Lueur.org - Un éclairage sur la foi
Matthieu 17-19
(Annotée Neuchâtel)
1 Et six jours après, Jésus prend avec lui Pierre et Jacques et Jean son frère, et les mène à l'écart sur une haute montagne.
2 Et il fut transfiguré en leur présence, et son visage resplendit comme le soleil, tandis que ses vêtements devinrent blancs comme la lumière.
3 Et voici, Moïse et Elie leur apparurent, s'entretenant avec lui.
4 Alors Pierre, prenant la parole, dit à Jésus : Seigneur, il est bon que nous soyons ici ; si tu le veux, faisons ici trois tentes, une pour toi, et une pour Moïse, et une pour Elie.
5 Comme il parlait encore, voici, une nuée lumineuse les couvrit : et voici, une voix sortant de la nuée, dit : Celui-ci est mon Fils bien-aimé, en qui je me complais ; écoutez-le.
6 Ce que les disciples ayant entendu, ils tombèrent sur leur face et furent saisis d'une très grande crainte.
7 Mais Jésus s'étant approché, les toucha et leur dit : Levez-vous et n'ayez point peur.
8 Alors ayant levé les yeux, ils ne virent personne que Jésus seul.
9 Et comme ils descendaient de la montagne, Jésus leur commanda, disant : Ne parlez à personne de cette vision, jusqu'à ce que le fils de l'homme soit ressuscité d'entre les morts.
10 Et les disciples l'interrogèrent, disant : Pourquoi donc les scribes disent-ils qu'il faut qu'Elie vienne premièrement ?
11 Et il répondit : Il est vrai qu'Elie doit venir et rétablir toutes choses.
12 Mais je vous dis qu'Elie est déjà venu, et ils ne l'ont point reconnu, mais ils lui ont fait tout ce qu'ils ont voulu. C'est de même aussi que le fils de l'homme doit souffrir de leur part.
13 Les disciples comprirent alors que c'était de Jean-Baptiste qu'il leur parlait.
14 Et lorsqu'ils furent arrivés près de la foule, un homme s'approcha de lui et se jeta à genoux devant lui,
15 disant : Seigneur, aie pitié de mon fils, parce qu'il est lunatique, et il est bien malade ; car il tombe souvent dans le feu et souvent dans l'eau.
16 Et je l'ai amené à tes disciples ; et ils n'ont pu le guérir.
17 Et Jésus répondant, dit : O génération incrédule et perverse ! jusques à quand serai-je avec vous ? jusques à quand vous supporterai-je ? Amenez-le-moi ici.
18 Et Jésus le réprimanda, et le démon sortit de lui ; et dès cette heure-là l'enfant fut guéri.
19 Alors les disciples s'approchèrent de Jésus en particulier, et lui dirent : Pourquoi n'avons-nous pas pu le chasser ?
20 Et il leur dit : A cause de votre peu de foi. Car, en vérité, je vous dis que si vous avez de la foi comme un grain de sénevé, vous direz à cette montagne : Transporte-toi d'ici là, et elle se transportera, et rien ne vous sera impossible.
21 Mais cette sorte de démons ne sort que par la prière et par le jeûne.
22 Or, comme ils se trouvaient ensemble dans la Galilée, Jésus leur dit : Le fils de l'homme doit être livré entre les mains des hommes ;
23 et ils le feront mourir ; et le troisième jour il ressuscitera. Et ils furent fort attristés.
24 Or, comme ils arrivaient à Capernaüm, ceux qui percevaient les deux drachmes s'approchèrent de Pierre, et lui dirent : Votre Maître ne paie-t-il pas les deux drachmes ?
25 Il dit : Oui. Et quand il fut entré dans la maison, Jésus le prévint, disant : Que t'en semble, Simon ? les rois de la terre, de qui prennent-ils des tributs ou des impôts ? de leurs fils, ou des étrangers ?
26 Pierre lui dit : Des étrangers. Jésus lui répondit : Les fils en sont donc exempts.
27 Mais afin que nous ne les scandalisions point, va à la mer, jette un hameçon, et prends le premier poisson qui montera ; et quand tu lui auras ouvert la bouche, tu trouveras un statère ; prends-le, et le leur donne pour moi et pour toi.

Matthieu 18


1 En cette heure-là, les disciples s'approchèrent de Jésus et dirent : Qui donc est le plus grand dans le royaume des cieux ?
2 Et ayant appelé un petit enfant, il le plaça au milieu d'eux,
3 et dit : En vérité, je vous dis que si vous ne vous convertissez et ne devenez comme les petits enfants, vous n'entrerez point dans le royaume des cieux.
4 Quiconque donc se rendra humble comme ce petit enfant, celui-là est le plus grand dans le royaume des cieux.
5 Et qui recevra un seul petit enfant comme celui-ci en mon nom, me reçoit.
6 Mais celui qui scandalisera un seul de ces petits qui croient en moi, il vaudrait mieux pour lui qu'on lui pendît au cou une meule de moulin et qu'on le jetât au fond de la mer.
7 Malheur au monde à cause des scandales ! Car il est nécessaire qu'il arrive des scandales ; mais malheur à l'homme par qui le scandale arrive.
8 Que si ta main ou ton pied est pour toi une occasion de chute, coupe-les et jette-les loin de toi ; mieux vaut pour toi entrer dans la vie manchot ou boiteux, que d'avoir deux mains ou deux pieds, et d'être jeté dans le feu éternel.
9 Et si ton oeil est pour toi une occasion de chute, arrache-le et jette-le loin de toi ; mieux vaut pour toi entrer dans la vie n'ayant qu'un oeil, que d'avoir deux yeux et d'être jeté dans la géhenne du feu.
10 Gardez-vous de mépriser un seul de ces petits ; car je vous dis que leurs anges dans les cieux regardent sans cesse la face de mon Père qui est dans les cieux.
11 Car le Fils de l'homme est venu sauver ce qui est perdu.
12 Que vous en semble ? Si un homme a cent brebis, et qu'une seule d'entre elles s'égare, ne laisse-t-il pas les quatre-vingt-dix-neuf sur les montagnes pour aller chercher celle qui est égarée ?
13 Et s'il arrive qu'il la trouve, en vérité, je vous dis qu'il en a plus de joie que des quatre-vingt-dix-neuf qui ne se sont point égarées.
14 Ainsi, ce n'est pas la volonté de votre Père qui est aux cieux, qu'un seul de ces petits soit perdu.
15 Et si ton frère pèche contre toi, va, reprends-le entre toi et lui seul ; s'il t'écoute, tu as gagné ton frère.
16 Mais s'il ne t'écoute pas, prends avec toi encore une ou deux personnes, afin que toute affaire soit établie sur la parole de deux ou trois témoins.
17 Que s'il ne les écoute pas, dis-le à l'Eglise ; et s'il n'écoute pas l'Eglise, qu'il te soit comme le païen et le péager.
18 En vérité, je vous dis que tout ce que vous lierez sur la terre sera lié dans le ciel ; et tout ce que vous délierez sur la terre sera délié dans le ciel.
19 Je vous dis encore que si deux d'entre vous s'accordent sur la terre pour demander une chose quelconque, elle leur sera accordée par mon Père qui est aux cieux.
20 Car où deux ou trois sont assemblés en mon nom, je suis là au milieu d'eux !
21 Alors Pierre s'étant approché, lui dit : Seigneur, combien de fois-mon frère péchera-t-il contre moi et lui pardonnerai-je ? jusqu'à sept fois ?
22 Jésus lui dit : Je ne te dis pas jusqu'à sept fois, mais jusqu'à septante fois sept fois.
23 C'est pourquoi le royaume des cieux est semblable à un roi qui voulut faire rendre compte à ses serviteurs.
24 Quand il eut commencé à compter, on lui en amena un qui devait dix mille talents ;
25 et comme il n'avait pas de quoi payer, son seigneur commanda qu'il fût vendu, lui et sa femme et ses enfants et tout ce qu'il avait, et que la dette fût payée.
26 Et ce serviteur tombant à terre, se prosternait devant lui, disant : Aie patience envers moi, et je te paierai tout.
27 Et le seigneur de ce serviteur, ému de compassion, le relâcha, et lui quitta la dette.
28 Mais ce serviteur étant sorti, rencontra un de ses compagnons de service qui lui devait cent deniers ; et l'ayant saisi, il l'étranglait, en disant : Paie ce que tu dois !
29 Et son compagnon de service, tombant à terre, le suppliait en disant : Aie patience envers moi, et je te paierai.
30 Mais lui ne voulut point ; et s'en étant allé, il le jeta en prison, jusqu'à ce qu'il eût payé ce qu'il devait.
31 Ses compagnons de service, voyant ce qui s'était passé, en furent fort attristés, et ils vinrent instruire leur seigneur de tout ce qui était arrivé.
32 Alors son seigneur l'ayant appelé, lui dit : Méchant serviteur, je t'ai quitté toute cette dette, parce que tu m'as supplié,
33 ne te fallait-il pas aussi avoir pitié de ton compagnon de service, comme moi aussi j'ai eu pitié de toi ?
34 Et son seigneur en colère le livra aux bourreaux jusqu'à ce qu'il eût payé tout ce qu'il lui devait.
35 C'est ainsi que vous fera mon Père céleste, si vous ne pardonnez pas, chacun à son frère, de tout votre coeur.

Matthieu 19


1 Et il arriva, quand Jésus eut achevé ces discours, qu'il partit de Galilée, et s'en alla dans le territoire de la Judée, par l'autre côté du Jourdain.
2 Et de grandes foules le suivirent, et il les guérit là.
3 Alors des pharisiens s'approchèrent de lui pour le tenter et dirent : Est-il permis de répudier sa femme pour quelque sujet que ce soit ?
4 Mais lui, répondant, leur dit : N'avez-vous pas lu que Celui qui les créa les fit dès le commencement homme et femme,
5 et qu'il dit : A cause de cela, l'homme quittera son père et sa mère, et s'attachera à sa femme, et les deux deviendront une seule chair ?
6 Ainsi ils ne sont plus deux, mais une seule chair. Ce donc que Dieu a uni, que l'homme ne le sépare point.
7 Ils lui disent : Pourquoi donc Moïse a-t-il commandé de donner à la femme une lettre de divorce, et de la répudier ?
8 Il leur dit : C'est à cause de la dureté de votre coeur que Moïse vous a permis de répudier vos femmes ; mais il n'en était pas ainsi dès le commencement.
9 Mais je vous dis que quiconque répudie sa femme, si ce n'est pour cause de fornication, et en épouse une autre, commet adultère ; et que celui qui épouse une femme répudiée, commet adultère.
10 Ses disciples lui dirent : Si telle est la condition de l'homme à l'égard de la femme, il n'est pas avantageux de se marier.
11 Mais il leur dit : Tous ne comprennent pas cette parole, mais ceux-là seulement à qui cela est donné.
12 Car il y a des eunuques qui sont nés tels dès le sein de leur mère ; il y en a qui ont été faits eunuques par les hommes ; et il y en a qui se sont faits eunuques eux-mêmes pour le royaume des cieux. Que celui qui est capable de comprendre, comprenne.
13 Alors on lui amena de petits enfants, afin qu'il leur imposât les mains, et qu'il priât ; mais les disciples les reprirent.
14 Mais Jésus leur dit : Laissez les petits enfants, et ne les empêchez point de venir à moi ; car le royaume des cieux est à ceux qui leur ressemblent.
15 Et leur ayant imposé les mains, il partit de là.
16 Et voici, quelqu'un s'étant approché, lui dit : Maître, que dois-je faire de bon pour avoir la vie éternelle ?
17 Mais il lui dit : Pourquoi m'interroges-tu sur ce qui est bon ? Un seul est le bon. Mais si tu veux entrer dans la vie, garde les commandements.
18 Il lui dit : Lesquels ? Et Jésus lui répondit : Tu ne tueras point ; tu ne commettras point adultère ; tu ne déroberas point ; tu ne diras point de faux témoignage ;
19 honore père et mère ; et tu aimeras ton prochain comme toi-même.
20 Le jeune homme lui dit : J'ai observé toutes ces choses ; que me manque-t-il encore ?
21 Jésus lui dit : Si tu veux être parfait, va, vends ce que tu as, et le donne aux pauvres, et tu auras un trésor dans le ciel ; puis viens et suis-moi.
22 Mais quand le jeune homme eut entendu cette parole, il s'en alla tout triste ; car il avait de grands biens.
23 Mais Jésus dit à ses disciples : En vérité, je vous le dis : Un riche entrera difficilement dans le royaume des cieux.
24 Et je vous le dis encore : Il est plus facile qu'un chameau passe par le trou d'une aiguille, qu'il ne l'est qu'un riche entre dans le royaume de Dieu.
25 Les disciples ayant entendu cela, étaient fort étonnés, et ils disaient : Qui donc peut être sauvé ?
26 Mais Jésus les regardant, leur dit : Quant aux hommes, cela est impossible ; mais quant à Dieu, toutes choses sont possibles.
27 Alors Pierre répondant, lui dit : Voici, nous, nous avons tout quitté, et nous t'avons suivi ; que nous en arrivera-t-il donc ?
28 Et Jésus leur dit : En vérité je vous dis, que lors du renouvellement, lorsque le Fils de l'homme sera assis sur le trône de sa gloire, vous qui m'avez suivi, vous serez assis vous aussi sur douze trônes, jugeant les douze tribus d'Israël.
29 Et quiconque aura quitté frères ou soeurs, ou père, ou mère, ou enfants, ou champs, ou maisons, à cause de mon nom, recevra beaucoup plus, et héritera la vie éternelle.
30 Mais plusieurs des premiers seront les derniers, et plusieurs des derniers seront les premiers.

Références croisées

17:1 Mc 9:2-13, Lc 9:28-36, Mt 26:37, Mc 5:37, Lc 8:51, 2Co 13:1, 2P 1:18
Réciproques : 1R 19:11, Mt 4:21, Mt 10:2, Jn 1:14, Jn 20:26, Ac 3:1, 2P 1:16
17:2 Lc 9:29, Rm 12:2, Ph 2:6-7, Mt 28:3, Ex 34:29-35, Jn 1:14, Jn 17:24, Ac 26:13-15, Ap 1:13-17, Ap 10:1, Ap 19:12-13, Ap 20:11, Ps 104:2, Mc 9:3
Réciproques : Ex 24:10, Ps 18:12, Ps 45:2, Ec 8:1, Ct 5:15, Ct 6:10, Es 33:17, Dn 7:9, Dn 10:6, Ha 3:4, Mc 9:2, Jn 20:12, Ac 1:10, Ac 6:15, Ac 22:6, Ph 2:8, Ph 3:21, Ap 1:17, Ap 19:8
17:3 Mc 9:4, Lc 9:30-31, Mt 11:13-14, Dt 18:18, Dt 34:5-6, Dt 34:10, Lc 24:27, Lc 24:44, Jn 1:17, Jn 5:45-47, 2Co 3:7-11, He 3:1-6, Mt 17:10-13, 1R 17:1, 1R 18:36-40, 2R 2:11-14, Ml 4:5, Lc 1:17, Lc 9:33, Lc 16:16
Réciproques : Ac 7:37, 2P 1:17
17:4 Mc 9:5-6, Lc 9:33, Ex 33:18-19, Ps 4:6, Ps 16:11, Ps 63:1-5, Es 33:17, Za 9:17, Jn 14:8-9, Jn 17:24, Ph 1:23, 1Jn 3:2, Ap 21:23, Ap 22:3-5
Réciproques : Ex 18:17, Ex 38:21, Mt 17:10, Mc 9:4, Lc 9:30, Ac 3:22, Ac 26:22
17:5 Ex 40:34-35, 1R 8:10-12, Ps 18:10-11, Lc 9:34, Ac 1:9, Ap 1:7, Ex 19:19, Dt 4:11-12, Dt 5:22, Jb 38:1, Ps 81:7, Jn 5:37, Jn 12:28-30, Ac 9:3-6, Mt 3:17, Mc 1:11, Mc 9:7, Lc 3:22, Lc 9:35, Jn 3:16, Jn 3:35, Jn 5:20-23, Ep 1:6, Col 1:13, 2P 1:16-17, Mt 12:18, Es 42:1, Es 42:21, Jn 15:9-10, Dt 18:15, Dt 18:19, Ac 3:22-23, Ac 7:37, He 1:1-2, He 2:1-3, He 5:9, He 12:25-26
Réciproques : Gn 41:55, Gn 49:10, Ex 16:10, Ex 19:9, Ex 23:21, Ex 24:15, 2S 12:25, 2S 22:20, Jb 37:11, Ps 2:7, Ps 18:12, Ps 22:8, Ps 60:5, Ps 85:11, Ps 95:7, Ps 108:6, Pr 1:33, Pr 4:20, Pr 8:30, Pr 22:17, Es 49:3, Es 49:5, Es 53:10, Es 55:3, Ez 1:28, Mt 5:22, Mt 11:29, Mt 12:42, Mt 12:50, Mt 14:33, Mt 23:8, Mc 12:6, Lc 6:47, Lc 8:21, Lc 20:13, Jn 1:34, Jn 5:32, Jn 6:27, Jn 6:29, Jn 6:45, Jn 8:29, Jn 10:16, Jn 10:27, Ac 26:22, 1Co 3:23, 2Co 1:19, Ep 4:21, He 3:7, 1Jn 3:22, 1Jn 5:7, 1Jn 5:9, Ap 2:18, Ap 14:14
17:6 Lv 9:24, Jg 13:20, Jg 13:22, 1Ch 21:16, Ez 3:23, Ez 43:3, Dn 8:17, Dn 10:7-9, Dn 10:16-17, Ac 22:7, Ac 26:14, 2P 1:18
Réciproques : Gn 17:3, Gn 28:17, Ex 3:6, Ez 1:28, Dn 10:8, Lc 5:8, Ac 7:32
17:7 Dn 8:18, Dn 9:21, Dn 10:10, Dn 10:18, Ap 1:17, Lc 24:5, Ac 9:6
Réciproques : Nb 14:27, Ez 2:1
17:8 Mc 9:8, Lc 9:36, Ac 12:10-11
Réciproques : Dn 8:17
17:9 Mt 16:20, Mc 8:30, Mc 9:9-10, Lc 8:56, Lc 9:21-22, Mt 17:23, Mt 16:21, Lc 18:33-34, Lc 24:46-47
Réciproques : Es 1:1, Ez 1:1, Mt 8:4, Mt 9:30, Mt 12:16, Mt 28:6, Mc 5:43, Lc 9:36
17:10 Mt 17:3-4, Mt 11:14, Mt 27:47-49, Ml 4:5-6, Mc 9:11, Jn 1:21, Jn 1:25
Réciproques : Ml 3:1, Mc 6:15, Lc 9:8, Ap 20:4
17:11 Ml 4:6, Lc 1:16-17, Lc 3:3-14, Ac 3:21
Réciproques : Mc 6:15, Mc 9:2, Mc 9:11, Mc 15:35, Lc 20:4
17:12 Mt 11:9-15, Mt 21:23-25, Mt 21:32, Mc 9:12-13, Mc 11:30-32, Lc 7:33, Jn 1:11, Jn 5:32-36, Ac 13:24-28, Mt 11:2, Mt 14:3-10, Mc 6:14-28, Lc 3:19-20, Ac 7:52, Mt 16:21, Es 53:3-12, Lc 9:21-25, Ac 2:23, Ac 3:14-15, Ac 4:10
Réciproques : Mt 3:1, Mt 14:10, Mt 21:25, Lc 1:17, Lc 9:22, Lc 20:4, Ac 3:21
17:13 Mt 11:14
Réciproques : Mt 3:1, Mt 11:9, Mt 21:25, Mc 9:13
17:14 Mc 9:14-29, Lc 9:37-43, Mc 1:40, Mc 10:17, Ac 10:25-26
Réciproques : Mt 9:18, Lc 9:33, Jn 4:46
17:15 Mt 15:22, Mc 5:22-23, Mc 9:22, Lc 9:38-42, Jn 4:46-47, Mt 4:24, Mc 9:17-18, Mc 9:20-22, Mt 8:31-32, Jb 1:10-19, Jb 2:7, Mc 5:4-5
Réciproques : Mt 9:27, Lc 6:18
17:16 Mt 17:19-20, 2R 4:29-31, Lc 9:40, Ac 3:16, Ac 19:15-16
Réciproques : Jg 16:20, 2R 4:31, Mc 9:18
17:17 Mt 6:30, Mt 8:26, Mt 13:58, Mt 16:8, Mc 9:19, Mc 16:14, Lc 9:41, Lc 24:25, Jn 20:27, He 3:16-19, Ex 10:3, Ex 16:28, Nb 14:11, Nb 14:27, Ps 95:10, Pr 1:22, Pr 6:9, Jr 4:14, Ac 13:18
Réciproques : Nb 20:12, Dt 32:5, Dt 32:20, Js 7:7, Ps 62:3, Ps 82:2, Es 49:4, Mt 12:41, Mt 17:20, Mt 17:26, Lc 12:28, Ac 2:40, Ac 9:39, Ph 2:15, 2Th 3:2, He 5:12
17:18 Mt 12:22, Mc 1:34, Mc 5:8, Mc 9:25-27, Lc 4:35-36, Lc 4:41, Lc 8:29, Lc 9:42, Ac 16:18, Ac 19:13-15, Mt 9:22, Mt 15:28, Jn 4:52-53
Réciproques : Mt 4:24
17:19 Mc 4:10, Mc 9:28
Réciproques : Jg 1:19, Jb 22:30, Ps 106:34, Mt 17:16, Mt 24:3, Mc 9:18, Ac 3:16, 1Co 12:9, 2Co 6:13
17:20 Mt 17:17, Mt 14:30-31, He 3:19, Mt 21:21, Mc 11:23, Lc 17:6, 1Co 12:9, 1Co 13:2, Mt 13:31, Mc 4:31, Mc 9:23, Lc 1:37, Lc 18:27
Réciproques : Nb 20:12, Js 7:7, Jg 1:19, Jg 16:20, Jb 22:30, Mt 5:18, Mt 8:13, Mt 14:29, Mt 17:16, Mc 5:36, Mc 9:28, Mc 16:14, Lc 8:25, Lc 9:40, Lc 12:28, Lc 13:19, Ac 3:16, Jc 5:15
17:21 Mt 12:45, 1R 17:20-21, Dn 9:3, Mc 9:29, Ac 13:2-3, Ac 14:23, 1Co 7:5, 2Co 11:27, Ep 6:18
Réciproques : Lc 9:40, Lc 17:6, Jc 5:15
17:22 Mt 16:21, Mt 20:17-18, Mc 8:31, Mc 9:30-31, Mc 10:33-34, Lc 9:22, Lc 9:44, Lc 18:31-34, Lc 24:6-7, Lc 24:26, Lc 24:46, Mt 24:10, Mt 26:16, Mt 26:46, Ac 7:52, 1Co 11:23
Réciproques : Mt 26:2, Lc 17:25, Lc 24:44, Jn 18:4
17:23 Ps 22:15, Ps 22:22-31, Es 53:7, Es 53:10-12, Dn 9:26, Za 13:7, Ps 16:10, Jn 2:19, Ac 2:23-31, 1Co 15:3-4, Jn 16:6, Jn 16:20-22
Réciproques : Gn 22:4, Mt 12:40, Mt 16:21, Mt 17:9, Mt 20:18, Mt 27:63, Mt 28:6, Mc 10:33, Lc 9:44, Lc 17:25, Lc 18:31, Lc 24:6, Lc 24:44, Jn 18:4
17:24 Mc 9:33, Ex 30:13, Ex 38:26
Réciproques : 2Ch 24:9, Ne 10:32, Mt 4:13, Mt 11:23, Mt 26:17, Lc 9:50, Rm 13:6
17:25 Mt 3:15, Mt 22:21, Rm 13:6-7, 1S 17:25
Réciproques : Dt 15:3, Esd 4:13, Mt 8:14, Mt 21:28, Mt 26:17, Mc 12:14, Mc 12:17, Lc 10:36, 1Th 4:15
17:26 Mt 17:17
Réciproques : Dt 15:3, 1S 17:25, Lc 9:50, Lc 16:8, 1Th 5:22
17:27 Mt 15:12-14, Rm 14:21, Rm 15:1-3, 1Co 8:9, 1Co 8:13, 1Co 9:19-22, 1Co 10:32-33, 2Co 6:3, 1Th 5:22, Tt 2:7-8, Gn 1:28, 1R 17:4, Ps 8:8, Jon 1:17, Jon 2:10, He 2:7-8, 2Co 8:9, Jc 2:5
Réciproques : Ec 10:19, Ha 1:15, Lc 5:4, Lc 20:25, Lc 23:2
17:1 Mc 9:33-37, Mt 20:20-28, Mt 23:11, Mc 9:34, Mc 10:35-45, Lc 9:46-48, Lc 22:24-27, Rm 12:10, Ph 2:3, Mt 3:2, Mt 5:19-20, Mt 7:21, Mc 10:14-15
Réciproques : Mt 5:3, Mt 18:4, Mt 20:21, Ac 8:19, Rm 12:3, Rm 12:16
17:2 Mt 19:13-14, 1R 3:7, Jr 1:7, Mc 9:36-37
Réciproques : Ps 34:11, Mt 7:13, Lc 9:47
17:3 Mt 5:18, Mt 6:2, Mt 6:5, Mt 6:16, Jn 1:51, Jn 3:3, Mt 13:15, Ps 51:10-13, Ps 131:2, Es 6:10, Mc 4:12, Lc 22:32, Ac 3:19, Ac 28:27, Jc 5:19-20, Mc 10:14-15, Lc 18:16-17, 1Co 14:20, 1P 2:2, Mt 5:20, Mt 19:23, Lc 13:24, Jn 3:5, Ac 14:22, 2P 1:11
Réciproques : 1R 3:7, Ps 51:13, Mt 7:13, Mt 7:21, Mt 10:42, Mt 11:25, Mt 19:14, Mt 20:25, Mt 21:31, Mc 9:37, Mc 10:23, Lc 17:2, Lc 22:26, Jn 6:53, Ac 8:31, Ac 18:26, Ep 4:14
17:4 Mt 23:11-12, Ps 131:1-2, Es 57:15, Lc 14:11, 1P 5:5, Jc 4:10, Mt 18:1, Mt 20:26-27, Mc 10:43, Lc 9:48
Réciproques : 1S 15:17, 1R 3:7, Pr 29:23, Jr 13:18, Mt 11:25, Mt 20:25, Mc 10:14, Lc 18:16, Ac 8:31, Ac 10:33, Ac 18:26, 1Co 3:18, Ep 4:14
17:5 Mt 10:40-42, Mt 25:40, Mt 25:45, Mc 9:41, Lc 9:48, Lc 17:1-2, Mc 9:37, Jn 13:20, Ga 4:14
Réciproques : Pr 25:9, Mt 5:20, Mt 10:14, Lc 10:16, Jn 1:12, Rm 14:1, Phm 1:17
17:6 Ps 105:15, Za 2:8, Mc 9:42, Lc 17:1-2, Ac 9:5, Rm 14:13-15, Rm 14:21, Rm 15:1-3, 1Co 8:9-13, 1Co 10:32-33, 2Th 1:6-9, Mt 18:10, Mt 18:14, Za 13:7, Lc 17:2
Réciproques : Ex 15:5, Dt 22:8, Ps 73:15, Mt 5:30, Mt 25:40, Mc 14:21, Lc 9:48, Rm 14:20, 1Co 9:15, 2Co 6:3, Ph 1:10, Ph 2:4
17:7 Gn 13:7, 1S 2:17, 1S 2:22-25, 2S 12:14, Lc 17:1, Rm 2:23-24, 1Tm 5:14-15, 1Tm 6:1, Tt 2:5, Tt 2:8, 2P 2:2, Mc 13:7, Ac 1:16, 1Co 11:19, 2Th 2:3-12, 1Tm 4:1-3, 2Tm 3:1-5, 2Tm 4:3-4, Jud 1:4, Mt 13:41-42, Mt 23:13-28, Mt 26:24, Jn 17:12, Ac 1:18-20, 2P 2:3, 2P 2:15-17, Jud 1:11-13, Ap 2:14-15, Ap 2:20-23, Ap 19:20-21
Réciproques : Nb 32:15, Dt 22:8, 1S 2:24, 1R 14:16, Ps 73:15, Mt 5:30, Mt 11:6, Mt 11:21, Mt 16:23, Mc 14:21, Rm 14:13, Rm 14:21, Rm 16:17, 1Co 8:9, Ph 1:10, 1Jn 2:10
17:8 Mt 5:29-30, Mt 14:3-4, Dt 13:6-8, Mc 9:43-48, Lc 14:26-27, Lc 14:33, Lc 18:22-23, Es 2:20-21, Es 30:22, Ez 18:31, Rm 13:12, Ph 3:8-9, Mt 15:30-31, Mt 25:41, Mt 25:46, Es 33:14, Mc 9:48-49, Lc 16:24, 2Th 1:8-9, Ap 14:10, Ap 20:15, Ap 21:8
Réciproques : Ps 18:23, Pr 23:2, Es 30:33, Mt 5:22
17:9 Mt 19:17, Mt 19:23, Mt 19:24, Ac 14:22, He 4:11, Ap 21:27, Mt 16:26, Lc 9:24-25
Réciproques : Dt 32:22, Ps 18:23, Pr 23:2, Es 30:33, Mt 5:22, Mt 5:29, Mc 9:43, Lc 16:23
17:10 Mt 18:6, Mt 18:14, Mt 12:20, Ps 15:4, Za 4:10, Lc 10:16, Rm 14:1-3, Rm 14:10, Rm 14:13-15, Rm 14:21, Rm 15:1, 1Co 8:8-13, 1Co 9:22, 1Co 11:22, 1Co 16:11, 2Co 10:1, 2Co 10:10, Ga 4:13-14, Ga 6:1, 1Th 4:8, 1Tm 4:12, Mt 1:20, Mt 2:13, Mt 2:19, Mt 24:31, Gn 32:1-2, 2R 6:16-17, Ps 34:7, Ps 91:11, Za 13:7, Lc 16:22, Ac 5:19, Ac 10:3, Ac 12:7-11, Ac 12:23, Ac 27:23, He 1:14, 2S 14:28, 1R 22:19, Est 1:14, Ps 17:15, Lc 1:19
Réciproques : Gn 33:10, Jb 1:6, Jr 52:25, Za 6:5, Mt 7:21, Mt 10:42, Mt 22:30, Mt 25:40, Mc 9:37, Mc 9:42, Mc 10:14, Lc 9:48, Lc 15:10, Lc 17:2, Jn 21:15, Ac 12:15, Rm 14:3, 1Co 8:9, 1Co 8:12, 1Co 11:10, 1Co 13:12, Ap 8:2, Ap 21:12
17:11 Mt 9:12-13, Mt 10:6, Mt 15:24, Lc 9:56, Lc 15:24, Lc 15:32, Lc 19:10, Jn 3:17, Jn 10:10, Jn 12:47, 1Tm 1:15
Réciproques : Ps 72:13, Es 42:3, Es 62:12, Jr 50:6, Ez 34:16, Za 13:7, Mc 2:17, Lc 5:32, Lc 15:10, Jn 3:15, Jn 21:15, 1Co 8:12
17:12 Mt 21:28, Mt 22:42, 1Co 10:15, Mt 12:11, Ps 119:176, Es 53:6, Jr 50:6, Ez 34:16, Ez 34:28, Lc 15:4-7, Jn 10:11-21, 1P 2:25, 1R 21:17, Ez 34:6, Ez 34:12
Réciproques : Dt 22:1, Es 27:12, Ez 34:4, Dn 2:18, Lc 12:32, Ga 6:1
17:13 Ps 147:11, Es 53:11, Es 62:5, Jr 32:37-41, Mi 7:18, So 3:17, Lc 15:5-10, Lc 15:23, Lc 15:24, Jn 4:34-36, Jc 2:13
Réciproques : Dt 22:1, Ps 119:176, Ez 34:4, Lc 15:4, Lc 15:7
17:14 Lc 12:32, Jn 6:39-40, Jn 10:27-30, Jn 17:12, Rm 8:28-39, Ep 1:5-7, 1P 1:3-5, Mt 5:16, Mt 6:9, Mt 6:32, Es 40:11, Za 13:7, Jn 21:15, 1Co 8:11-13, 2Tm 2:10, He 12:13, 2P 3:9
Réciproques : Mt 10:42, Mt 18:6, Mt 18:10, Lc 9:48, Lc 12:30, Lc 15:10, Lc 17:2
17:15 Mt 18:35, Lv 6:2-7, Lc 17:3-4, 1Co 6:6-8, 1Co 8:12, 2Co 7:12, Col 3:13, 1Th 4:6, Lv 19:17, Ps 141:5, Pr 25:9-10, Pr 11:30, Rm 12:21, 1Co 9:19-21, Jc 5:19-20, 1P 3:1
Réciproques : Gn 9:22, Gn 21:25, Gn 45:1, Ex 22:9, Js 22:13, Jg 11:12, Jg 20:12, 2S 13:22, Pr 27:5, Pr 28:23, Ez 3:20, Mt 5:24, Mt 18:21, 1Co 6:1, Ep 5:11, 2Th 3:15, 1Tm 5:1, Tt 3:10, Jc 5:16
17:16 Nb 35:30, Dt 17:6, Dt 19:15, 1R 21:13, Jn 8:17, 2Co 13:1, 1Tm 5:19, He 10:28, 1Jn 5:7-8, Ap 11:3
Réciproques : Gn 31:37, Jg 11:12, Lc 17:4, 1Co 5:4
17:17 Ac 6:1-3, Ac 15:6-7, 1Co 5:4-5, 1Co 6:1-4, 2Co 2:6-7, 3Jn 1:9-10, Rm 16:17-18, 1Co 5:3-5, 1Co 5:9-13, 2Th 3:6, 2Th 3:14, 2Th 3:15, 1Tm 6:5, 2Jn 1:10-11, Mt 6:7, Esd 6:21, Ez 11:12, 2Co 6:14-17, Ep 4:17-19, Ep 5:11-12, Mt 5:46, Mt 11:19, Mt 21:31-32, Lc 15:1, Lc 18:11, Lc 19:2-3
Réciproques : Lv 13:3, Lv 14:40, Js 22:15, Esd 10:8, Ne 5:7, Ps 59:8, Pr 22:10, Mt 16:18, Mc 2:16, Jn 9:34, 1Co 5:11, 1Co 5:13, 1Tm 1:20, 1Tm 5:8
17:18 Mt 16:19, Jn 20:23, Ac 15:23-31, 1Co 5:4-5, 2Co 2:10, Ap 3:7-8
Réciproques : Lv 13:3, Es 22:22, Mt 5:18, Jn 9:34, 2Co 13:3, 1Tm 3:15
17:19 Mt 5:24, Mt 21:22, Mc 11:24, Jn 15:7, Jn 15:16, Ac 1:14, Ac 2:1-2, Ac 4:24-31, Ac 6:4, Ac 12:5, Ep 6:18-20, Ph 1:19, Jc 5:14-16, 1Jn 3:22, 1Jn 5:14-16, Ap 11:4-6, Jn 14:13-14, Jn 16:23
Réciproques : 1R 2:20, Es 22:22, Ez 14:16, Dn 2:18, Ml 3:16, Mt 7:21, Mt 24:14, Ac 4:31, Ac 8:15, Ac 12:12, 1P 3:7
17:20 Gn 49:10, Jn 20:19, Jn 20:26, 1Co 5:4, 1Th 1:1, Phm 1:2, Mt 28:20, Ex 20:24, Za 2:5, Jn 8:58, Ap 1:11-13, Ap 2:1, Ap 21:3
Réciproques : Gn 4:16, Gn 28:15, Ex 3:14, Lv 23:44, Js 6:27, 2Ch 17:3, 2Ch 20:9, Ps 46:5, Ct 6:2, Ct 7:5, Ct 8:13, Es 4:5, Ez 14:16, Ez 46:10, So 2:1, Ag 1:13, Ml 3:16, Mt 26:11, Mt 26:29, Lc 24:15, Jn 4:21, Jn 14:18, Jn 20:24, Ac 1:14, Ac 4:31, Ac 12:12, Ac 15:6, Rm 16:5, He 10:25
17:21 Mt 18:15, Lc 17:3-4
Réciproques : Pr 19:11, Za 8:23, Mt 5:22, Mt 6:12, Mt 6:14, 1Co 8:12, Ep 4:32, Col 3:13, Phm 1:12
17:22 Mt 6:11-12, Mt 6:14, Mt 6:15, Es 55:7, Mi 7:19, Mc 11:25-26, Rm 12:21, Ep 4:26, Ep 4:31, Ep 4:32, Ep 5:1, Col 3:13, 1Tm 2:8
Réciproques : Gn 4:24, Pr 19:11, Ec 11:2, Za 8:23, Lc 17:4
17:23 Mt 3:2, Mt 13:24, Mt 13:31, Mt 13:33, Mt 13:44, Mt 13:45, Mt 13:47, Mt 13:52, Mt 25:1, Mt 25:14, Mt 25:19-30, Lc 16:1-2, Lc 19:12-27, Rm 14:12, 1Co 4:5, 2Co 5:10-11
Réciproques : Gn 40:20, Dn 6:2, Mc 11:25, Lc 7:41, Lc 19:15
17:24 Lc 7:41-42, Lc 13:4, Lc 16:5, Lc 16:7, 1Ch 29:7, Esd 9:6, Ps 38:4, Ps 40:12, Ps 130:3-4
Réciproques : Gn 44:10, Est 3:9, Mt 25:15, Mt 25:19, Lc 16:1
17:25 Lv 25:39, 2R 4:1, Ne 5:5, Ne 5:8, Es 50:1
Réciproques : Gn 17:13, Gn 44:10, Ex 21:2, Dt 15:2, Dt 32:30, Jg 4:2, 1S 22:2, Pr 6:31, Pr 22:7, Lc 7:42, Rm 7:14
17:26 Mt 18:29, Lc 7:43, Rm 10:3
Réciproques : Jg 9:7, Mt 8:2, Lc 7:42
17:27 Jg 10:16, Ne 9:17, Ps 78:38, Ps 86:5, Ps 86:15, Ps 145:8, Os 11:8
Réciproques : Ne 10:31, Ez 18:17, Lc 6:30
17:28 Mt 20:2, Dt 15:2, Ne 5:7, Ne 5:10, Ne 5:11, Ne 10:31, Es 58:3, Ez 45:9
Réciproques : Pr 28:3, Jr 34:16, Mt 6:12, Mt 10:29, Mt 22:19, Mc 6:37, Mc 12:15, Mc 14:5, Lc 7:41, Lc 15:8, Lc 20:24, Jn 6:7, Jc 2:13
17:29 Mt 18:26, Mt 6:12, Phm 1:18-19
Réciproques : 1S 25:24
17:30 1R 21:27-29, 1R 22:27
Réciproques : Dt 15:7, 2R 4:1, Pr 21:13, Lc 12:58
17:31 Ps 119:136, Ps 119:158, Jr 9:1, Mc 3:5, Lc 19:41, Rm 9:1-3, Rm 12:15, 2Co 11:21, He 13:3, Gn 37:2, Lc 14:21, He 13:17
Réciproques : 1Ch 19:5
17:32 Mt 25:26, Lc 19:22, Rm 3:19
Réciproques : Ex 34:7, Dt 15:15, Ec 7:22, Mi 6:8, Mt 24:48, 1Jn 4:11
17:33 Mt 5:44-45, Lc 6:35-36, Ep 4:32, Ep 5:1-2, Col 3:13
Réciproques : Ex 23:9, Dt 15:15, Ps 18:25, Ps 109:16, Lm 2:2, Jon 4:11, Za 11:6, Mt 5:7, Lc 10:33, 1P 3:8, 1Jn 4:11
17:34 Mt 5:25-26, Lc 12:58-59, 2Th 1:8-9, Ap 14:10-11
Réciproques : Es 47:11, Mt 6:12, Lc 7:42
17:35 Mt 6:12, Mt 6:14, Mt 6:15, Mt 7:1-2, Pr 21:13, Mc 11:26, Lc 6:37-38, Jc 2:13, Pr 21:2, Jr 3:10, Za 7:12, Lc 16:15, Jc 3:14, Jc 4:8, Ap 2:23
Réciproques : Gn 50:17, Ex 22:9, 2R 4:1, Mt 5:22, Mt 7:21, Mt 18:15, Lc 6:30, Lc 11:4, Lc 17:4
17:1 Mc 10:1, Jn 10:40
Réciproques : Mt 26:1
17:2 Mt 4:23-25, Mt 9:35-36, Mt 12:15, Mt 14:35-36, Mt 15:30-31, Mc 6:55-56
Réciproques : Mt 4:25, Mt 8:1
17:3 Mt 16:1, Mt 22:16-18, Mt 22:35, Mc 10:2, Mc 12:13, Mc 12:15, Lc 11:53-54, Jn 8:6, He 3:9, Mt 5:31-32, Ml 2:14-16
Réciproques : Gn 2:24, Ml 2:16, Mt 12:10, Mt 22:18, Mc 8:11, 1P 3:7
17:4 Mt 12:3, Mt 21:6, Mt 21:42, Mt 22:31, Mc 2:25, Mc 12:10, Mc 12:26, Lc 6:3, Lc 10:26, Gn 1:27, Gn 5:2, Ml 2:15
Réciproques : Gn 4:19, Dt 24:5, 1Ch 14:3, 2Ch 24:3, Mt 9:13, Mt 21:16, 1Co 14:20
17:5 Gn 2:21-24, Ps 45:10, Mc 10:5-9, Ep 5:31, Gn 34:3, Dt 4:4, Dt 10:20, Dt 11:22, 1S 18:1, 2S 1:26, 1R 11:2, Ps 63:8, Rm 12:9, 1Co 6:16, 1Co 7:2, 1Co 7:4
Réciproques : Gn 31:50, Dt 17:17, Jg 8:30, 1S 25:43, 1Ch 14:3, Mc 10:7, Ep 5:28
17:6 Pr 2:17, Ml 2:14, Mc 10:9, Rm 7:2, 1Co 7:10-14, Ep 5:28, He 13:4
Réciproques : Gn 31:50, Mc 10:7, Jn 8:5, 1Co 6:16
17:7 Mt 5:31, Dt 24:1-4, Es 50:1, Jr 3:8, Mc 10:4, Mt 1:19, Ml 2:16
Réciproques : Jn 5:45
17:8 Ps 95:8, Za 7:12, Ml 2:13-14, Mc 10:5, Mt 3:15, Mt 8:31, 1Co 7:6, Gn 2:24, Gn 7:7, Jr 6:16
Réciproques : Gn 4:19, Dt 22:19, 1S 1:2, 1S 25:43, 1Ch 14:3, Mt 5:32, Jn 5:45
17:9 Mt 5:32, Mc 10:11-12, Lc 16:18, 1Co 7:10-13, 1Co 7:39, 2Ch 21:11, Jr 3:8, Ez 16:8, Ez 16:15, Ez 16:29, 1Co 5:1, Gn 12:18-19, Gn 20:3, Jr 3:1, Rm 7:2-3, 1Co 7:4, 1Co 7:11, 1Co 7:39
Réciproques : Dt 22:19
17:10 Gn 2:18, Pr 5:15-19, Pr 18:22, Pr 19:13-14, Pr 21:9, Pr 21:19, 1Co 7:1-2, 1Co 7:8, 1Co 7:26-28, 1Co 7:32-35, 1Co 7:39, 1Co 7:40, 1Tm 4:3, 1Tm 5:11-15
17:11 1Co 7:2, 1Co 7:7, 1Co 7:9, 1Co 7:17, 1Co 7:35
Réciproques : 1Co 7:5
17:12 Es 39:7, Es 56:3-4, 1Co 7:32-38, 1Co 9:5, 1Co 9:15
Réciproques : Mt 5:29, 1Co 7:7, 1Co 7:17, 1Co 7:35
17:13 Mt 18:2-5, Gn 48:1, Gn 48:9-20, 1S 1:24, Ps 115:14-15, Jr 32:39, Mc 10:13, Lc 18:15, Ac 2:39, 1Co 7:14, Mt 16:22, Mt 20:31, Lc 9:49-50, Lc 9:54, Lc 9:55
Réciproques : Gn 48:14, Mc 10:48, Lc 9:47, Ac 9:17
17:14 Gn 17:7-8, Gn 17:24-26, Gn 21:4, Jg 13:7, 1S 1:11, 1S 1:22, 1S 1:24, 1S 2:18, Mc 10:14, Lc 18:16-17, Mt 11:25, Mt 18:3, 1Co 14:20, 1P 2:1-2
Réciproques : Mt 18:2, Mc 9:36
17:15 Es 40:11, Mc 10:16, 1Co 7:14, 2Tm 3:15
Réciproques : Gn 48:14, Mc 9:36
17:16 Mc 10:17, Lc 18:18, Lc 10:25, Jn 6:27-29, Ac 16:30, Mt 25:46, Dn 12:2, Jn 3:15, Jn 4:14, Jn 5:39, Jn 6:47, Jn 6:68, Jn 10:28, Jn 12:25, Jn 17:2-3, Rm 2:7, Rm 5:21, Rm 6:22-23, 1Tm 1:16, 1Tm 6:12, 1Tm 6:19, Tt 1:2, Tt 3:7, 1Jn 1:2, 1Jn 2:25, 1Jn 5:11-13, 1Jn 5:20, Jud 1:21
Réciproques : Mi 6:6, Ml 4:4, Mt 13:22, Mt 19:29, Jn 6:28, Rm 9:32
17:17 1S 2:2, Ps 52:1, Ps 145:7-9, Jc 1:17, 1Jn 4:8-10, 1Jn 4:16, Lv 18:5, Ez 20:11-12, Lc 10:26-28, Rm 10:5, Ga 3:11-13
Réciproques : Ps 106:1, Ps 107:1, Ps 119:68, Ps 135:3, Ml 2:9, Mt 18:9, Mc 10:18, Mc 10:19, Lc 10:28, Lc 18:20, Ac 11:24, Rm 2:23, Ga 3:12, 1P 3:10
17:18 Ga 3:10, Jc 2:10-11, Mt 5:21-28, Ex 20:12-17, Dt 5:16-21, Mc 10:19, Lc 18:20, Rm 13:8-10
Réciproques : Gn 44:8, Ex 20:15, Ex 23:1, Ml 2:9, Mc 12:28, Mc 12:31, Lc 18:11, Rm 13:9, Ga 5:14
17:19 Mt 15:4-6, Lv 19:3, Pr 30:17, Ep 6:1-2, Mt 22:39, Lv 19:18, Lc 10:27, Rm 13:9, Ga 5:14, Jc 2:8
Réciproques : Ml 1:6, Mt 5:43, Mc 12:31, Col 3:20
17:20 Mc 10:20, Lc 15:7, Lc 15:29, Lc 18:11-12, Lc 18:21, Jn 8:7, Rm 3:19-23, Rm 7:9, Ga 3:24, Ph 3:6, Mc 10:21, Lc 18:22
Réciproques : 1S 15:20, Jc 1:4
17:21 Mt 5:19-20, Mt 5:48, Gn 6:9, Gn 17:1, Jb 1:1, Ps 37:37, Lc 6:40, Ph 3:12-15, Mt 6:19-20, Mc 10:21, Lc 12:33, Lc 14:33, Lc 16:9, Lc 18:22, Ac 2:45, Ac 4:32-35, 1Tm 6:17-19, He 10:34, Mt 19:28, Mt 4:19, Mt 8:22, Mt 9:9, Mt 16:24, Mc 2:14, Mc 8:34, Mc 10:21, Lc 5:27, Lc 9:23, Lc 18:22, Jn 10:27, Jn 12:26
Réciproques : 1R 17:13, Ne 5:12, Pr 2:4, Pr 24:14, Ec 10:19, Mt 13:44, Lc 18:21, Jn 14:24, 1Co 2:6, Ph 3:20, 1Tm 6:19
17:22 Mt 13:22, Mt 14:9, Jg 18:23-24, Dn 6:14-17, Mc 6:26, Mc 10:22, Lc 18:23, Jn 19:12-16, Mt 6:24, Mt 16:26, Ps 17:14, Ez 33:31, Ep 5:5, Col 3:5
Réciproques : Rt 1:14, 1R 17:13, 2R 5:11, Ne 5:12, Pr 2:4, Lc 5:28, Jn 6:66, 1Tm 6:9
17:23 Mt 13:22, Dt 6:10-12, Dt 8:10-18, Jb 31:24-25, Ps 49:6-7, Ps 49:16-19, Pr 11:28, Pr 30:8-9, Mc 10:23, Lc 12:15-21, Lc 16:13-14, Lc 16:19-28, Lc 18:24, 1Co 1:26, 1Tm 6:9-10, Jc 1:9-11, Jc 2:6, Jc 5:1-4, Mt 5:20, Mt 18:3, Mt 21:31, Jn 3:3, Jn 3:5, Ac 14:22
Réciproques : Dt 6:11, Dt 17:17, Jr 5:5, Mt 5:18, Mt 18:9, Ac 17:20, 1Tm 6:17
17:24 Mt 19:26, Mt 23:24, Jr 13:23, Mc 10:24-25, Lc 18:25, Jn 5:44
Réciproques : Dt 6:11, Dt 17:17, Pr 2:19, Mt 7:21, Mt 18:9, Jn 21:25, Ac 14:22, Jc 5:1
17:25 Mt 24:22, Mc 13:20, Lc 13:23-24, Rm 10:13, Rm 11:5-7
Réciproques : Mc 10:24, Mc 10:25
17:26 Gn 18:14, Nb 11:23, Jb 42:2, Ps 3:8, Ps 62:11, Jr 32:27, Za 8:6, Mc 10:27, Lc 1:37, Lc 18:27
Réciproques : Gn 17:1, Gn 22:8, 1S 14:6, 1R 17:6, 1R 17:16, Dn 2:11, Mt 19:24, Rm 4:21
17:27 Mt 4:20-22, Mt 9:9, Dt 33:9, Mc 1:17-20, Mc 2:14, Mc 10:28, Lc 5:11, Lc 5:27, Lc 5:28, Lc 14:33, Lc 18:28, Ph 3:8, Mt 20:10-12, Lc 15:29, 1Co 1:29, 1Co 4:7
Réciproques : 1R 19:20, Mt 13:44, Mt 14:28, Mc 1:18, Lc 18:22
17:28 Es 65:17, Es 66:22, Ac 3:21, 2P 3:13, Ap 21:5, Mt 16:27, Mt 25:31, 2Th 1:7-10, Ap 20:11-15, Mt 20:21, Lc 22:28-30, 1Co 6:2-3, 2Tm 2:12, Ap 2:26-27, Ap 3:21, Ex 15:27, Ex 24:4, Ex 28:21, Lv 24:5, Js 3:12, 1R 18:31, Esd 6:17, Ap 7:4, Ap 12:1, Ap 21:12-14, Ap 22:2
Réciproques : Nb 24:11, 2R 11:19, 2Ch 9:19, 2Ch 18:9, Dn 7:22, Dn 12:3, Dn 12:13, Za 3:7, Mt 5:18, Mt 5:19, Mt 10:1, Mt 19:21, Lc 6:13, Lc 9:48, Lc 18:22, Lc 18:29, Lc 22:30, Jn 21:19, Ac 26:7, Jc 1:1, Jc 1:12, 1P 1:7, Ap 4:4, Ap 20:4
17:29 Mt 16:25, Mc 10:29-30, Lc 18:29-30, 1Co 2:9, Mt 8:21-22, Mt 10:37-38, Lc 14:26, 2Co 5:16, Ph 3:8, Mt 5:11, Mt 10:22, Lc 6:22, Jn 15:19, Ac 9:16, 1P 4:14, 3Jn 1:7, Mt 13:8, Mt 13:23, Mt 19:16, Mt 25:34, Mt 25:46
Réciproques : Gn 22:12, Ps 45:10, Ps 45:16, Pr 2:4, Ec 3:6, Jr 15:15, Mt 6:33, Mt 13:44, Mc 8:35, Lc 22:28, Jn 12:25, Ac 4:37, Rm 6:22, 1Co 6:9, Ga 6:8, 1Tm 4:8, 2Tm 2:12, He 9:15, Jc 1:12, 1P 3:9, 1P 3:14, Ap 20:2, Ap 21:7
17:30 Mt 8:11-12, Mt 20:16, Mt 21:31-32, Mc 10:31, Lc 7:29-30, Lc 13:30, Lc 18:13-14, Rm 5:20-21, Rm 9:30-33, Ga 5:7, He 4:1
Réciproques : Es 29:17, Mc 15:43, Lc 17:18, Jn 19:39, Ac 6:7, Ac 9:6, Ac 10:33, Ac 13:42, 2Tm 4:11

Notes de la Bible Annotée Neuchâtel

A savoir : les notes ne font PAS partie du texte biblique. Plus d'informations
Matthieu 17
  • 17.1 Et six jours après, Jésus prend avec lui Pierre et Jacques et Jean son frère, et les mène à l'écart sur une haute montagne. Chapitre 17.
    1 à 13 La transfiguration.
    Six jours après les entretiens qui précèdent. (Matthieu 16.13 et suivants)
    Luc dit : environ huit jours après ; ce mot environ explique suffisamment la différence.
    - Les trois disciples que Jésus prend avec lui furent seuls témoins du moment le plus glorieux de sa vie et de son plus profond abaissement. (Matthieu 26.37)
    - La haute montagne, où se passe la grande scène qui suit, serait, selon une tradition datant du quatrième siècle, le Thabor. Mais comme Jésus était alors dans la contrée de Césarée de Philippe, aux confins septentrionaux de la Galilée, tandis que le Thabor est situé au sud-ouest du lac de Génézareth, et comme le départ de Jésus et son retour en Galilée sont mentionnés par Marc après la transfiguration et la guérison du lunatique, (Matthieu 9.30,33) tandis qu'aucun des évangélistes ne fait allusion à un déplacement de Jésus après la confession de Pierre, cette tradition est plus qu'improbable.
    On suppose avec beaucoup de vraisemblance qu'il s'agit de l'Hermon, dont les hautes sommités s'élèvent près des lieux où étaient alors Jésus et ses disciples. (Voir le Voyage en Terre-Sainte de F. Bovet, p 349, 7e édit., Jésus, par Mme de Gasparin, p. 143.)
    - D'après notre récit et celui de Marc, on pourrait penser que le Sauveur gravit cette montagne avec ses trois disciples en vue de sa transfiguration.
    Mais Luc nous apprend qu'il y monta afin d'y chercher la solitude pour prier et que c'est dans sa prière que "son visage devint autre." (Comparer Exode 34.29 ; 2Corinthiens 3.18)
  • 17.2 Et il fut transfiguré en leur présence, et son visage resplendit comme le soleil, tandis que ses vêtements devinrent blancs comme la lumière. Grec : métamorphosé, transformé.
    Matthieu et Marc emploient seuls ce mot, Luc dit : "L'apparence de son visage devint autre." Il n'est pas sans intérêt de remarquer que saint Paul exprime par ce même verbe la transformation morale qui s'accomplit dans le chrétien par sa régénération et sa glorification graduelle. (Romains 12.2 ; 2Corinthiens 3.18)
    Les évangélistes empruntent à la nature toutes ses splendeurs (comparez Marc et Luc), sans parvenir à nous dépeindre la gloire divine dont toute la personne du Fils de Dieu fut comme inondée en ce moment. Pour le Sauveur, ce fut la réponse à sa prière, le prélude de sa glorification définitive. (Comparer Jean 17.5)
    Jésus était sans péché. Il avait marché dès son enfance dans la voie de l'obéissance parfaite. Il s'était développé sans relâche dans la sainteté. Il était arrivé au terme de ce développement. Il pouvait quitter la terre, le temps de l'épreuve étant achevé. Mais il n'était pas normal qu'il sortit de cette vie comme les autres hommes par la mort, car "la mort est le salaire du péché." (Romains 6.23)
    L'issue normale de l'existence terrestre pour cet homme parfaitement saint était la glorification progressive de son être tout entier.
    "Son corps toujours au service de Dieu toujours l'instrument de la sainteté, devenait un corps spirituel, un corps céleste, un corps tel que nous le posséderons un jour. Il mûrissait insensiblement pour le ciel et la transfiguration marque précisément le moment où Jésus arrivé au point culminant d'une vie humaine, parvient au terme naturel de la sainteté, je veux dire à la gloire." Ch. Porret (Chrétien évangélique, 1879, p. 113).
    Les miracles de plus en plus éclatants que Jésus avait accomplis dans les derniers temps (multiplication des pains, marche sur les eaux) étaient des indices de ce triomphe croissant de l'esprit sur la matière.
    Mais il fallait que Dieu lui donnât une démonstration solennelle, impossible à méconnaître, non seulement pour lui, mais pour ses disciples, de la réalité de la victoire qu'il avait remportée sur la mort par sa sanctification parfaite. Cette démonstration lui fut fournie par la transfiguration où Dieu l'éleva, quelques instants à l'existence glorieuse du ciel.
    Jusqu'ici Jésus, marchant par la foi, avait cru à sa victoire sur la mort. Maintenant il la constate. Fondé sur cette expérience il pourra dire désormais : "Je donne ma vie, afin de la reprendre. Personne ne me l'ôte, mais je la donne de moi-même ; j'ai le pouvoir de la donner et j'ai le pouvoir de la reprendre." (Jean 10.17,18 ; voir, Luc 9.31, note, une autre signification importante de cette scène.)
    Pour les disciples ce fut, avec le témoignage divin qui va se faire entendre, (verset 5) une manifestation d'en haut, destinée à affermir leur foi à la divinité de leur Maître. Cette foi était ébranlée par la prédiction des souffrances du Christ. Celle-ci avait renversé toutes leurs espérances. Ils avaient passé probablement les six jours précédents dans un morne abattement, et c'était pour réagir contre cette disposition dangereuse que Jésus avait emmené sur la montagne les trois apôtres qui étaient les plus capables d'exercer de l'influence sur leurs condisciples.
    Ce qu'ils virent devait non seulement relever leur courage au moment même, mais les fortifier pour l'avenir. Leur foi, soutenue par ce spectacle qu'ils eurent de la gloire de leur Maître, ne défaillira point quand ils le verront dans les dernières profondeurs de son abaissement et de ses souffrances.
    Après l'ascension du Sauveur ils pourront se faire une idée de son état de gloire et mieux saisir l'espérance de lui devenir semblables, un jour, quand ils seront eux-mêmes revêtus d'un corps glorifié. (Philippiens 3.21)
  • 17.3 Et voici, Moïse et Elie leur apparurent, s'entretenant avec lui. C'est là le second trait de cette scène, introduit par le mot voici qui marque l'inattendu de l'apparition et la surprise des disciples.
    Moïse, le représentant de la loi divine, Elie, le représentant du prophétisme, de la promesse du salut, leur apparaissent. Ils les reconnaissent aussitôt. (verset 4)
    Ces hommes de Dieu de l'ancienne Alliance deviennent les témoins des réalités de la nouvelle qu'ils avaient annoncées, les témoins de l'unité vivante des deux économies du règne de Dieu.
    Ils s'entretiennent avec Jésus. De quoi ? Matthieu et Marc ne le disent pas. Luc nous l'apprend. (Voir Luc 9.31, note.)
    - Ils vivent donc, ils vivent en Dieu, ces hommes qui apparaissent ici dans la gloire. "Dieu n'est pas le Dieu des morts, mais des vivants."
  • 17.4 Alors Pierre, prenant la parole, dit à Jésus : Seigneur, il est bon que nous soyons ici ; si tu le veux, faisons ici trois tentes, une pour toi, et une pour Moïse, et une pour Elie. Quelle vérité psychologique il y a dans cette naïve pensée de Pierre ! Il se sent si heureux ! Il jouit si vivement de voir son Maître glorifié, loin des contradictions des hommes ! Il veut prolonger ce bonheur.
    Ce sentiment si naturel est méconnu par la plupart des interprètes modernes (Weiss, Holtzmann) qui prétendent que Pierre voulait dire : "Il est heureux que nous soyons ici, nous disciples, pour vous construire des tentes."
    - "Peut-on se représenter sérieusement, répond M. Godet, Pierre prenant la parole pour faire ressortir l'utilité de sa présence et de celle de ses compagnons en ce moment ?"
    Je ferai ici trois tentes (ainsi porte une variante de Sin. B, C. admise par Tischendorf) ; Pierre veut tout faire. Marc et Luc ajoutent : "Il ne savait ce qu'il disait." En effet, que serait devenue l'œuvre du Sauveur, la rédemption du monde, la prédication de l'Evangile, si Jésus et ses disciples étaient restés dans la gloire ?
  • 17.5 Comme il parlait encore, voici, une nuée lumineuse les couvrit : et voici, une voix sortant de la nuée, dit : Celui-ci est mon Fils bien-aimé, en qui je me complais ; écoutez-le. La nuée, symbole de la gloire divine (Exode 40.34 ; 1Rois 8.10) couvrit Jésus, Moïse et Elie ; car c'est de cette nuée que les apôtres entendent sortir la voix. (Voir sur les paroles qu'elle prononce, Matthieu 3.17)
    Ces mots ajoutés ici : écoutez-le, obéissez-lui, rappellent Deutéronome 18.15. (Comparer Marc 9.7, note.)
  • 17.8 Alors ayant levé les yeux, ils ne virent personne que Jésus seul. Ce trait du récit, (verset 7) Jésus rassurant ses disciples effrayés, se trouve dans Matthieu seul.
    Toutes les manifestations directes du ciel inspirent de la crainte à l'homme pécheur, (Daniel 10.9 ; Apocalypse 1.17) mais Jésus est là pour raffermir son courage.
    Il reste seul avec eux, mais sa présence leur suffira pour redescendre avec lui dans la vie active, où ils retrouveront les travaux et les peines, après avoir un moment joui du repos et de la gloire.
  • 17.9 Et comme ils descendaient de la montagne, Jésus leur commanda, disant : Ne parlez à personne de cette vision, jusqu'à ce que le fils de l'homme soit ressuscité d'entre les morts. Le mot de vision ne veut point dire que la scène qui précède n'eut eu lieu que dans l'esprit des disciples ; le terme original signifie ce qui a été vu, (Actes 7.31) et c'est ainsi que Luc (Luc 9.36) rend la même pensée.
    - Mais quelle pouvait être la raison de la défense de Jésus aux disciples ?
    La plus simple, parmi toutes celles qu'on a cherchées, c'est que le récit qui précède, répété dans le peuple, n'aurait point été compris et aurait pu donner lieu à de fausses interprétations. Jésus lui-même n'avait admis que ses trois disciples les plus intelligents à être témoins de cette scène. Il en sera autrement quand il sera ressuscité, glorifié, et que l'Esprit aura été répandu sur l'Eglise.
    - Cette défense de Jésus, rapportée par les deux premiers évangélistes, donne à la scène de la transfiguration un caractère éminemment historique. Il ne s'agit ici ni d'un mythe, ni d'un rêve, ni d'une vision fantastique ; nous nous trouvons en présence d'un fait sur lequel Jésus veut que ses disciples gardent le silence, mais qu'ils raconteront plus tard.
  • 17.10 Et les disciples l'interrogèrent, disant : Pourquoi donc les scribes disent-ils qu'il faut qu'Elie vienne premièrement ? Qu'est-ce qui occasionne cette question des disciples ?
    La particule donc lui donne le sens d'une objection faite à la défense qui précède.
    La prophétie (Malachie 4.5,6) qui annonçait une seconde mission d'Elie avant l'apparition du Messie (premièrement) était, à cette époque, l'objet de l'attention universelle ; les scribes fondaient sur elle leurs descriptions de l'avènement du Messie, ainsi que le rappellent ici les disciples.
    Jésus lui-même l'avait citée au peuple en montrant l'accomplissement dans la personne de Jean-Baptiste :, (Matthieu 11.14) ce que les disciples ne paraissent pas avoir compris. (verset 13)
    Or, sur la montagne de la transfiguration, cet Elie est un moment apparu à leurs yeux, et, non seulement il a disparu, au lieu de rester pour remplir sa mission, mais Jésus leur défend même de dire qu'ils l'ont vu !
    Comment donc concilier cette apparition fugitive et surtout la défense de Jésus avec la prophétie ? Tels semblent être l'origine et le sens de la question.
    Suivant Weiss, l'accent est sur premièrement.
    Les disciples ont reconnu en Jésus le Messie ; ils constatent avec étonnement que l'apparition d'Elie a eu lieu après et non avant la venue du Messie. L'une et l'autre objection peuvent avoir provoqué la question des disciples.
  • 17.12 Mais je vous dis qu'Elie est déjà venu, et ils ne l'ont point reconnu, mais ils lui ont fait tout ce qu'ils ont voulu. C'est de même aussi que le fils de l'homme doit souffrir de leur part. Il est vrai, d'après l'Ecriture, qu'Elie (grec) vient (le texte reçu répète ici premièrement, ce qui n'est ni authentique, ni conforme à la pensée de Jésus). Même il est déjà venu (en Jean-Baptiste), et, au lieu de le reconnaître, ils l'ont traité selon leur mauvais vouloir.
    - Jusqu'ici tout est simple et clair. Mais que signifient ces mots : il rétablira toutes choses (le futur, au point de vue de la prophétie) ?
    Ce rétablissement, qui aux yeux des scribes était la restauration de leur théocratie, et qui en réalité devait être une création spirituelle, est l'œuvre du Messie lui-même, semble-t-il, et non du précurseur.
    Toutefois Jésus pouvait bien avoir en vue les effets de la prédication de Jean-Baptiste, la repentance, le changement des dispositions du peuple, dans le sens où l'ange avait dit de Jean : "Il ramènera les cœurs des pères vers les enfants et les rebelles à la sagesse des justes." (Luc 1.17, 2e note.) Cette parole est une citation de Malachie 4.6 conforme à l'hébreu.
    Au lieu de : Il ramènera (convertira) les cœurs, les Septante ont traduit : il rétablira les cœurs des pères vers les enfants. On admet que la parole prêtée par l'évangéliste à Jésus : il rétablira toutes choses est une généralisation de l'expression du prophète.
    Le sort de Jean-Baptiste présage le sort qui est réservé au fils de l'homme. Puisqu'ils n'ont point reconnu Jean et que celui-ci n'a pu remplir sa mission auprès d'eux, le fils de l'homme devra souffrir de leur part. C'est la grande épreuve à laquelle les disciples ont à se préparer désormais, après avoir joui du repos et de la gloire sur la montagne.
  • 17.16 Et je l'ai amené à tes disciples ; et ils n'ont pu le guérir. 14 à 23 Jésus redescendu dans la plaine guérit un lunatique. Nouvelle prédiction de ses souffrances.
    Quel émouvant contraste entre la gloire de la montagne et cette scène de douleur ! C'est le ciel et la terre.
    Ce contraste, Raphaël l'a admirablement reproduit dans son tableau de la transfiguration.
    Les trois premiers évangiles le font vivement ressortir en suivant le même ordre dans leurs récits. Marc (Marc 9.14-29) peint avec le plus grand détail et de la manière la plus vivante le misérable état de ce jeune malade et la douleur de son père. (Voir les notes.)
    Les symptômes mentionnés dans les trois évangiles (il tombe souvent, "il écume," Marc) semblent indiquer que le jeune homme était épileptique. De plus, le père avait cru remarquer que les phases de la lune exerçaient une influence sur la maladie de son fils (lunatique).
    On comprend que les disciples n'eussent pu guérir une maladie aussi invétérée, dont le jeune homme était affligé dès son enfance. (Marc 9.21) Cela n'avait fait qu'augmenter les angoisses du père.
  • 17.17 Et Jésus répondant, dit : O génération incrédule et perverse ! jusques à quand serai-je avec vous ? jusques à quand vous supporterai-je ? Amenez-le-moi ici. Ces paroles de Jésus sont l'expression d'une profonde tristesse. Il sent plus vivement que personne le contraste douloureux qu'il y a entre la gloire bienheureuse de la montagne et ces scènes de misère et de douleur. Sa tendre sympathie en souffre, et il soupire après la délivrance.
    Mais en même temps il pense à son peuple et à ses disciples, qui bientôt seront privés de sa présence et de son appui : jusqu'à quand serai-je avec vous, vous supporterai-je ? Le temps approche où vous serez seuls.
    Enfin, ses paroles expriment un reproche sévère, adressé à qui ? Au père, disent les uns, parce qu'il veut un miracle (comparez Jean 4.48) ; aux disciples, pensent les autres, parce qu'ils n'ont pu guérir le malade ; d'autres enfin admettent que Jésus a en vue tout ce peuple qui l'entoure, cette génération, (Matthieu 11.16 ; 12.39) qui allait se montrer toujours plus incrédule et perverse à son égard. Cette dernière interprétation est seule conforme aux termes et à la situation.
    - Et, malgré tout, Jésus, sûr de sa puissance et ému de charité, ajoute brusquement : Amenez-le-moi ici !
  • 17.18 Et Jésus le réprimanda, et le démon sortit de lui ; et dès cette heure-là l'enfant fut guéri. Le réprimanda, pourrait se rapporter soit au malade, soit au démon.
    D'après Marc et Luc, c'est à ce dernier que s'adresse la parole puissante du Sauveur.
    - Le malade fut à l'instant guéri de sa maladie et délivré du pouvoir démoniaque qui s'y était ajouté.
  • 17.20 Et il leur dit : A cause de votre peu de foi. Car, en vérité, je vous dis que si vous avez de la foi comme un grain de sénevé, vous direz à cette montagne : Transporte-toi d'ici là, et elle se transportera, et rien ne vous sera impossible. Le texte reçu porte : votre incrédulité, avec un grand nombre de manuscrits.
    Mais, fondé sur les deux plus anciens et sur le témoignage de plusieurs versions et de plusieurs Pères, Tischendorf défend avec force le terme peu de foi.
    Le grain de sénevé est pris comme image à cause de sa petitesse, (Matthieu 13.31,32) et signifie ici le moindre degré de foi.
    D'autre part, une montagne est l'image du plus grand obstacle, de la plus insurmontable difficulté. (Matthieu 21.21 ; 1Corinthiens 13.2)
    Si le sens propre est une hyperbole, le sens figuré est la simple réalité. Ce qui nous parait impossible, la foi l'accomplit, parce qu'en nous mettant en communion avec Dieu par le Sauveur, elle nous rend en quelque mesure participants de sa puissance.
  • 17.21 Mais cette sorte de démons ne sort que par la prière et par le jeûne. Grec : cette espèce, à quoi il faut suppléer de démons ou d'esprits, que Jésus ne nomme pas.
    Par là plusieurs Pères ont entendu tous les démons en général, tandis que les interprètes modernes admettent qu'il s'agit d'une sorte d'esprits plus difficiles à chasser.
    - Le jeûne peut donner à la prière plus de ferveur ; et l'un et l'autre fortifient la foi qui avait manqué aux disciples. (verset 20)
    - Tischendorf, se fondant sur Sin., B, des versions et sur d'autres témoignages, omet ce verset 21 tout entier. Mais il l'admet dans Marc, (Marc 9.29) en retranchant toutefois les mots et le jeûne.
  • 17.23 et ils le feront mourir ; et le troisième jour il ressuscitera. Et ils furent fort attristés. Les trois synoptiques ont ici cette nouvelle prédiction des souffrances, de la mort et de la résurrection de Jésus, à la suite de la guérison du démoniaque. (Comparer Matthieu 16.21)
    Jésus voulait que ni sa glorification sur la montagne, (verset 1 et suivants) ni sa puissance manifestée par de grandes guérisons ne fissent illusion à ses disciples sur l'issue de sa vie.
    - Ils sont fort attristés, donc, ils ont cette fois compris quelque chose de ces paroles, mais ils arrêtent leurs pensées sur la mort, sans pénétrer jusqu'à la résurrection.
  • 17.24 Or, comme ils arrivaient à Capernaüm, ceux qui percevaient les deux drachmes s'approchèrent de Pierre, et lui dirent : Votre Maître ne paie-t-il pas les deux drachmes ? 24 à 27 Jésus paie le tribut
    Depuis l'époque de l'exil, tous les hommes en Israël devaient payer une contribution de deux drachmes (grec didrachme) pour les frais du culte dans le temple.
    La drachme valait un peu moins d'un franc. (Comparer Exode 30.13 ; 2Chroniques 24.6 ; Néhémie 10.32)
    La question des percepteurs de l'impôt semble supposer chez eux la pensée que Jésus prétendait en être exempt, en sa qualité de Messie. Peut-être cette question était-elle motivée simplement par le fait que Jésus était en retard pour payer cet impôt. On percevait celui-ci au mois d'Adar (commencement de mars).
    La réponse de Pierre prouve que Jésus avait l'habitude de s'acquitter de ces obligations légales.
  • 17.25 Il dit : Oui. Et quand il fut entré dans la maison, Jésus le prévint, disant : Que t'en semble, Simon ? les rois de la terre, de qui prennent-ils des tributs ou des impôts ? de leurs fils, ou des étrangers ? Prévint Pierre par sa question, sans lui laisser le temps de raconter son entretien avec les percepteurs de l'impôt.
  • 17.26 Pierre lui dit : Des étrangers. Jésus lui répondit : Les fils en sont donc exempts. Etrangers à leur famille, par opposition à leurs fils. Ils prennent le tribut de leurs sujets.
    Conclusion : Moi, le Fils de Dieu, je ne saurais être tenu par la loi à payer un impôt destiné à sa maison. "Il y a ici un plus grand que le temple !"
    Et Jésus associe même son disciple à ce privilège (les fils). Pierre aussi est fils du Père, par adoption.
    "Ceux qui tiennent à Jésus partagent le droit de Jésus." Bengel.
    Mais Jésus qui sait qu'il ne serait pas compris et donnerait du scandale, se désiste humblement et charitablement de son droit et paie le tribut.
  • 17.27 Mais afin que nous ne les scandalisions point, va à la mer, jette un hameçon, et prends le premier poisson qui montera ; et quand tu lui auras ouvert la bouche, tu trouveras un statère ; prends-le, et le leur donne pour moi et pour toi. "Dans l'acte même de soumission éclate la majesté de Jésus." Bengel.
    Le statère valait précisément quatre drachmes, qui suffisaient pour Jésus et pour Pierre.
    - C'est ici assurément un récit très difficile à comprendre, un miracle qui ne porte pas les mêmes caractères que ceux que Jésus accomplit d'ordinaire.
    Et d'abord, en quoi consiste-t-il ? Non dans une action par laquelle Jésus aurait produit le statère dans la bouche du poisson, mais dans la science divine qui savait qu'il s'y trouvait. Or, ce n'est pas là ce qui arrête la critique, celle du moins qui voit en Jésus le Fils de Dieu, le Roi de la nature.
    Mais elle objecte que ce miracle est inutile, vu la facilité de se procurer d'une autre manière, à Capernaüm, cette petite valeur de quatre drachmes. Elle objecte ensuite que jamais Jésus n'a fait de miracles pour lui-même. (Comparer Matthieu 4.3,4)
    Elle fait observer enfin que l'exécution de l'ordre donné à Pierre, c'est-à-dire le fait même de cette pêche miraculeuse n'est point raconté. D'où elle a conclu que les paroles de Jésus ont été défigurées par une tradition que Matthieu rapporte seul ; que celle-ci aurait, par exemple, transformé en un fait historique ce qui était primitivement une parabole par laquelle Jésus voulait enseigner aux siens le devoir de payer les impôts.
    Inutile de citer les puériles tentatives d'interprétation rationnelle, comme celle qui prétend que Pierre devait vendre ce poisson et en donner le prix aux percepteurs.
    L'exégèse n'a pas à discuter ces hypothèses, mais à s'en tenir simplement aux données du récit, dont le sens est clair. Ce récit renferme pour la piété de précieuses leçons : la pauvreté de Jésus, qui ne possède pas quatre drachmes, l'humilité avec laquelle il renonce à son droit divin pour remplir un si pale devoir de citoyen, sa charité, qui évite de heurter des préjugés ; sa grandeur divine, à laquelle tout dans la nature doit servir.
  • Matthieu 18

  • 18.1 En cette heure-là, les disciples s'approchèrent de Jésus et dirent : Qui donc est le plus grand dans le royaume des cieux ? Chapitre 18. Derniers enseignements en Galilée et sur le chemin de Jérusalem
    1 à 14 De l'esprit du royaume des cieux.
    En cette heure-là désigne le moment qui suivit le récit précédent.
    - La question des disciples pouvait avoir été occasionnée par la distinction accordée à Pierre (Matthieu 16.18) et à deux de ses condisciples. (Matthieu 17.1)
    D'après Marc (Marc 9.33 et suivants) et Luc, (Luc 9.46 et suivants) ils discutaient entre eux la question, et c'est Jésus qui leur demande le sujet de leur entretien.
    La question suppose que les disciples en étaient encore à l'idée d'un royaume terrestre, glorieux, dans lequel tels d'entre eux occuperaient la première place, seraient plus grands (grec) que les autres.
    Mais la réponse de Jésus montre qu'il voit se manifester dans leur discussion une préoccupation égoïste et orgueilleuse.
    Les pauvres disciples n'en furent pas guéris par l'instruction qui va suivre (Comparer Luc 22.24)
  • 18.4 Quiconque donc se rendra humble comme ce petit enfant, celui-là est le plus grand dans le royaume des cieux. Le trait saillant que Jésus relève dans le petit enfant qu'il propose en exemple, c'est l'humilité : celui qui s'humiliera le plus, sera le plus grand.
    Ce qui fait le charme du petit enfant, c'est le sentiment qu'il a de sa faiblesse, de sa dépendance ; c'est encore la confiance avec laquelle il regarde à sa mère, attend tout d'elle, l'écoute, l'interroge, la croit, l'aime.
    Les dispositions naturelles de l'homme sont tout l'inverse, soit à l'égard de Dieu, soit envers le prochain.
    Donc, pour redevenir moralement semblable au petit enfant, (Matthieu 5.3 ; 11.25) il faut qu'il se convertisse (grec se retourne) vers Dieu et soit rendu participant de son Esprit. Sinon, il s'exclut du royaume des cieux non seulement dans sa réalisation future et glorieuse, (Matthieu 5.20 ; 7.21) mais déjà dans sa manifestation actuelle, et cela à cause de la nature même de ce royaume. (Comparer Jean 3.3,5)
  • 18.5 Et qui recevra un seul petit enfant comme celui-ci en mon nom, me reçoit. Jésus a répondu à la question des disciples. Mais Il veut tirer de sa leçon une conséquence qui en découle nécessairement. Il est impossible d'être devenu humble et petit devant Dieu sans être ému de compassion et d'amour pour les petits et les humbles, que les ambitieux méprisent. Jésus lui-même les aime au point de s'identifier avec eux.
    Ainsi recevoir avec amour, protéger, soigner un seul de ces petits, c'est le recevoir lui-même, pourvu que cela ait lieu en son nom, par amour pour lui. (Matthieu 25.40)
    - La pensée de Jésus se borne-t-elle ici aux petits enfants, ainsi recommandés à la charité de ses disciples, ou cette pensée se généralise-t-elle pour embrasser aussi les adultes humbles, petits, délaissés ? Les exégètes se divisent sur cette question. Mais pourquoi ? N'est-il pas dans la nature de la charité que Jésus recommande de s'étendre à tous ? Le contexte d'ailleurs ne laisse aucun doute à cet égard. (verset 6)
  • 18.6 Mais celui qui scandalisera un seul de ces petits qui croient en moi, il vaudrait mieux pour lui qu'on lui pendît au cou une meule de moulin et qu'on le jetât au fond de la mer. Scandaliser, donner une occasion de chute, de péché, détourner de sa foi l'un de ces faibles qui croient en Jésus, c'est le contraire de le recevoir. (verset 5)
    - Une meule de moulin (grec meule d'âne) est la pierre d'un moulin mise en mouvement par un âne, plus grande que celle qu'on faisait tourner à la main.
    - La redoutable pensée de ce verset est qu'il vaudrait mieux subir une mort cruelle que d'occasionner la ruine d'une seule âme.
  • 18.7 Malheur au monde à cause des scandales ! Car il est nécessaire qu'il arrive des scandales ; mais malheur à l'homme par qui le scandale arrive. Il y a une tristesse profonde dans ces paroles ! La nécessité des scandales est fondée sur la corruption qui règne dans le monde, et aussi sur la sagesse de Dieu, qui, pour ses enfants, tire le bien du mal.
    Mais ni l'une ni l'autre de ces causes n'atténue la responsabilité de l'homme par qui le scandale arrive.
  • 18.9 Et si ton œil est pour toi une occasion de chute, arrache-le et jette-le loin de toi ; mieux vaut pour toi entrer dans la vie n'ayant qu'un œil, que d'avoir deux yeux et d'être jeté dans la géhenne du feu. Voir sur cette pensée Matthieu 5.29,30, notes, et sur l'expression géhenne du feu Matthieu 5.22.
    - Jésus répète ici ce sérieux avertissement dans une application différente. A Matthieu 5, il s'agit de se préserver soi même du mal par le renoncement et au prix des plus douloureux sacrifices ; ici, le même avertissement est donné, mais dans l'intérêt moral des faibles, qu'on ne doit pas induire au mal par un mauvais exemple. (versets 6,7)
    Du reste, il ne faut pas matérialiser ces images de manière à ne voir dans le précepte de Jésus, avec plusieurs interprètes, que la mortification des sens ; il a trait aux passions les moins charnelles, aux affections les plus élevées, dès qu'elles mettent en danger la vie de l'âme.
  • 18.10 Gardez-vous de mépriser un seul de ces petits ; car je vous dis que leurs anges dans les cieux regardent sans cesse la face de mon Père qui est dans les cieux. Jésus revient à son discours sur les petits, qu'il défend non seulement de scandaliser, mais de mépriser par orgueil ; les estimer, les aimer, avoir pour eux une tendre compassion, est le coté positif de ce précepte négatif.
    - Jésus donne comme motif de sa recommandation une parole sur laquelle on a discuté longuement. Les uns, symbolisant la pensée, la réduisent à signifier que ces petits qu'il ne faut pas mépriser sont précieux aux yeux du Père céleste, qui en prend un soin particulier. Cette pensée, vraie dans sa généralité, ne saurait suffire à l'exégèse qui ne doit jamais effacer, dans un intérêt dogmatique, l'idée exprimée en un texte.
    Or Jésus dit :
    1° Ces petits ont leurs anges, d'où l'on a conclu que Jésus adopte et sanctionne l'idée israélite d'anges protecteurs, veillant sur des royaumes ou des personnes. (Comparer Daniel 10.13,20,21 ; Genèse 28.12 ; 32.1 ; 48.16 ; Actes 12.15)
    2° Ces anges voient sans cesse la face du Père, expression empruntée aux usages des cours orientales, et qui signifie avoir libre accès auprès du souverain, être puissant auprès de lui. (2Rois 25.19 ; 1Rois 10.8 ; 1.14 ; comparez Luc 1.19)
    On ne peut nier que ces idées soient plus ou moins clairement exprimées dans le texte ni affirmer qu'elles soient contraires aux enseignements du Nouveau Testament. (Comparer Hébreux 1.14)
    Seulement, quand il s'agit d'un domaine sur lequel nous avons si peu de lumières, il faut user d'une grande réserve et ne pas édifier des systèmes sur un passage isolé.
  • 18.11 Car le Fils de l'homme est venu sauver ce qui est perdu. Ce versets verset 11 tout entier manque dans plusieurs manuscrits importants (Sin., B, etc.), dans des versions et dans plusieurs Pères.
    Tischendorf et d'autres critiques l'omettent, le supposant emprunté à Luc 19.10, où il se trouve plus complet.
    Toutefois, les arguments contre l'authenticité ne sont pas décisifs, et de Wette fait observer avec raison que ce verset est la transition nécessaire à la parabole qui suit. S'il est authentique, il forme un puissant argument en faveur de la recommandation du verset 10 : Ne pas mépriser les petits, car "le Fils de l'homme est venu pour les sauver." (Voir Luc 19.10, note.)
  • 18.12 Que vous en semble ? Si un homme a cent brebis, et qu'une seule d'entre elles s'égare, ne laisse-t-il pas les quatre-vingt-dix-neuf sur les montagnes pour aller chercher celle qui est égarée ? Quelques interprètes rattachent ces mots : sur les montagnes à pour aller chercher ; d'après le passage parallèle de Luc 15.4, qui porte dans le désert, et vu l'ordonnance de la phrase grecque, il est plus naturel de les rapporter à laisse les quatre-vingt-dix-neuf.
  • 18.13 Et s'il arrive qu'il la trouve, en vérité, je vous dis qu'il en a plus de joie que des quatre-vingt-dix-neuf qui ne se sont point égarées. Voir, concernant cette parabole, les notes sur Luc 15.4 et suivants
    Si Matthieu la rapporte plus abrégée et dans une autre situation que Luc, il lui assigne pourtant une place très naturelle, entre les exhortations qui précèdent et la déclaration qui suit. Au reste, Jésus peut bien avoir employé plus d'une fois dans ses enseignements des images ou de courtes paraboles telles que celle-ci.
  • 18.14 Ainsi, ce n'est pas la volonté de votre Père qui est aux cieux, qu'un seul de ces petits soit perdu. Grec : il n'y a pas de volonté devant Dieu votre Père...(B et plusieurs manuscrits et versions ont : mon Père.) Cette déclaration est à la fois l'application de la parabole et la conclusion de tout ce qui précède, depuis le verset 10.
    Ces paroles renferment la grande et miséricordieuse révélation qu'auprès de Dieu il n'y a point de décret de réprobation.
  • 18.15 Et si ton frère pèche contre toi, va, reprends-le entre toi et lui seul ; s'il t'écoute, tu as gagné ton frère. 15 à 20 De la réphréhension fraternelle. Efficace de la prière.
    Quelle est la liaison de l'instruction qui débute par ces mots avec celle qui précède ? Ce sont deux faces d'un même sujet : la charité ne permet ni de scandaliser ni de mépriser les petits et les faibles ; (versets 1-14) quelle conduite inspirera-t-elle à celui qui, au lieu de faire un mal pareil, aura à le souffrir ?
    C'est cette conduite que Jésus retrace dans ses phases diverses. (versets 15-17) En l'exposant, il généralise sa pensée, et embrasse ce qui concerne les rapports mutuels entre frères dans la même communauté. Si l'un pèche contre l'autre, l'offense, lui fait tort, celui-ci doit d'abord aller, sans attendre que son frère revienne à lui, le reprendre, l'avertir, lui représenter son tort, mais seul avec lui, condition importante de prudence et de charité meilleur moyen de le gagner en évitant de blesser son amour-propre.
    - Mais cette interprétation suppose authentiques les mots contre toi, qui manquent dans Sin., B, etc., et que plusieurs critiques omettent. Si on les supprime, il ne s'agirait point d'une tentative de réconciliation entre deux frères, mais en général d'une répréhension fraternelle pour une faute quelconque.
    Cependant les autorités sur lesquelles on se fonde pour ce retranchement ne sont point décisives. Ensuite, c'est bien de réconciliation et de pardon des offenses que Jésus a dû parler, (comparez Luc 17.3) s'il en était autrement, on aurait peine à comprendre la question de Pierre (verset 21) qui paraît occasionnée par le discours précédent. Il faut donc retenir les mots contre toi.
    Gagné, à quoi ? Les uns répondent : gagné à toi, tu auras fait ton frère de celui qui t'avait offensé, vous serez réconciliés dans la charité.
    D'autres assignent à l'action conciliatrice un but plus élevé, et interprètent : Tu l'auras gagné pour Dieu, pour la vie de l'âme, qu'il était en danger de perdre. Pourquoi n'admettrait-on pas l'une et l'autre de ces explications ? (Comparer 1Corinthiens 9.19 ; 1Pierre 3.1)
  • 18.16 Mais s'il ne t'écoute pas, prends avec toi encore une ou deux personnes, afin que toute affaire soit établie sur la parole de deux ou trois témoins. C'est le second degré de la répréhension. Quel doit être le rôle des témoins ? Il est indiqué dans ces mots qui reproduisent librement Deutéronome 19.15 : (comparez 2Corinthiens 13.1) afin que sur la bouche de deux ou trois témoins toute affaire (ou toute parole) soit établie.
    D'après Meyer, les témoins doivent recueillir chacune des paroles de l'accusé pour les confirmer devant l'Eglise. Mais c'est empiéter sur la troisième phase (vers. 17), aussi Weiss pense-t-il que les témoins doivent plutôt appuyer la répréhension de leur autorité, s'efforcer de convaincre ce frère comme l'indiquent les premiers mots du verset 17 : "S'il ne les écoute pas..."
  • 18.17 Que s'il ne les écoute pas, dis-le à l'Eglise ; et s'il n'écoute pas l'Eglise, qu'il te soit comme le païen et le péager. Troisième degré de la répréhension. Jésus a déjà employé ce mot d'Eglise, (Matthieu 16.18, note) et il le pouvait, puisque quelques disciples réunis autour de lui formaient déjà une Eglise. Dans cette parole-ci, son regard se porte sur Avenir. Il entend non l'Eglise universelle comme Matthieu 16.18, mais une Eglise locale, une assemblée de chrétiens, devant laquelle peut être portée et fraternellement traitée une cause comme celle dont il s'agit. Jésus n'a donc en vue ni les apôtres seuls, ni les anciens ou chefs de l'Eglise, ni les évêques futurs, ni la synagogue juive (Calvin et d'autres), mais une assemblée de chrétiens, à laquelle il attribue l'autorité nécessaire pour exercer un acte de discipline, parce qu'il suppose qu'elle est animée de l'Esprit de Dieu et éclairée par sa Parole, selon laquelle elle jugera.
    Termes empruntés au langage des Juifs pour désigner un étranger qui n'appartient point au peuple de Dieu. Cet homme qui prétend être un frère, a résisté à tous les moyens de conviction, méprisé l'avis et la décision de tous ses frères et même l'autorité du Sauveur qui a donné cette instruction, par là il s'est exclu lui-même de leur communion.
    Il ne s'agit pas d'une excommunication prononcée par l'Eglise, qui seule pourtant en aurait le droit, Jésus autorise simplement l'offensé qui a tout fait pour gagner son frère, à n'avoir plus de relations fraternelles avec celui qui s'endurcit dans son impénitence. La charité toutefois ne saurait cesser, (verset 22, note) car un chrétien aime même un païen et un péager.
  • 18.18 En vérité, je vous dis que tout ce que vous lierez sur la terre sera lié dans le ciel ; et tout ce que vous délierez sur la terre sera délié dans le ciel. Voir sur ces paroles Matthieu 16.19, note.
    L'autorité conférée (Matthieu 16.19) à Pierre, l'est ici, non seulement aux anciens de l'Eglise, mais à l'Eglise elle-même, (verset 17) dans laquelle réside, d'après tout le Nouveau Testament, le pouvoir de juger de ce qui concerne son gouvernement, selon la Parole et l'Esprit de Dieu.
    L'Eglise peut, en certains cas déléguer ses pouvoirs, mais c'est à elle qu'ils appartiennent sous l'autorité suprême de Jésus Christ. Cette seconde déclaration explique et modifie profondément la première relative à l'apôtre Pierre.
  • 18.19 Je vous dis encore que si deux d'entre vous s'accordent sur la terre pour demander une chose quelconque, elle leur sera accordée par mon Père qui est aux cieux. B, plusieurs majuscules et des versions portent : En vérité, je vous dis encore...
  • 18.20 Car où deux ou trois sont assemblés en mon nom, je suis là au milieu d'eux ! Si deux d'entre vous s'accordent, c'est-à-dire prient d'une même voix et d'un même cœur, ils seront exaucés.
    - Pour trouver le vrai rapport entre ces deux derniers versets et ce qui précède, il faut simplement les appliquer d'abord au pouvoir que Jésus vient de conférer à l'Eglise (vers. 18), pouvoir qu'elle ne peut exercer que dans un esprit de prière.
    Bien plus : par cette solennelle déclaration qu'il est au milieu d'elle, Jésus dit clairement qu'elle agit sous sa direction, et avec son autorité, sans laquelle elle n'en aurait aucune.
    - Ces paroles nous montrent aussi que la notion chrétienne d'une Eglise ne réside ni dans le grand nombre, ni dans telles ou telles institutions, mais que deux ou trois croyants unis par la prière sont une Eglise, à laquelle appartiennent tous les privilèges spirituels du plus grand corps ecclésiastique.
    - Enfin, il ne faudrait pas limiter les belles et riches paroles du Sauveur à ces deux enseignements spéciaux sur l'activité et la constitution de l'Eglise. Il généralise sa pensée, et sa déclaration a surtout pour but de rendre certaine pour nous l'efficacité de la prière en commun, dans laquelle la foi de chacun est vivifiée par la foi de tous. Cette efficacité est garantie par la présence du Seigneur lui-même au milieu de ceux qui sont assemblés en son nom. En effet, cette toute-présence de Jésus-Christ, en tous les lieux du monde où s'assemblent ses disciples, est une démonstration magnifique de sa divinité. (Comparer Matthieu 28.20 ; 2Corinthiens 13.5)
  • 18.21 Alors Pierre s'étant approché, lui dit : Seigneur, combien de fois-mon frère péchera-t-il contre moi et lui pardonnerai-je ? jusqu'à sept fois ? 21 à 35 Du pardon des offenses. Pierre, préoccupé des paroles du Maître, rapportées au verset 15, et de la pensée que le devoir du pardon des offenses doit pourtant avoir ses limites, adresse à Jésus sa question et croit être très généreux en allant jusqu'à sept fois.
    Les rabbins, dans leur morale, se bornaient à trois fois. La réponse de Jésus va prouver à son disciple que sa morale, à lui était tout autre.
  • 18.22 Jésus lui dit : Je ne te dis pas jusqu'à sept fois, mais jusqu'à septante fois sept fois. C'est-à-dire un nombre indéfini de fois, toujours. S'il en était autrement, il y aurait un moment où la charité cesse, or elle "ne périt jamais." Elle n'est pas l'exercice d'un devoir qui se calcule, mais un état d'âme. Cette déclaration n'est pas en contradiction avec l'enseignement du verset 17.
    - Au lieu de septante fois sept fois, (490), d'autres traduisent septante sept fois, ce qui est possible d'après le grec qui porte littéralement : septante fois (et) sept. (Comparer Genèse 4.24 où l'on trouve dans les Septante la même indication numérique que dans notre passage.)
    Mais septante-sept fois n'est pas un renchérissement naturel sur sept ; ce serait septante fois. La première traduction reste donc la plus probable.
  • 18.23 C'est pourquoi le royaume des cieux est semblable à un roi qui voulut faire rendre compte à ses serviteurs. Voir, sur ce terme, (grec) a été comparé, Matthieu 13.24. Grec : à un homme roi, c'est-à-dire à un roi de la terre et à ses rapports avec ses ministres.
    - Le mot c'est pourquoi indique une conclusion tirée du verset 22. La parabole elle-même prouve que le devoir de pardonner les offenses n'a pas de limites, parce que le pardon que nous accordons à notre prochain n'est que peu de chose comparé à la grâce qui nous est faite par Dieu et que celle-ci nous oblige à celui-là. (verset 35)
  • 18.24 Quand il eut commencé à compter, on lui en amena un qui devait dix mille talents ; Le talent d'argent variait, selon les divers pays, entre 4000 et 5000 francs ; le talent d'or valait à peu près seize fois plus. L'une ou l'autre de ces valeurs multipliée par dix mille, devait, dans la pensée de Jésus, représenter une dette énorme, contractée sans doute par le maniement des affaires de l'Etat, et qu'un particulier ne pouvait payer.
    Notre dette envers Dieu ce sont d'une part ses bienfaits, d'autre part nos péchés. (Matthieu 6.12, grec)
  • 18.25 et comme il n'avait pas de quoi payer, son seigneur commanda qu'il fût vendu, lui et sa femme et ses enfants et tout ce qu'il avait, et que la dette fût payée. Cet ordre de "l'homme-roi" était conforme à la rigueur de la loi (Lévitique 25.39 ; 2Rois 4.1) et l'est aussi à la rigueur de la justice divine, mais voir verset 27.
    La dette n'aurait pas été payée par l'exécution de cet ordre (le grec porte littér. qu'il fût payé), mais la justice aurait eu son cours.
  • 18.26 Et ce serviteur tombant à terre, se prosternait devant lui, disant : Aie patience envers moi, et je te paierai tout. Le texte reçu, avec Sin., la plupart des majuscules et des versions porte : "Seigneur, aie patience."
    Ce mot manque dans B, D et des versions. Dans son angoisse le serviteur promet l'impossible. Ainsi fait la propre justice en présence du compte à rendre à Dieu.
  • 18.27 Et le seigneur de ce serviteur, ému de compassion, le relâcha, et lui quitta la dette. La compassion, l'éternelle miséricorde de Dieu, telle qu'il l'a révélée dans sa plénitude par l'Evangile, est la source du pardon, d'un pardon parfaitement gratuit.
    Le maître accorde au serviteur infiniment plus qu'il ne demandait.
  • 18.28 Mais ce serviteur étant sorti, rencontra un de ses compagnons de service qui lui devait cent deniers ; et l'ayant saisi, il l'étranglait, en disant : Paie ce que tu dois ! Environ 80 francs. Quel contraste avec les dix mille talents !
    Il l'étranglait en le prenant au col pour le conduire devant le juge.
    - Le texte reçu porte : "Paie-moi ce que tu me dois."
    La traduction littérale du vrai texte est : "Paie, puisque (ou si) tu dois quelque chose." C'est la logique sans miséricorde.
  • 18.29 Et son compagnon de service, tombant à terre, le suppliait en disant : Aie patience envers moi, et je te paierai. Mêmes paroles qu'au verset 26, excepté le mot tout ajouté à tort par le texte reçu. Cet homme n'ose pas promettre un paiement total.
    En entendant son compagnon proférer cette supplication qui, dans sa propre bouche, avait été si efficace, le méchant serviteur aurait dû sentir sa dureté, (verset 30) et se souvenir de la générosité de son maître. (verset 27)
  • 18.31 Ses compagnons de service, voyant ce qui s'était passé, en furent fort attristés, et ils vinrent instruire leur seigneur de tout ce qui était arrivé. Dans la tristesse que leur inspire une telle conduite, ils n'en parlent à personne d'autre qu'à leur maître, à qui ils donnaient ainsi une preuve de confiance et de fidélité.
  • 18.32 Alors son seigneur l'ayant appelé, lui dit : Méchant serviteur, je t'ai quitté toute cette dette, parce que tu m'as supplié, Sans autre condition, simplement à ta prière. Et même il ne faut pas dire ici avec nos versions : "parce que tu m'en avais supplié ;" car il n'avait pas osé demander la remise de sa dette énorme dans son aveuglement il s'engageait à tout payer !
  • 18.33 ne te fallait-il pas aussi avoir pitié de ton compagnon de service, comme moi aussi j'ai eu pitié de toi ? Il fallait, par une nécessité morale qui aurait dû s'imposer à lui après ce qu'avait fait son maître, et qui oblige toujours la conscience de ceux qui ont réellement reçu le pardon de Dieu. Le Sauveur suppose donc un cas impossible pour faire ressortir d'autant mieux la monstrueuse culpabilité du serviteur.
  • 18.34 Et son seigneur en colère le livra aux bourreaux jusqu'à ce qu'il eût payé tout ce qu'il lui devait. "C'est-à-dire pour toujours, car il ne paiera jamais." Chrysostome.
    Les bourreaux (grec tourmenteurs) sont chargés d'exécuter le jugement. Le roi de la parabole ne remplit pas seulement le rôle de créancier, mais aussi celui de juge.
  • 18.35 C'est ainsi que vous fera mon Père céleste, si vous ne par- donnez pas, chacun à son frère, de tout votre cœur. Le texte reçu ajoute : ses fautes, ce qui n'est ni authentique, ni nécessaire.
    Pardonner, pardonner de tout son cœur, pardonner toujours, avec la compassion que le pécheur implore de Dieu, telle est la seule marque certaine qu'il a reçu son propre pardon, et tel est le sens de cette parabole. Jésus, pas plus ici qu'ailleurs, ne pouvait parler encore du grand et émouvant moyen par lequel il nous a acquis le pardon de Dieu. Et c'est pourtant la manifestation de cet immense amour (comparez Luc 23.34) qui rend possible aux chrétiens le pardon mutuel et même leur en fait un bonheur.
  • Matthieu 19

  • 19.1 Et il arriva, quand Jésus eut achevé ces discours, qu'il partit de Galilée, et s'en alla dans le territoire de la Judée, par l'autre côté du Jourdain. Chapitre 19.
    1 à 15 Du mariage et du divorce.
    Comparer Marc 10.1-12.
    - L'évangéliste marque le moment solennel où Jésus quitte définitivement la Galilée et se rend en Judée, à Jérusalem, où il accomplira son œuvre, la rédemption du monde. On se rendait de Galilée en Judée, soit en traversant la Samarie, soit en prenant la rive orientale du Jourdain, par la Pérée.
    C'est cette dernière route qu'indiquent ces mots (grec) : par delà le Jourdain. (Comparer Marc 10.1)
    Luc (Luc 9.51 ; 17.11) trace plus en détail l'itinéraire suivi par Jésus ; cet évangéliste raconte le long voyage, à travers la Galilée méridionale et la Pérée, qui remplit les derniers mois de la vie du Sauveur. (Comparer Jean 10.40)
  • 19.2 Et de grandes foules le suivirent, et il les guérit là. , en Pérée, où il s'arrêta et où il revint après une première visite à Jérusalem au mois de décembre. (Jean 10.22-40 ; Luc 10.38-42)
    Plusieurs y crurent en lui. (Jean 10.42) Ainsi Jésus remplit jusqu'à la fin sa mission de Sauveur.
  • 19.3 Alors des pharisiens s'approchèrent de lui pour le tenter et dirent : Est-il permis de répudier sa femme pour quelque sujet que ce soit ? Jésus avait déjà résolu cette question dans le sermon sur la montagne. (Matthieu 5.31,32, voir les notes.)
    Des pharisiens (voir sur ce parti Matthieu 3.7, note) la lui posent ici pour le tenter. Ce qui en faisait une question captieuse, c'est qu'elle était alors vivement débattue entre deux écoles juives, celle de Hillel et celle de Schamaï, le premier très relâché, le second plus sévère sur le divorce.
    En outre, l'exemple donné par Hérode Antipas, qui régnait sur la Pérée, et la fin de Jean-Baptiste qui l'avait repris, (Matthieu 14.1 et suivants) rendaient assez dangereuse une solution rigoureuse de la question, tandis qu'une solution plus libre aurait mis Jésus en contradiction avec le précurseur.
    - Pour quelque sujet (ou cause) que ce soit, c'est-à-dire pour tout sujet de plainte que le mari aurait contre sa femme. Telle était la fausse opinion de Hillel, qu'il croyait fondée sur Deutéronome 24.1.
    Et c'est surtout dans ce mot que se trouve la tentation, le piège tendu à Jésus par ses adversaires.
  • 19.4 Mais lui, répondant, leur dit : N'avez-vous pas lu que Celui qui les créa les fit dès le commencement homme et femme, Grec : Les fit mâle et femelle, traduction littérale de l'hébreu. (Genèse 1.27)
  • 19.5 et qu'il dit : A cause de cela, l'homme quittera son père et sa mère, et s'attachera à sa femme, et les deux deviendront une seule chair ? Le sujet de ce verbe est Dieu selon le contexte, bien que dans Genèse 2.24 ces paroles soient prononcées par Adam ou doivent être considérées comme une réflexion de l'auteur du récit (Bible annotée). Dans l'un et l'autre cas, elles sont bien l'expression de la volonté de Dieu.
    L'idée complète et vraie du mariage suppose avant tout que les deux sont "un cœur et une âme ;" tout ce qui tient à la chair, au sens restreint, n'est que le lien inférieur de cette union ; mais comme le mot chair, dans l'Ecriture, embrasse tout l'homme, son être entier, cette idée est bien exprimée par cette parole : une seule chair. Telle est l'intimité absolue et indissoluble du mariage, que Dieu a eue en vue dès l'origine de la création de l'homme, et que Jésus confirme de son autorité. (verset 6)
    - En outre, cette déclaration est une condamnation de la polygamie, qui détruit de fond en comble la vraie notion du mariage.
  • 19.6 Ainsi ils ne sont plus deux, mais une seule chair. Ce donc que Dieu a uni, que l'homme ne le sépare point. Il faut remarquer ce contraste : Dieu, l'homme. Le divorce, pour toute autre cause que celle qui est indiquée au verset 9, détruit l'œuvre et l'intention de Dieu, pour y substituer l'arbitraire de l'homme.
  • 19.7 Ils lui disent : Pourquoi donc Moïse a-t-il commandé de donner à la femme une lettre de divorce, et de la répudier ? Les pharisiens pensent avoir pour eux l'autorité de Moïse. (Deutéronome 24.1)
    Mais ils exagèrent la portée de la disposition légale qu'ils invoquent, car Moïse n'a pas commandé ni voulu faciliter le divorce ; le but de la formalité qu'il prescrit était au contraire d'y mettre une entrave.
    Jésus rectifie l'expression des pharisiens en disant permis. (v. 8.)
  • 19.8 Il leur dit : C'est à cause de la dureté de votre cœur que Moïse vous a permis de répudier vos femmes ; mais il n'en était pas ainsi dès le commencement. Telle n'était pas l'intention de Dieu. Si Moïse l'a permis, c'était comme un mal nécessaire, destiné à éviter de plus grands maux, et uniquement à cause de cette dureté de cœur qui vous rendait incapables de vous élever jusqu'à la pensée divine et de la mettre en pratique.
    - Si l'on demande comment le Dieu immuable a pu sanctionner cette déviation de sa propre loi, la réponse se trouve dans le fait de la chute et du péché intervenu depuis la création de l'homme. Telle est la pensée que Jésus exprime par ce mot énergique : la dureté de votre cœur.
  • 19.9 Mais je vous dis que quiconque répudie sa femme, si ce n'est pour cause de fornication, et en épouse une autre, commet adultère ; et que celui qui épouse une femme répudiée, commet adultère. Les mots et celui qui épouse une femme répudiée commet adultère sont omis dans Sin., D, et des versions.
    - Voir sur ces paroles Matthieu 5.31,32, note.
    Telle est donc, ici encore, la réponse de Jésus à la question qui lui fut posée : il n'admet qu'une seule cause légitime de divorce, et il interdit d'épouser une femme répudiée. En parlant ainsi, il se place au point de vue de son royaume, et il n'y a aucun doute que ses disciples ne doivent se conformer à ce principe, le seul sur lequel repose le mariage chrétien.
    Aucune Eglise soumise à l'autorité du Sauveur ne saurait en sanctionner un autre. En résulte-t-il que la société civile, en des pays qui portent le nom de chrétiens, ait tort de statuer par sa législation d'autres causes de divorce et d'autoriser des époux séparés à contracter un second mariage ? Faut-il astreindre tous les citoyens d'un pays à la pratique d'un principe chrétien ?
    A cette question, comme à une foule d'autres analogues, le catholicisme a répondu oui, parce qu'il est la religion de la contrainte, et ne prétend à rien moins qu'à dominer la société ; le protestantisme répond non, parce qu'il veut avant tout la sincérité et la liberté morale. Que la société civile ait donc égard, si elle le veut, à la dureté du cœur, (verset 8) qu'elle autorise un mal pour éviter des maux plus grands ; mais que les Eglises voient si elles peuvent, sans infidélité, se prêter, en ce qui les concerne, à sanctionner des unions nuptiales contraires à la parole du Sauveur.
  • 19.10 Ses disciples lui dirent : Si telle est la condition de l'homme à l'égard de la femme, il n'est pas avantageux de se marier. Les disciples font à Jésus cette observation, après que les pharisiens se sont éloignés, "dans la maison" (Marc 10.10)
    Eux-mêmes trouvent donc trop dure la condition que Jésus impose à l'homme à l'égard de la femme.
    Il y a proprement en grec la cause, c'est-à-dire la seule cause légitime de divorce. (verset 9) Ils estiment que si l'homme ne peut rompre une union mal assortie, s'il doit supporter tous les défauts et tous les vices de sa femme, sauf celui indiqué par Jésus, (verset 9) il vaut mieux ne pas se marier.
    - Il n'est question que de la condition du mari à l'égard de la femme, parce qu'en Orient et dans l'antiquité des droits égaux n'étaient point reconnus à cette dernière. Il en est tout autrement sous l'Évangile.
  • 19.11 Mais il leur dit : Tous ne comprennent pas cette parole, mais ceux-là seulement à qui cela est donné. De quelle parole s'agit-il ? Les uns répondent : de celle de Jésus (vers. 9), que les disciples ont trouvée trop dure, parce qu'elle interdit le divorce, sauf dans un cas unique, et parce que, ce cas excepté, elle ne permet pas un second mariage aux époux divorcés. Alors les mots ceux à qui cela est donné, et les paroles du verset 12, expliqueraient ce célibat forcé.
    D'autres entendent par cette parole celle des disciples : (verset 10) "ne pas se marier."
    Jésus déclare alors que tous ne sauraient la comprendre c'est-à-dire la recevoir, la pratiquer, que tous n'en sont pas capables, (verset 12) que cette continence est un don. Puis, au verset 12, il explique et justifie sa pensée (car). A quelque interprétation qu'on s'arrête, les paroles qui suivent se rapportent toujours à un renoncement dont, Jésus le reconnaît, tous ne sont pas capables.
  • 19.12 Car il y a des eunuques qui sont nés tels dès le sein de leur mère ; il y en a qui ont été faits eunuques par les hommes ; et il y en a qui se sont faits eunuques eux-mêmes pour le royaume des cieux. Que celui qui est capable de comprendre, comprenne. Avant tout, il faut entendre être ou se rendre eunuque, dans un sens figuré et moral, et non dans le sens d'une mutilation corporelle, comme le fit Origène.
    Pour faire mieux comprendre sa pensée et la nature toute morale du don qu'il a en vue, Jésus distingue trois cas : ceux qui, dès le sein de leur mère, par suite de leur organisation particulière, sont impropres au mariage, ceux qui ont été rendus tels par les hommes ; dans ces deux premiers cas le don de continence est entendu en un sens corporel et n'a aucune valeur religieuse, ceux enfin qui ont pris cette résolution volontairement à cause du royaume des cieux, non pour le mériter, mais pour s'y employer tout entiers et sans empêchements terrestres.
    Ainsi Jésus, en répondant aux disciples, constate un fait, mais n'exige point ce sacrifice, pas plus que Paul dans ses conseils. (1Corinthiens 7.26 et suivants) Il n'y a donc, dans ces paroles, rien qui soit défavorable au mariage chrétien, ni qui attribue au célibat une sainteté particulière, bien moins encore un argument en faveur du célibat forcé de toute une classe d'hommes. Que celui qui est capable de comprendre comprenne ! Voilà la vérité et la liberté. (Comparer 1Corinthiens 9.5)
  • 19.13 Alors on lui amena de petits enfants, afin qu'il leur imposât les mains, et qu'il priât ; mais les disciples les reprirent. Comparer Marc 10.13-16 ; Luc 18.15-17.
    - Marc et Luc disent simplement : afin qu'il les touchât, sans doute par l'imposition des mains. (verset 15) En ajoutant : et qu'il priât (pour eux), Matthieu rend plus complètement le vœu de ces pieux parents. Imposer les mains était, de la part de Jésus, le moyen symbolique de communiquer les grâces demandées par la prière. (Comparer Actes 6.6 ; 13.3)
    Reprirent ceux qui présentaient les enfants, craignant qu'ils n'importunassent inutilement leur Maître. Profonde méconnaissance des trésors de compassion et d'amour qui étaient en lui, et qu'il était toujours prêt à répandre sur tous !
  • 19.15 Et leur ayant imposé les mains, il partit de là. Pourquoi Jésus dit-il, dans les trois synoptiques : à de tels est le royaume des cieux, et non à eux (aux petits enfants) ? Ce n'est certainement pas pour en exclure ces derniers, ce qui serait une contradiction dans les termes ; mais il veut généraliser sa pensée, l'appliquer aux adultes et leur indiquer les dispositions des petits enfants comme étant celles qu'ils doivent revêtir pour pouvoir entrer dans son royaume. (Matthieu 18.3,4, note ; Marc 10.15, note.)
    - Ces paroles du Sauveur n'ont aucun rapport direct avec le baptême des petits enfants, et l'on ne peut les invoquer pour le justifier ; mais comment nier qu'elles ne lui soient favorables ? Qui dira où est la différence entre la grâce du baptême et celle que Jésus confère à ces petits enfants en leur imposant les mains ? Mais ce qui est plus important, c'est de bien considérer comment Jésus se montre l'ami des petits et des faibles, le Sauveur de notre pauvre humanité tout entière, du berceau à la tombe.
  • 19.16 Et voici, quelqu'un s'étant approché, lui dit : Maître, que dois-je faire de bon pour avoir la vie éternelle ? 16 à 26 La question du jeune homme riche.
    Comparer Marc 10.17-27,Luc 18.18-27.
    - Ce quelqu'un était un jeune homme riche (versets 20,22) qui, selon Luc, (Luc 18.18) était magistrat ou chef peut-être président de la synagogue. Il était sincèrement préoccupé de la question la plus grave que puisse se poser une âme sérieuse, celle de la vie éternelle.
    Il avait en outre réfléchi sur le bien et s'était efforcé de le pratiquer, sans être encore assuré d'avoir fait assez pour obtenir la vie éternelle. Il s'informe donc de quelque bien extraordinaire qu'il pourrait faire, et, aveuglé par sa propre justice (vers. 20), il s'imagine que par là il parviendra au but. Dès les premiers mots, la réponse de Jésus, admirable de sagesse, est propre à lui ouvrir les yeux.
    - Le texte reçu lui fait dire : Bon Maître, épithète non authentique dans Matthieu. (Voir la note suivante.)
  • 19.17 Mais il lui dit : Pourquoi m'interroges-tu sur ce qui est bon ? Un seul est le bon. Mais si tu veux entrer dans la vie, garde les commandements. Le texte reçu porte ici, avec Marc et Luc : "Pourquoi m'appelles-tu bon ? Nul n'est bon sinon un seul, Dieu." (Voir Marc 10.18, note.)
    La leçon que nous y substituons se fonde sur Sin. B, D, versions, Pères. Tous les critiques l'adoptent. Le texte reçu est une correction destinée à rendre ce passage conforme à Marc et à Luc.
    - Jésus veut dire : Pourquoi cette question sur ce qui est bon ? Elle est superflue, car tu n'ignores pas qu'un seul est le bon, l'être absolument parfait ; c'est Dieu. Regarde à Dieu, et tu connaîtras le bien qui est sa volonté. Quant à ce que tu dois faire pour entrer dans la vie éternelle, les commandements de la loi te l'enseignent, tu n'as qu'à les garder.
    Jésus savait bien que son interlocuteur ne pourrait jamais par lui-même garder ces commandements qu'il vient de lui faire envisager comme l'expression de la volonté sainte de Dieu. Mais c'était la seule réponse possible à sa question ; s'il s'appliquait sérieusement à accomplir cette volonté divine dans son cœur et dans sa vie, il devait se convaincre bientôt qu'il en était incapable ; (Romains 3.20 ; 7.7-13) et, passant par la repentance, il devait chercher la vie éternelle dans une autre voie.
    "Jésus renvoie à la loi ceux qui sont dans la sécurité, et il console par l'Evangile ceux qui sont contrits." Bengel.
  • 19.18 Il lui dit : Lesquels ? Et Jésus lui répondit : Tu ne tueras point ; tu ne commettras point adultère ; tu ne déroberas point ; tu ne diras point de faux témoignage ; Le jeune homme connaissait parfaitement les commandements du décalogue, mais il s'attendait à ce que Jésus lui indiquât quelque œuvre nouvelle, extraordinaire, à faire pour obtenir la vie éternelle. De là sa question.
    L'expérience nous apprend que l'homme a toujours plus de penchant pour les préceptes d'une sainteté fantastique que pour la simple pratique de la loi divine.
  • 19.19 honore père et mère ; et tu aimeras ton prochain comme toi-même. Jésus cite quelques commandements comme exemple de tous les autres, et il les prend dans la seconde table de la loi, peut-être parce qu'il était plus facile à son interlocuteur de se rendre compte s'il les avait observés ou non. (Exode 20.12 et suivants)
    Mais il y ajoute le grand commandement de l'amour, qui est l'âme de tous les autres (Lévitique 19.18) et sans lequel tous les autres sont constamment violés dans le cœur.
  • 19.20 Le jeune homme lui dit : J'ai observé toutes ces choses ; que me manque-t-il encore ? Le jeune homme riche était sincère en disant qu'il avait gardé toutes ces choses (le texte reçu ajoute : dès ma jeunesse, d'après Marc et Luc) ; car Marc fait observer que Jésus l'aima.
    Mais dans son ignorance de la spiritualité et de la sainteté de la loi, il l'interprétait d'une manière toute littérale et extérieure. Dans ce sens, il pouvait avoir raison, et sa parole prouve qu'il s'était sérieusement appliqué à mener une vie morale. Et pourtant il lui reste un vague sentiment qu'il lui manque encore quelque chose, ce qui était déjà impliqué dans sa première question. (verset 16)
  • 19.21 Jésus lui dit : Si tu veux être parfait, va, vends ce que tu as, et le donne aux pauvres, et tu auras un trésor dans le ciel ; puis viens et suis-moi. Le mot grec que nous rendons par être parfait signifie littéralement être parvenu au but, c'est-à-dire ici à la vie éternelle. (verset 16)
    Pour cela, Jésus qui a pénétré la plaie morale de cet homme, découvert son idole, les grands biens qu'il possédait, (verset 22) le met en demeure d'en faire le sacrifice sans condition : il apprendra ainsi à se connaître. Il ne faut voir dans les paroles de Jésus ni l'intention d'éprouver seulement le jeune homme riche, car le sacrifice lui est réellement demandé ; ni l'énoncé d'un principe général d'après lequel tous les chrétiens devraient nécessairement se dépouiller de tous leurs biens, ni un "conseil évangélique de perfection," selon l'idée catholique.
    C'est un ordre que Jésus adresse à ce riche en l'appelant à le suivre, et par lequel il enseigne à tous ses disciples qu'ils doivent vivre dans un renoncement du cœur qui leur permette de tout sacrifier quand Dieu le demandera.
    Jésus ajoute d'ailleurs à cet ordre rigoureux une invitation qui, bien comprise et acceptée, lui aurait tout rendu facile et compensé au centuple son sacrifice : viens et suis-moi. Et il lui fait entrevoir un trésor dans le ciel, qui embrasse toutes les richesses de la vie éternelle, (comparez Matthieu 5.12 ; 6.20) non comme récompense de son sacrifice, qui, sans amour, ne lui aurait servi de rien, (1Corinthiens 13.3) mais comme le bonheur suprême pour son cœur régénéré.
  • 19.22 Mais quand le jeune homme eut entendu cette parole, il s'en alla tout triste ; car il avait de grands biens. S'il s'en va tout triste, c'est qu'il a découvert qu'il manquait de volonté et de force pour faire le sacrifice d'une idole. Il a eu à choisir entre cette idole et Jésus entre ses biens et la vie éternelle, et son choix est fait, malgré sa meilleure conviction. De là sa tristesse. Deviendra-t-elle une "tristesse à salut ?" Nous l'ignorons !
  • 19.24 Et je vous le dis encore : Il est plus facile qu'un chameau passe par le trou d'une aiguille, qu'il ne l'est qu'un riche entre dans le royaume de Dieu. Cette dernière image élève la difficulté jusqu'à une impossibilité. Mais il faut considérer le verset 26.
    Quelques minuscules portent câble au lieu de chameau.
    Cette leçon est sans autorité, et elle efface l'exagération intentionnelle du contraste. Il en est de même de l'hypothèse, sans fondement d'ailleurs, qui fait du trou de l'aiguille la désignation d'une petite porte. (Comparer Matthieu 23.24)
  • 19.25 Les disciples ayant entendu cela, étaient fort étonnés, et ils disaient : Qui donc peut être sauvé ? Les disciples font certainement cette objection avec un retour inquiet sur eux mêmes. Quelle est leur pensée ?
    Selon les uns (Meyer), ce serait un raisonnement à fortiori : Si tel est le danger pour les riches, qui ont tant de moyens de faire le bien, qu'en sera-t-il des pauvres ?
    Selon d'autres (Weiss), les disciples ne penseraient qu'aux riches et se demanderaient : lequel d'entre eux peut être sauvé ?
    Selon d'autres encore (de Wette), les disciples se disent que tous les hommes ont plus ou moins dans le cœur l'amour des richesses, qui donc échappera au danger ?
    Il faut laisser à la question son sens indéterminé et général : si telles sont les conditions du salut, si le salut est chose si difficile, qui donc y aura part ?
  • 19.26 Mais Jésus les regardant, leur dit : Quant aux hommes, cela est impossible ; mais quant à Dieu, toutes choses sont possibles. Le regard de Jésus qui s'arrête sur les disciples devait, en les rassurant, préparer leur âme à recevoir cette grande parole.
    Etre sauvé (verset 25) est une chose impossible aux hommes, elle est au-dessus de leurs forces. Mais, en le déclarant solennellement, Jésus en appelle en même temps à la toute-puissance de Dieu et de sa grâce pour déprendre du monde, convertir, sanctifier le cœur des riches eux mêmes.
    Aucune classe d'hommes n'est exclue. Mais l'exemple du jeune homme riche (verset 22) et la déclaration de Jésus (versets 23,24) n'en subsistent pas moins comme un avertissement pour ceux qui "possèdent de grands biens."
  • 19.27 Alors Pierre répondant, lui dit : Voici, nous, nous avons tout quitté, et nous t'avons suivi ; que nous en arrivera-t-il donc ? 19 :27 à 20 :16 La récompense à venir.
    Comp Marc 10.28-31,Luc 18.28-30.
    - Grec : qu'en sera-t-il donc pour nous ? Ce qui ne signifie pas : "Que nous reste-t-il à faire ?" ou "qu'aurons-nous encore à endurer ?" comme l'ont pensé quelques exégètes, mais bien : "Quelle récompense en aurons-nous ?" et en particulier, "serons-nous sauvés ?" (versets 25,26)
    Pierre, préoccupé de l'exemple du jeune riche, fait, non sans quelque complaisance, un retour sur lui-même et ses condisciples.
    et répondant (voir sur l'emploi de ce verbe, Matthieu 11.25, note) à cet exemple, y opposant le leur, il dit : Nous, nous avons fait tout autrement, nous avons tout quitté ; quelle en sera la suite ? Malgré ce qu'il y avait encore d'humain et de charnel dans cette préoccupation d'une récompense, Jésus promet celle-ci magnifique (v. 28, 29) ; seulement il y ajoute un mais significatif qui introduit une restriction propre à les exciter à une sainte vigilance, (verset 30) puis il relève l'erreur de son disciple par une parabole. (Matthieu 20.1 et suivants)
  • 19.28 Et Jésus leur dit : En vérité je vous dis, que lors du renouvellement, lorsque le Fils de l'homme sera assis sur le trône de sa gloire, vous qui m'avez suivi, vous serez assis vous aussi sur douze trônes, jugeant les douze tribus d'Israël. Telle est la récompense spécialement promise aux apôtres, puis il en est une autre, assurée à tous ceux qui auront fait de grands sacrifices pour le nom de Jésus. (verset 29)
    Tout cela sera accompli, non durant le temps actuel des travaux et des combats, mais au renouvellement, à la renaissance (grec palingénésie), c'est-à-dire lors du renouvellement des cieux et de la terre (Romains 8.19 et suivants, 2Pierre 3.13 ; Apocalypse 21.1), qui coïncidera avec le retour de Christ siégeant sur le trône de sa gloire pour exercer le jugement universel. (Matthieu 16.27,25.31)
    D'autres entendent par renaissance la résurrection du dernier jour, mais il est probable que Matthieu prend ce mot dans un sens plus général. Quoi qu'il en soit, Jésus ouvre devant les yeux de ses disciples cette glorieuse perspective qu'ils partageront sa gloire, régneront avec lui, (Romains 8.17 ; 2Timothée 2.12) prendront part au jugement, (comparez 1Corinthiens 6.2) car ils lui seront faits semblables, ils partageront tous ses privilèges.
    Quant à ce terme les douze tribus d'Israël les uns l'entendent dans son sens littéral et historique, les autres lui donnent une signification symbolique, et y voient l'image théocratique de tout le peuple de Dieu. (Apocalypse 21.12,14) Ce dernier sens est le vrai.
    Juger, dans l'Écriture, signifie aussi gouverner, régner. Or il ne s'agit point, dans l'économie future, du peuple juif seul.
    - Marc et Luc n'ont pas cette partie du discours, mais seulement la promesse générale qui va suivre. (verset 29) Cependant Luc rapporte des paroles semblables, mais prononcées en une autre occasion. (Luc 22.30)
  • 19.29 Et quiconque aura quitté frères ou sœurs, ou père, ou mère, ou enfants, ou champs, ou maisons, à cause de mon nom, recevra beaucoup plus, et héritera la vie éternelle. Il y a diverses modifications du texte reçu à noter. D'abord la suppression des mots ou femme après ou mère, qui sont empruntés aux autres évangiles ; ensuite la place du mot maisons, que le texte reçu intercale après aura quitté ; enfin le terme beaucoup plus, au lieu de cent fois autant. Ce dernier mot se retrouve dans Marc, le premier dans Luc.
    - Après la promesse faite spécialement aux apôtres, Jésus répond encore à la question de Pierre en généralisant sa pensée (quiconque). Tous ces grands et douloureux sacrifices, que Jésus prévoit pour les siens, n'auront pourtant la valeur morale qu'il leur attribue que s'ils sont accomplis à cause de son nom, par amour pour lui et pour sa cause. Luc dit : "à cause du royaume de Dieu ;" Marc : "à cause de moi et à cause de l'Évangile."
    - En quoi consiste la promesse qui leur est faite ? Matthieu répond par deux termes : recevoir beaucoup plus et hériter la vie éternelle. D'excellents exégètes (Meyer, Weiss) entendent par là une seule et même chose, les richesses et les félicités du ciel, (Matthieu 5.12) réservées à ces fidèles et dévoués confesseurs dans les demeures de la paix. Mais cela est exprimé par ce seul mot : la vie éternelle ; pourquoi donc cet autre terme : recevra beaucoup plus, qui semble indiquer une promesse distincte ? Marc et Luc ajoutent : "recevra beaucoup plus en ce temps-ci et dans le siècle à venir la vie éternelle."
    Ces expressions nous expliquent la pensée de Matthieu, car c'est à tort que Meyer prétend que la distinction établie par les autres synoptiques est le fruit d'une réflexion postérieure. Quelle est cette riche compensation promise dans ce temps-ci ?
    Certes, il ne faut pas la matérialiser. Il n'est pas vrai que celui qui a fait le sacrifice douloureux de ses bien aimés en un temps de persécution les retrouve sur la terre ; encore moins Jésus assure-t-il le recouvrement de ses biens à celui qui les a perdus pour l'amour de lui.
    Mais puisqu'il est certain que le bonheur n'est pas dans les choses extérieures, qu'il est en l'homme, il est certain aussi que la paix du cœur, la joie du salut éternel, la communion avec Jésus et par lui avec le Père céleste et avec tous ses enfants sur la terre, sont d'une valeur beaucoup plus grande que tous les biens sacrifiés par le disciple de Jésus-Christ. (Voir Marc 10.30, note.) Quel est le chrétien qui se soit repenti d'aucun de ces sacrifices accomplis pour son Sauveur ? Le monde, la vie sont transformés pour lui ; il comprend cette grande parole : Toutes choses sont à vous. (1Corinthiens 3.21)
  • 19.30 Mais plusieurs des premiers seront les derniers, et plusieurs des derniers seront les premiers. Ce mais, avec la sentence qui le suit, est d'une signification profonde, et apporte une redoutable restriction à la promesse glorieuse faite en réponse à la question de Pierre. (verset 27) Ce dernier dut comprendre alors ce qu'il y avait encore de terrestre et d'égoïste dans sa question.
    - Par premiers et derniers on peut entendre non seulement le temps de la vocation et du travail, comme dans la parabole qui suit, mais le rang, selon les dispositions du cœur.
    On peut être des premiers selon l'estimation des hommes et le dernier selon celle de Dieu. Et plusieurs, beaucoup se trouveront dans ce cas. Confusion pour les uns, consolation pour les autres ! (Comparer Matthieu 20.16, note.)