Lueur.org - Un éclairage sur la foi
Matthieu 22:23-46
(Annotée Neuchâtel)
23 Ce jour-là, des sadducéens, qui disent qu'il n'y a point de résurrection, vinrent à Jésus et l'interrogèrent en disant :
24 Maître, Moïse a dit : Si quelqu'un meurt sans enfants, son frère épousera sa femme, et suscitera une postérité à son frère.
25 Or il y avait parmi nous sept frères ; et le premier, s'étant marié, mourut ; et n'ayant point eu de postérité, il laissa sa femme à son frère.
26 De même aussi le second, puis le troisième, jusqu'au septième.
27 Et après eux tous, la femme mourut aussi.
28 A la résurrection donc, duquel des sept sera-t-elle la femme ? car tous l'ont eue.
29 Mais Jésus répondant, leur dit : Vous êtes dans l'erreur, ne connaissant pas les Ecritures, ni la puissance de Dieu.
30 Car, à la résurrection, ils ne se marient point et ne sont point donnés en mariage ; mais ils sont dans le ciel comme des anges de Dieu.
31 Et quant à la résurrection des morts, n'avez-vous point lu ce qui vous a été déclaré par Dieu, lorsqu'il dit :
32 Je suis le Dieu d'Abraham, et le Dieu d'Isaac, et le Dieu de Jacob ? Dieu n'est pas le Dieu des morts, mais des vivants.
33 Et la foule, qui entendait, était extrêmement frappée de son enseignement.
34 Mais les pharisiens ayant appris qu'il avait fermé la bouche aux sadducéens, s'assemblèrent dans un même lieu.
35 Et l'un d'entre eux, un légiste, lui demanda, pour l'éprouver : Et l'un d'entre eux, un légiste, lui demanda, pour l'éprouver :
36 Maître, quel est le grand commandement dans la loi ?
37 Il lui dit : Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton coeur, et de toute ton âme, et de toute ta pensée.
38 C'est là le grand et le premier commandement.
39 Un second lui est semblable : Tu aimeras ton prochain comme toi-même.
40 De ces deux commandements dépend la loi entière, ainsi que les prophètes.
41 Et les pharisiens étant assemblés, Jésus les interrogea,
42 en disant : Que vous semble-t-il du Christ ? De qui est-il fils ? Ils lui disent : De David.
43 Il leur dit : Comment donc David, par l'Esprit, l'appelle-t-il Seigneur, en disant :
44 Le Seigneur a dit à mon Seigneur : Assieds-toi à ma droite jusqu'à ce que j'aie mis tes ennemis sous tes pieds ?
45 Si donc David l'appelle Seigneur, comment est-il son fils ?
46 Et personne ne pouvait lui répondre un mot ; et depuis ce jour-là, personne n'osa plus l'interroger.

Références croisées

22:23 Mc 12:18-27, Lc 20:27-40, Mt 3:7, Mt 16:6, Ac 4:1, Ac 5:17, Ac 23:6-8, 1Co 15:12-14, 2Tm 2:18
Réciproques : Gn 38:8, Ps 62:4, Es 52:14, Mt 16:1, Mc 8:11, Jn 11:24, Ac 23:8, He 6:2
22:24 Mt 22:16, Mt 22:36, Mt 7:21, Lc 6:46, Gn 38:8, Gn 38:11, Dt 25:5-10, Rt 1:11, Mc 12:19, Lc 20:28
Réciproques : Lv 18:16, Rt 3:13, Rt 4:5, Mt 14:6, Lc 20:33, Ac 4:1, He 1:3
22:25 Mc 12:19-23, Lc 20:29-33, He 9:27
Réciproques : Rt 1:5, Mc 12:20
22:26 Mt 22:26
Réciproques : Jb 32:15, Mt 22:16
22:29 Jb 19:25-27, Ps 16:9-11, Ps 17:15, Ps 49:14-15, Ps 73:25-26, Es 25:8, Es 26:19, Es 57:1-2, Dn 12:2-3, Os 13:14, Lc 24:44-47, Jn 20:9, Rm 15:4, Gn 18:14, Jr 32:17, Lc 1:37, Ac 26:8, Ph 3:21
Réciproques : Jb 14:14, Ps 119:139, Es 8:20, Jr 31:11, Za 13:9, Mt 12:7, Mc 12:24, Lc 20:35, Jn 3:10, Jn 5:39, Ac 13:27, 1Co 15:35, 1Co 15:43, Ga 4:21, 2Tm 2:18, 2Tm 3:15, Jc 1:16, 2P 3:16
22:30 Mc 12:24-25, Lc 20:34-36, Jn 5:28-29, 1Co 7:29-31, 1Jn 3:1-2, Mt 13:43, Mt 18:10, Ps 103:20, Za 3:7, 1Jn 3:2, Ap 5:9-11, Ap 19:10
Réciproques : Lc 20:36, 1Co 15:35, 1Co 15:43, He 11:35
22:31 Mt 9:13, Mt 12:3, Mt 12:7, Mt 21:16, Mt 21:42
Réciproques : Mt 4:7, Mt 19:4, Mc 2:25, Mc 12:10, Mc 12:26, Lc 6:3, Ac 24:15, 2Co 9:1, 2Tm 3:16, He 11:16
22:32 Ex 3:6, Ex 3:15, Ex 3:16, Ac 7:32, He 11:16, Mc 12:26-27, Lc 20:37-38
Réciproques : Gn 15:15, Gn 17:7, Gn 24:12, Gn 26:24, Gn 28:13, Ex 6:7, Lv 26:12, 2R 20:5, 1Ch 29:18, Ps 47:9, Ps 81:1, Es 38:5, Jr 30:22, Ez 36:28, Mt 4:7, Mt 9:13, Ac 3:13, Ac 24:15, Rm 3:29, 2Tm 3:16, He 6:12, He 8:10
22:33 Mt 22:22, Mt 7:28-29, Mc 6:2, Mc 12:17, Lc 2:47, Lc 4:22, Lc 20:39-40, Jn 7:46
Réciproques : Jn 7:15
22:34 Mc 12:28, Mt 12:14, Mt 25:3-5, Es 41:5-7, Jn 11:47-50, Ac 5:24-28, Ac 19:23-28, Ac 21:28-30
Réciproques : 1R 18:21, Jb 32:15, Ps 62:4, Mt 3:7, Mt 16:1, Mt 22:41, Mc 8:11, Lc 20:26, Lc 20:39
22:35 Lc 7:30, Lc 10:25-37, Lc 11:45-46, Lc 11:52, Lc 14:3, Tt 3:13, Mt 22:18, Mc 10:2
Réciproques : Ps 36:3, Ps 62:4, Jr 42:20, Mt 16:1, Mt 19:3, Mc 8:11, Lc 11:54
22:36 Mt 5:19-20, Mt 15:6, Mt 23:23-24, Os 8:12, Mc 12:28-33, Lc 11:42
Réciproques : 1R 18:21, 2R 23:3, Ml 4:4, Mt 22:24, Rm 5:5
22:37 Dt 6:5, Dt 10:12, Dt 30:6, Mc 12:29-30, Mc 12:33, Lc 10:27, Rm 8:7, He 10:16-17, 1Jn 5:2-5
Réciproques : Lv 3:14, Lv 3:16, Dt 11:22, Dt 30:16, Js 22:5, 1R 2:4, 1R 3:3, 2R 23:3, Ps 119:96, Mt 10:37, Mt 22:21, Mt 23:23, Jn 5:23, Rm 5:5, Rm 7:14, Ep 6:24, 1Jn 2:7, 1Jn 4:21
22:38 Réciproques : Dt 30:16, Jn 5:23, Jn 13:17
22:39 Mt 19:19, Lv 19:18, Mc 12:31, Lc 10:27-28, Rm 13:9-10, Ga 5:14, Jc 2:8, Lc 10:29-37, Rm 15:2, Ga 6:10
Réciproques : Mt 5:43, Mt 7:12, Lc 6:31, Rm 13:8, 1Th 3:12, 1Th 4:9, 1Jn 3:23
22:40 Mt 7:12, Jn 1:17, Rm 3:19-21, Rm 13:9, 1Tm 1:5, 1Jn 4:7-11, 1Jn 4:19-21, Jc 2:8
Réciproques : Lv 19:18, Mt 5:43, Ac 24:14, Rm 13:8, Rm 13:10, Ga 5:14
22:41 Mt 22:15, Mt 22:34, Mc 12:35-37, Lc 20:41-44
Réciproques : Mt 9:27
22:42 Mt 2:4-6, Mt 14:33, Mt 16:13-17, Jn 1:49, Jn 6:68-69, Jn 20:28, Ph 2:9-11, Ph 3:7-10, Col 3:11, 1P 2:4-7, Ap 5:12-14, Mt 1:1, Mt 21:9, Es 7:13-14, Es 9:6-7, Es 11:1-4, Jr 23:5-6, Ez 34:23-24, Am 9:11, Lc 1:69-70, Jn 7:41-42, Ac 13:22-23
Réciproques : 2S 7:12, Ps 110:1, Mt 12:23, Mt 15:22, Mt 18:12, Mt 20:30, Mt 21:15, Mc 10:47, Mc 12:35, Lc 9:20, Lc 10:36, Lc 18:38, Lc 20:41, Jn 12:34, Ac 2:34, Rm 1:3, Ap 22:16
22:43 2S 23:2, Mc 12:36, Lc 2:26-27, Ac 1:16, Ac 2:30-31, He 3:7, 2P 1:21, Ap 4:2
Réciproques : Dn 10:17, Mt 12:23, Lc 20:42, Ep 1:20, 2Tm 3:16, He 4:7, Ap 1:10
22:44 Ps 110:1, Ac 2:34-35, 1Co 15:25, He 1:3, He 1:13, He 10:12-13, He 12:2, Jn 20:28, 1Co 1:2, Ph 3:8, Gn 3:15, Ps 2:8-9, Ps 21:9, Es 63:1-6, Lc 19:27, Ap 19:19-21, Ap 20:1-3, Ap 20:11-15
Réciproques : Js 5:14, Dn 10:17, Lc 20:42, Lc 22:69, Ac 10:36, Col 3:1, 1P 3:22
22:45 Jn 8:58, Rm 1:3-4, Rm 9:5, Ph 2:6-8, 1Tm 3:16, He 2:14, Ap 22:16
Réciproques : Ps 8:1, Lc 20:42
22:46 Mt 21:27, Jb 32:15-16, Es 50:2-9, Lc 13:17, Lc 14:6, Jn 8:7-9, Ac 4:14, Mc 12:34, Lc 20:40
Réciproques : Jb 16:3, Jb 29:22, Es 50:4, Mt 22:22, Mc 12:17, Lc 14:4, Jn 11:53

Notes de la Bible Annotée Neuchâtel

A savoir : les notes ne font PAS partie du texte biblique. Plus d'informations
Matthieu 22
  • 22.23 Ce jour-là, des sadducéens, qui disent qu'il n'y a point de résurrection, vinrent à Jésus et l'interrogèrent en disant : 23 à 33 Questions des saduccéens sur la résurrection.
    Comparer Marc 12.18-27 ; Luc 20.27-40.
    Ce jour-là : à peine Jésus a, par sa sagesse, échappé à un piège de ses adversaires, que déjà un autre lui est tendu. Dans ces journées de lutte suprême, l'inimitié des divers partis qui avaient résolu sa mort ne lui laissait pas de répit. Tantôt ce sont les pharisiens, tantôt les sadducéens qui s'attaquent à lui. Sur ces deux partis politico-religieux, opposés l'un à l'autre, voir Matthieu 3.7, note.
  • 22.24 Maître, Moïse a dit : Si quelqu'un meurt sans enfants, son frère épousera sa femme, et suscitera une postérité à son frère. Deutéronome 25.5 et suivants Cette prescription légale, qui avait pour but la conservation des familles et des tribus en Israël, est citée ici en abrégé
  • 22.28 A la résurrection donc, duquel des sept sera-t-elle la femme ? car tous l'ont eue. Sur une histoire absurde, et qui était probablement de leur propre invention, les sadducéens fondent une question plus absurde encore, qui avait pour but à la fois de mettre la doctrine de la résurrection en opposition avec la loi et de la rendre ridicule. La réponse de Jésus va réduire à néant ce double dessein.
  • 22.29 Mais Jésus répondant, leur dit : Vous êtes dans l'erreur, ne connaissant pas les Ecritures, ni la puissance de Dieu. L'erreur des sadducéens tenait à deux causes :
    1° leur ignorance des Ecritures qu'ils comprenaient mal, même en les citant, et qui renferment la doctrine de la résurrection ;
    2° leur ignorance de la puissance de Dieu, puisque dans leurs vues charnelles et matérielles de la résurrection, ils semblaient refuser à Dieu le pouvoir de donner à l'homme un "corps spirituel," glorifié, adapté à une existence céleste.
    Cette dernière erreur est réfutée par le verset 30, la première par les versets 32,33. Aujourd'hui encore, toutes les objections qu'on fait à la grande doctrine de la résurrection proviennent de ces deux causes.
  • 22.30 Car, à la résurrection, ils ne se marient point et ne sont point donnés en mariage ; mais ils sont dans le ciel comme des anges de Dieu. A la résurrection signifie : dans l'état où l'homme sera introduit par la résurrection. De ces deux termes se marier et être pris en mariage, le premier se rapporte à l'homme, le second, à la femme.
    La comparaison établie entre l'homme et les anges de Dieu (le mot de Dieu manque dans B, D, I'Itala) ne signifie pas qu'il échangera la nature humaine contre la nature des anges, ni que la distinction des sexes aura cessé d'exister, mais simplement que l'homme, doué d'un corps incorruptible, (1Corinthiens 15.42-44) ne pouvant plus mourir, n'aura plus besoin que sa race soit conservée par l'institution du mariage. (Comparer Luc 20.36)
    En général, toutes les relations de la terre, pour autant qu'elles auront été purement humaines, fondées sur "la chair et le sang qui ne peuvent hériter le royaume de Dieu," seront dissoutes. L'union des âmes seule, fondée sur une foi vivante, pénétrée de l'amour divin, qui ne périt jamais, subsistera à toujours dans la perfection.
  • 22.32 Je suis le Dieu d'Abraham, et le Dieu d'Isaac, et le Dieu de Jacob ? Dieu n'est pas le Dieu des morts, mais des vivants. D'après une variante, il faudrait retrancher le premier de ces mots Dieu, et traduire : "Il n'est pas le Dieu des morts." Le sens resterait exactement le même, mais il est très probable que cette suppression dans Sin. et D, n'est qu'une correction d'après Marc et Luc.
    - Interprétation profonde et sublime de la parole que Dieu adressa à Moïse près du buisson ardent. (Exode 3.6)
    Quand cette parole fut prononcée, il y avait des siècles que ces patriarches étaient morts. Or l'Eternel, qui se nommait pourtant leur Dieu ne pouvait pas entendre par là qu'il était le Dieu d'un peu de poussière reposant dans un tombeau, mais le Dieu d'êtres immortels qui vivaient en lui. (Comparer Luc 20.38 ; voir aussi une pensée semblable dans Hébreux 11.16)
    On pourrait objecter que ces paroles prouvent que les patriarches étaient encore vivants, et non qu'ils ressusciteraient au dernier jour mais l'Ecriture ignore l'idée païenne d'une immortalité indépendante de la vie en Dieu et dans un état d'esprit pur.
    Cette idée, fondée sur un faux spiritualisme, ne saurait être l'objet de l'espérance du chrétien qui sait par la révélation que c'est tout son être, "l'esprit l'âme et le corps," qui doit être rendu à la parfaite vie. (1Thessaloniciens 5.23 ; comparez 1Corinthiens 15.20 et suivants) A ce point de vue, seul conforme aux Ecritures, la parole divine interprétée par Jésus emportait l'assurance de la résurrection.
  • 22.33 Et la foule, qui entendait, était extrêmement frappée de son enseignement. La foule qui n'était pas imbue de préjugés, ni aveuglée par de faux systèmes, nous ne lisons pas que les sadducéens eux aussi aient été frappés de son enseignement, bien moins encore qu'ils aient été amenés à la foi.
  • 22.34 Mais les pharisiens ayant appris qu'il avait fermé la bouche aux sadducéens, s'assemblèrent dans un même lieu. 34 à 40 Question d'un légiste sur le grand commandement.
    Comparer Marc 12.28-34
    - Les pharisiens, victorieusement repoussés eux-mêmes par le Seigneur, (verset 15 et suivants) ont appris que les sadducéens ayant aussi dirigé une attaque contre lui, (verset 23 et suivants) ont eu la bouche fermée et s'en sont allés confus.
    Là-dessus ils s'assemblent de nouveau, tout heureux, sans doute, que leurs adversaires aient été confondus sur une question qui les divisait, celle de la résurrection, et de l'existence des anges.
    Aussi chargent-ils l'un d'entre eux (verset 35) d'adresser à Jésus une question moins captieuse que les précédentes. Ils ne désarment pas cependant, car l'expression employée par Matthieu implique, d'après Holtzmann et Weiss, une intention hostile : ils s'assemblent pour se conjurer, se liguer contre Jésus. Ce sont les mêmes termes que Psaumes 2.2 (Septante) et Actes 4.26
  • 22.35 Et l'un d'entre eux, un légiste, lui demanda, pour l'éprouver : Un légiste était un de ces savants, à la fois théologiens et jurisconsultes, nommés fréquemment scribes ou docteurs de la loi, pour autant qu'ils étaient appelés à enseigner. (Comparer Matthieu 23.2, note)
    D'après Marc, (Marc 12.28 et suivants) qui rapporte le dialogue d'une manière plus complète, ce légiste n'aurait pas été animé de dispositions hostiles, car Jésus porte sur lui un jugement favorable.
    L'expression pour l'éprouver n'implique du reste pas nécessairement une intention hostile. (Comparer Jean 6.6)
    Peut-être les pharisiens chargèrent-ils ce légiste de porter la parole, précisément parce qu'il était plus modéré que la plupart d'entre eux. Peut-être aussi reçut-il de la présence et de la parole de Jésus une impression sérieuse qui changea les dispositions de son cœur.
  • 22.36 Maître, quel est le grand commandement dans la loi ? Cette question sur l'importance relative des divers commandements de la loi était alors fréquemment débattue parmi les rabbins, mais d'une manière littérale et superficielle, comme toutes les autres questions religieuses.
  • 22.37 Il lui dit : Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, et de toute ton âme, et de toute ta pensée. Deutéronome 6.5, cité librement d'après les Septante, qui toujours traduisent le nom de Jéhova, I'Eternel, par le mot de Seigneur.
    Aimer Dieu de tout son cœur de toute son âme, de toute sa pensée (en hébr. force), c'est l'aimer de toutes les puissances de l'être moral ; de sorte que toutes les facultés de l'âme, affections, pensées, volonté, désirs, soient pénétrées dominées par cet amour, qui devient ainsi le mobile unique de toutes les actions, de toute la vie.
    Jésus ne dit pas comment l'homme, pécheur et égoïste, parvient à aimer ainsi. C'est à l'Evangile tout entier et bien compris par le cœur, qu'il appartient de nous l'apprendre.
  • 22.38 C'est là le grand et le premier commandement. Le texte reçu porte : le premier et le grand.
    L'ordre de ces termes, ici rétabli d'après Sin. B, D, les versions, est aussi plus conforme à la question du légiste. (verset 36)
    Ce commandement de l'amour est le grand et le premier parce qu'il renferme l'accomplissement de tous les autres et qu'il est l'essence même de la vie religieuse et morale. (Jean 14.15 ; 15.10 ; 1Jean 5.3 ; Romains 13.8-10)
  • 22.39 Un second lui est semblable : Tu aimeras ton prochain comme toi-même. Lévitique 19.18. Ce commandement est semblable au premier dans son essence même, en tant que l'amour vrai du prochain n'est qu'une application de l'amour pour Dieu, un reflet de l'amour de Dieu en nous, et aussi parce que la pratique de ce commandement accomplit tous nos devoirs, toutes nos obligations envers le prochain.
    L'aimer comme soi-même, c'est renverser la barrière qui sépare le moi du toi, l'égoïsme, cause de toutes les divisions, transgression habituelle de ce commandement. L'homme qui aime ainsi son prochain, désire son bonheur comme le sien propre et y contribue selon ses forces, comme s'il s'agissait de lui-même.
  • 22.40 De ces deux commandements dépend la loi entière, ainsi que les prophètes. Grec : A ces deux commandements est suspendue...C'est-à-dire que tout ce qui est écrit dans la loi et même dans les prophètes (Matthieu 5.17, note) sur les rapports de l'homme avec Dieu et avec son prochain, tient par son essence même à ces deux commandements qui en sont la réalisation vivante.
    Par ces paroles Jésus a répondu pleinement a la question du légiste qui ne put que l'approuver de tout son cœur. (Marc 12.32)
    Cette réponse est aussi très remarquable parce qu'elle montre que, déjà dans l'Ancien Testament, l'amour est le fondement de toute obéissance. C'est là le point central d'union entre les deux alliances. Seulement, par l'Evangile, cet amour a été plus complètement révélé de la part de Dieu et plus abondamment réalise dans le cœur de ses enfants.
  • 22.42 en disant : Que vous semble-t-il du Christ ? De qui est-il fils ? Ils lui disent : De David. 41 à 46 La question de Jésus : de qui le Christ est-il le fils ?
    Comparer Marc 12.35-37 ; Luc 20.41-44.
    - Les pharisiens s'étaient assemblés quand le légiste posa à Jésus la question précédente (versets 34,35) Le Sauveur en profite pour adresser à son tour à ses adversaires une question dont le but n'était point seulement de leur montrer leur ignorance, de les embarrasser et de les forcer au silence, (verset 46) mais de réveiller en eux, si possible, une idée plus élevée de celui qu'ils attendaient comme Messie. C'était là précisément le point essentiel sur lequel portaient toutes leurs attaques contre lui.
    Quelle est votre opinion sur le Messie que vous attendez ? De qui doit-il être le descendant, selon les prophéties ?
    Les pharisiens et le docteur de la loi répondent sans hésiter, conformément aux prophéties qu'ils connaissaient bien. Et tel est aussi l'enseignement du Nouveau Testament. (Matthieu 1.1 ; Luc 1.32,69 ; 3.31 ; Romains 1.3 ; 2Timothée 2.8)
  • 22.44 Le Seigneur a dit à mon Seigneur : Assieds-toi à ma droite jusqu'à ce que j'aie mis tes ennemis sous tes pieds ? Psaumes 110.1 cité d'après les Septante, conformes à l'hébreu.
    Seulement, tandis qu'on lit dans le Psaume et dans la citation qu'en fait Luc 20.43 ces mots : "jusqu'à ce que j'aie mis tes ennemis pour marche-pied de tes pieds," le vrai texte de Matthieu, ici rétabli, porte sous tes pieds. Marc 12.36 cite de la même manière.
  • 22.45 Si donc David l'appelle Seigneur, comment est-il son fils ? Puisque David, parlant sous l'inspiration de l'Esprit de Dieu (grec en esprit), donne au Messie un titre divin, et rappelle un oracle de l'Eternel qui lui a dit : Assieds-toi à ma droite, c'est-à-dire prends part à ma puissance et à la domination de l'univers, comment le Messie ne serait-il que le descendant de David selon la chair ?
    N'y a-t-il pas contradiction entre sa condition de fils de David et la qualité de Seigneur que David lui-même lui attribue ?
    Evidemment une telle question devait élever la pensée des auditeurs de Jésus à l'idée d'un Messie tout autre que le roi politique et terrestre qu'ils attendaient. Elle devait les amener à reconnaître la nature divine du Messie, proclamée déjà par la révélation prophétique. (Esaïe 9.5 ; Michée 5.1,3 ; Zacharie 12.10 ; Malachie 3.1)
    Ce n'est qu'en admettant que le Messie, descendant de David selon la chair, était selon l'esprit un être supérieur, divin, qu'ils pouvaient sortir de l'insoluble contradiction dans laquelle Jésus les acculait.
    Mais ils eussent perdu par là même tout motif de le condamner comme blasphémateur. (Jean 5.18 ; 10.33 ; Matthieu 26.63)
    Le silence qu'ils gardent (verset 46) prouve qu'ils ne surent que répondre, et peut-être un homme tel que le légiste (Marc 12.34) en prit-il occasion de réfléchir à cette importante question.
    - Ce récit, soigneusement rapporté par les trois premiers évangélistes, a fourni une abondante pâture à la critique rationaliste. Elle nie que le Psaume Psaumes 110 soit de David ; elle nie qu'il renferme aucune prophétie messianique, malgré les théologiens juifs qui l'ont toujours rapporté au Messie, malgré les auteurs du Nouveau Testament, qui reconnaissent unanimement le caractère messianique de ce Psaume (Actes 2.34 ; 1Corinthiens 15.25 et suivants Hébreux 1.13 ; 10.13, etc.) ; malgré Jésus lui-même, qui, soit dans notre passage, soit au moment le plus solennel du procès qui devait aboutir à sa condamnation, (Matthieu 26.64) s'applique à lui-même la parole du psalmiste. La même critique fait dire à Jésus précisément le contraire de ce qu'il dit, prétendant, par exemple, que tout son raisonnement tend à prouver qu'il ne pouvait pas être fils de David, ou que, s'il était fils de David, il ne pouvait pas être le Messie, etc.
    On trouvera une discussion lumineuse et la réfutation de toutes ces erreurs dans le Commentaire sur l'évangile de saint Luc de M. Godet, Luc 20.41-44.
  • 22.46 Et personne ne pouvait lui répondre un mot ; et depuis ce jour-là, personne n'osa plus l'interroger. Plus, jusqu'au grand interrogatoire final. (Matthieu 26.57 et suivants)
    Ici se termine le ministère de Jésus au milieu de ses adversaires.