ecoutez ! faites attention : ce juge injuste (grec juge de l'injustice, comparez
Luc 16.8
), dans son égoïsme, a pourtant fini par accorder à la veuve ce qu'elle demandait.
Et Dieu ! le Dieu juste et miséricordieux, fera-t-il moins pour ses élus, ses enfants bienaimés, qui, du sein de l'oppression, crient à lui jour et nuit ! Tel est le point de comparaison qu'il faut bien saisir pour comprendre la parabole.
Ici, comme dans d'autres similitudes, Jésus enseigne, non par analogie, mais par contraste. (Luc 11.5
et suivants ;Luc 16.1
et suivants) Aussi la conclusion ressort-elle d'autant plus vive par un raisonnement à fortiori : à plus forte raison...
Cette dernière phrase, qui ajoute une idée nouvelle à la question précédente, présente quelques difficultés. Le texte le plus autorisé (Sin., A, B, D) porte : use-t-il de patience à leur égard ? La plupart des commentateurs modernes font de cette phrase une question indépendante de la précédente et donnent au verbe le sens d'agir avec lenteur : tarde-t-il à leur égard ?
Le verbe au présent ne convient guère dans cette explication et la signification tarder n'est pas suffisamment établie. Il est plus naturel de rattacher étroitement cette proposition à la précédente et de la faire dépendre de la négation de celle-ci : et n'use-t-il pas de longanimité, n'est-il pas rempli de bonté à leur égard ? (J. Weiss)
Si cette traduction ne paraissait pas admissible, il faudrait, avec M. Godet, reconnaître que la leçon des principaux manuscrits ne présente aucun sens convenable et revenir à celle du texte reçu : lors même qu'il use de patience (diffère) à leur égard. - 18.8 Je vous dis qu'il leur fera justice promptement. Seulement, le fils de l'homme, quand il viendra, trouvera-t-il la foi sur la terre ? C'est la réponse à la question du verset précédent. L'idée d'un prompt retour de Christ pour la délivrance des élus est exprimée en divers endroits des Ecritures dans les mêmes termes. (
Romains 16.20 ; Apocalypse 1.1 ; 3.11 ; 22.20
, etc.)
Si de telles déclarations semblent au premier abord n'avoir pas été réalisées par l'événement, nous devons nous souvenir, d'une part, que ce temps d'attente et d'épreuve qui parait très long à ceux qui souffrent, est pourtant très court aux yeux de Celui pour qui "mille ans sont comme un jour" et qui veut accomplir les desseins de sa miséricorde envers tous ses élus ; (2Pierre 3.8,9
) d'autre part, que cette promesse d'une prompte délivrance s'applique, non seulement à l'Eglise dans son ensemble, mais à chacun des élus, pour qui l'heure de la mort est aussi l'heure de la délivrance. C'est dans cette vue que saint Paul pouvait appeler "légère" l'affliction actuelle des chrétiens, qui produit en eux une gloire éternelle. (2Corinthiens 4.17
)
La promesse de Dieu est certaine, infaillible ; seulement ses enfants sauront-ils tous "persévérer jusqu'à la fin" en gardant la foi, la vraie foi qui seule peut les maintenir en communion avec le Sauveur ?
C'est avec tristesse, et pour donner un avertissement à ses disciples, que Jésus pose cette question. Il vient de dire dans quel état d'oubli de Dieu se trouvera le monde à sa venue, (Luc 17.26-29
) et quant à ses disciples eux-mêmes, il a prédit ailleurs (Matthieu 24.12
) qu'au sein des tribulations des derniers temps, "la charité du grand nombre se refroidira."
Cependant, la question ne signifie pas qu'il ne trouvera plus de foi sur la terre ; car dans ce sens absolu elle serait en contradiction avec la promesse de délivrance qu'il vient de faire à ses élus. (versets 7,8
)
- Il est remarquable que Jésus, même en parlant de son apparition dans la gloire, se désigne comme le fils de l'homme. (Voir, sur ce terme,Matthieu 8.20
, note.) - 18.9 Or il dit aussi, à quelques-uns qui se persuadaient eux-mêmes qu'ils étaient justes, et qui méprisaient les autres, cette parabole : Enseignements divers.
9 à 14 Parabole du pharisien et du péager.
Cette parabole, particulière à Luc, comme la précédente, est sans relation apparente avec l'enseignement renfermé dans celle-ci. Elle fut provoquée sans doute par quelque manifestation de propre justice qui attira l'attention du Sauveur et de son entourage.
Il est inutile de se demander qui étaient ces quelques-uns à qui Jésus l'adresse plus spécialement. Luc ne le dit pas. Ce n'étaient pas les pharisiens duLuc 17.20
, qui paraissent s'être éloignés, tandis que Jésus s'adressait aux disciples. (verset 22
) Il est peu probable que Jésus eût mis en scène l'un des leurs en leur présence.
Mais si les hommes dont il s'agit n'étaient pas des pharisiens, ils étaient remplis de sentiments pharisaïques. Ils se persuadaient qu'ils étaient justes (ou suivant une autre traduction : ils se confiaient en eux-mêmes, pensant être justes) et méprisaient les autres.
L'orgueilleuse propre justice était l'esprit même de la secte. L'homme est toujours disposé envers ses semblables selon qu'il l'est envers Dieu : humble et repentant "il les estime plus excellents que lui-même ;" (Philippiens 2.3
) propre juste, il les méprise. - 18.10 Deux hommes montèrent au temple pour prier ; l'un était pharisien, et l'autre péager. Voir, sur les pharisiens,
Matthieu 3.7
, note, et, sur les péagers,Matthieu 5.46
, note.
Jésus met en présence ces deux hommes dont les dispositions morales sont aux deux pôles extrêmes de la vie religieuse, et leur fait exprimer clairement leurs pensées.
En aucune occasion l'homme ne révèle plus distinctement ce qui remplit son cœur que dans la prière. - 18.11 Le pharisien, se tenant debout, priait ainsi en lui-même : Dieu ! je te rends grâces de ce que je ne suis pas comme le reste des hommes, qui sont ravisseurs, injustes, adultères, ou même comme ce péager ! Debout, avec assurance, la tête haute, tout l'opposé du péager. (
verset 13
)
- Grec : Il priait ces choses à lui-même. Ses pensées, s'arrêtant avec complaisance sur lui-même ne s'élevaient pas jusqu'à Dieu.
Les mots à lui-même manquent dans Sin. et l'Itala. La Peschito traduit : se tenant à part (pour lui-même). L'ordre des mots dans A, D, majuscules favoriserait cette traduction, mais les commentateurs nient qu'on puisse donner ce sens à la préposition grecque, et les éditeurs du texte préfèrent en général la leçon de B, qui rattache les mots à lui-même au verbe il priait.
Le pharisien, voulant se juger, prend pour mesure, non pas la loi de Dieu, mais le reste des hommes ; et ces hommes, il exagère leurs vices jusqu'à la calomnie, car ils ne sont pas tous comme il les décrit. Enfin, son dernier mot trahit un profond mépris (verset 9
) pour le péager.
"Le pharisien fait deux classes d'hommes : dans l'une il jette tout le genre humain ; l'autre, la meilleure, il l'occupe tout seul." Bengel. - 18.12 Je jeûne deux fois la semaine ; je donne la dîme de tout ce que j'acquiers. Jeûner deux fois la semaine (le lundi et le jeudi), et donner la dîme de tous ses revenus, tel était le devoir de tout Israélite.
Le pharisien le remplissait, mais il s'en fait ici un titre de propre justice devant Dieu et de gloire devant les hommes. Il était monté au temple pour prier et il n'a rien demandé. Sa prière consiste à énumérer d'abord le mal qu'il ne fait pas, puis le bien qu'il fait ; mais tout cela considéré dans des actes purement extérieurs, dans lesquels ni la conscience ni le cœur n'ont de part. - 18.13 Mais le péager, se tenant à distance, n'osait pas même lever les yeux au ciel ; mais il se frappait la poitrine, en disant : Dieu ! sois apaisé envers moi, qui suis pécheur ! Tout, dans ce péager, dénote la plus profonde repentance de ses péchés, son attitude aussi bien que ses paroles.
Il se tient à distance du sanctuaire ; il n'ose pas même lever ses regards vers le ciel, de peur d'y rencontrer son Juge ; il se frappe la poitrine, en signe de profonde douleur.
Quant à sa prière, elle est une humble confession et une ardente supplication. Elle n'use pas de beaucoup de paroles, elle est un cri de l'âme.
- Le mot que nous traduisons par sois apaisé signifie sois réconcilié ou propice, dans le sens que nous attachons au mot propitiation. C'est l'idée du pardon complet, accordé par la miséricorde de Dieu. - 18.14 Je vous le dis : celui-ci descendit justifié dans sa maison, plutôt que celui-là ; car quiconque s'élève sera abaissé ; et quiconque s'abaisse sera élevé. Le mot justifié doit être entendu dans le sens que Paul lui donne toujours : être déclaré juste, tenu pour juste de la part de Dieu.
Le péager, en s'en retournant, emporta dans son cœur la douce assurance du pardon de tous ses péchés, avec la paix de Dieu.
Nous voyons par ce passage que la grande vérité de la justification du pécheur sans les œuvres de la loi n'était point exclusivement propre à l'apôtre Paul. Jésus la révèle clairement ici ; bien plus, elle était connue aux fidèles de l'Ancien Testament. (Genèse 15.6 ; Esaïe 53.11 ; Jérémie 23.6
)
- Le mot traduit par plutôt que celui-là, présente dans les manuscrits trois variantes qui toutes signifie que le pharisien ne fut pas justifié.
"C'est une tournure hébraïque, équivalant à une négation, commePsaumes 118.8
. Il est bon de se confier en l'Eternel plutôt que dans l'homme, plutôt que dans les princes, c'est-à-dire qu'il n'est pas bon de se confier en l'homme, dans les princes." Luther.
VoirMatthieu 23.12 ; Luc 14.11
, notes. - 18.15 Or on lui amenait même les petits enfants, afin qu'il les touchât ; ce que les disciples voyant, ils les reprenaient. 15 à 17 Jésus bénit les petits enfants.
Voir, sur ce récit,Matthieu 19.13-15 ; Marc 10.13-16
, notes.
C'est ici que Luc rejoint la narration de Matthieu et de Marc, après avoir suivi son récit du voyage de Jésus depuis leLuc 9.51
(voir la note). Jésus se trouve encore dans la Pérée, s'avançant vers Jérusalem.
- L'expression de Luc : on lui présentait même les petits enfants (grec les nourrissons), montre qu'alors l'influence de Jésus était telle, que des parents, après avoir reçu de lui de grandes bénédictions, désiraient qu'elles s'étendissent jusqu'à leurs petits enfants.
Le verbe à l'imparfait, comme dans Marc, semblerait indiquer que ce fait se produisit plus d'une fois.