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Matthieu 15-17 (Annotée Neuchâtel)

   1 Alors des scribes et des pharisiens venus de Jérusalem s'approchent de Jésus, disant : 2 Pourquoi tes disciples transgressent-ils la tradition des anciens ? car ils ne se lavent point les mains lorsqu'ils prennent leurs repas. 3 Mais lui, répondant, leur dit : Pourquoi, vous aussi, transgressez-vous le commandement de Dieu à cause de votre tradition ? 4 Car Dieu a commandé, disant : Honore ton père et ta mère ; et que celui qui maudit père ou mère soit mis à mort. 5 Mais vous, vous dites : Celui qui aura dit à son père ou à sa mère : Ce dont tu pourrais être assisté par moi est une offrande... Il n'honorera certainement pas son père ou sa mère ! 6 Et vous avez annulé la loi de Dieu à cause de votre tradition. 7 Hypocrites, Esaïe a bien prophétisé de vous, en disant : 8 Ce peuple m'honore de ses lèvres ; mais leur coeur est fort éloigné de moi. 9 Mais c'est en vain qu'ils me rendent un culte, enseignant des doctrines qui ne sont que des commandements d'hommes.
   10 Et ayant appelé à lui la foule, il leur dit : Ecoutez et comprenez : 11 ce n'est pas ce qui entre dans la bouche qui souille l'homme ; mais ce qui sort de la bouche, c'est là ce qui souille l'homme. 12 Alors ses disciples s'approchant, lui dirent : Sais-tu que les pharisiens, en entendant ces paroles, ont été scandalisés ? 13 Mais il leur répondit : Toute plante que mon Père céleste n'a point plantée sera déracinée. 14 Laissez-les ; ce sont des aveugles conducteurs d'aveugles. Que si un aveugle conduit un aveugle, ils tomberont tous deux dans la fosse. 15 Et Pierre, prenant la parole, lui dit : Explique-nous cette parabole. 16 Sur quoi il dit : Vous aussi, êtes- vous encore sans intelligence ? 17 Ne comprenez-vous pas que tout ce qui entre dans la bouche va dans le ventre et est rejeté au lieu secret ? 18 Mais ce qui sort de la bouche vient du coeur ; et c'est là ce qui souille l'homme. 19 Car du coeur sortent les mauvaises pensées, les meurtres, les adultères, les fornications, les larcins, les faux témoignages, les calomnies. 20 Ce sont ces choses-là qui souillent l'homme ; mais de manger sans s'être lavé les mains, cela ne souille point l'homme.
   21 Et Jésus, étant parti de là, se retira dans le territoire de Tyr et de Sidon. 22 Et voici, une femme cananéenne, sortant de ces contrées, criait, disant : Aie pitié de moi, Seigneur, fils de David ; ma fille est cruellement tourmentée par le démon ! 23 Mais il ne lui répondit pas un mot. Et ses disciples s'étant approchés le priaient disant : Renvoie-la, car elle crie derrière nous. 24 Et il répondit : Je n'ai été envoyé qu'aux brebis perdues de la maison d'Israël. 25 Mais elle, s'étant approchée, se prosternait devant lui, disant : Seigneur, secours-moi ! 26 Il répondit : Il n'est pas permis de prendre le pain des enfants et de le jeter aux petits chiens. 27 Mais elle dit : Oui, Seigneur, car aussi les petits chiens mangent les miettes qui tombent de la table de leurs maîtres. 28 Alors Jésus, répondant, lui dit : femme, ta foi est grande ! Qu'il te soit fait comme tu le veux. Et dès cette heure-là, sa fille fut guérie.
   29 Et Jésus, partant de là, vint près de la mer de Galilée ; et étant monté sur la montagne, il s'y assit. 30 Alors de grandes foules vinrent à lui, ayant avec elles des boiteux, des aveugles, des muets, des estropiés et beaucoup d'autres qu'ils jetèrent à ses pieds ; et il les guérit. 31 De sorte que la foule était dans l'admiration de voir des muets qui parlaient, des estropiés qui étaient guéris, des boiteux qui marchaient, des aveugles qui voyaient ; et ils glorifiaient le Dieu d'Israël. 32 Mais Jésus ayant appelé à lui ses disciples, leur dit : Je suis ému de compassion envers cette foule ; car il y a déjà trois jours qu'ils restent auprès de moi, et ils n'ont rien à manger ; et je ne veux pas les renvoyer à jeun, de peur qu'ils ne défaillent en chemin. 33 Et ses disciples lui disent : D'où aurions-nous, dans un désert, assez de pain pour rassasier une si grande foule ? 34 Et Jésus leur dit : Combien avez-vous de pains ? Et ils dirent : Sept, et quelques petits poissons. 35 Et ayant commandé à la foule de s'asseoir à terre, 36 il prit les sept pains et les poissons, et ayant rendu grâces, il les rompit, et il les donnait à ses disciples, et ses disciples à la foule. 37 Et tous mangèrent et furent rassasiés ; et on emporta sept corbeilles pleines des morceaux qui restaient. 38 Or ceux qui en avaient mangé étaient quatre mille hommes, sans compter les femmes et les petits enfants. 39 Alors Jésus ayant renvoyé les foules, monta dans la barque, et il vint au territoire de Magdala.

Matthieu 16

   1 Alors les pharisiens et les sadducéens s'approchant de lui, lui demandèrent, pour le tenter, de leur montrer un signe venant du ciel. 2 Mais répondant il leur dit : Quand le soir est venu, vous dites : Il fera beau temps, car le ciel est rouge ; 3 et le matin, vous dites : y aura aujourd'hui de l'orage, car le ciel est d'un rouge sombre. Hypocrites, vous savez bien discerner l'apparence du ciel, et vous ne pouvez discerner les signes des temps ? 4 Une génération méchante et adultère demande un signe ; mais il ne lui sera donné aucun autre signe que le signe de Jonas. Et les laissant, il s'en alla.
   5 Et les disciples, en passant à l'autre bord, avaient oublié de prendre des pains. 6 Or Jésus leur dit : Gardez-vous avec soin du levain des pharisiens et des sadducéens. 7 Mais ils raisonnaient en eux-mêmes, disant : C'est parce que nous n'avons point pris de pains. 8 Et Jésus, connaissant cela, dit : Pourquoi raisonnez-vous en vous-mêmes, gens de peu de foi, sur ce que vous n'avez point pris de pains ? 9 Ne comprenez-vous pas encore ? et ne vous rappelez-vous pas les cinq pains des cinq mille, et combien vous en remportâtes de paniers ; 10 ni les sept pains des quatre mille, et combien vous en remportâtes de corbeilles ? 11 Comment ne comprenez-vous pas que ce n'est pas de pains que je vous ai parlé ? Mais gardez-vous du levain des pharisiens et des sadducéens ! 12 Alors ils comprirent que ce n'était pas du levain du pain qu'il leur avait dit de se garder, mais de la doctrine des pharisiens et des sadducéens.
   13 Et Jésus étant arrivé sur le territoire de Césarée de Philippe, interrogeait ses disciples, disant : Qui disent les hommes que je suis, moi le fils de l'homme ? 14 Et ils dirent : Les uns, Jean-Baptiste ; d'autres, Elie ; d'autres, Jérémie, ou l'un des prophètes. 15 Il leur dit : Mais vous, qui dites-vous que je suis ? 16 Simon Pierre répondant dit : Tu es le Christ, le Fils du Dieu vivant. 17 Et Jésus répondant lui dit : Heureux es-tu, Simon, fils de Jona ; parce que ce ne sont pas la chair et le sang qui t'ont révélé cela, mais c'est mon Père qui est dans les cieux. 18 Et moi aussi je te dis que tu es Pierre et que sur ce roc-là je bâtirai mon Eglise, et les portes du séjour des morts ne prévaudront point contre elle. 19 Et je te donnerai les clefs du royaume des cieux ; et ce que tu auras lié sur la terre sera lié dans les cieux ; et ce que tu auras délié sur la terre sera délié dans les cieux. 20 Alors il défendit à ses disciples de dire à personne qu'il était, lui, le Christ.
   21 Dès lors Jésus commença à montrer à ses disciples qu'il lui fallait aller à Jérusalem, et souffrir beaucoup de la part des anciens et des principaux sacrificateurs et des scribes, et être mis à mort, et ressusciter le troisième jour. 22 Et Pierre, l'ayant pris à part, se mit à le reprendre, disant : A Dieu ne plaise, Seigneur, cela ne t'arrivera certainement pas. 23 Mais lui, s'étant tourné, dit à Pierre : Va arrière de moi, Satan, tu m'es en scandale, parce que tu ne penses pas les choses qui sont de Dieu, mais celles qui sont des hommes. 24 Alors Jésus dit à ses disciples : Si quelqu'un veut venir après moi, qu'il renonce à lui-même, et qu'il se charge de sa croix, et qu'il me suive. 25 Car quiconque voudra sauver sa vie, la perdra ; et quiconque perdra sa vie à cause de moi, la trouvera. 26 Car que servira-t-il à un homme de gagner le monde entier, s'il perd son âme ? ou que donnera l'homme en échange de son âme ? 27 Car le fils de l'homme doit venir dans la gloire de son Père, avec ses anges ; et alors il rendra à chacun selon ses oeuvres. 28 En vérité, je vous dis. qu'il y a quelques-uns de ceux qui sont ici présents, qui ne goûteront point la mort qu'ils n'aient vu le fils de l'homme venant en son règne.

Matthieu 17

   1 Et six jours après, Jésus prend avec lui Pierre et Jacques et Jean son frère, et les mène à l'écart sur une haute montagne. 2 Et il fut transfiguré en leur présence, et son visage resplendit comme le soleil, tandis que ses vêtements devinrent blancs comme la lumière. 3 Et voici, Moïse et Elie leur apparurent, s'entretenant avec lui. 4 Alors Pierre, prenant la parole, dit à Jésus : Seigneur, il est bon que nous soyons ici ; si tu le veux, faisons ici trois tentes, une pour toi, et une pour Moïse, et une pour Elie. 5 Comme il parlait encore, voici, une nuée lumineuse les couvrit : et voici, une voix sortant de la nuée, dit : Celui-ci est mon Fils bien-aimé, en qui je me complais ; écoutez-le. 6 Ce que les disciples ayant entendu, ils tombèrent sur leur face et furent saisis d'une très grande crainte. 7 Mais Jésus s'étant approché, les toucha et leur dit : Levez-vous et n'ayez point peur. 8 Alors ayant levé les yeux, ils ne virent personne que Jésus seul.
   9 Et comme ils descendaient de la montagne, Jésus leur commanda, disant : Ne parlez à personne de cette vision, jusqu'à ce que le fils de l'homme soit ressuscité d'entre les morts. 10 Et les disciples l'interrogèrent, disant : Pourquoi donc les scribes disent-ils qu'il faut qu'Elie vienne premièrement ? 11 Et il répondit : Il est vrai qu'Elie doit venir et rétablir toutes choses. 12 Mais je vous dis qu'Elie est déjà venu, et ils ne l'ont point reconnu, mais ils lui ont fait tout ce qu'ils ont voulu. C'est de même aussi que le fils de l'homme doit souffrir de leur part. 13 Les disciples comprirent alors que c'était de Jean-Baptiste qu'il leur parlait.
   14 Et lorsqu'ils furent arrivés près de la foule, un homme s'approcha de lui et se jeta à genoux devant lui, 15 disant : Seigneur, aie pitié de mon fils, parce qu'il est lunatique, et il est bien malade ; car il tombe souvent dans le feu et souvent dans l'eau. 16 Et je l'ai amené à tes disciples ; et ils n'ont pu le guérir. 17 Et Jésus répondant, dit : O génération incrédule et perverse ! jusques à quand serai-je avec vous ? jusques à quand vous supporterai-je ? Amenez-le-moi ici. 18 Et Jésus le réprimanda, et le démon sortit de lui ; et dès cette heure-là l'enfant fut guéri. 19 Alors les disciples s'approchèrent de Jésus en particulier, et lui dirent : Pourquoi n'avons-nous pas pu le chasser ? 20 Et il leur dit : A cause de votre peu de foi. Car, en vérité, je vous dis que si vous avez de la foi comme un grain de sénevé, vous direz à cette montagne : Transporte-toi d'ici là, et elle se transportera, et rien ne vous sera impossible. 21 Mais cette sorte de démons ne sort que par la prière et par le jeûne.
   22 Or, comme ils se trouvaient ensemble dans la Galilée, Jésus leur dit : Le fils de l'homme doit être livré entre les mains des hommes ; 23 et ils le feront mourir ; et le troisième jour il ressuscitera. Et ils furent fort attristés.
   24 Or, comme ils arrivaient à Capernaüm, ceux qui percevaient les deux drachmes s'approchèrent de Pierre, et lui dirent : Votre Maître ne paie-t-il pas les deux drachmes ? 25 Il dit : Oui. Et quand il fut entré dans la maison, Jésus le prévint, disant : Que t'en semble, Simon ? les rois de la terre, de qui prennent-ils des tributs ou des impôts ? de leurs fils, ou des étrangers ? 26 Pierre lui dit : Des étrangers. Jésus lui répondit : Les fils en sont donc exempts. 27 Mais afin que nous ne les scandalisions point, va à la mer, jette un hameçon, et prends le premier poisson qui montera ; et quand tu lui auras ouvert la bouche, tu trouveras un statère ; prends-le, et le leur donne pour moi et pour toi.

Références croisées

15:1 Mc 7:1-13, Mt 5:20, Mt 23:2, Mt 23:15-28, Lc 5:30, Ac 23:9, Lc 5:17, Lc 5:21
Réciproques : Pr 26:5, Mt 7:29, Mt 16:1, Mc 3:22
15:2 Mc 7:2, Mc 7:5, Gn 1:14, Col 2:8, Col 2:20-23, 1P 1:18
Réciproques : Dt 4:2, 2Ch 17:9, Est 3:3, Ec 7:16, Es 29:13, Ml 2:8, Mt 15:20, Mt 23:3, Mt 23:24, Mc 2:24, Mc 7:3, Lc 6:2, Lc 11:38, Lc 20:3, Ga 1:14, He 12:3, Jc 4:8
15:3 Mt 7:3-5, Mc 7:6-8, Mc 7:13, Col 2:8, Col 2:23, Tt 1:14
Réciproques : Ex 21:17, Est 3:3, Es 5:20, Os 4:6, Mt 5:19, Mc 2:24, Mc 7:9, Lc 11:38, Lc 20:3, Ga 1:14, Col 2:22, 1P 1:18, 2P 3:16
15:4 Mt 4:10, Mt 5:17-19, Es 8:20, Rm 3:31, Mt 19:19, Ex 20:12, Lv 19:3, Dt 5:16, Pr 23:22, Ep 6:1, Ex 21:17, Lv 20:9, Dt 21:18-21, Dt 27:16, Pr 20:20, Pr 30:17
Réciproques : Gn 47:12, Nb 30:5, 1S 22:3, 2S 15:3, Ps 119:139, Pr 28:24, Pr 30:11, Ez 22:7, Ml 1:6, Mt 16:12, Mc 7:10, Rm 1:30, Rm 7:9, Ep 6:2, Col 3:20, 1Tm 5:4
15:5 Mt 23:16-18, Am 7:15-17, Mc 7:10-13, Ac 4:19, Ac 5:29, Lv 27:9-34, Pr 20:25, Mc 7:11-12
Réciproques : Gn 45:11, Pr 11:9, Ac 28:10
15:6 1Tm 5:3-4, 1Tm 5:8, 1Tm 5:16, Ps 119:126, Ps 119:139, Jr 8:8, Os 4:6, Ml 2:7-9, Mc 7:13, Rm 3:31
Réciproques : Gn 45:11, 1R 12:33, 2R 16:10, Ps 119:99, Es 50:11, Jr 18:15, Ez 34:18, Ml 1:6, Mt 22:36, Mt 23:16, Ac 28:10, 1Co 3:12, Ga 1:14, 2Tm 3:2, 2P 3:16, Ap 22:18
15:7 Mt 7:5, Mt 23:23-29, Mc 7:6, Ac 28:25-27
Réciproques : Lv 13:8, Ps 73:27, Es 10:6, Es 29:13, Es 58:2, Mt 6:2, Mt 16:3, Lc 13:15, Lc 18:12, Jn 4:23, Jn 8:48, Jn 12:38, 1P 2:1
15:8 Es 29:13, Ez 33:31, Jn 1:47, 1P 3:10, Pr 23:26, Jr 12:2, Ac 8:21, He 3:12
Réciproques : Lv 3:3, Lv 13:8, 1S 7:3, 1S 21:7, 1R 12:32, Ps 17:1, Ps 73:27, Es 45:19, Es 48:1, Jr 2:5, Jr 34:15, Jr 42:1, Ez 20:3, Ez 33:30, Jn 4:24, Ep 5:19
15:9 Ex 20:7, Lv 26:16, Lv 26:20, 1S 25:21, Ps 39:6, Ps 73:13, Ec 5:2-7, Es 1:13-15, Es 58:1-3, Ml 3:14, Mc 7:7, 1Co 15:2, Jc 2:20, Dt 12:32, Pr 30:5-6, Es 29:13, Col 2:18-22, 1Tm 1:4, 1Tm 4:1-3, 1Tm 4:6, 1Tm 4:7, Tt 1:14, He 13:9, Ap 22:18
Réciproques : Ex 27:8, Jg 17:13, 1R 12:32, 2R 16:10, Es 45:19, Es 48:1, Es 55:2, Ez 20:3, Am 4:5, Jn 4:24, Ac 17:23, 1Co 15:14, Jc 1:26
15:10 1R 22:28, Mc 7:14, Mc 7:16, Lc 20:45-47, Mt 13:19, Mt 24:15, Es 6:9, Es 55:3, Lc 24:45, Ep 1:17, Col 1:9, Jc 1:5
Réciproques : Dt 9:3, 2Ch 18:27, Mt 15:16, Mt 23:1, Mc 4:9, Lc 12:57, Ac 8:30
15:11 Mc 7:15, Lc 11:38-41, Ac 10:14-15, Ac 11:8-9, Rm 14:14, Rm 14:17, Rm 14:20, 1Tm 4:4-5, Tt 1:15, He 13:9, Mt 15:18-20, Mt 12:34-37, Ps 10:7, Ps 12:2, Ps 52:2-4, Ps 58:3-4, Es 37:23, Es 59:3-5, Es 59:13-15, Jr 9:3-6, Rm 3:13-14, Jc 3:5-8, 2P 2:18
Réciproques : Lv 11:2, Lv 11:8, Col 2:16, Jc 3:6
15:12 Mt 17:27, 1R 22:13-14, 1Co 10:32-33, 2Co 6:3, Ga 2:5, Jc 3:17
Réciproques : Pr 29:25, Mt 3:7, Mt 11:6, Mt 24:3, Mc 10:2, Lc 14:21, Jn 9:40
15:13 Mt 13:40-41, Ps 92:13, Es 60:21, Jn 15:2, Jn 15:6, 1Co 3:12-15
Réciproques : Jg 17:13, 1R 14:15, 2R 4:39, Ec 3:2, Am 4:5, Mc 11:20, Ac 5:38, Rm 6:5, 2Tm 2:18, Ap 22:18
15:14 Os 4:17, 1Tm 6:5, Mt 23:16-24, Es 9:16, Es 42:19, Es 56:10, Ml 2:8, Lc 6:39, Jr 5:31, Jr 6:15, Jr 8:12, Ez 14:9-10, Mi 3:6-7, 2P 2:1, 2P 2:17, Ap 19:20, Ap 22:15
Réciproques : Dt 27:18, 2R 17:28, Ps 119:99, Pr 4:19, Pr 9:8, Pr 16:22, Es 3:12, Es 8:15, Es 43:27, Es 51:18, Es 60:2, Jr 14:16, Jr 23:1, Jr 23:32, Jr 27:15, Lm 4:14, Os 4:6, Os 4:9, Am 4:5, Mi 3:5, So 1:17, Za 11:3, Za 11:9, Za 11:15, Ml 2:12, Mt 16:4, Mt 21:27, Mc 8:13, Mc 11:33, Lc 13:15, Lc 20:8, Jn 3:10, Jn 12:40, Ac 19:9, Rm 1:24, Rm 2:19, 1Co 12:2, 1Co 14:38, 1Tm 1:7, Ap 22:11
15:15 Mt 13:36, Mc 4:34, Mc 7:17, Jn 16:29
Réciproques : Mc 4:13, Mc 9:28, Lc 8:9, Ac 8:34
15:16 Mt 15:10, Mt 13:51, Mt 16:9, Mt 16:11, Es 28:9-10, Mc 6:52, Mc 7:18, Mc 8:17-18, Mc 9:32, Lc 9:45, Lc 18:34, Lc 24:45, He 5:12
Réciproques : Pr 7:7, Ez 17:12, Mt 13:36, Mt 16:7, Mc 7:15, Mc 16:14, Rm 1:31
15:17 Mt 7:19-20, Lc 6:45, 1Co 6:13, Col 2:21-22, Jc 3:6, 2R 10:27
Réciproques : Ez 17:12, Mt 13:51, Mt 16:9, Mc 7:18, Mc 7:19, Mc 8:17, Mc 16:14
15:18 Mt 15:11, Mt 12:34, 1S 24:13, Ps 36:3, Pr 6:12, Pr 10:32, Pr 15:2, Pr 15:28, Lc 19:22, Jc 3:6-10, Ap 13:5-6
Réciproques : Lv 18:24, Es 55:7, Ga 5:19, Tt 1:15, Jc 1:14
15:19 Gn 6:5, Gn 8:21, Pr 4:23, Pr 6:14, Pr 22:15, Pr 24:9, Jr 17:9, Mc 7:21-23, Rm 3:10-19, Rm 7:18, Rm 8:7-8, Ga 5:19-21, Ep 2:1-3, Tt 3:2-6, Mt 9:4, Ps 119:113, Es 55:7, Es 59:7, Jr 4:14, Ac 8:22, Jc 1:13-15
Réciproques : Ex 20:15, Lv 15:19, Nb 19:22, Dt 15:9, 1S 24:13, Ps 14:1, Pr 6:19, Pr 10:16, Pr 12:17, Pr 15:26, Ec 7:22, Ec 9:3, Es 10:12, Es 32:6, Es 65:2, Za 8:17, Ml 2:15, Mt 5:37, Mt 23:25, Mt 23:28, Lc 11:39, Ac 8:20, Ac 13:10, Rm 7:5, 2Co 10:5, Ep 5:3, Col 3:5, 1Th 4:3, Jc 4:1, Ap 9:21, Ap 13:6
15:20 1Co 3:16-17, 1Co 6:9-11, 1Co 6:18-20, Ep 5:3-6, Ap 21:8, Ap 21:27, Mt 15:2, Mt 23:25-26, Mc 7:3-4, Lc 11:38-40
Réciproques : Lv 11:8, Nb 19:22, Ec 9:3, Jr 4:14, Mt 23:28, 1Co 6:13, Jc 1:14
15:21 Mc 7:24, Mt 10:5-6, Mt 11:21-23, Gn 49:13, Js 11:8, Js 13:6, Js 19:28-29, Jg 1:31
Réciproques : Gn 42:14, 1R 17:9, Mt 16:13, Lc 6:17, Jn 4:43, Ac 10:38
15:22 Mt 3:8-9, Ps 45:12, Ez 3:6, Mc 7:26, Mt 9:27, Mt 17:15, Ps 4:1, Ps 6:2, Lc 17:13, Lc 18:13, Mt 1:1, Mt 20:30-31, Mt 22:42-45, Lc 18:38-39, Jn 7:41-42, Mt 17:15, Mc 7:25, Mc 9:17-22
Réciproques : Gn 32:25, Rt 2:10, 1R 8:41, 1R 17:9, Ps 80:4, Ct 5:6, Es 30:18, Es 62:6, Mt 4:24, Mt 7:8, Mt 12:23, Mc 9:18, Mc 9:22, Mc 10:47, Lc 6:18, Lc 9:38, Lc 11:8, Jn 4:46, Jn 11:6, Jn 12:21, Rm 1:3
15:23 Gn 42:7, Dt 8:2, Ps 28:1, Lm 3:8, Mt 14:15, Mc 10:47-48
Réciproques : 2R 4:27, 2R 5:10, Jb 30:20, Mt 20:31, Mc 6:36, Mc 7:27, Mc 8:33, Lc 4:38, Lc 9:12, Lc 18:5, Jn 8:6
15:24 Mt 9:36, Mt 10:5-6, Es 53:6, Jr 50:6-7, Ez 34:5-6, Ez 34:16, Ez 34:23, Lc 15:4-6, Ac 3:25-26, Ac 13:46, Rm 15:8
Réciproques : Nb 27:17, Dt 22:1, Jg 6:37, Ps 119:176, Es 49:5, Ez 3:4, Za 11:4, Mt 18:11, Lc 17:18, Lc 19:10, Jn 1:11
15:25 Mt 20:31, Gn 32:26, Os 12:4, Lc 11:8-10, Lc 18:1-8, Mt 14:33, Mc 9:22, Mc 9:24
Réciproques : Mt 8:2, Mt 9:18, Mt 20:20, Ep 6:18
15:26 Mt 7:6, Mc 7:27-28, Ac 22:21-22, Rm 9:4, Ga 2:15, Ep 2:12, Ph 3:2, Ap 22:15
Réciproques : 2S 9:8, Es 56:3, Mt 8:8, Lc 15:19
15:27 Mt 8:8, Gn 32:10, Jb 40:4-5, Jb 42:2-6, Ps 51:4-5, Ez 16:63, Dn 9:18, Lc 7:6-7, Lc 15:18-19, Lc 18:13, Lc 23:40-42, Rm 3:4, Rm 3:19, 1Co 15:8-9, 1Tm 1:13-15, Mt 5:45, Lc 16:21, Rm 3:29, Rm 10:12, Ep 3:8, Ep 3:19
Réciproques : 2S 9:8, 2R 5:11, Ct 6:5, Es 56:3
15:28 Jb 13:15, Jb 23:10, Lm 3:32, Mt 8:10, Mt 14:31, 1S 2:30, Lc 17:5, Rm 4:19-20, 2Th 1:3, Mt 8:13, Mt 9:29-30, Ps 145:19, Mc 5:34, Mc 7:29-30, Mc 9:23-24, Lc 7:9, Lc 7:50, Lc 18:42-43, Jn 4:50-53
Réciproques : 1R 10:13, 1R 17:15, Ct 6:5, Mt 17:18, Mc 1:42, Mc 8:8, Mc 10:52, Lc 7:10, Jn 2:4, Ac 14:9, Rm 2:26
15:29 Mc 7:31, Mt 4:18, Js 12:3, Es 9:1, Mc 1:16, Lc 5:1, Jn 6:1, Jn 6:23, Jn 21:1, Mt 5:1, Mt 13:2
Réciproques : Mc 6:33, Jn 6:3
15:30 Mt 4:23-24, Mt 11:4-5, Mt 14:35-36, Ps 103:3, Es 35:5-6, Mc 1:32-34, Mc 6:54-56, Lc 6:17-19, Lc 7:21-22, Ac 2:22, Ac 5:15-16, Ac 19:11-12
Réciproques : Mt 8:1, Mt 9:33, Mt 12:23, Mt 13:2, Mt 18:8, Mt 19:2, Mc 9:43, Lc 5:15, Jn 5:3, Jn 6:2, Ac 8:7
15:31 Mt 9:33, Mc 7:37, Mt 18:8, Mc 9:43, Lc 14:13, Lc 14:21, Mt 21:14, Ac 3:2-11, Ac 14:8-10, Mt 9:8, Ps 50:15, Ps 50:23, Mc 2:12, Lc 7:16, Lc 17:15-18, Lc 18:43, Jn 9:24, Gn 32:28, Gn 33:20, Ex 24:10
Réciproques : Es 35:6, Mt 4:23, Mt 8:27, Mt 11:5, Mt 12:23, Mt 19:2, Mc 1:27, Lc 5:15, Lc 7:22, Jn 6:2, Ac 4:21, Ac 5:16, Ac 8:7
15:32 Mt 9:36, Mt 14:14, Mt 20:34, Mc 8:1-2, Mc 9:22, Lc 7:13, He 4:15, Mt 12:40, Mt 27:63, Ac 27:33, Mt 6:32-33, Lc 12:29-30, 1S 14:28-31, 1S 30:11-12, Mc 8:3
Réciproques : Gn 21:17, Mc 6:34, Mc 6:37, Lc 9:12, Lc 14:13, Ac 27:34, Jc 2:16
15:33 Nb 11:21-22, 2R 4:42-44, Mc 6:37, Mc 8:4-5, Jn 6:5-7, Mt 14:15, Lc 9:13, Jn 6:8-9
Réciproques : Nb 11:13, 1R 17:12, 2R 4:43, Mt 6:31, Mt 14:17, Mt 14:20, Mt 15:37
15:34 Mt 16:9-10, Lc 24:41-42, Jn 21:9-10
Réciproques : 1R 17:12, 2R 4:2, 2R 4:43, Mt 14:17, Mc 6:38, Mc 8:5, Mc 8:20
15:35 Mt 14:19-21, Mc 6:39-40, Lc 9:14-16, Jn 6:10
Réciproques : Mc 8:6
15:36 Mt 26:26-27, 1S 9:13, Lc 22:19, Lc 24:30, Jn 6:11, Ac 27:35, Rm 14:6, 1Co 10:31, 1Tm 4:3-4
Réciproques : 1R 17:14, Mt 14:19, Mc 6:41, Mc 8:6, Lc 9:16, Jn 6:10
15:37 Mt 15:33, Mt 14:20-21, Ps 107:9, Lc 1:53, Mt 16:9-10, Mc 8:8-9, Mc 8:19-21
Réciproques : 2R 4:6, 2R 4:43, 2Ch 31:10, Ps 78:25, Mc 6:42, Lc 9:17, Jn 6:12
15:38 Réciproques : Mt 14:20, Mt 16:10, Mc 6:42, Lc 9:17, Jn 6:12
15:39 Mt 14:22, Mc 8:10
Réciproques : Mt 13:36, Mt 16:5
15:1 Mt 5:20, Mt 9:11, Mt 12:14, Mt 15:1, Mt 22:15, Mt 22:34, Mt 23:2, Mt 27:62, Mt 16:6, Mt 16:11, Mt 3:7-8, Mt 22:23, Mc 12:18, Lc 20:27, Ac 4:1, Ac 5:17, Ac 23:6-8, Mt 19:3, Mt 22:18, Mt 22:35, Mc 10:2, Mc 12:15, Lc 10:25, Lc 11:16, Lc 11:53, Lc 11:54, Lc 20:23, Jn 8:6, Mt 12:38-39, Mc 8:11-13, Lc 11:16, Lc 11:29, Lc 11:30, Lc 12:54-56, Jn 6:30-31, 1Co 1:22
Réciproques : Ex 17:2, Jg 6:36, 2R 20:9, Pr 26:5, Es 7:11, Es 38:8, Lc 21:31, Lc 23:12, Jn 2:18, Jn 4:48, Jn 20:25, Ap 13:13
15:2 Lc 12:54-56
Réciproques : Gn 1:14, Dn 3:18
15:3 Mt 7:5, Mt 15:7, Mt 22:18, Mt 23:13, Lc 11:44, Lc 13:15, Mt 4:23, Mt 11:5, 1Ch 12:32
Réciproques : Gn 1:14, Est 1:13, Ec 3:1, Es 9:17, Mt 6:2, Mt 21:27, Lc 12:56, Rm 13:11
15:4 Mt 12:39-40, Mc 8:12, Mc 8:38, Ac 2:40, Jon 1:17, Lc 11:29-30, Mt 15:14, Gn 6:3, Os 4:17, Os 9:12, Mc 5:17-18, Ac 18:6
Réciproques : Dt 32:5, 2R 14:25, Es 57:3, Jr 7:29, Mt 12:41, Mt 21:17, Mt 27:40, Mc 11:33, Lc 9:41, Lc 20:8, Ac 19:9, Rm 2:22, Jc 4:4
15:5 Mt 15:39, Mc 8:13-14
Réciproques : Lc 24:3
15:6 Lc 12:15, Mt 16:12, Ex 12:15-19, Lv 2:11, Mc 8:15, Lc 12:1, 1Co 5:6-8, Ga 5:9, 2Tm 2:16-17, Mt 16:1
Réciproques : Ex 13:7, Pr 19:27, Mt 3:7, Mt 6:1, Mt 7:15, Mt 22:23, Mc 12:13, Lc 20:27, Lc 20:46, Jn 4:33, 1Co 5:8, Col 2:8, 2P 3:17
15:7 Mc 8:16-18, Mc 9:10, Lc 9:46, Mt 15:16-18, Ac 10:14
Réciproques : Mt 9:4, Mc 2:6, Lc 20:14
15:8 Jn 2:24-25, Jn 16:30, He 4:13, Ap 2:23, Mt 6:30, Mt 8:26, Mt 14:31, Mc 16:14
Réciproques : Ex 40:33, 2R 4:43, Mt 9:4, Mt 14:20, Mt 17:17, Mc 2:6, Mc 4:13, Mc 4:40, Mc 8:16, Mc 8:17, Lc 12:28, Lc 24:38, Jn 6:43
15:9 Mt 15:16-17, Mc 7:18, Lc 24:25-27, Ap 3:19, Mt 14:17-21, Mc 6:38-44, Lc 9:13-17, Jn 6:9-13
Réciproques : Ne 9:17, Mt 15:34, Mt 15:37, Mc 4:13, Mc 6:52, Mc 8:17, Lc 9:17, Jn 16:18, 2Th 2:5, He 2:1, He 12:5
15:10 Mt 15:34, Mt 15:38, Mc 8:5-9, Mc 8:17-21
Réciproques : Mt 15:37, Mc 8:8, Lc 9:17, He 12:5
15:11 Mc 4:40, Mc 8:21, Lc 12:56, Jn 8:43
Réciproques : Lv 2:11, Ez 17:12, Mt 3:7, Mt 7:15, Mt 13:51, Mt 15:16, Mt 16:1, Mt 22:16, Mc 7:18, Mc 8:15, 2P 3:17
15:12 Mt 15:4-9, Mt 23:13-28, Ac 23:8
Réciproques : Ex 12:8, Ex 12:15, Lv 2:11, Pr 19:27, Mt 3:7, Mt 16:6, Mt 22:16, Mc 8:15, Mc 8:21, Lc 20:27, Ac 4:1, 1Co 5:8
15:13 Mt 15:21, Ac 10:38, Mc 8:27, Lc 9:18-20, Mt 8:20, Mt 9:6, Mt 12:8, Mt 12:32, Mt 12:40, Mt 13:37, Mt 13:41, Mt 25:31, Dn 7:13, Mc 8:38, Mc 10:45, Jn 1:51, Jn 3:14, Jn 5:27, Jn 12:34, Ac 7:56, He 2:14-18
Réciproques : Ct 5:9, Ez 2:1, Mt 20:17, Mt 21:11, Mt 22:42, Mc 2:10, Lc 5:24, Jn 7:12, Ac 9:30
15:14 Mt 14:2, Mc 8:28, Ml 4:5, Mc 6:15, Lc 9:18-19, Jn 7:12, Jn 7:40, Jn 7:41, Jn 9:17
Réciproques : 1R 17:1, Mt 3:1, Mt 21:11, Jn 1:21, Jn 7:39, Jn 9:2
15:15 Mt 13:11, Mc 8:29, Lc 9:20
Réciproques : Jn 20:6
15:16 Mt 14:33, Mt 26:63, Mt 27:54, Ps 2:7, Mc 14:61, Jn 1:49, Jn 6:69, Jn 11:27, Jn 20:31, Ac 8:37, Ac 9:20, Rm 1:4, He 1:2-5, 1Jn 4:15, 1Jn 5:5, 1Jn 5:20, Dt 5:26, Ps 42:2, Dn 6:26, Ac 14:15, 1Th 1:9
Réciproques : Dt 32:4, Js 3:10, Ps 27:5, Ps 125:1, Pr 22:12, Jr 10:10, Mt 10:2, Mt 16:22, Mc 3:16, Mc 5:7, Mc 8:29, Lc 2:11, Lc 9:20, Jn 1:34, Jn 9:35, Jn 17:25, Jn 20:6, Rm 4:11, 1Co 12:3, 2Co 1:19, 2Co 3:3, Ph 3:8, 1Tm 3:15, He 12:22, 1Jn 5:1, Ap 20:9
15:17 Mt 5:3-11, Mt 13:16-17, Lc 10:23-24, Lc 22:32, 1P 1:3-5, 1P 5:1, Jn 1:42, Jn 21:15-17, Ga 1:11-12, Ga 1:16, Mt 11:25-27, Es 54:13, Lc 10:21-22, Jn 6:45, Jn 17:6-8, 1Co 2:9-12, Ga 1:16, Ep 1:17-18, Ep 2:8, Ep 3:5, Ep 3:18, Ep 3:19, Col 1:26-27, 1Jn 4:15, 1Jn 5:20
Réciproques : Ps 1:1, Ps 32:1, Ps 119:18, Pr 30:3, Es 29:11, Es 29:18, Es 32:4, Es 53:1, Dn 11:35, Mt 7:21, Mt 13:11, Mt 16:22, Mc 4:11, Mc 13:26, Lc 8:10, Lc 9:20, Jn 3:3, Jn 6:44, Jn 12:38, Ac 13:6, 1Co 2:10, 1Co 12:3, 1Co 14:6, 1Co 15:50, 2Co 1:19, 2Co 3:14, Ga 2:11, Ga 5:17, Ep 6:12, Ph 1:29, Ph 3:8, 1P 1:12
15:18 Mt 10:2, Jn 1:42, Ga 2:9, Es 28:16, 1Co 3:10-11, Ep 2:19-22, Ap 21:14, Za 6:12-13, 1Co 3:9, He 3:3-4, Mt 18:17, Ac 2:47, Ac 8:1, Ep 3:10, Ep 5:25-27, Ep 5:32, Col 1:18, 1Tm 3:5, 1Tm 3:15, Gn 22:17, 2S 18:4, Jb 38:17, Ps 9:13, Ps 69:12, Ps 107:18, Ps 127:5, Pr 24:7, Es 28:6, Es 38:10, 1Co 15:55, Ps 125:1-2, Es 54:17, Jn 10:27-30, Rm 8:33-39, He 12:28, Ap 11:15, Ap 21:1-4
Réciproques : Gn 48:14, Ex 40:8, Ex 40:18, Nb 23:23, 2S 7:13, 2S 7:16, 2S 22:2, 1R 7:21, 1R 15:4, 2Ch 4:4, 2Ch 14:11, Est 4:14, Ps 48:8, Ps 87:1, Ps 87:5, Ps 129:2, Ps 147:2, Pr 9:1, Pr 10:25, Ct 8:9, Es 14:32, Es 22:22, Es 26:1, Es 33:20, Es 54:10, Es 56:5, Es 62:12, Dn 2:34, Mi 5:4, Za 4:9, Mt 7:25, Lc 22:18, Ac 5:39, Ac 12:24, Ac 15:7, Ga 2:11, Ep 1:22, Ep 2:20, He 3:6, He 10:21, Ap 12:8
15:19 Ac 2:14-42, Ac 10:34-43, Ac 15:7, Es 22:22, Ap 1:18, Ap 3:7, Ap 9:1, Ap 20:1-3, Mt 18:18, Jn 20:23, 1Co 5:4-5, 2Co 2:10, 1Th 4:8, Ap 11:6
Réciproques : Lv 13:3, Mc 13:34, Lc 9:1, 1Tm 3:15
15:20 Mt 8:4, Mt 17:9, Mc 8:30, Mc 9:9, Lc 9:21, Lc 9:36, Jn 1:41, Jn 1:45, Jn 20:31, Ac 2:36, 1Jn 2:22, 1Jn 5:1
Réciproques : Jn 4:26
15:21 Mt 17:22-23, Mt 20:17-19, Mt 20:28, Mt 26:2, Mc 8:31, Mc 9:31-32, Mc 10:32-34, Lc 9:22, Lc 9:31, Lc 9:44, Lc 9:45, Lc 18:31-34, Lc 24:6-7, Lc 24:26, Lc 24:27, Lc 24:46, 1Co 15:3-4, Mt 26:47, Mt 27:12, 1Ch 24:1-19, Ne 12:7, Mt 27:63, Jn 2:19-21, Ac 2:23-32
Réciproques : Lv 16:7, 2S 1:2, 1R 22:2, Mt 12:40, Mt 17:9, Mt 17:12, Mt 20:18, Mt 20:19, Mt 26:32, Mt 28:6, Mc 9:9, Mc 10:33, Mc 14:28, Lc 2:46, Lc 17:25, Lc 24:44, Jn 11:8, Jn 11:53, Jn 18:4, Jn 20:9, Jn 21:19, Ac 21:12, Rm 1:30, He 12:2
15:22 Mt 16:16-17, Mt 26:51-53, Mc 8:32, Jn 13:6-8, 1R 22:13, Ac 21:11-13
Réciproques : Mt 19:13, Mc 6:36, Mc 9:10, Lc 9:23, Lc 9:45, Lc 10:40, Jn 13:8, Jn 20:9, Ac 10:14
15:23 Mt 4:10, Gn 3:1-6, Gn 3:17, Mc 8:33, Lc 4:8, 2Co 11:14-15, 2S 19:22, 1Ch 21:1, Za 3:1-2, Jn 6:70, Mt 18:7, Es 8:14, Rm 14:13, Rm 14:21, Mc 8:33, Rm 8:5-8, 1Co 2:14-15, Ph 3:19, Col 3:2
Réciproques : 2S 16:10, 1R 13:16, Jb 2:10, Ps 119:25, Mt 5:30, Lc 9:55, Lc 17:1, Rm 7:14, 1Co 3:1, Ga 2:11, Ga 5:17, Ph 1:10
15:24 Mt 10:38, Mc 8:34, Mc 10:21, Lc 9:23-27, Lc 14:27, Ac 14:22, Col 1:24, 1Th 3:3, 2Tm 3:12, He 11:24-26, Mt 27:32, Mc 15:21, Lc 23:26, Jn 19:17, 1P 4:1-2
Réciproques : Gn 22:12, Ex 39:21, Lv 3:17, Js 3:3, Js 5:3, Js 10:4, Jg 6:27, Jg 7:17, Rt 1:14, 1R 17:5, 1R 20:35, 2R 6:19, Est 4:13, Jb 36:21, Es 20:2, Jr 36:8, Mt 4:19, Mt 7:14, Mt 13:21, Mt 19:21, Lc 5:27, Lc 9:59, Jn 10:4, Jn 10:27, Jn 12:26, Ac 11:23, Rm 8:17, Ph 2:21, 1Th 1:6, Tt 2:12, He 13:13, 1P 2:21
15:25 Mt 10:39, Est 4:14, Est 4:16, Mc 8:35, Lc 17:33, Jn 12:25, Ac 20:23-24, Ap 12:11
Réciproques : Jg 16:30, 2R 1:14, Est 4:13, Ec 3:6, Jr 26:21, Mt 7:14, Mt 19:29, 1P 3:14
15:26 Mt 5:29, Jb 2:4, Mc 8:36, Lc 9:25, Mt 4:8-9, Jb 27:8, Lc 12:20, Lc 16:25, Ps 49:7-8, Mc 8:37
Réciproques : Gn 37:26, Gn 37:27, Gn 47:19, Nb 22:17, 2R 1:14, 2R 7:15, Jb 1:9, Jb 20:28, Jb 33:27, Ps 120:3, Pr 3:14, Pr 8:11, Pr 11:4, Pr 13:8, Pr 16:16, Pr 19:1, Pr 19:16, Pr 23:23, Ec 1:3, Ec 2:22, Ec 3:6, Ec 3:9, Es 47:14, Jr 2:8, Jr 26:21, Jr 41:8, Ez 7:19, Am 4:3, So 1:18, Mt 10:39, Mt 13:45, Mt 18:9, Mt 19:22, Lc 17:31, Ac 27:18, Ac 27:38, Rm 2:9, 1Co 14:6, Ph 3:7, 2Tm 2:14
15:27 Mt 24:30, Mt 25:31, Mt 26:64, Mc 8:38, Mc 14:62, Lc 9:26, Lc 21:27, Lc 22:69, Mt 13:41, Mt 13:49, Dn 7:10, Za 14:5, 2Th 1:7-10, Jud 1:14, Mt 10:41-42, Jb 34:11, Ps 62:12, Pr 24:12, Es 3:10-11, Jr 17:10, Jr 32:19, Ez 7:27, Rm 2:6, 1Co 8:8, 2Co 5:10, Ep 6:8, 1P 1:17, Ap 2:23, Ap 22:12-15
Réciproques : 2Ch 6:30, Jb 21:19, Pr 12:14, Ec 3:17, Es 59:18, Ez 18:20, Ez 18:30, Ez 24:14, Ez 33:20, Os 12:2, Mt 5:12, Mt 6:1, Mt 19:28, Mc 13:26, Jn 1:51, Jn 5:22, Jn 21:22, Ac 3:20, Ac 7:56, Rm 2:16, 1Co 3:8, Ga 6:5, 1Th 4:16, 2Th 1:9, 1Tm 5:21, 2Tm 4:1, Tt 2:13, 1P 4:13, Ap 12:7, Ap 14:16, Ap 20:12, Ap 21:23
15:28 Mc 9:1, Lc 9:27, Lc 2:26, Jn 8:52, He 2:9, Mt 10:23, Mt 24:3, Mt 24:27-31, Mt 24:42, Mt 26:64, Mc 13:26, Lc 18:8, Lc 21:27-28
Réciproques : Mt 5:18, Mt 6:10, Mt 24:30, Mt 24:34, Mt 26:29, Mt 28:17, Mt 28:18, Mc 13:30, Lc 21:32, Jn 1:51, Jn 21:22, Ac 7:56, 2P 1:16
15:1 Mc 9:2-13, Lc 9:28-36, Mt 26:37, Mc 5:37, Lc 8:51, 2Co 13:1, 2P 1:18
Réciproques : 1R 19:11, Mt 4:21, Mt 10:2, Jn 1:14, Jn 20:26, Ac 3:1, 2P 1:16
15:2 Lc 9:29, Rm 12:2, Ph 2:6-7, Mt 28:3, Ex 34:29-35, Jn 1:14, Jn 17:24, Ac 26:13-15, Ap 1:13-17, Ap 10:1, Ap 19:12-13, Ap 20:11, Ps 104:2, Mc 9:3
Réciproques : Ex 24:10, Ps 18:12, Ps 45:2, Ec 8:1, Ct 5:15, Ct 6:10, Es 33:17, Dn 7:9, Dn 10:6, Ha 3:4, Mc 9:2, Jn 20:12, Ac 1:10, Ac 6:15, Ac 22:6, Ph 2:8, Ph 3:21, Ap 1:17, Ap 19:8
15:3 Mc 9:4, Lc 9:30-31, Mt 11:13-14, Dt 18:18, Dt 34:5-6, Dt 34:10, Lc 24:27, Lc 24:44, Jn 1:17, Jn 5:45-47, 2Co 3:7-11, He 3:1-6, Mt 17:10-13, 1R 17:1, 1R 18:36-40, 2R 2:11-14, Ml 4:5, Lc 1:17, Lc 9:33, Lc 16:16
Réciproques : Ac 7:37, 2P 1:17
15:4 Mc 9:5-6, Lc 9:33, Ex 33:18-19, Ps 4:6, Ps 16:11, Ps 63:1-5, Es 33:17, Za 9:17, Jn 14:8-9, Jn 17:24, Ph 1:23, 1Jn 3:2, Ap 21:23, Ap 22:3-5
Réciproques : Ex 18:17, Ex 38:21, Mt 17:10, Mc 9:4, Lc 9:30, Ac 3:22, Ac 26:22
15:5 Ex 40:34-35, 1R 8:10-12, Ps 18:10-11, Lc 9:34, Ac 1:9, Ap 1:7, Ex 19:19, Dt 4:11-12, Dt 5:22, Jb 38:1, Ps 81:7, Jn 5:37, Jn 12:28-30, Ac 9:3-6, Mt 3:17, Mc 1:11, Mc 9:7, Lc 3:22, Lc 9:35, Jn 3:16, Jn 3:35, Jn 5:20-23, Ep 1:6, Col 1:13, 2P 1:16-17, Mt 12:18, Es 42:1, Es 42:21, Jn 15:9-10, Dt 18:15, Dt 18:19, Ac 3:22-23, Ac 7:37, He 1:1-2, He 2:1-3, He 5:9, He 12:25-26
Réciproques : Gn 41:55, Gn 49:10, Ex 16:10, Ex 19:9, Ex 23:21, Ex 24:15, 2S 12:25, 2S 22:20, Jb 37:11, Ps 2:7, Ps 18:12, Ps 22:8, Ps 60:5, Ps 85:11, Ps 95:7, Ps 108:6, Pr 1:33, Pr 4:20, Pr 8:30, Pr 22:17, Es 49:3, Es 49:5, Es 53:10, Es 55:3, Ez 1:28, Mt 5:22, Mt 11:29, Mt 12:42, Mt 12:50, Mt 14:33, Mt 23:8, Mc 12:6, Lc 6:47, Lc 8:21, Lc 20:13, Jn 1:34, Jn 5:32, Jn 6:27, Jn 6:29, Jn 6:45, Jn 8:29, Jn 10:16, Jn 10:27, Ac 26:22, 1Co 3:23, 2Co 1:19, Ep 4:21, He 3:7, 1Jn 3:22, 1Jn 5:7, 1Jn 5:9, Ap 2:18, Ap 14:14
15:6 Lv 9:24, Jg 13:20, Jg 13:22, 1Ch 21:16, Ez 3:23, Ez 43:3, Dn 8:17, Dn 10:7-9, Dn 10:16-17, Ac 22:7, Ac 26:14, 2P 1:18
Réciproques : Gn 17:3, Gn 28:17, Ex 3:6, Ez 1:28, Dn 10:8, Lc 5:8, Ac 7:32
15:7 Dn 8:18, Dn 9:21, Dn 10:10, Dn 10:18, Ap 1:17, Lc 24:5, Ac 9:6
Réciproques : Nb 14:27, Ez 2:1
15:8 Mc 9:8, Lc 9:36, Ac 12:10-11
Réciproques : Dn 8:17
15:9 Mt 16:20, Mc 8:30, Mc 9:9-10, Lc 8:56, Lc 9:21-22, Mt 17:23, Mt 16:21, Lc 18:33-34, Lc 24:46-47
Réciproques : Es 1:1, Ez 1:1, Mt 8:4, Mt 9:30, Mt 12:16, Mt 28:6, Mc 5:43, Lc 9:36
15:10 Mt 17:3-4, Mt 11:14, Mt 27:47-49, Ml 4:5-6, Mc 9:11, Jn 1:21, Jn 1:25
Réciproques : Ml 3:1, Mc 6:15, Lc 9:8, Ap 20:4
15:11 Ml 4:6, Lc 1:16-17, Lc 3:3-14, Ac 3:21
Réciproques : Mc 6:15, Mc 9:2, Mc 9:11, Mc 15:35, Lc 20:4
15:12 Mt 11:9-15, Mt 21:23-25, Mt 21:32, Mc 9:12-13, Mc 11:30-32, Lc 7:33, Jn 1:11, Jn 5:32-36, Ac 13:24-28, Mt 11:2, Mt 14:3-10, Mc 6:14-28, Lc 3:19-20, Ac 7:52, Mt 16:21, Es 53:3-12, Lc 9:21-25, Ac 2:23, Ac 3:14-15, Ac 4:10
Réciproques : Mt 3:1, Mt 14:10, Mt 21:25, Lc 1:17, Lc 9:22, Lc 20:4, Ac 3:21
15:13 Mt 11:14
Réciproques : Mt 3:1, Mt 11:9, Mt 21:25, Mc 9:13
15:14 Mc 9:14-29, Lc 9:37-43, Mc 1:40, Mc 10:17, Ac 10:25-26
Réciproques : Mt 9:18, Lc 9:33, Jn 4:46
15:15 Mt 15:22, Mc 5:22-23, Mc 9:22, Lc 9:38-42, Jn 4:46-47, Mt 4:24, Mc 9:17-18, Mc 9:20-22, Mt 8:31-32, Jb 1:10-19, Jb 2:7, Mc 5:4-5
Réciproques : Mt 9:27, Lc 6:18
15:16 Mt 17:19-20, 2R 4:29-31, Lc 9:40, Ac 3:16, Ac 19:15-16
Réciproques : Jg 16:20, 2R 4:31, Mc 9:18
15:17 Mt 6:30, Mt 8:26, Mt 13:58, Mt 16:8, Mc 9:19, Mc 16:14, Lc 9:41, Lc 24:25, Jn 20:27, He 3:16-19, Ex 10:3, Ex 16:28, Nb 14:11, Nb 14:27, Ps 95:10, Pr 1:22, Pr 6:9, Jr 4:14, Ac 13:18
Réciproques : Nb 20:12, Dt 32:5, Dt 32:20, Js 7:7, Ps 62:3, Ps 82:2, Es 49:4, Mt 12:41, Mt 17:20, Mt 17:26, Lc 12:28, Ac 2:40, Ac 9:39, Ph 2:15, 2Th 3:2, He 5:12
15:18 Mt 12:22, Mc 1:34, Mc 5:8, Mc 9:25-27, Lc 4:35-36, Lc 4:41, Lc 8:29, Lc 9:42, Ac 16:18, Ac 19:13-15, Mt 9:22, Mt 15:28, Jn 4:52-53
Réciproques : Mt 4:24
15:19 Mc 4:10, Mc 9:28
Réciproques : Jg 1:19, Jb 22:30, Ps 106:34, Mt 17:16, Mt 24:3, Mc 9:18, Ac 3:16, 1Co 12:9, 2Co 6:13
15:20 Mt 17:17, Mt 14:30-31, He 3:19, Mt 21:21, Mc 11:23, Lc 17:6, 1Co 12:9, 1Co 13:2, Mt 13:31, Mc 4:31, Mc 9:23, Lc 1:37, Lc 18:27
Réciproques : Nb 20:12, Js 7:7, Jg 1:19, Jg 16:20, Jb 22:30, Mt 5:18, Mt 8:13, Mt 14:29, Mt 17:16, Mc 5:36, Mc 9:28, Mc 16:14, Lc 8:25, Lc 9:40, Lc 12:28, Lc 13:19, Ac 3:16, Jc 5:15
15:21 Mt 12:45, 1R 17:20-21, Dn 9:3, Mc 9:29, Ac 13:2-3, Ac 14:23, 1Co 7:5, 2Co 11:27, Ep 6:18
Réciproques : Lc 9:40, Lc 17:6, Jc 5:15
15:22 Mt 16:21, Mt 20:17-18, Mc 8:31, Mc 9:30-31, Mc 10:33-34, Lc 9:22, Lc 9:44, Lc 18:31-34, Lc 24:6-7, Lc 24:26, Lc 24:46, Mt 24:10, Mt 26:16, Mt 26:46, Ac 7:52, 1Co 11:23
Réciproques : Mt 26:2, Lc 17:25, Lc 24:44, Jn 18:4
15:23 Ps 22:15, Ps 22:22-31, Es 53:7, Es 53:10-12, Dn 9:26, Za 13:7, Ps 16:10, Jn 2:19, Ac 2:23-31, 1Co 15:3-4, Jn 16:6, Jn 16:20-22
Réciproques : Gn 22:4, Mt 12:40, Mt 16:21, Mt 17:9, Mt 20:18, Mt 27:63, Mt 28:6, Mc 10:33, Lc 9:44, Lc 17:25, Lc 18:31, Lc 24:6, Lc 24:44, Jn 18:4
15:24 Mc 9:33, Ex 30:13, Ex 38:26
Réciproques : 2Ch 24:9, Ne 10:32, Mt 4:13, Mt 11:23, Mt 26:17, Lc 9:50, Rm 13:6
15:25 Mt 3:15, Mt 22:21, Rm 13:6-7, 1S 17:25
Réciproques : Dt 15:3, Esd 4:13, Mt 8:14, Mt 21:28, Mt 26:17, Mc 12:14, Mc 12:17, Lc 10:36, 1Th 4:15
15:26 Mt 17:17
Réciproques : Dt 15:3, 1S 17:25, Lc 9:50, Lc 16:8, 1Th 5:22
15:27 Mt 15:12-14, Rm 14:21, Rm 15:1-3, 1Co 8:9, 1Co 8:13, 1Co 9:19-22, 1Co 10:32-33, 2Co 6:3, 1Th 5:22, Tt 2:7-8, Gn 1:28, 1R 17:4, Ps 8:8, Jon 1:17, Jon 2:10, He 2:7-8, 2Co 8:9, Jc 2:5
Réciproques : Ec 10:19, Ha 1:15, Lc 5:4, Lc 20:25, Lc 23:2

Notes de la Bible Annotée Neuchâtel

A savoir : les notes ne font PAS partie du texte biblique. Plus d'informations
Matthieu 15
  • 15.1 Alors des scribes et des pharisiens venus de Jérusalem s'approchent de Jésus, disant : Chapitre 15. Retraite dans les quartiers de Tyr et Sidon
    1 à 20 Traditions et ordonnances cérémonielles.
    Comparer Marc 7.1-23. Le mot alors indique le temps où Jésus se trouvait dans le pays de Génézareth. (Matthieu 14.34)
    Ces scribes et ces pharisiens (comparez Matthieu 23.2 et suivants ; Matthieu 3.7) étaient sans doute une députation de la synagogue ou même du sanhédrin de Jérusalem, venue pour adresser à Jésus des questions insidieuses et chercher quelque sujet d'accusation. (verset 2)
    Les séjours que le Sauveur avait faits à Jérusalem, (Jean 2 ; Jean 3 ; Jean 5) pouvaient avoir donné lieu à une pareille démarche. Ce récit conservé par Matthieu et Marc (Marc 7.1 et suivants) montre l'inimitié croissante des adversaires de Jésus.
  • 15.2 Pourquoi tes disciples transgressent-ils la tradition des anciens ? car ils ne se lavent point les mains lorsqu'ils prennent leurs repas. Grec : quand ils mangent du pain (hébraïsme).
    - La tradition des anciens, reçue des pères, c'étaient les usages religieux qu'ils avaient par degrés ajoutés aux prescriptions de la loi. Cette tradition avait plus d'importance aux yeux du pharisaïsme que la loi elle-même.
    On fondait cette opinion sur des passages mal compris de l'Ecriture, tels que Deutéronome 17.10.
    Ainsi, la tradition prescrivait diverses ablutions, en particulier avant chaque repas. (Comparer Marc 7.3,4)
    Jésus et ses disciples (auxquels les pharisiens reprochent cette négligence pour en faire peser la responsabilité sur le Maître) ne se sentaient point liés par ces traditions bien qu'ils observassent la loi.
  • 15.3 Mais lui, répondant, leur dit : Pourquoi, vous aussi, transgressez-vous le commandement de Dieu à cause de votre tradition ? Ou : "au profit de votre tradition."
    Cette question, reprise dans les mêmes termes que la leur, était d'autant plus frappante pour les pharisiens.
    Vous aussi suppose qu'il y a transgression des deux côtés, mais d'une part, de la tradition humaine, d'autre part, du commandement de Dieu !
  • 15.4 Car Dieu a commandé, disant : Honore ton père et ta mère ; et que celui qui maudit père ou mère soit mis à mort. Exode 20.12,21.17. Tous les devoirs des enfants envers leurs parents sont compris dans la première de ces paroles, la seconde, qui exprime toute la rigueur de la loi contre le crime ici prévu, est citée d'après les Septante ; littéralement : finira par la mort.
    L'hébreu dit : mourra de mort, c'est-à-dire mourra certainement.
  • 15.6 Et vous avez annulé la loi de Dieu à cause de votre tradition. La première partie de cette phrase est inachevée, mais les pharisiens ont compris, et Jésus tire aussitôt la conséquence de ce faux principe.
    La tradition autorisait donc un fils à dire à son père ou à sa mère dans le besoin : "J'ai prononcé le mot sacramentel de corban, ou offrande à Dieu, sur ce bien qui (grec) pourrait t'être utile, dont je pourrais t'assister, donc, il n'est plus à moi, il est sacré."
    Jésus n'achève pas, les pharisiens ont compris, car sous ce prétexte leur tradition exemptait un homme d'assister ses parents pauvres. (Marc 7.12)
    Mais il ajoute : Celui qui agira ainsi n'honorera certainement pas son père ou sa mère ; il aura violé le commandement de Dieu.
    Cette explication, adoptée par Meyer et par d'autres, est la plus conforme au grec et à la forte négation (certainement pas) qu'il présente.
    Cependant plusieurs exégètes et des traducteurs récents mettent dans la bouche des pharisiens les deux parties de ce verset, et leur font dire : "Celui qui aura dit : C'est une offrande," n'est pas tenu d'honorer son père ou sa mère."
    Mais est-il probable que les pharisiens, rigoureux observateurs de la loi, eussent eu l'imprudence d'en autoriser si expressément la violation ?
    Westcott et Hort retranchent ou sa mère, à la fin du verset, d'après Sin., B, D.
    A cause de signifie, comme au verset 3, en faveur de ; de votre tradition que vous mettez au-dessus de la loi de Dieu, et par laquelle vous annulez cette loi !
    Le texte reçu porte : le commandement, une variante de B, D, plusieurs versets : la parole de Dieu.
  • 15.7 Hypocrites, Esaïe a bien prophétisé de vous, en disant : Esaïe 29.13 Cité avec quelques variations d'après les Septante, qui rendent bien le sens de l'hébreu.
    - Quand Esaïe prophétisait ainsi, il pensait certainement avant tout aux hommes de son temps.
    Mais le Seigneur n'hésite pas à appliquer à ses auditeurs une parole divine qui reste vraie dans tous les temps et qu'ainsi devient une prophétie de l'avenir, tandis que, pour Esaïe, elle s'accomplissait dans le présent.
  • 15.9 Mais c'est en vain qu'ils me rendent un culte, enseignant des doctrines qui ne sont que des commandements d'hommes. Le texte reçu, avec C et les majuscules, ajoute les mots : "s'approche de moi de sa bouche," qui sont bien dans Esaïe, mais que Jésus omet dans sa citation. Il en est de même dans Marc 7.6
    - Honorer Dieu des lèvres tandis que le cœur reste étranger à toute communion avec lui, c'est ce qui constitue l'hypocrisie que Jésus reproche à ses auditeurs.
    Il est bien évident qu'alors tout culte qu'on lui rend est vain, vide de sens et de valeur, puisqu'il n'est qu'un formalisme mensonger. (Jacques 1.26)
    A plus forte raison en sera-t-il ainsi, si ce culte ou cette adoration repose, non sur la vérité divine, mais sur des doctrines et des commandements humains. (Comparer Jean 4.24)
  • 15.10 Et ayant appelé à lui la foule, il leur dit : Ecoutez et comprenez : Jésus va revenir à la question des pharisiens, (verset 2) à laquelle il n'a pas encore répondu. Mais cette réponse, il l'adresse à la foule qui l'entoure et qui avait entendu la question. Par là, il montre à ses adversaires qu'il ne les juge pas dignes de son enseignement, parce que leur cœur n'est pas sincère. (verset 7)
  • 15.11 ce n'est pas ce qui entre dans la bouche qui souille l'homme ; mais ce qui sort de la bouche, c'est là ce qui souille l'homme. La nourriture, même quand elle est prise avec des mains qui n'ont pas été purifiées par des ablutions, (verset 2) ne peut souiller moralement (grec rendre commun, profane, par opposition à la pureté légale) ; mais bien ce qui, venant du cœur, sort de la bouche, en paroles, etc. (versets 17-20)
    - Dans cette déclaration, Jésus a en vue la tradition des Juifs (v. 3), et non encore les prescriptions de la loi relatives aux aliments purs ou impurs, mais il est certain que ces dernières elles-mêmes sont atteintes par le principe nouveau et spirituel que le Seigneur pose ici..
  • 15.12 Alors ses disciples s'approchant, lui dirent : Sais-tu que les pharisiens, en entendant ces paroles, ont été scandalisés ? Qu'il s'agisse de ce discours tout entier, ou seulement de la parole du verset 11 (le mot grec a les deux sens), toujours est-il que les pharisiens y trouvèrent un scandale, une occasion de chute. Ils tombèrent par là plus bas encore dans leur opposition et dans leur irritation contre la vérité.
  • 15.13 Mais il leur répondit : Toute plante que mon Père céleste n'a point plantée sera déracinée. Les exégètes se demandent si cette image de la plante doit être appliquée aux pharisiens ou à leurs "doctrines qui ne sont que des commandements d'hommes."
    La première application parait plus naturelle dans ce contexte. D'autre part il est certain qu'une sentence aussi absolue a diverses significations. Toute doctrine, toute œuvre, toute église, toute âme que Dieu n'a pas implantée dans son royaume par son Esprit, est destinée à périr. (Matthieu 13.40)
    La fin du peuple juif, dominé par ses chefs, ne l'a-t-elle pas prouvé ? Cette déclaration générale et la parole qui suit sont la réponse de Jésus à l'observation des disciples. (verset 12)
  • 15.14 Laissez-les ; ce sont des aveugles conducteurs d'aveugles. Que si un aveugle conduit un aveugle, ils tomberont tous deux dans la fosse. Quelle sévérité ! Le mot aveugle quatre fois répété ! Et cette prophétie : tomberont dans une fosse ! Ce qu'il y avait de pire dans cet aveuglement des pharisiens, c'est qu'ils n'en avaient pas conscience. (Jean 9.40,41)
    Sin., B, D, ont : ce sont des conducteurs aveugles.
  • 15.15 Et Pierre, prenant la parole, lui dit : Explique-nous cette parabole. Parabole est pris dans le sens de comparaison ou image. (Matthieu 13.3 note.) Pierre revient à la parole du verset 11, dont il demande l'explication
  • 15.20 Ce sont ces choses-là qui souillent l'homme ; mais de manger sans s'être lavé les mains, cela ne souille point l'homme. Ces versets 17 à 20 sont le commentaire du verset 11, et en même temps la réponse à la question de Pierre.
    Les disciples comprendront cette fois, et la longue énumération de ces péchés qui sortent du cœur les instruira sur la nature morale, disons mieux, sur la corruption de l'homme. Tous ces mots au pluriel font ressortir la surabondance du mal (Voir Marc 7.22, note.)
    Quand donc Jésus dit que l'homme bon tire le bien de ce trésor intérieur, (Matthieu 12.35) il suppose que sa régénération a eu lieu.
  • 15.21 Et Jésus, étant parti de là, se retira dans le territoire de Tyr et de Sidon. 21 à 28 La femme cananéenne, ou la foi mise à l'épreuve et victorieuse.
    Comparer Marc 7.24-30. Jésus se retirait dans la solitude, sans doute à cause de l'inimitié croissante que venaient de manifester ses adversaires. (vers. 1 et suivants)
    Il s'avance au nord de la Galilée jusque sur les confins de la Phénicie, ordinairement désignée par le nom de ses deux plus grandes villes, Tyr et Sidon. On ne peut pas traduire : "du côté de Tyr et de Sidon," comme on l'a proposé, pour tenir compte du fait qu'il est dit ensuite : une Cananéenne sortant de ces contrées-là...
    Le texte suppose que Jésus entra sur le territoire phénicien. Il est probable que le narrateur voulait dire que cette femme venait de parties plus éloignées de ce pays. Mais il reste dans son récit une certaine obscurité.
    - Marc (Marc 7.24) fait observer que Jésus voulait rester inconnu dans cette contrée, mais que sa présence ne put être cachée.
  • 15.22 Et voici, une femme cananéenne, sortant de ces contrées, criait, disant : Aie pitié de moi, Seigneur, fils de David ; ma fille est cruellement tourmentée par le démon ! Cette femme, que Marc désigne comme syro-phénicienne, est ici appelée cananéenne. C'est que plusieurs tribus cananéennes, dépossédées de leur pays sous Josué, s'étaient retirées vers le nord et avaient formé ce peuple que les Grecs nommaient phénicien, tandis que les Juifs continuaient à lui donner le nom de ses ancêtres.
    - Cette femme avait entendu parler de Jésus, (Marc 7.25) de ses œuvres, peut-être même, vivant dans le voisinage des Juifs, avait-elle connaissance de leurs espérances messianiques ; le nom qu'elle donne à Jésus (fils de David) montre même qu'elle voyait réellement en lui le Messie promis.
    Aussi, dans son angoisse au sujet de la maladie mystérieuse de son enfant (voir sur les démoniaques Matthieu 8.28, note), n'hésite-t-elle pas à accourir auprès de lui. Sa touchante prière s'échappe de son cœur avec des cris de douleur, et, faisant de la souffrance de sa fille sa propre souffrance, c'est pour elle-même qu'elle implore la compassion du Sauveur.
  • 15.23 Mais il ne lui répondit pas un mot. Et ses disciples s'étant approchés le priaient disant : Renvoie-la, car elle crie derrière nous. Pourquoi ce silence qui était si peu dans les habitudes de Jésus, et qui dut paraître si dur à cette pauvre femme ? Plusieurs interprètes, depuis les Pères de l'Eglise jusqu'aux Réformateurs et aux modernes, n'ont vu dans ce silence comme dans tout le dialogue qui va suivre, qu'un moyen par lequel Jésus voulait éprouver et affermir la foi de la Cananéenne. (verset 28)
    Sans aucun doute, tel fut le résultat de la conduite du Sauveur en cette occasion mais en était-ce bien la raison ? N'y a-t-il pas quelque chose qui répugne à une conscience délicate, dans la pensée d'attribuer à Jésus cette espèce de feinte en présence d'une telle douleur, même dans le but le plus excellent ? Lui-même a tranché la question par la parole la plus claire, (verset 24) et c'est à la lumière de cette parole, prise au sérieux, que les meilleurs exégètes interprètent aujourd'hui la manière dont Jésus agit en cette circonstance.
    On a souvent attribué à ces paroles des disciples un sens de pur égoïsme, comme s'ils n'avaient eu d'autre pensée que de débarrasser leur Maître et eux-mêmes de l'importunité de cette femme. Il est évident, par le motif qu'ils expriment, qu'il y avait quelque peu de ces mauvais sentiments dans leurs cœurs.
    Mais ils désiraient aussi que Jésus ne la renvoyât qu'après lui avoir accordé sa demande. C'est ce que montre ce mot : ils le priaient : c'est ce que prouve plus clairement encore la réponse de Jésus. (verset 24)
  • 15.24 Et il répondit : Je n'ai été envoyé qu'aux brebis perdues de la maison d'Israël. Voilà le vrai motif du Sauveur. Il rappelle aux disciples le plan divin d'après lequel l'Evangile devait être porté d'abord à la nation israélite, au sein de laquelle l'Eglise devait naître, d'où devait venir le salut. (Jean 4.22)
    Il avait interdit à ses disciples d'aller vers les Gentils, (Matthieu 10.5) et toujours même après qu'ils eurent compris l'universalité de l'Evangile, ils suivirent cet ordre en s'adressant d'abord aux Juifs. Le moment des autres nations viendra aussi. (Matthieu 28.19 ; Jean 10.16 ; Ephésiens 2.17)
    Jésus obéissait donc à un devoir et il se refusait à accomplir un miracle qui pouvait l'entraîner à une activité qu'il ne voulait pas entreprendre dans cette contrée païenne. Mais il avait enseigné lui-même qu'il est des cas où il faut mettre la charité au-dessus de la loi, (Matthieu 12.3 et suivants) et c'est ce qu'il fera, vaincu par une foi qui provoque son admiration. (verset 28)
    Ainsi comme l'observe un théologien éminent (Ewald), Jésus se montre ici deux fois grand : d'abord par sa fidélité à sa vocation, ensuite par sa tendre miséricorde.
    - Mais quelle épreuve pour la pauve mère !
  • 15.25 Mais elle, s'étant approchée, se prosternait devant lui, disant : Seigneur, secours-moi ! Plus la lutte dure, plus les supplications de la foi deviennent ardentes. Il est telle situation où l'âme sent qu'il faut trouver le secours divin, ou périr.
  • 15.26 Il répondit : Il n'est pas permis de prendre le pain des enfants et de le jeter aux petits chiens. Tel est le texte admis par Tischendorf et la plupart des critiques d'après D ; cette expression répond bien à la pensée du verset 24
    La leçon du texte reçu : il n'est pas bien, a la plupart des autorités pour elle, mais elle parait empruntée à Marc.
    - Les enfants sont les Israélites, qui ont part à l'alliance divine ; les chiens, animaux impurs, représentent les païens.
    Mais Jésus adoucit ce mot, et, par un gracieux diminutif, il désigne ces petits chiens favoris qui ont accès dans la maison et jusque sous la table où ils se nourrissent. C'est même à cette intention délicate de Jésus que la Cananéenne s'attache dans son admirable réponse.
  • 15.27 Mais elle dit : Oui, Seigneur, car aussi les petits chiens mangent les miettes qui tombent de la table de leurs maîtres. Oui, Seigneur, car aussi est la traduction littérale du texte et c'est celle qui exprime le mieux cette pensée diversement interprétée par les exégètes. "Oui, j'accepte ton jugement et ta comparaison ; car aussi les petits chiens ne prétendent pas au pain des enfants ; ils se contentent des miettes (grec diminutif : petites miettes) qui tombent sous la table et je n'en demande pas davantage. La table de tes miséricordes est si riche que ton secours accordé à une pauvre païenne n'ôtera rien aux enfants."
    Ainsi, la foi vive et intelligente de cette femme s'empare de l'objection, l'approuve humblement, mais en fait un argument.
  • 15.28 Alors Jésus, répondant, lui dit : femme, ta foi est grande ! Qu'il te soit fait comme tu le veux. Et dès cette heure-là, sa fille fut guérie. Comparer Matthieu 8.10. Cette foi est si grande, que, dans une lutte prolongée, elle a vaincu le Seigneur lui-même. (Voir la lutte de Jacob, Genèse 32.24) Aussi le Seigneur lui accorde-t-il tout ce qu'elle veut.
    D'abord, la guérison de son enfant, accomplie dès cette heure-là, et à distance, comme en Matthieu 8.13 ; (comparez Jean 4.50 et suivants) puis, sans aucun doute, un grand progrès dans sa vie religieuse, qui fut dès lors toute pénétrée de reconnaissance et d'amour. (Voir encore, sur ce touchant récit, Marc 7.24-30, notes.)
  • 15.29 Et Jésus, partant de là, vint près de la mer de Galilée ; et étant monté sur la montagne, il s'y assit. Sur la rive orientale de cette mer, (verset 39) et après un assez long détour que Matthieu ne mentionne pas. (Marc 7.31)
  • 15.30 Alors de grandes foules vinrent à lui, ayant avec elles des boiteux, des aveugles, des muets, des estropiés et beaucoup d'autres qu'ils jetèrent à ses pieds ; et il les guérit. Le texte reçu porte : aux pieds de Jésus.
    - Ce mot : "qu'ils jetèrent à ses pieds" exprime vivement cette scène dans laquelle la foule, amenant avec un extrême empressement ces malades, dont chacun veut devancer les autres, les dépose suppliants aux pieds du divin libérateur.
  • 15.31 De sorte que la foule était dans l'admiration de voir des muets qui parlaient, des estropiés qui étaient guéris, des boiteux qui marchaient, des aveugles qui voyaient ; et ils glorifiaient le Dieu d'Israël. Le Dieu d'Israël, que les païens ne connaissaient pas encore, et qui se manifestait à son peuple avec tant de puissance et de miséricorde en Jésus. (Luc 1.68)
    Westcott et Hort omettent : des estropiés guéris, d'après Sin. et quelques versions.
  • 15.32 Mais Jésus ayant appelé à lui ses disciples, leur dit : Je suis ému de compassion envers cette foule ; car il y a déjà trois jours qu'ils restent auprès de moi, et ils n'ont rien à manger ; et je ne veux pas les renvoyer à jeun, de peur qu'ils ne défaillent en chemin. Ce qui émeut d'une tendre compassion le cœur de Jésus, c'est la vue de cette population pauvre des montagnes, si avide d'entendre sa parole, si empressée à lui amener ses malades, (verset 30) que depuis trois jours elle ne l'avait plus quitté.
    Toutes les provisions sont épuisées, et comme la contrée montagneuse située sur la côte orientale du lac (verset 39) n'offrait point de ressources, et que plusieurs étaient venus de très loin, (Marc 8.3)
    Jésus, plein de sollicitude pour tous leurs besoins, craint que, s'il les renvoie sans nourriture, ils ne défaillent en chemin. Il s'adresse à ses disciples pour leur faire partager ce miséricordieux intérêt et pour les employer eux-mêmes dans l'œuvre qu'il allait accomplir.
  • 15.33 Et ses disciples lui disent : D'où aurions-nous, dans un désert, assez de pain pour rassasier une si grande foule ? On est surpris d'entendre les disciples répéter ici la même objection que lors de la première multiplication des pains ; (Matthieu 14.15) il semble que le souvenir de ce miracle aurait dû prévenir tous les doutes sur ce que leur Maître pouvait et voulait faire dans cette nouvelle nécessité.
    Cette observation, et en général la similarité des deux miracles, ont inspiré à plusieurs interprètes la pensée qu'il s'agirait d'un seul et même fait, deux fois raconté, avec quelques circonstances différentes.
    Ces circonstances sont pourtant assez importantes pour qu'il soit impossible d'identifier les deux faits : différence de la foule que Jésus nourrit : là, des habitants de la Galilée, au nombre de cinq mille ; ici une population des montagnes, au nombre de quatre mille ; là, cinq pains, ici sept, Ià, douze paniers de reste, ici sept. Mais ce qui met historiquement hors de doute la réalité des deux faits, ce n'est pas seulement le témoignage de Marc, (Marc 8.1 et suivants) identique à celui de Matthieu, mais c'est la parole de Jésus lui-même, rappelant les deux miracles et reprochant à ses disciples de n'en avoir pas gardé l'enseignement. (Matthieu 16.9,10 ; Marc 8.19,20)
  • 15.36 il prit les sept pains et les poissons, et ayant rendu grâces, il les rompit, et il les donnait à ses disciples, et ses disciples à la foule. Tous ces traits du récit sont semblables dans les deux miracles. (Voir Matthieu 14.19, notes, et comparez Matthieu 16.10, note.)
  • 15.39 Alors Jésus ayant renvoyé les foules, monta dans la barque, et il vint au territoire de Magdala. On voit par ce texte que Jésus traverse le lac, de la rive orientale à celle de l'ouest.
    C'est donc dans cette contrée que se trouvait Magdala, la ville de Marie-Madeleine qui n'est aujourd'hui qu'un pauvre hameau nommé Medjdel, situé à environ une lieue au nord de Tibériade.
    Mais ce nom ne se lit que dans les majuscules les plus récents. Sin., B, D ont une variante admise par Tischendorf, Westcott et Hort, et la plupart des critiques, et qui porte Magadan au lieu de Magdala. Or on ne connaît ni ville ni village de ce nom, ce qui ferait supposer qu'il n'est qu'une corruption de Magdala. (Voir le Voyage en Terre-Sainte de M. F. Bovet, 7- édition, p. 362.)
  • Matthieu 16

  • 16.1 Alors les pharisiens et les sadducéens s'approchant de lui, lui demandèrent, pour le tenter, de leur montrer un signe venant du ciel. Chapitre 16. Retraite à Césarée de Philippe
    1 à 12 Nouvelle attaque des pharisiens unis aux sadducéens. Ils demandent un signe du ciel. Se garder de leur levain.
    Voir sur les pharisiens et les sadducéens Matthieu 3.7, note.
    - On s'est étonné de voir, dans le récit de Matthieu, des délégués de ces deux sectes ennemies s'unir pour tenter Jésus. Mais qu'on se souvienne de Pilate et d'Hérode devenus amis. (Luc 23.12)
    Ne voit-on pas très souvent les partis les plus opposés se coaliser pour atteindre certains buts ? Cette association des pharisiens et des sadducéens marque un nouveau progrès dans l'opposition contre Jésus.
    - Quelques interprètes ont voulu identifier cette demande d'un signe avec celle que Matthieu a rapportée à Matthieu 12.38. Mais pourquoi les adversaires n'auraient-ils pas eu recours plus d'une fois à la même ruse ?
    Il s'agit d'ailleurs ici d'autre chose, d'un signe venant du ciel et apparaissant à la vue. (Matthieu 24.29 et suivants Actes 2.19) Ces hommes savaient que Jésus ne le produirait pas, ils comptaient en profiter pour persuader aux foules qu'il n'était pas le Messie.
  • 16.3 et le matin, vous dites : y aura aujourd'hui de l'orage, car le ciel est d'un rouge sombre. Hypocrites, vous savez bien discerner l'apparence du ciel, et vous ne pouvez discerner les signes des temps ? Ces paroles des verset 2 et 3, depuis Quand le soir jusqu'à signes des temps, manquent dans Sin., B et d'autres, dans des versions anciennes et dans quelques Pères.
    Un manuscrit les marque d'un signe dubitatif ; enfin Marc ne les a pas dans son récit parallèle. (Marc 8.11)
    Cela n'en prouve point pourtant l'inauthenticité.
    Tischendorf les admet dans son texte, mais entre des crochets.
    On trouve dans Luc (Luc 12.54-56) une pensée semblable, exprimée par des images un peu différentes.
    Il y a, du reste, dans notre passage, diverses variantes. Ainsi le mot hypocrites du verset 3 est omis par plusieurs critiques.
    - Les signes des temps que Jésus reproche à ses adversaires de ne pas savoir discerner, aussi bien qu'ils jugeaient de l'apparence du ciel, ce sont tous les phénomènes moraux d'une époque, qui peuvent en indiquer le caractère distinctif. On a pensé ici spécialement aux miracles de Jésus, qui rendaient bien inutile la demande d'un signe du ciel, ou encore à l'accomplissement des prophéties, etc.
    Mais la pensée de Jésus est générale comme le montre ce pluriel : signes des temps. Du reste le grand signe du temps, un signe réellement venu du ciel, c'était la présence et la vie du Sauveur lui-même.
  • 16.4 Une génération méchante et adultère demande un signe ; mais il ne lui sera donné aucun autre signe que le signe de Jonas. Et les laissant, il s'en alla. Voir Matthieu 12.38,39, note.
    Il faut remarquer ce mot signe trois fois répété à dessein.
    - Le texte reçu porte : Jonas le prophète. Ce dernier mot est inauthentique.
    Les trouvant indignes et incapables de recevoir d'autres enseignements. (Matthieu 21.17) "Juste sévérité." Bengel.
  • 16.5 Et les disciples, en passant à l'autre bord, avaient oublié de prendre des pains. Jésus lui-même, après avoir quitté les pharisiens, passe, avec ses disciples sur la rive orientale du lac, (Marc 8.13) mais les disciples seuls sont nommés ici comme sujet du verbe avaient oublié.
    Nous voyons par là qu'à l'ordinaire ils portaient avec eux la provision de pain nécessaire à la journée ou à un petit voyage.
  • 16.6 Or Jésus leur dit : Gardez-vous avec soin du levain des pharisiens et des sadducéens. Allusion à l'entretien qui venait d'avoir lieu. (versets 1-4)
    Le levain, ce ferment caché dans la pâte, interdit aux Juifs dans leurs fêtes solennelles, est l'image des pensées et des sentiments les plus intimes des hommes dont il s'agit ici.
    C'est ce que Matthieu explique par la doctrine ou l'enseignement dés pharisiens et des sadducéens. (verset 12) Jésus, dans une autre occasion, désigne par cette image leur hypocrisie. (Luc 12.1 ; comparez 1Corinthiens 5.6-8)
  • 16.7 Mais ils raisonnaient en eux-mêmes, disant : C'est parce que nous n'avons point pris de pains. En entendant les paroles de Jésus, les disciples s'aperçoivent de leur oubli ; (verset 5) mais les comprenant à la lettre, ils croient que le Maître leur reproche d'avoir négligé de prendre des pains.
    En effet, manger avec des païens ou se nourrir de pains préparés par eux, était, aux yeux des Israélites, une souillure.
    Les disciples pensent donc qu'il leur interdit aussi le pain des pharisiens et des sadducéens, et que, arrivés sur l'autre rive, ils n'auront point de pain qu'ils puissent manger sans scrupule.
  • 16.10 ni les sept pains des quatre mille, et combien vous en remportâtes de corbeilles ? (Matthieu 16.14.15 et suivants ; Matthieu 16.15.32 et suivants)
    "Le contraste du petit nombre de pains et des milliers qui furent rassasiés est rehaussé par la mention du grand nombre des paniers qu'ils remplirent des restes." B. Weiss.
    Après ces deux exemples que les disciples ne pouvaient pas avoir oubliés, Jésus est bien fondé à leur reprocher le défaut d'intelligence dont ils viennent de faire preuve en interprétant ses paroles comme ils l'ont fait.
    Ils manquaient aussi de foi ; avec un tel Maître, pouvaient-ils être privés de pain ?
    - Nous avons ici le témoignage de Jésus lui-même sur la réalité des deux miracles qu'il rappelle à ses disciples.
    - Les deux mots grecs différents que nous traduisons par paniers et corbeilles (celles-ci plus grandes que ceux-là) se retrouvent exactement dans les récits des deux miracles
  • 16.11 Comment ne comprenez-vous pas que ce n'est pas de pains que je vous ai parlé ? Mais gardez-vous du levain des pharisiens et des sadducéens ! C'est ainsi qu'il faut rendre ce verset, d'après le vrai texte. Jésus, après avoir exprimé son étonnement de l'interprétation matérielle des disciples, se contente de répéter son exhortation : Gardez-vous.
  • 16.12 Alors ils comprirent que ce n'était pas du levain du pain qu'il leur avait dit de se garder, mais de la doctrine des pharisiens et des sadducéens. Voir verset 6, note.
  • 16.13 Et Jésus étant arrivé sur le territoire de Césarée de Philippe, interrogeait ses disciples, disant : Qui disent les hommes que je suis, moi le fils de l'homme ? 13 à 28 A Césarée de Philippe. Question sur le fils de l'homme. Confession de Pierre. Pouvoir des clefs.
    Ville appelée anciennement Paneas, située au pied de l'Hermon, près des sources du Jourdain. Elle avait été agrandie par le tétrarque Philippe, et nommée par lui Césarée en l'honneur de l'empereur ; on ajoutait à ce nom celui de Philippe pour la distinguer de l'autre Césarée, située sur les bords de la mer Méditerranée.
    Jésus se rendait dans ces contrées montagneuses et à demi païennes du nord, pour y trouver la solitude qu'il avait cherchée déjà sur la rive orientale du lac, ou dans la contrée de Tyr et de Sidon. (Chap. Matthieu 14 et Matthieu 15) Il avait d'ailleurs de graves questions à adresser à ses disciples et des révélations importantes à leur faire. (Comparer sur le site de Césarée de Philippe, Jésus, par Mme de Gasparin, p. 127 et suivants)
    Des manuscrits autorisés et des versions anciennes retranchent le pronom moi, que Tischendorf omet aussi. Alors il faudrait traduire : "Qui disent les hommes (les gens, autour de nous, dans le pays) qu'est le fils de l'homme ?"
    Le sens reste le même au fond, puisque Jésus se désignait ordinairement par cette expression : le fils de l'homme.
    - La question signifie donc : A quelle conviction est-on arrivé sur moi qui suis apparu dans l'humble condition d un enfant des hommes ? S'élève-t-on jusqu'à la conception vraie de ma mission messianique renfermée dans ce nom ? (Comparer Matthieu 8.20 note.)
    Les disciples avaient pu recueillir, en parcourant le pays lors de leur première mission, de nombreuses informations à ce sujet. Et cette question générale avait pour but d'introduire une autre question que Jésus se proposait de leur adresser à eux plus directement. (verset 15)
  • 16.14 Et ils dirent : Les uns, Jean-Baptiste ; d'autres, Elie ; d'autres, Jérémie, ou l'un des prophètes. Toutes ces opinions revenaient à tenir Jésus pour un précurseur du Messie. Jean-Baptiste étant mort, ceux qui croyaient le voir revivre en Jésus partageaient la superstition d'Hérode. (Matthieu 14.2)
    Ceux qui le tenaient pour Elie ne pensaient pas que ce prophète eût reparu en Jean-Baptiste. (Matthieu 11.14 ; 17.10)
    Jérémie, le prophète-martyr, qui avait présidé à la ruine de Jérusalem, joua un grand rôle dans la légende postérieure. D'après 2 Maccabées 2 :4 et suivants, il aurait caché l'arche et les ustensiles sacrés. L'idée de la réapparition des anciens prophètes était générale dans le judaïsme depuis l'exil. (1Ma 9 :27 4 :46 4 Esd 2 :18)
    B. Weiss pense que ceux qui tenaient Jésus pour Jérémie ou l'un des prophètes, ne le regardaient pas comme le précurseur du Messie, et se distinguaient par là des premiers. Mais ces réapparitions d'anciens prophètes ne se rattachaient-elles pas toutes, dans la croyance populaire, à l'ère messianique ? (Comparer Jean 1.21 ; 7.40)
    - On voit par cette réponse des disciples que, si plusieurs fois la multitude avait pressenti en Jésus un envoyé de Dieu, très peu cependant osaient le reconnaître comme le Messie et le Sauveur. La foi claire et ferme de Pierre (verset 16) est d'autant plus admirable.
  • 16.15 Il leur dit : Mais vous, qui dites-vous que je suis ? Mais vous ? Question capitale pour les disciples d'alors et pour ceux de tous les temps !
    Jésus n'avait jamais déclaré expressément à ses disciples qui il était. Il avait voulu, avec une sagesse profonde, qu'ils arrivassent par degrés à le connaître en écoutant ses paroles, en voyant ses œuvres, en contemplant sa vie sainte, en se formant ainsi une conviction personnelle et vivante. La vraie foi ne naît pas autrement.
    Mais maintenant que le temps de ses souffrances et de sa mort approchait (vers. 21), temps d'épreuve terrible pour les disciples, le Maître veut qu'ils se rendent compte de leur foi et qu'ils la lui confessent solennellement, afin de s'y affermir. L'heure de la décision pour leur vie entière avait sonné.
  • 16.16 Simon Pierre répondant dit : Tu es le Christ, le Fils du Dieu vivant. Pierre, selon son habitude et son caractère, prend la parole, mais il la prend au nom de tous.
    - Le Christ en grec, comme le Messie en hébreu, signifie l'Oint, l'Oint de l'Eternel, par la plénitude de l'Esprit de Dieu. (Matthieu 1.16, note.)
    Pierre voyait donc en Jésus-Christ l'accomplissement de toutes les promesses, la réalisation divine de l'ancienne alliance tout entière, le Libérateur promis à Israël et au monde.
    - Mais il ne s'en tient pas là. Ce Messie est pour lui le Fils de Dieu, dans un sens unique, exclusif, (Matthieu 3.17) Celui qui est lui-même la parfaite révélation de Dieu. (Matthieu 11.27) Il est probable toutefois que la pleine signification de ce nom n'a été comprise par les apôtres qu'après la résurrection de Christ (Romains 1.4) et sous l'influence de l'Esprit de la Pentecôte.
    - Pour bien marquer la portée de sa confession, Pierre ajoute au nom de Dieu une épithète au sens profond : Fils du Dieu vivant, l'opposant ainsi aux idoles sans vie qu'adorent les hommes (Actes 14.15 ; 17.29) et le présentant comme la source unique de la vie de l'univers, de la vie divine qui se manifestait en son Fils. (Jean 6.68)
    "Dès l'origine la simplicité tout humaine et la pauvreté de la vie de Jésus, l'apparence faible du fils de l'homme avait contrebalancé l'impression des grands faits dont les apôtres étaient les témoins ; en dernier lieu les misères de leur vie de fugitifs avaient jeté un sombre voile sur les manifestations de la gloire de Jésus. La confession de Simon Pierre, dans ces circonstances, est un grand acte. On ne sait ce qu'on doit admirer le plus, de cet élan des disciples qui brisent le moule de la pensée juive, cassent le jugement des chefs religieux, s'élèvent au-dessus de l'opinion populaire, trouvent élevé et divin ce qui est humble et foulé aux pieds, parce que, aux yeux de l'esprit, cela est élevé et reste divin, ou de la personnalité de Jésus qui, malgré la puissance accablante des circonstances extérieures, obtient de si faibles disciples l'expression franche, pure, sublime de l'effet produit sur eux par l'ensemble de son activité." Keim.
    - C'est dans notre évangile que cette confession de Pierre est la plus complète. D'après Marc, il dit : Tu es le Christ ; d'après Luc : Tu es le Christ de Dieu ; d'après Jean : (Jean 6.69) Tu es le Saint de Dieu ; mais ces titres impliquent celui de Fils de Dieu.
    - Matthieu seul rapporte les paroles de Jésus à Pierre qui suivent.
  • 16.17 Et Jésus répondant lui dit : Heureux es-tu, Simon, fils de Jona ; parce que ce ne sont pas la chair et le sang qui t'ont révélé cela, mais c'est mon Père qui est dans les cieux. Oui heureux, car une telle foi ouvrait à Pierre la source du bonheur présent et éternel !
    - Jésus donne à son disciple son ancien nom complet, par opposition au nouveau qu'il va lui confirmer. (verset 18 ; comparez Jean 1.43)
    Quelques interprètes ne veulent voir dans ces noms de Simon, fils de Jona, que la solennité du discours. (L'original conserve le mot hébreu : Barjona, fils de Jona.)
    D'autres pensent que Jésus les donne à Pierre à cause de leur signification : Simon, celui qui écoute, qui sait écouter et entendre ; Jona, la colombe, l'emblème de l'Esprit. (Matthieu 3.16) Mais telle n'est point l'intention du Sauveur. En donnant à son disciple son ancien nom, en ramenant ainsi sa pensée sur son état naturel, dans lequel il n'aurait jamais pu faire une telle confession, Jésus le prépare à la solennelle déclaration qui suit sur l'origine de sa connaissance et de sa foi.
    La chair et le sang, c'est l'homme mais l'homme naturel tel qu'il naît et vit sans la régénération par l'Esprit. (Jean 3.6,1Corinthiens 15.50 ; Galates 1.16)
    Or, ce n'est pas là ce qui révèle à une âme la divinité de son Sauveur. Le Père seul le fait par son Esprit. Sans cette action divine, la présence même et la parole de Jésus n'auraient pas suffi pour amener Pierre a la foi, comme le prouve l'exemple de tant de ses auditeurs qui n'y parvinrent point. (Jean 6.60-66)
    - L'objet du verbe t'ont révélé n'est pas exprimé en grec ; il ressort de la confession de Pierre : (verset 16) c'est le fait que Jésus est le Messie, le Fils de Dieu.
  • 16.18 Et moi aussi je te dis que tu es Pierre et que sur ce roc-là je bâtirai mon Eglise, et les portes du séjour des morts ne prévaudront point contre elle. Grec : "tu es Petros (masculin), un roc : et sur cette petra (féminin), sur ce roc, je bâtirai..." On voit que l'évangéliste a employé en grec ces deux synonymes de manière à ce que l'un soit un nom propre, l'autre un nom commun.
    Le français comme le grec rend ce jeu de mots : "Tu es Pierre, et sur cette pierre..." Mais Jésus parlait araméen et répéta identiquement le même terme : "Tu es Kèphas (roc) et sur ce Kèphas..." (Jean 1.43)
    - On a trouvé une contradiction entre ce dernier passage et notre récit : d'après Jean, Pierre aurait reçu ce nom dès le commencement. Mais ici Jésus ne lui donne pas ce nom, il le lui confirme : tu es Pierre.
    - Quel est le sens des paroles si longuement controversées : sur ce roc je bâtirai mon Eglise ? Et d'abord, qu'est-ce ici que l'Eglise, mot qui ne se trouve nulle part dans nos évangiles, sauf dans notre passage et dans Matthieu 18.17 ?
    Le terme français Eglise est grec par son étymologie (ecclèsia), et dans la langue originale, il signifie toute assemblée ou plutôt convocation même en dehors d'un but religieux. (Actes 19.39,40) Jésus se servit sûrement du mot hébreu kahal, qui désignait les convocations solennelles du Peuple israélite. Par ce terme, il n'entendait pas désigner une Eglise particulière, mais l'ensemble de ceux qui croiraient en lui. (Il en est autrement au Matthieu 18.17)
    Enfin, il considère l'Eglise, suivant une figure de langage qu'emploiera fréquemment l'apôtre Paul, comme un édifice qu'il s'agit de bâtir.
    La critique négative, n'admettant pas que Jésus pût ainsi parler de son Eglise avant qu'elle existât, révoque en doute l'authenticité de ces paroles, qui, selon elle, appartiennent à un ordre de faits postérieurs.
    Comment alors Jésus pourrait-il parler si souvent de son royaume (vers. 19), en décrire tous les caractères et tous les développements, jusqu'à la perfection ? La notion d'une telle société spirituelle était d'ailleurs donnée par la communion des âmes pieuses du milieu du peuple d'Israël, qui formaient déjà une Eglise. Et même le petit nombre de croyants réunis autour du Sauveur n'étaient-ils pas déjà son Eglise ? Et Jésus n'aurait pu en prévoir tous les développements futurs ! Il faut s'y résigner : retrancher du Nouveau Testament la prescience et la divinité de Jésus-Christ, c'est se condamner à n'y plus trouver qu'une longue suite d'énigmes.
    - Maintenant, quelle prérogative le Seigneur confère-t-il à Pierre par ces paroles ? Il faut d'abord en écarter toutes les interprétations contraires à une saine exégèse. Ainsi l'idée d'Augustin que Jésus, en disant : sur ce roc, se désignait lui-même du geste. Ainsi encore celle de plusieurs Pères et de la plupart des interprètes protestants que ce roc, c'est la confession de Pierre, ou sa foi considérée dans un sens abstrait. Sans doute, c'est a cause de cette foi que le Seigneur le proclame le roc sur lequel il fondera. son Eglise, et l'instant d'après quand Pierre ne comprendra point les choses divines, il l'appellera Satan. (verset 23)
    Mais il faut bien reconnaître que Jésus en lui disant : Tu es Pierre,...sur cette pierre, je bâtirai,...désigne bien la personne de l'apôtre. C'est sur sa personne, pour autant du moins qu'il se montrera, par l'obéissance et la foi, un rocher, c'est sur son action personnelle, que reposera l'édifice de l'Eglise.
    L'événement a confirmé la prophétie. Les premiers chapitres du livre des Actes nous présentent Pierre comme le fondateur de l'Eglise, parmi les Juifs, Matthieu 2 parmi les Samaritains (Matthieu 8.14 et suivants) et parmi les païens. (Matthieu 10) Dans tous les catalogues des apôtres, Pierre est nommé le premier. (Matthieu 10.2 ; Marc 3.16 ; Luc 6.14 ; Actes 1.13) Il a donc bien occupé aux yeux de l'Eglise primitive le rang que le Maître lui avait assigné.
    Qu'y a-t-il dans ce fait qui puisse donner le moindre prétexte aux inventions absurdes et impies de l'Eglise de Rome ? Un apôtre n'a point de successeurs, Pierre n'a point fondé l'Eglise de Rome et n'en fut jamais l'évêque (voir l'introduction à l'épître aux Romains) ; mais l'eut-il été, la prétention des papes à hériter de son rang et de beaucoup plus encore, constitue une impiété. Paul sans doute ne craint pas de montrer l'Eglise bâtie "sur le fondement des apôtres," mais il a soin d'ajouter que Jésus-Christ en reste "la pierre angulaire" (Ephésiens 2.20 ; comparez Matthieu 21.42), le seul fondement divin qu'on puisse poser. (1Corinthiens 3.11 ; 1Pierre 2.6)
    Quant à Pierre s'il joua un rôle prépondérant tant qu'il s'agit de jeter les premiers fondements de l'Eglise, d'autres apôtres, Paul par son action, Jean par ses écrits, y sont, dans la suite, devenus plus grands que lui. Et lui-même n'eut jamais d'autre sentiment. (1Pierre 5.1 ; comparez Matthieu 19.28 ; Apocalypse 21.14) En outre, dans tout le Nouveau Testament, on ne trouve pas trace d'une suprématie exercée par Pierre dans le gouvernement de l'Eglise. C'est l'Eglise qui élit les diacres. (Actes 6) Quand il s'agit de baptiser les premiers païens, Pierre consulte les disciples, (Actes 10.47) puis il se justifie humblement devant l'Eglise ; (Actes 11.2 et suivants) dans le concile de Jérusalem, il prend une part décisive à la discussion mais c'est Jacques qui propose et fait adopter la résolution ; (Actes 15) enfin cet apôtre accepte la répréhension de Paul. (Galates 2)
    Ajoutons que tout ce discours de Jésus a Pierre est omis dans le récit de Marc, son "interprète," et dans celui de Luc, preuve que ces prérogatives temporaires avaient peu d'importance dans la tradition apostolique. (Voir sur ce passage R. Stier, Discours du Seigneur, tome II, p. 204 et suivants)
    Le séjour des morts (grec hadès, le lieu invisible, comparez Matthieu 11.23, note) est considéré comme une forteresse ayant des portes si fermes, que nul n'en peut ressortir. (Comparer Job 38.17 ; Esaïe 38.10 ; Psaumes 9.14) Or, Jésus affirme que l'édifice de son Eglise sera plus ferme encore, et qu'elle ne périra jamais. Toutes les interprétations qui supposent ici un combat de la puissance des ténèbres contre l'Eglise faussent l'image ; des portes n'attaquent pas, mais ces portes de la mort s'ouvrent pour engloutir des victimes, et elles n'engloutiront jamais l'Eglise : celle-ci ne mourra point.
    De plus, il ne faut pas, comme nos versions ordinaires, confondre le hadès, séjours des morts, avec l'enfer.
  • 16.19 Et je te donnerai les clefs du royaume des cieux ; et ce que tu auras lié sur la terre sera lié dans les cieux ; et ce que tu auras délié sur la terre sera délié dans les cieux. Le royaume des cieux (comparez Matthieu 3.2, note) a ici à peu près le même sens que le mot Eglise (vers. 18), avec cette nuance que l'expression est plus générale. Le royaume de Dieu, en effet, est plus étendu que l'Eglise, il embrasse des sphères de la vie humaine qui n'appartiennent pas nécessairement à l'Eglise, comme l'Etat, la famille, Ia culture de l'esprit humain par la civilisation, les sciences, les arts. Mais en dernier résultat, lorsque ce royaume sera parvenu à la perfection par le retour de Christ, il sera identifié avec l'Eglise.
    - Ce royaume, ainsi que l'Eglise qu'il s'agit de bâtir, (verset 18) est envisagé figurément comme un édifice qu'on ouvre ou ferme au moyen de clefs. Posséder ces clefs, c'est avoir l'autorité d'ouvrir ou de fermer, d'admettre ou d'exclure. (Voir sur cette image Esaïe 22.22,Luc 11.52 ; Apocalypse 1.18 ; 3.7 ; 9.1)
    Après avoir comparé Pierre au rocher sur lequel l'édifice de l'Eglise sera bâti, Jésus I'assimile à un intendant qui administre la maison de son Maître. C'est par la prédication de l'Evangile qui produit la foi, qui est "odeur de vie ou odeur de mort" qui ouvre ou ferme par conséquent le royaume, que l'apôtre remplit son office. Ce pouvoir ne fut point donné à Pierre seul (voir la note suivante) et ne lui fut point conféré au moment où il entendit ces paroles, mais après qu'il eut reçu l'Esprit de Dieu. De là le futur : Je te donnerai.
    Ces paroles, également figurées, complètent celles qui précèdent. Elles ont été très diversement interprétées, selon ce qu'on entend par les mots lier et délier. Les uns, pour mettre ces termes en harmonie avec l'image des clefs, leur font signifier fermer et ouvrir, c'est-à-dire exclure ou admettre.
    Mais ce sens ne se justifie par aucun exemple dans la langue grecque ; et d'ailleurs l'objet de ces verbes, ce pronom neutre : ce que tu auras lié ou délié ne peut s'appliquer à une porte et moins encore à des personnes exclues ou admises.
    D'autres, trouvant dans l'hébreu rabbinique l'usage des mots lier et délier pour défendre ou permettre, adoptent ce sens, et y voient l'autorité conférée à Pierre (et aux autres apôtres) pour le gouvernement de l'Eglise.
    D'autres enfin, rapprochant les paroles de Jésus de celles qu'il adresse à ses disciples dans Jean 20.23, et rappelant que les péchés qu'il les autorise à remettre sont une dette, une obligation dont le pardon délie les âmes, entendent notre passage dans ce sens de remettre ou retenir les péchés.
    Cette interprétation ne peut guère être contestée, puisqu'elle s'appuie sur une parole si claire de Jésus. Les deux derniers sens indiqués, loin de s'exclure, s'appellent l'un l'autre.
    L'autorité des apôtres pour administrer l'Eglise suppose leur autorité pour exercer la discipline, et cette double autorité est inséparable du rôle qu'ils sont appelés à jouer dans l'établissement et le développement du royaume des cieux.
    - Mais il faut se hâter d'ajouter que ce pouvoir redoutable, ici conféré à Pierre, l'est également à tous les apôtres, et même à toute l'Eglise, (Matthieu 18.18 ; Jean 20.23) dans laquelle réside, pour tous les temps, l'autorité d'exercer sur ses membres une discipline chrétienne. Et encore faut-il, pour éviter les abus dont ces paroles sont devenues le prétexte, que l'Eglise elle-même n'agisse en ceci qu'en pleine conformité avec la Parole de Dieu et sous l'influence de son Esprit. Hors de là, toutes ses décisions sur la terre, bien loin d'être ratifiées dans le ciel (par Dieu lui-même), se trouveraient n'être que des usurpations sacrilèges.
  • 16.20 Alors il défendit à ses disciples de dire à personne qu'il était, lui, le Christ. (Comparer Matthieu 8.4, note.)
    Jésus ne veut ni exciter de fausses espérances messianiques parmi le peuple, ni provoquer avant le temps la haine de ses adversaires. A l'heure du martyre, il déclarera lui-même solennellement qui il est. (Matthieu 26.63,64)
    - Ce mot très accentué : "Qu'il est lui le Christ," que nos versions affaiblissent, reporte la pensée sur le dialogue qui précède, versets 13-16.
    - Le texte reçu porte : "que lui Jésus est le Christ." Mot ajouté, non authentique.
  • 16.21 Dès lors Jésus commença à montrer à ses disciples qu'il lui fallait aller à Jérusalem, et souffrir beaucoup de la part des anciens et des principaux sacrificateurs et des scribes, et être mis à mort, et ressusciter le troisième jour. Ces mots dès lors Jésus commença (Sin. et B ont : Jésus-Christ) marquent une époque importante dans les révélations que Jésus fait à ses disciples sur la nature de son œuvre.
    Jusqu'alors il n'y avait eu dans ses discours que des allusions vagues et obscures à ses souffrances et à sa mort. (Matthieu 10.38, note ; Jean 2.19 ; 3.14 ; comparez Jean 1.29,36) Maintenant que ses disciples ont cru en lui et l'ont confessé comme le Christ, le Fils de Dieu, il peut leur en parler ouvertement, et même il le doit, afin de dissiper si possible dans leur esprit les fausses idées messianiques qu'ils entretenaient encore, et de les préparer à partager ses humiliations et ses douleurs.
    Marc (Marc 8.31) et Luc (Luc 9.20-22) mettent aussi cette prédiction dans un rapport direct avec la confession de Pierre. Marc ajoute (Marc 8.32) qu'il leur dit ouvertement (grec librement, hardiment) cette parole. C'est quand la vraie foi est née que le chrétien doit s'attendre à la contradiction et à la souffrance.
    Quant à Jésus, il le fallait, dit-il. Mystérieuse nécessité, fondée sur le décret de la justice et de la miséricorde de Dieu, annoncé dans les Ecritures. Il le fallait, à moins que le monde ne dût périr dans son péché. C'est ce que Dieu ne voulait pas, et Jésus accepte par amour la volonté de son Père. (Matthieu 26.39 comparez Matthieu 26.54 ; Luc 24.26,Jean 3.14)
    - Le sanhédrin était composé de ces trois classes d'hommes : les anciens, les grands sacrificateurs et les scribes, ou docteurs de la loi. Il y a quelque chose de solennel dans la manière dont Jésus les nomme en détail et les voit conjurés contre lui pour le mettre à mort (grec le tuer). Ce sera là la rupture tragique de la théocratie avec le Messie et son règne !
    Après la défaite, le triomphe, après la mort, la vie ! Si l'une de ces prédictions devait accabler les disciples, l'autre était destinée à les relever. Mais ici la critique trouve une pierre d'achoppement, et l'on ne peut nier qu'il n'y ait une difficulté. Comment se fait-il, demande-t-on, si Jésus a prédit si clairement sa résurrection à ses disciples, que ceux-ci n'en aient plus eu aucune idée après sa mort, et mêmes soient refusés à y croire, jusqu'à ce qu'ils l'eussent vu, vivant, de leurs yeux ?
    Ne pouvant résoudre la question, les uns ont révoqué en doute la prédiction, d'autres (Meyer par exemple) ont supposé que cette prédiction avait été vague et obscure (comme dans les passages cités à la note précédente) ou formulée dans le langage poétique de l'Ancien Testament (Psaumes 118.17 ; comparez Osée 6.2), et qu'elle avait revêtu, après l'événement, dans la tradition apostolique, le caractère positif et clair qu'elle porte ici.
    Mais les évangélistes eux-mêmes ne nous donnent-ils pas le mot de l'énigme ? Ils nous apprennent que, tout remplis encore de leur préjugé juif concernant un Messie glorieux, ils ne comprirent absolument rien à cette prédiction de ses souffrances et de sa résurrection. (Marc 9.32 ; Luc 18.34) Or, ce qu'on ne comprend pas ne se grave pas dans le souvenir.
    L'exemple de Pierre (verset 22) prouve qu'il entend mieux les paroles de Jésus, mais qu'il refuse avec décision d'entrer dans sa pensée. Comment donc un événement aussi extraordinaire que la résurrection ne leur aurait-il pas paru incroyable ? Et alors même qu'ils n'auraient pas manqué à ce point de l'intelligence de ce mystère, n'y a-t-il pas une immense distance entre comprendre et croire ?
  • 16.22 Et Pierre, l'ayant pris à part, se mit à le reprendre, disant : A Dieu ne plaise, Seigneur, cela ne t'arrivera certainement pas. Cette répréhension que Pierre se permet avait sans doute pour but de convaincre Jésus qu'il était destiné à tout autre chose qu'à une telle fin. Il y avait de l'amour pour son Maître dans cette émotion du disciple, mais plus encore d'ignorance, même quand il invoque sur lui la miséricorde.
    Il y a littéralement : Propice te soit (sous-entendu Dieu).
    L'assurance avec laquelle le disciple affirme que cela n'arrivera pas, lui attire la sévère parole de Jésus. (verset 23)
  • 16.23 Mais lui, s'étant tourné, dit à Pierre : Va arrière de moi, Satan, tu m'es en scandale, parce que tu ne penses pas les choses qui sont de Dieu, mais celles qui sont des hommes. S'étant tourné signifie que Jésus se détourne avec indignation. Sur ce mot sévère : Va, arrière de moi, comparez Matthieu 4.10.
    - Satan signifie l'adversaire, celui qui résiste ; (Nombres 22.22 ; 2Samuel 19.22) mais ce nom était donné couramment au diable (1Chroniques 21.1 ; Job 1.6 ; Zacharie 3.1, suivants) et Jésus, en appelant ainsi son disciple, veut réellement lui faire comprendre qu'il faisait dans ce moment l'œuvre du tentateur.
    Ce qui le prouve, c'est ce scandale (occasion de chute) que Jésus trouve dans les paroles du disciple. Le Sauveur avait besoin de toute sa sainte résolution et de toute sa force pour aller au-devant de ses souffrances ; et Pierre lui présentait la même tentation que Satan au désert, en lui offrant les royaumes du monde et leur gloire. (Matthieu 4.8,9)
    Le mot grec rendu par penser exprime moins un acte intellectuel de l'esprit qu'une disposition morale du cœur. Il signifie, à l'égard des choses religieuses, s'attacher, s'affectionner. (Romains 8.5)
    Pierre n'attache point sa pensée aux choses de Dieu, c'est-à-dire à ses grands desseins concernant la rédemption du monde par les souffrances du Médiateur, mais aux choses des hommes, c'est-à-dire aux idées charnelles d'un Messie glorieux. Mais ces paroles, applicables en tout temps à l'homme naturel, ont une portée beaucoup plus générale, ainsi que le prouvent les versets suivants qui en sont le commentaire profond.
  • 16.24 Alors Jésus dit à ses disciples : Si quelqu'un veut venir après moi, qu'il renonce à lui-même, et qu'il se charge de sa croix, et qu'il me suive. Comparer Matthieu 10.38, note. Trois conditions absolues :
    renoncer, non seulement à telles ou telles choses extérieures, mais au moi, à tout ce qui le compose ;
    se charger de sa croix, instrument de souffrances, d'opprobre et de mort, comme devait le faire chaque condamné à mort ; (Jean 19.17)
    suivre Jésus dans sa voie d'obéissance et d'abaissement jusqu'à la mort. Il faut remarquer le rapport direct et profond de ces paroles avec celles de Pierre. (verset 22)
  • 16.25 Car quiconque voudra sauver sa vie, la perdra ; et quiconque perdra sa vie à cause de moi, la trouvera. Qui est-il celui qui se présente aux hommes comme l'objet suprême de leur amour, auquel ils doivent tout sacrifier, jusqu'à leur vie même ?
    Celui qui parle ainsi est Dieu où bien il blasphème, en se mettant à la place de Dieu.
  • 16.26 Car que servira-t-il à un homme de gagner le monde entier, s'il perd son âme ? ou que donnera l'homme en échange de son âme ? Comparer Matthieu 10.39, note.
    Si nous traduisons (verset 25) par vie et (Matthieu 16.26.26) par âme, c'est pour éviter tout malentendu, car le mot grec est le même et il a les deux significations, ou plutôt il désigne la vie de l'homme dans le sens absolu, le siège de la vie physique comme de la vie spirituelle.
    Le contraste que Jésus établit est entre la vie naturelle, terrestre, égoïste, et la vie divine créée par l'Esprit de Dieu. Vouloir sauver l'une, c'est perdre l'autre ; et le monde entier ne saurait compenser cette perte.
  • 16.27 Car le fils de l'homme doit venir dans la gloire de son Père, avec ses anges ; et alors il rendra à chacun selon ses œuvres. Grec : sa pratique, sa conduite, comme manifestation de ce qui était dans son cœur.
    - Ce verset, en portant la pensée sur le jugement éternel, est une solennelle sanction de la sentence absolue qui précède, et qui deviendra manifeste lors de l'apparition de Jésus-Christ.
    - Il viendra dans la gloire de son Père, revêtu, lui, l'homme-Dieu, de la splendeur des perfections divines, qui sont la gloire de Dieu !
    - Les anges sont les exécuteurs de la volonté divine. (Matthieu 13.41,49 ; 25.31)
  • 16.28 En vérité, je vous dis. qu'il y a quelques-uns de ceux qui sont ici présents, qui ne goûteront point la mort qu'ils n'aient vu le fils de l'homme venant en son règne. Goûter la mort, en savourer les souffrances, les amertumes, c'est mourir !
    - Mais que signifie la déclaration renfermée dans ce verset ?
    Au premier abord, il parait naturel d'expliquer cette expression venir dans son règne, à la lumière du verset 27, et d'entendre par là le retour final de Christ pour le jugement.
    Mais alors il y aurait dans cette promesse une grave erreur de fait qu'on ne saurait attribuer au Sauveur, qui connaissait si bien l'avenir le plus lointain de son règne. De là vient que quelques interprètes ont vu l'accomplissement de cette parole dans la ruine de Jérusalem (d'après le Matthieu 24 : ; comparez Matthieu 10.23), d'autres dans la résurrection de Jésus-Christ, d'autres même dans l'histoire de la transfiguration qui suit. (Chrysostome.)
    Le plus grand nombre enfin en ont trouvé l'accomplissement dans l'effusion du Saint-Esprit et l'établissement du règne de Christ sur la terre. Et en effet cette vue s'accorde avec les termes dont se servent Marc (Marc 9.1) et Luc (Luc 9.27) pour rendre la même pensée ; l'un dit : "jusqu'à ce qu'ils voient le règne de Dieu venant avec puissance," l'autre, plus simplement encore : "jusqu'à ce qu'ils voient le règne de Dieu."
    Or ce règne est venu avec puissance dès la Pentecôte ; il vient sans cesse progressivement, et le retour de Christ n'en sera plus que le couronnement.
    Si l'on objecte le mot quelques-uns, attendu que tous les auditeurs de Jésus devaient voir l'accomplissement de cette promesse, c'est là une erreur.
    Le règne de Dieu qui s'établit dans les âmes n'est vu que par la foi qui nous y introduit. (Jean 3.3 ; comparez Ie Commentaire de M. Godet sur Luc 9.27)
  • Matthieu 17

  • 17.1 Et six jours après, Jésus prend avec lui Pierre et Jacques et Jean son frère, et les mène à l'écart sur une haute montagne. Chapitre 17.
    1 à 13 La transfiguration.
    Six jours après les entretiens qui précèdent. (Matthieu 16.13 et suivants)
    Luc dit : environ huit jours après ; ce mot environ explique suffisamment la différence.
    - Les trois disciples que Jésus prend avec lui furent seuls témoins du moment le plus glorieux de sa vie et de son plus profond abaissement. (Matthieu 26.37)
    - La haute montagne, où se passe la grande scène qui suit, serait, selon une tradition datant du quatrième siècle, le Thabor. Mais comme Jésus était alors dans la contrée de Césarée de Philippe, aux confins septentrionaux de la Galilée, tandis que le Thabor est situé au sud-ouest du lac de Génézareth, et comme le départ de Jésus et son retour en Galilée sont mentionnés par Marc après la transfiguration et la guérison du lunatique, (Matthieu 9.30,33) tandis qu'aucun des évangélistes ne fait allusion à un déplacement de Jésus après la confession de Pierre, cette tradition est plus qu'improbable.
    On suppose avec beaucoup de vraisemblance qu'il s'agit de l'Hermon, dont les hautes sommités s'élèvent près des lieux où étaient alors Jésus et ses disciples. (Voir le Voyage en Terre-Sainte de F. Bovet, p 349, 7e édit., Jésus, par Mme de Gasparin, p. 143.)
    - D'après notre récit et celui de Marc, on pourrait penser que le Sauveur gravit cette montagne avec ses trois disciples en vue de sa transfiguration.
    Mais Luc nous apprend qu'il y monta afin d'y chercher la solitude pour prier et que c'est dans sa prière que "son visage devint autre." (Comparer Exode 34.29 ; 2Corinthiens 3.18)
  • 17.2 Et il fut transfiguré en leur présence, et son visage resplendit comme le soleil, tandis que ses vêtements devinrent blancs comme la lumière. Grec : métamorphosé, transformé.
    Matthieu et Marc emploient seuls ce mot, Luc dit : "L'apparence de son visage devint autre." Il n'est pas sans intérêt de remarquer que saint Paul exprime par ce même verbe la transformation morale qui s'accomplit dans le chrétien par sa régénération et sa glorification graduelle. (Romains 12.2 ; 2Corinthiens 3.18)
    Les évangélistes empruntent à la nature toutes ses splendeurs (comparez Marc et Luc), sans parvenir à nous dépeindre la gloire divine dont toute la personne du Fils de Dieu fut comme inondée en ce moment. Pour le Sauveur, ce fut la réponse à sa prière, le prélude de sa glorification définitive. (Comparer Jean 17.5)
    Jésus était sans péché. Il avait marché dès son enfance dans la voie de l'obéissance parfaite. Il s'était développé sans relâche dans la sainteté. Il était arrivé au terme de ce développement. Il pouvait quitter la terre, le temps de l'épreuve étant achevé. Mais il n'était pas normal qu'il sortit de cette vie comme les autres hommes par la mort, car "la mort est le salaire du péché." (Romains 6.23)
    L'issue normale de l'existence terrestre pour cet homme parfaitement saint était la glorification progressive de son être tout entier.
    "Son corps toujours au service de Dieu toujours l'instrument de la sainteté, devenait un corps spirituel, un corps céleste, un corps tel que nous le posséderons un jour. Il mûrissait insensiblement pour le ciel et la transfiguration marque précisément le moment où Jésus arrivé au point culminant d'une vie humaine, parvient au terme naturel de la sainteté, je veux dire à la gloire." Ch. Porret (Chrétien évangélique, 1879, p. 113).
    Les miracles de plus en plus éclatants que Jésus avait accomplis dans les derniers temps (multiplication des pains, marche sur les eaux) étaient des indices de ce triomphe croissant de l'esprit sur la matière.
    Mais il fallait que Dieu lui donnât une démonstration solennelle, impossible à méconnaître, non seulement pour lui, mais pour ses disciples, de la réalité de la victoire qu'il avait remportée sur la mort par sa sanctification parfaite. Cette démonstration lui fut fournie par la transfiguration où Dieu l'éleva, quelques instants à l'existence glorieuse du ciel.
    Jusqu'ici Jésus, marchant par la foi, avait cru à sa victoire sur la mort. Maintenant il la constate. Fondé sur cette expérience il pourra dire désormais : "Je donne ma vie, afin de la reprendre. Personne ne me l'ôte, mais je la donne de moi-même ; j'ai le pouvoir de la donner et j'ai le pouvoir de la reprendre." (Jean 10.17,18 ; voir, Luc 9.31, note, une autre signification importante de cette scène.)
    Pour les disciples ce fut, avec le témoignage divin qui va se faire entendre, (verset 5) une manifestation d'en haut, destinée à affermir leur foi à la divinité de leur Maître. Cette foi était ébranlée par la prédiction des souffrances du Christ. Celle-ci avait renversé toutes leurs espérances. Ils avaient passé probablement les six jours précédents dans un morne abattement, et c'était pour réagir contre cette disposition dangereuse que Jésus avait emmené sur la montagne les trois apôtres qui étaient les plus capables d'exercer de l'influence sur leurs condisciples.
    Ce qu'ils virent devait non seulement relever leur courage au moment même, mais les fortifier pour l'avenir. Leur foi, soutenue par ce spectacle qu'ils eurent de la gloire de leur Maître, ne défaillira point quand ils le verront dans les dernières profondeurs de son abaissement et de ses souffrances.
    Après l'ascension du Sauveur ils pourront se faire une idée de son état de gloire et mieux saisir l'espérance de lui devenir semblables, un jour, quand ils seront eux-mêmes revêtus d'un corps glorifié. (Philippiens 3.21)
  • 17.3 Et voici, Moïse et Elie leur apparurent, s'entretenant avec lui. C'est là le second trait de cette scène, introduit par le mot voici qui marque l'inattendu de l'apparition et la surprise des disciples.
    Moïse, le représentant de la loi divine, Elie, le représentant du prophétisme, de la promesse du salut, leur apparaissent. Ils les reconnaissent aussitôt. (verset 4)
    Ces hommes de Dieu de l'ancienne Alliance deviennent les témoins des réalités de la nouvelle qu'ils avaient annoncées, les témoins de l'unité vivante des deux économies du règne de Dieu.
    Ils s'entretiennent avec Jésus. De quoi ? Matthieu et Marc ne le disent pas. Luc nous l'apprend. (Voir Luc 9.31, note.)
    - Ils vivent donc, ils vivent en Dieu, ces hommes qui apparaissent ici dans la gloire. "Dieu n'est pas le Dieu des morts, mais des vivants."
  • 17.4 Alors Pierre, prenant la parole, dit à Jésus : Seigneur, il est bon que nous soyons ici ; si tu le veux, faisons ici trois tentes, une pour toi, et une pour Moïse, et une pour Elie. Quelle vérité psychologique il y a dans cette naïve pensée de Pierre ! Il se sent si heureux ! Il jouit si vivement de voir son Maître glorifié, loin des contradictions des hommes ! Il veut prolonger ce bonheur.
    Ce sentiment si naturel est méconnu par la plupart des interprètes modernes (Weiss, Holtzmann) qui prétendent que Pierre voulait dire : "Il est heureux que nous soyons ici, nous disciples, pour vous construire des tentes."
    - "Peut-on se représenter sérieusement, répond M. Godet, Pierre prenant la parole pour faire ressortir l'utilité de sa présence et de celle de ses compagnons en ce moment ?"
    Je ferai ici trois tentes (ainsi porte une variante de Sin. B, C. admise par Tischendorf) ; Pierre veut tout faire. Marc et Luc ajoutent : "Il ne savait ce qu'il disait." En effet, que serait devenue l'œuvre du Sauveur, la rédemption du monde, la prédication de l'Evangile, si Jésus et ses disciples étaient restés dans la gloire ?
  • 17.5 Comme il parlait encore, voici, une nuée lumineuse les couvrit : et voici, une voix sortant de la nuée, dit : Celui-ci est mon Fils bien-aimé, en qui je me complais ; écoutez-le. La nuée, symbole de la gloire divine (Exode 40.34 ; 1Rois 8.10) couvrit Jésus, Moïse et Elie ; car c'est de cette nuée que les apôtres entendent sortir la voix. (Voir sur les paroles qu'elle prononce, Matthieu 3.17)
    Ces mots ajoutés ici : écoutez-le, obéissez-lui, rappellent Deutéronome 18.15. (Comparer Marc 9.7, note.)
  • 17.8 Alors ayant levé les yeux, ils ne virent personne que Jésus seul. Ce trait du récit, (verset 7) Jésus rassurant ses disciples effrayés, se trouve dans Matthieu seul.
    Toutes les manifestations directes du ciel inspirent de la crainte à l'homme pécheur, (Daniel 10.9 ; Apocalypse 1.17) mais Jésus est là pour raffermir son courage.
    Il reste seul avec eux, mais sa présence leur suffira pour redescendre avec lui dans la vie active, où ils retrouveront les travaux et les peines, après avoir un moment joui du repos et de la gloire.
  • 17.9 Et comme ils descendaient de la montagne, Jésus leur commanda, disant : Ne parlez à personne de cette vision, jusqu'à ce que le fils de l'homme soit ressuscité d'entre les morts. Le mot de vision ne veut point dire que la scène qui précède n'eut eu lieu que dans l'esprit des disciples ; le terme original signifie ce qui a été vu, (Actes 7.31) et c'est ainsi que Luc (Luc 9.36) rend la même pensée.
    - Mais quelle pouvait être la raison de la défense de Jésus aux disciples ?
    La plus simple, parmi toutes celles qu'on a cherchées, c'est que le récit qui précède, répété dans le peuple, n'aurait point été compris et aurait pu donner lieu à de fausses interprétations. Jésus lui-même n'avait admis que ses trois disciples les plus intelligents à être témoins de cette scène. Il en sera autrement quand il sera ressuscité, glorifié, et que l'Esprit aura été répandu sur l'Eglise.
    - Cette défense de Jésus, rapportée par les deux premiers évangélistes, donne à la scène de la transfiguration un caractère éminemment historique. Il ne s'agit ici ni d'un mythe, ni d'un rêve, ni d'une vision fantastique ; nous nous trouvons en présence d'un fait sur lequel Jésus veut que ses disciples gardent le silence, mais qu'ils raconteront plus tard.
  • 17.10 Et les disciples l'interrogèrent, disant : Pourquoi donc les scribes disent-ils qu'il faut qu'Elie vienne premièrement ? Qu'est-ce qui occasionne cette question des disciples ?
    La particule donc lui donne le sens d'une objection faite à la défense qui précède.
    La prophétie (Malachie 4.5,6) qui annonçait une seconde mission d'Elie avant l'apparition du Messie (premièrement) était, à cette époque, l'objet de l'attention universelle ; les scribes fondaient sur elle leurs descriptions de l'avènement du Messie, ainsi que le rappellent ici les disciples.
    Jésus lui-même l'avait citée au peuple en montrant l'accomplissement dans la personne de Jean-Baptiste :, (Matthieu 11.14) ce que les disciples ne paraissent pas avoir compris. (verset 13)
    Or, sur la montagne de la transfiguration, cet Elie est un moment apparu à leurs yeux, et, non seulement il a disparu, au lieu de rester pour remplir sa mission, mais Jésus leur défend même de dire qu'ils l'ont vu !
    Comment donc concilier cette apparition fugitive et surtout la défense de Jésus avec la prophétie ? Tels semblent être l'origine et le sens de la question.
    Suivant Weiss, l'accent est sur premièrement.
    Les disciples ont reconnu en Jésus le Messie ; ils constatent avec étonnement que l'apparition d'Elie a eu lieu après et non avant la venue du Messie. L'une et l'autre objection peuvent avoir provoqué la question des disciples.
  • 17.12 Mais je vous dis qu'Elie est déjà venu, et ils ne l'ont point reconnu, mais ils lui ont fait tout ce qu'ils ont voulu. C'est de même aussi que le fils de l'homme doit souffrir de leur part. Il est vrai, d'après l'Ecriture, qu'Elie (grec) vient (le texte reçu répète ici premièrement, ce qui n'est ni authentique, ni conforme à la pensée de Jésus). Même il est déjà venu (en Jean-Baptiste), et, au lieu de le reconnaître, ils l'ont traité selon leur mauvais vouloir.
    - Jusqu'ici tout est simple et clair. Mais que signifient ces mots : il rétablira toutes choses (le futur, au point de vue de la prophétie) ?
    Ce rétablissement, qui aux yeux des scribes était la restauration de leur théocratie, et qui en réalité devait être une création spirituelle, est l'œuvre du Messie lui-même, semble-t-il, et non du précurseur.
    Toutefois Jésus pouvait bien avoir en vue les effets de la prédication de Jean-Baptiste, la repentance, le changement des dispositions du peuple, dans le sens où l'ange avait dit de Jean : "Il ramènera les cœurs des pères vers les enfants et les rebelles à la sagesse des justes." (Luc 1.17, 2e note.) Cette parole est une citation de Malachie 4.6 conforme à l'hébreu.
    Au lieu de : Il ramènera (convertira) les cœurs, les Septante ont traduit : il rétablira les cœurs des pères vers les enfants. On admet que la parole prêtée par l'évangéliste à Jésus : il rétablira toutes choses est une généralisation de l'expression du prophète.
    Le sort de Jean-Baptiste présage le sort qui est réservé au fils de l'homme. Puisqu'ils n'ont point reconnu Jean et que celui-ci n'a pu remplir sa mission auprès d'eux, le fils de l'homme devra souffrir de leur part. C'est la grande épreuve à laquelle les disciples ont à se préparer désormais, après avoir joui du repos et de la gloire sur la montagne.
  • 17.16 Et je l'ai amené à tes disciples ; et ils n'ont pu le guérir. 14 à 23 Jésus redescendu dans la plaine guérit un lunatique. Nouvelle prédiction de ses souffrances.
    Quel émouvant contraste entre la gloire de la montagne et cette scène de douleur ! C'est le ciel et la terre.
    Ce contraste, Raphaël l'a admirablement reproduit dans son tableau de la transfiguration.
    Les trois premiers évangiles le font vivement ressortir en suivant le même ordre dans leurs récits. Marc (Marc 9.14-29) peint avec le plus grand détail et de la manière la plus vivante le misérable état de ce jeune malade et la douleur de son père. (Voir les notes.)
    Les symptômes mentionnés dans les trois évangiles (il tombe souvent, "il écume," Marc) semblent indiquer que le jeune homme était épileptique. De plus, le père avait cru remarquer que les phases de la lune exerçaient une influence sur la maladie de son fils (lunatique).
    On comprend que les disciples n'eussent pu guérir une maladie aussi invétérée, dont le jeune homme était affligé dès son enfance. (Marc 9.21) Cela n'avait fait qu'augmenter les angoisses du père.
  • 17.17 Et Jésus répondant, dit : O génération incrédule et perverse ! jusques à quand serai-je avec vous ? jusques à quand vous supporterai-je ? Amenez-le-moi ici. Ces paroles de Jésus sont l'expression d'une profonde tristesse. Il sent plus vivement que personne le contraste douloureux qu'il y a entre la gloire bienheureuse de la montagne et ces scènes de misère et de douleur. Sa tendre sympathie en souffre, et il soupire après la délivrance.
    Mais en même temps il pense à son peuple et à ses disciples, qui bientôt seront privés de sa présence et de son appui : jusqu'à quand serai-je avec vous, vous supporterai-je ? Le temps approche où vous serez seuls.
    Enfin, ses paroles expriment un reproche sévère, adressé à qui ? Au père, disent les uns, parce qu'il veut un miracle (comparez Jean 4.48) ; aux disciples, pensent les autres, parce qu'ils n'ont pu guérir le malade ; d'autres enfin admettent que Jésus a en vue tout ce peuple qui l'entoure, cette génération, (Matthieu 11.16 ; 12.39) qui allait se montrer toujours plus incrédule et perverse à son égard. Cette dernière interprétation est seule conforme aux termes et à la situation.
    - Et, malgré tout, Jésus, sûr de sa puissance et ému de charité, ajoute brusquement : Amenez-le-moi ici !
  • 17.18 Et Jésus le réprimanda, et le démon sortit de lui ; et dès cette heure-là l'enfant fut guéri. Le réprimanda, pourrait se rapporter soit au malade, soit au démon.
    D'après Marc et Luc, c'est à ce dernier que s'adresse la parole puissante du Sauveur.
    - Le malade fut à l'instant guéri de sa maladie et délivré du pouvoir démoniaque qui s'y était ajouté.
  • 17.20 Et il leur dit : A cause de votre peu de foi. Car, en vérité, je vous dis que si vous avez de la foi comme un grain de sénevé, vous direz à cette montagne : Transporte-toi d'ici là, et elle se transportera, et rien ne vous sera impossible. Le texte reçu porte : votre incrédulité, avec un grand nombre de manuscrits.
    Mais, fondé sur les deux plus anciens et sur le témoignage de plusieurs versions et de plusieurs Pères, Tischendorf défend avec force le terme peu de foi.
    Le grain de sénevé est pris comme image à cause de sa petitesse, (Matthieu 13.31,32) et signifie ici le moindre degré de foi.
    D'autre part, une montagne est l'image du plus grand obstacle, de la plus insurmontable difficulté. (Matthieu 21.21 ; 1Corinthiens 13.2)
    Si le sens propre est une hyperbole, le sens figuré est la simple réalité. Ce qui nous parait impossible, la foi l'accomplit, parce qu'en nous mettant en communion avec Dieu par le Sauveur, elle nous rend en quelque mesure participants de sa puissance.
  • 17.21 Mais cette sorte de démons ne sort que par la prière et par le jeûne. Grec : cette espèce, à quoi il faut suppléer de démons ou d'esprits, que Jésus ne nomme pas.
    Par là plusieurs Pères ont entendu tous les démons en général, tandis que les interprètes modernes admettent qu'il s'agit d'une sorte d'esprits plus difficiles à chasser.
    - Le jeûne peut donner à la prière plus de ferveur ; et l'un et l'autre fortifient la foi qui avait manqué aux disciples. (verset 20)
    - Tischendorf, se fondant sur Sin., B, des versions et sur d'autres témoignages, omet ce verset 21 tout entier. Mais il l'admet dans Marc, (Marc 9.29) en retranchant toutefois les mots et le jeûne.
  • 17.23 et ils le feront mourir ; et le troisième jour il ressuscitera. Et ils furent fort attristés. Les trois synoptiques ont ici cette nouvelle prédiction des souffrances, de la mort et de la résurrection de Jésus, à la suite de la guérison du démoniaque. (Comparer Matthieu 16.21)
    Jésus voulait que ni sa glorification sur la montagne, (verset 1 et suivants) ni sa puissance manifestée par de grandes guérisons ne fissent illusion à ses disciples sur l'issue de sa vie.
    - Ils sont fort attristés, donc, ils ont cette fois compris quelque chose de ces paroles, mais ils arrêtent leurs pensées sur la mort, sans pénétrer jusqu'à la résurrection.
  • 17.24 Or, comme ils arrivaient à Capernaüm, ceux qui percevaient les deux drachmes s'approchèrent de Pierre, et lui dirent : Votre Maître ne paie-t-il pas les deux drachmes ? 24 à 27 Jésus paie le tribut
    Depuis l'époque de l'exil, tous les hommes en Israël devaient payer une contribution de deux drachmes (grec didrachme) pour les frais du culte dans le temple.
    La drachme valait un peu moins d'un franc. (Comparer Exode 30.13 ; 2Chroniques 24.6 ; Néhémie 10.32)
    La question des percepteurs de l'impôt semble supposer chez eux la pensée que Jésus prétendait en être exempt, en sa qualité de Messie. Peut-être cette question était-elle motivée simplement par le fait que Jésus était en retard pour payer cet impôt. On percevait celui-ci au mois d'Adar (commencement de mars).
    La réponse de Pierre prouve que Jésus avait l'habitude de s'acquitter de ces obligations légales.
  • 17.25 Il dit : Oui. Et quand il fut entré dans la maison, Jésus le prévint, disant : Que t'en semble, Simon ? les rois de la terre, de qui prennent-ils des tributs ou des impôts ? de leurs fils, ou des étrangers ? Prévint Pierre par sa question, sans lui laisser le temps de raconter son entretien avec les percepteurs de l'impôt.
  • 17.26 Pierre lui dit : Des étrangers. Jésus lui répondit : Les fils en sont donc exempts. Etrangers à leur famille, par opposition à leurs fils. Ils prennent le tribut de leurs sujets.
    Conclusion : Moi, le Fils de Dieu, je ne saurais être tenu par la loi à payer un impôt destiné à sa maison. "Il y a ici un plus grand que le temple !"
    Et Jésus associe même son disciple à ce privilège (les fils). Pierre aussi est fils du Père, par adoption.
    "Ceux qui tiennent à Jésus partagent le droit de Jésus." Bengel.
    Mais Jésus qui sait qu'il ne serait pas compris et donnerait du scandale, se désiste humblement et charitablement de son droit et paie le tribut.
  • 17.27 Mais afin que nous ne les scandalisions point, va à la mer, jette un hameçon, et prends le premier poisson qui montera ; et quand tu lui auras ouvert la bouche, tu trouveras un statère ; prends-le, et le leur donne pour moi et pour toi. "Dans l'acte même de soumission éclate la majesté de Jésus." Bengel.
    Le statère valait précisément quatre drachmes, qui suffisaient pour Jésus et pour Pierre.
    - C'est ici assurément un récit très difficile à comprendre, un miracle qui ne porte pas les mêmes caractères que ceux que Jésus accomplit d'ordinaire.
    Et d'abord, en quoi consiste-t-il ? Non dans une action par laquelle Jésus aurait produit le statère dans la bouche du poisson, mais dans la science divine qui savait qu'il s'y trouvait. Or, ce n'est pas là ce qui arrête la critique, celle du moins qui voit en Jésus le Fils de Dieu, le Roi de la nature.
    Mais elle objecte que ce miracle est inutile, vu la facilité de se procurer d'une autre manière, à Capernaüm, cette petite valeur de quatre drachmes. Elle objecte ensuite que jamais Jésus n'a fait de miracles pour lui-même. (Comparer Matthieu 4.3,4)
    Elle fait observer enfin que l'exécution de l'ordre donné à Pierre, c'est-à-dire le fait même de cette pêche miraculeuse n'est point raconté. D'où elle a conclu que les paroles de Jésus ont été défigurées par une tradition que Matthieu rapporte seul ; que celle-ci aurait, par exemple, transformé en un fait historique ce qui était primitivement une parabole par laquelle Jésus voulait enseigner aux siens le devoir de payer les impôts.
    Inutile de citer les puériles tentatives d'interprétation rationnelle, comme celle qui prétend que Pierre devait vendre ce poisson et en donner le prix aux percepteurs.
    L'exégèse n'a pas à discuter ces hypothèses, mais à s'en tenir simplement aux données du récit, dont le sens est clair. Ce récit renferme pour la piété de précieuses leçons : la pauvreté de Jésus, qui ne possède pas quatre drachmes, l'humilité avec laquelle il renonce à son droit divin pour remplir un si pale devoir de citoyen, sa charité, qui évite de heurter des préjugés ; sa grandeur divine, à laquelle tout dans la nature doit servir.